38. Retour au passé
Je suis réveillée, secouée doucement.
-Abby, debout. Chuchoté Tom en me secouant légèrement.
J'ouvre mes yeux bouffis et me redresse péniblement.
-Ça va mieux? Me demande-t-il.
Je hausse les épaules et constate que je suis de retour chez Luna.
-On est rentrés?
-Esteban et moi t'avons ramenée pour que tu te reposes. Ils ont continué à chercher ta grand-mère et il s'avère qu'elle habite ici, sur Neworld. Elle est à quelques stations de tramway d'ici. Maintenant qu'il fait nuit, on y va.
-Tu es sûr qu'elle est vivante?
-Non. Samuel a tenté de retracer ses derniers achats, contrôle d'identité... etc, et la dernière chose qu'il a trouvé est un retirement d'argent datant d'il y a 3 ans. Mais, il n'a pas non plus trouvé quelque chose signalant son décès. On doit quand même tenter d'y aller même si elle est décédée ou qu'elle a déménagée.
Je hoche la tête et sors du lit pour enfiler mes baskets et une veste.
-On y va avec qui?
-Esteban et Samuel. Répond-t-il.
********
Nous sommes tous les quatre dans le tramway alors qu'il est trois heures du matin et je ne peux m'empêcher de frissonner à l'idée que quelqu'un nous voit et nous dénonce. Pourtant, nous sommes seuls dans la rame, à l'exception d'un clochard à l'autre bout, ronflant sur un siège. Le tramway s'arrête brusquement et Esteban déclare:
-On descend là.
Une fois descendus, Samuel sort un téléphone portable et actionne un GPS. Il nous guide dans des ruelles, étroites et qui me filent un sentiment désagréable. Des bruits de pas se font entendre sur les pavés et je me rapproche instinctivement d'Esteban. Par chance, les pas prennent une autre direction et je m'éloigne d'Esteban en constatant que mon épaule était collée à la sienne.
L'air frais de la nuit me fait frissonner et à l'instant où je pense que venir ici était une mauvaise idée, Samuel s'arrête et nous montre une vieille porte abîmée du doigt. Constatant que cette porte donne à des escaliers desservant plusieurs appartements, nous la poussons et tombons nez à nez avec des boites aux lettres poussiéreuses. Je repère immédiatement le "Mme Levi". La boite aux lettres déborde de publicités et de courriers en tout genre.
-Je doute qu'elle habite ici. Chuchoté-je. Ça fait longtemps qu'elle n'a pas été cherché son courrier.
Sam hoche la tête et sort une enveloppe qui dépasse de la fente. Il me montre le tampon sur le timbre.
-Ce sont des impôts, c'est le cachet du gouvernement. Montons quand même, on ne sait jamais, mais si elle n'a pas ouvert ses impôts, c'est mauvais signe.
Nous montons au deuxième étage et Tom tape à la porte. À la place d'un coup résonnant, la porte s'ouvre.
-C'est ouvert. M'étonné-je en ouvrant la porte.
J'entre dans une pièce poussiéreuse et empestant l'humidité mais surtout, une pièce complètement vide. Esteban ouvre les autres portes et annonce la même chose:
-C'est vide. Complètement.
Je soupire de désespoir. Je savais que c'était une mauvaise idée.
-Nous n'aurions pas dû venir. Nous savons encore moins de choses qu'avant. Dis-je.
-On va continuer à chercher sur internet. On finira par trouver, ne t'inquiètes pas. Tente de me réconforter Samuel.
-Allez, on rentre. Soupire Esteban en sortant de l'appartement abandonné.
Tandis que je traîne des pieds dans l'escalier, une porte s'ouvre dans un grincement et une main m'attrape le bras. Je lâche un petit cri et tente de me défaire en vain. Je me retourne et tombe nez à nez avec un homme barbu, en pyjama.
-Qui êtes-vous bande de garnements? D'où sortez-vous?
Je jette un regard paniqué aux autres et Esteban pousse Tom et Samuel pour me rejoindre et m'arracher des mains de cette brute. Il me lâche mais son expression contrariée ne disparaît pas.
-On est désolé. Dit Esteban avec une lenteur exagérée, on ne voulait pas vous réveiller. On rentre de soirée et on est trop soûls pour rentrer chez nous comme ça. Vous n'imaginez même pas la réaction qu'auraient mes parents... On voulait aller dormir chez ma grand-mère, mais elle n'est pas là.
