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A lire en écoutant le média si possible...

Assises à même le bitume, Anna et moi tournons instantanément le visage vers l'homme qui s'approche de nous, près de nous, trop près de nous, dangereusement prés.

Il titube et je me félicite intérieurement d'avoir opté pour des cours d'auto défense durant mon année de terminale afin d'augmenter un peu ma note de contrôle continu en cours d'Eps.

Il est clair que ce type est complètement éméché, voire même carrément stone, et il est hors de question qu'il vienne se taper l'incruste auprès de nous.

Nous nous levons instinctivement du muret sur lequel nous étions appuyées et je lance un regard lourd de sens à Anna, qui signifie "cassons nous de là sans faire de vagues, comme si de rien était".

Elle ramasse la petite pochette argentée qui lui fait office de sac à main pour la soirée et commence à se précipiter vers la petite porte par laquelle nous sommes sorties quelques minutes auparavant.

Sans prévenir, sans un mot, l'homme me plaque brutalement contre la benne à ordure qui jonche l'arrière de la boîte de nuit. Un petit cri strident s'échappe alors de mes cordes vocales, ce qui pousse Anna, qui me devançait, à se retourner.

L'homme est en train de remonter ma jupe tout en défaisant sa braguette. Mon cri de tout à l'heure lui ayant servi de leçon, sa longue main rugueuse bloquait ma bouche de manière à ce qu'aucun son n'en sorte.

-" Lâche-là espèce d'enfoiré !" Hurla Anna, en tentant tant bien que mal, de lui donner des petits coups dans la nuque avec son sac argenté ridiculement petit.

La respiration haletante, et comme dans un cauchemar, sans que je ne comprenne quoi que ce soit, sans que je n'ai le temps de réagir, il se mit à fouiller dans la poche arrière de son jean tout crasseux et en sorti un canif qu'il embrocha sans une seconde de réflexion dans l'abdomen d'Anna.

Pétrifiée, les larmes coulant à flots, je la vis, livide, s'effondrer sur le sol.

Ce n'est pas possible, aidez moi ! Que quelqu'un arrive, que quelqu'un vienne, sorte de cette putain de boîte et nous aide. Que ce cauchemar ce termine !

Je ne suis pas spécialement croyante mais à ce moment précis je prie de tout mon être pour que Max ou Ethan sortent, accompagnés de leurs conquêtes du soir et nous viennent en aide, mais bien évidement, rien de tout cela n'arrive.

Je vois ma meilleure amie giser sur le sol, agoniser, du sang giclant de sa bouche, probablement dû à l'endroit stratégique où le monstre l'avait poignardé quelques secondes plus tôt.

J'essaie de me défaire son emprise afin de m'approcher d'elle, de m'agenouiller, de lui prodiguer quelques soins d'urgence. A défaut d'avoir pu utiliser mes techniques de self-défense, je peux peut-être utiliser celles de secourisme, comme je l'avais vu faire à maintes reprise dans les séries, telles que Grey's Anatomy.

J'en suis capable, je peux le faire... me forçais-je à penser.

C'était sans compter sur la main ferme de l'agresseur qui m'empoigna plus violemment :

-" N'y pense même pas si tu ne tiens pas à finir comme elle !" rugit-il.

De ses forces, il m'a tiré dans un coin un peu plus sombre de la ruelle, fini d'ouvrir sa braguette en me giflant et m'assénant de coups plus rapides et plus vifs les uns que les autres, et à commencé à sortir son sexe, prêt à m'empaler de force.

C'est pourtant de toutes mes forces, que j'ai essayé, mais je n'y ai malheureusement pas échappé... Alors que d'une main dur, il me broyait la mâchoire pour m'empêcher de produire ne serait ce qu'un petit son, j'ai senti son autre main glisser en bas de mon entrejambe pour y arracher ma culotte d'un coup sec. Ne pouvant plus me débattre, je savais ce qui allait arriver, et je m'y résignais .

Il m'a pénétrer d'une force horrible, déchirant la seule chose que j'avais encore réussi a préserver , ma virginité...

Des larmes chaudes coulaient le long de mes joues, alors que l'ivrogne en plein ébat me soufflait son haleine répugnante dans les cheveux. Je priais dieu à cet instant précis, que quelqu'un me vienne en aide, et par miracle, c'est ce qu'il s'est passé...

Merci seigneur...

Alors que mon violeur souhaitait accéder à ma poitrine, ses mains firent violemment dégagées, et lui même fut propulsé en arrière, son membre se retirant sèchement de mon vagin. Je m'effondrais au sol, retenue par mon sauveur, qui dégagea ma chevelure de mon visage me soufflant un "c'est bon, c'est fini, je vais buter cet enfoiré." Je me souviens à cet instant, que la seule chose qui m'a réconforté, était la lueur de ses yeux émeraudes dans la pénombre...

