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Victoire,

-" J'ai toujours voulu goûter à tes lèvres Vic, et ce depuis le premier jour où je t'ai vu..."

Sa main me caresse tout le long de mon bras et remonte jusque sur mon visage, me provoquant sur son passage des picotements dans le bas de mon ventre.

-" Oh Noam, je ne sais pas si c'est une bonne idée, je.....je suis avec Louis et...."

-" Chhhh laisse toi aller ...."bébé" "

A ce mot ce n'est plus le visage de Noam que je vois mais celui de Louis...

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Je me réveille en sursaut, trempée de sueur, je me suis encore endormie sur le canapé pendant que je lisais.

Je frotte mon visage avec mes mains, pour me remettre de ce rêve...ou de ce cauchemar, je ne sais pas trop comment l'appeler. Voila que maintenant je me mets à rêvasser de Noam voulant m'embrasser... Mais t'es folle ma pauvre Vic !

Je regarde mon téléphone, il est cinq heures, j'ai encore une heure de sommeil avant de devoir me lever. Je me rallonge donc sur le canapé pour profiter de ces soixante dernières petites minutes de repos, avant d'attaquer une grosse journée.

Cinq....Dix....Quinze minutes.

Je laisse tomber l'idée de me rendormir, je tourne en rond et n'arrive pas à me sortir de la tête ce maudit rêve... Je décide alors de le lever et d'aller me doucher afin de me préparer pour mon rendez-vous avec Mr Vigor et Maitre De Balzac.

L'interphone sonne, ce doit sûrement être Louis qui vient me chercher, je lui ai envoyé un message lui demandant si il voulait bien m'amener au centre pénitencier. J'enfile tout mon attirail, l'hiver s'est bien installé, les fêtes approchent à grands pas. Je retrouve Louis appuyé contre sa voiture.

-" Salut bébé !" me dit il avec son sourire qui en ferait tomber plus d'une, et en m'attirant vers lui.

-" Je t'es déjà dit de ne pas m'appeler bébé ! " je lui réponds plus sèchement que je ne le voudrais, mais je déteste tellement ce surnom ! Je n'arrête pas de le répéter.

Il se retourne et monte directement dans sa voiture, pour le coup, sans même m'embrasser. Je presse le pas et monte du côté passager.

-" Lou...excuse moi...je ne voulais pas te parler comme ça."

Il ne répond pas et démarre, qu'est ce qu'il peut être susceptible parfois ! Le trajet se fait en silence, ce n'est qu'arrivés au centre qu'il daigne juste me sortir un : "Je passe te récupérer à quelle heure ?"

Sérieux..?

Après lui avoir donné l'heure, je sors de la voiture et m'avance vers l'entrée, j'entends derrière moi les pneus de la Seat de Lou crisser. Il se sera calmé d'ici ce soir, enfin j'espère.. D'ailleurs je lui en veux un peu de ne pas m'avoir parler des ses retrouvailles avec son "ami", même si je ne suis pas censée être au courant de cette histoire, et qu'il ne sait pas que je suis l'avocate de CE "meilleur ami". Je pensais qu'il me faisait assez confiance pour me raconter les choses comme celle ci, mais apparemment je me suis trompée...

***

-" Mlle Delagloire je vous en prie, entrez et essayer vous, je vous attendais et Monsieur De Balzac ne devrait pas tarder. Alors, comment s'est passé votre journée avec ce Harrys ? Vous comprenez bien mon inquiétude, vous êtes une jeune fille et ce monstre à été arrêté pour viol. A-t-il eu un geste quelconque de déplacée envers vous ?"

Ce mec m'horripile. Avec son allure de dandy, enfin c'est ce qu'il essaie de faire croire, avec son vieux smoking en velours, ses cheveux plaqués au gel et son cigare bon marché à la bouche, il me fait plus l'effet d'un vieux crasseux aux cheveux gras qu'autre chose.

Comment ose t-il me parler de viol ? A moi ? Certes il ne sait pas ce que j'ai vécu mais merde, rien n'est comparable à ce soir atroce, et Noam n'a rien eu de déplacé envers moi, et pour cause, il est innocent bordel !

-" Tout c'est très bien passé Monsieur Vigor." j'insiste sur cette phrase pour qu'il comprenne que Noam est loin d'être dangereux.

Si ce n'est pour ton couple... Me répète ma conscience, se remémorant le rêve que j'ai fait cette nuit.