-Vous n'avez pas l'air bourrés mais plutôt prêts à faire des bêtises.
Pour appuyer les dires d'Esteban, je lâche un petit rire niais avant de m'appuyer sur lui, comme si j'allais tomber. L'homme me fixe en haussant un sourcil puis jette un coup d'œil à Tom et Samuel, plus bas dans les escaliers. Je suis son regard et découvre Tom par terre la tête entre les mains et Samuel appuyé contre le mur, une main sur le cœur, concentré sur sa respiration comme s'il était prêt à vomir.
-Je ne veux pas de vomi dans les escaliers! S'exclame le barbu.
Samuel se précipite soudain en bas des escaliers et sort dans la ruelle.
-Vous m'avez l'air dans un sale état. Trouvez vite un endroit où dormir. Marmonne-t-il. Quelle idée aussi, ça vous apprendra vous les jeunes, à faire la fête un peu trop.
-Oui. Désolé... marmonne Esteban toujours en articulant chaque syllabe.
-C'est qui ta grand-mère mon garçon?
-Déborah Levi.
Il fronce les sourcils.
-Mme Levi n'habite plus ici depuis trois ans.
-Ah oui. C'est vrai... Je ne me souviens plus... Monsieur je suis désolé. Dit Esteban en se tenant la tête. Elle habite où déjà?
-A quelques rues d'ici. 7, rue du monde. Tu es sûr que c'est ta grand-mère? Elle est un peu folle et prétendait n'avoir aucune famille.
Il hoche la tête et bredouille un «au revoir monsieur», avant de descendre l'escalier très vite, m'entraînant avec lui, pour éviter d'autres questions. Tom nous suit au passage et arrivés en bas, nous nous mettons à courir jusqu'à un prochain recoin derrière un mur. Une fois cachée, Esteban éclate de rire.
-Vous êtes des acteurs géniaux.
-Et toi alors! S'exclame Samuel.
-On aurait vraiment dit que tu allais vomir. Dit Tom en souriant.
-C'était marrant mais en plus, on a des informations. Renchérit Esteban.
-Allons-y maintenant, non? Proposé-je. Vous voyez où c'est?
-Ouais. Allons-y. Déclare Samuel en se redressant, un sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons 7 rue de monde, devant une petite maison aux volets fermées. Tandis qu'Esteban s'approche de la porte pour y taper, je respire un grand coup, tentant de calmer les battements affolés de mon cœur. Quelqu'un prend ma main dans la sienne et je suis surprise de constater que c'est Tom.
-Tout va bien. Murmure-t-il de façon à ce que je sois la seule à l'entendre.
Je hoche la tête.
Devant le silence, Esteban tape une deuxième fois, cette fois un peu plus forte. En même temps, nous sommes au beau milieu de la nuit, il est évident que s'il y a quelqu'un, il dort.
Des bruits de pas résonnent tout à coup dans la maison et la porte s'ouvre devant une vieille dame en robe de chambre. La vieille dame de la photo. Déborah Lévi. Ma grand-mère.
Je reste figée, le cœur battant à tout rompre. La main de Tom presse la mienne plus fort mais ça ne me fait pas réagir. Je ne peux plus détourner les yeux de ceux de ma grand-mère.
Ma grand-mère cligne des yeux et nous examine un par un, l'air méfiant.
-Que vou...
Son regard tombe soudain sur le mien et elle n'en bouge plus, les yeux écarquillés. Nous restons en silence pendant des secondes qui me paraissent une éternité quand elle finit par ouvrir la bouche:
-Abigaëlle?
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Bonsoir!
J'espère que vous allez bien et que mon chapitre vous a plu. 😉
Je voulais avant tout remercier les nouveaux lecteurs, merci des votes, ça me fait juste tellement plaisir 😍💞 !! Un grand merci a ceux qui commentent et complimentent Tempête d'Espoir, vous n'imaginez même pas comment ça me booste 💞👌
Ne vous arrêtez pas! 😘
Je ne sais pas si vous avez remarquez, mais en ce moment j'essaie de tenir un rythme: publier tous les 4/5 jours. Je vais tout faire pour continuer mais avec le bac qui approche, je ne promet rien. Je voulais aussi vous prévenir que la fin approche. Je ne l'ai pas encore écrite, mais dans ma tête, ça avance très vite 😉😏
C'est tout pour ce soir, passez une bonne soirée!
Plein de love,
Séléna. 💛
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