Sur ses mots il se releva, me laissant au sol au côté du corps d'Anna, baignant dans une marre de sang... Je m'effondrait sur elle, comme pour la protéger, regardant cet homme venu à ma rescousse relever l'ivrogne du sol. Alors qu'il commençait à l'assainir de coups, d'autres gars débarqués de nul part, l'attrapèrent par derrière, permettant à mon violeur, d'établir sa vengeance... Quand des sirènes retentirent au loin...

Les secours et la police, probablement alertés par les quelques badauds qui se sont regroupés autour de nous lorsque ce jeune homme est intervenu et qu'il a crié à l'aide à l'angle de la ruelle. Choquée et recroquevillée en boule sur le sol crasseux, j'observe les pompiers et ambulanciers s'affairer autour d'Anna, parlant un jargon médical que que je ne maîtrise pas. Alors que je vois mon agresseur et sa troupe se barrer en douce, mon sauveur, lui, s'effondre au sol, affaibli par les coups qu'il vient de recevoir... J'entends les hommes en"blanc" prononcer des mots tels qu'intubation, et c'est à ce moment précis que je prends conscience de la gravité de la situation. J'ai été certes, violée, mais je suis en vie et consciente de ce qui se passe autour de moi. Je sens mon corps entier défaillir lorsque je réalise qu'Anna, ma sœur de cœur, ma meilleure amie depuis les bacs à sable, mon âme sœur, est entre la vie et la mort.

Seigneur, faite qu'elle s'en sorte par pitié...

Un des ambulanciers me prends gentiment par l'épaule, et me guide en m'ordonnant de monter avec lui pour subir des tests vaginaux, pour voir un psychologue et aussi pour prévenir mes parents... Et ceux d'Anna pensais-je.

Ho mon dieu ... Anna ... Mon Anna ...

J'obtempère et me glisse dans le camion médicalisé pour me rendre à la Salpetriere, l'hôpital le plus proche afin de passer les examens bateaux mais obligatoires après une telle agression.

Le moteur en marche, les gyrophares allumés, je ne peux cependant pas décrocher le regard de ce jeune homme qui vient de nous sauver la vie. Son menton carré et marqué, ainsi que ses maxillaires bien visibles lui donne cet allure froide et dure, accentuée par la multitude de tatouages visibles sur ses bras, mais ses lèvres fines et pures de couleur rouges vif et si joliment dessinées, son nez fin bien et droit dénote totalement, et contraste cet aspect en lui donnant une gueule d'ange, probablement due à son visage enfantin. Avant que l'ambulance ne démarre, il me fixe avec une telle intensité, que ces yeux d'un vert émeraude me transpercent. Il repousse une mèche de ses cheveux bruns, bouclés et indisciplinés , qu'il rassemble négligemment à l'aide d'un bandana autour de sa tête.

Le moteur démarre enfin et je prends soudain conscience que je n'ai pas pris le temps de remercier ce jeune homme d'environ notre âge. Je ne sais même pas son prénom pour avoir une chance de le retrouver un jour...

19 mai 2011,

Je sors enfin de l'hôpital où l'ont m'a fait toute une batterie d'examens, et prodigué les soins nécessaires pour éviter toute infection suite à l'agression. Mes parents sont venus dés qu'ils ont su, mais ont bien évidemment décidé de ne pas porter plainte, pour ne pas "entacher" leur réputation de bobo chics. Évidement, une fille qui dés sa première sortie en boîte, se fait souiller de la sorte, ne rentre pas dans leur code de "parfaits petits français". Et puis, la police à coffré l'agresseur dans la foulée, il est en garde à vue et son procès ne devrait pas tarder à passer en pénal, alors maman m'a dit nonchalamment :

-" Tout est réglé, il est puni et tu vas bien ! A quoi bon faire des vagues ? Passons, Vic !"

Cette agression et ce viol doivent rester secret. Mon secret, à moi, mes parents, et Anna qui est toujours dans le coma.

Les médecins sont très optimistes concernant son état. Elle devraient se réveiller dans les jours qui viennent, mais cependant subir une opération pour l'entaille au thorax provoquée par le coup de poignard. Nous pouvons dire que nous avons malgré tout eu de la chance, nous l'avons échappé belle, grâce à notre ange gardien, notre inconnu que nous ne reverrons certainement jamais...

C'est en sortant de l'hôpital, ce soir là, que j'ai été convaincue que ma place était bel et bien dans la justice. Si j'ai pu en douter par moment, ce soir là j'en avais fini ! Mes parents, ne voulant pas témoigner, cela atténuera certainement la peine de l'agresseur, et cette injustice n'est pas concevable pour moi. Moi qui serais blessée à jamais, par se lourd secret, je sais que désormais, que ma place est définitivement du côté de la justice. Je vais me donner corps et âme pour devenir une des meilleures avocates du pays, et je ferais de mon possible pour que d'autres enfoirés dans son genre ne s'en sortent pas si facilement, fautes de témoignages de parents lâches...

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Réagissez avec le hashtag #Tempfic sur twitter ! @revangegame

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