-" Nous avons passé une excellente journée, il a été très correct et nous avons bien avancé dans le dossier."

Je mens, je mens car il m'a bien précisé la dernière fois que cette sortie « exceptionnelle » était accordé dans le but de travailler ensemble, pour sa défense, durant un laps de temps plus important que les quelques heures autorisées au centre.

Quelqu'un toussote derrière moi. Je me retourne et aperçois De Balzac.

-" Excusez mon retard. Victoire, je peux vous parler, en privé ?"

Victoire ? Depuis quand m'appelle t-il par mon prénom lui ? Je ne connais même pas le sien ! Mais je suppose qu'il peut, étant donné nos âges respectifs, qui se rejoignent. Je le suis dans le couloir, sous le regard pesant de Vigor et c'est une fois seuls qu'il me dit :

-" Ecoutez Victoire, d'après ce que j'ai entendu, votre journée s'est bien passée. En tant que Maître de stage, je me dois de vous aiguiller, de vous aider. Je ne sais pas si ce type est coupable ou non, mais mon job est de vous aider à le faire sortir d'ici, alors mon devoir est de vous aider. Cela fait des années maintenant que ce gars est enfermé et clame à qui veut l'entendre son innocence. J'ai étudié sa peine, et je sais que dans quelques mois, Mr Harrys, en aura effectué la moitié... Avez-vous penser à une audience pour une mise en liberté sous caution ? Ce serait bon, très très bon même pour votre dossier."

-" Je ..." j'en reste sans mots.

-" Bien entendu vous devrez avoir des preuves solides. Aucune erreur, ni aucun faux pas vous sera pardonné, ni à vous... ni à lui... car cette chance ne se reproduira pas de si tôt. Bossez dur, très dur, sur ce que je viens de vous dire, car il faut une demande en béton de la part de Mr Harrys, pour que cette condition soit acceptée, et revenez me voir lorsque vous êtes prête."

Je hoche la tête, pour affirmer à mon Maître de stage que j'ai bien entendu la requête qu'il vient de me partager, mais en même temps, je reste très surprise. Pourquoi m'en parle t-il ? Il doit m'aider d'accord, mais en aucun cas c'est à lui de me donner des solutions, et là, tout devient trop facile... Il va falloir que j'approfondisse ce sujet une fois que je serais rentré chez moi.

Nous retournons dans le bureau de Vigor ou celui-ci nous attend assis derrière son bureau, toujours cigare en bouche.

-" Pardonnez nous, je m'entretenais quelques minutes avec ma stagiaire." dit De Balzac vers Vigor, qui s'en contre-fiche.

-" Bien, de toutes manières j'ai un rendez-vous... dit Vigor pour abréger les choses. Mlle Delagloire, votre prochaine entrevue avec Harrys est le 1er Décembre, soit dans un peu plus de 2 semaines."

Je m'avance de quelques pas puis lui dit :

-" Oui, et j'aurais sûrement d'ici cette date, une demande à vous formuler, concernant l'avancement du dossier."

-" Laquelle ?"

-" Je dois encore travailler dessus." je croise le regard de De Balzac, qui hoche la tête pour m'affirmer que j'ai choisi la bonne réponse.

Vigor marmonne quelque chose et en haussant les épaules nous expulse gentiment de son bureau.

Dans le long couloir blanc qui nous conduit jusqu'à la sortie, De Balzac m'interpelle.

-" Victoire ! Attendez... j'ai quelques pièces à vous donner pour rajouter au dossier de Mr Harrys."

-" Oh ?"

Mon regard ce tourne alors, vers les grilles du second couloir menant jusqu'aux cellules, et une pensée s'échappe alors pour Noam.

Que peut-il bien être en train de faire ?

-" Tenez... De Balzac me tend une pochette jaune. Ce sont des témoignages inutilisés, et qui n'ont jamais été étudiés. J'ai réussi à les récupérer dans les archives du commissariat."

J'attrape le dossier et le feuillette rapidement, quand deux choses m'interpelle : le prénom de Louis apparaît dans la liste, ainsi que celui de... Max ? Mon regard se trouble et mon esprit divague. Pourquoi le prénom de mon meilleur ami apparaît au milieu des témoignages du dossier de Noam ? Je ne comprends plus rien, j'ai l'impression d'avoir loupé quelque chose, sauté une étape. De Balzac me parle mais je n'entends que des bourdonnements... Sans lui répondre, je m'éloigne, et sans savoir comment, je rentre jusqu'à chez moi.





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