PDV ESTEBAN

Je m'assois sagement à l'endroit désigné par cette pourriture. Il n'a pas changé depuis la dernière fois. Le président de mon pays respire toujours autant la violence et le sang. Je baisse les yeux une demi-seconde avant de me redresser. Je ne dois pas paraître suspect.

Mon regard croise immédiatement le sien. Elle est attachée à une chaise. Ses vêtements minuscules sont trempés et le dispositif d'électricité est posé partout sur son corps frêle. Une colère sourde creuse un trou dans mon ventre quand je vois la terreur dans ses yeux bleus.

Elle lève le menton, ayant l'air assurée alors que ses bras et ses jambes sont couverts de bleus et de traces rouges. Elle a terriblement maigri, son corps et secoué de spasmes et elle saigne du nez. Je recule la tête devant cet horrible tableau. Mais ce qui me ravage le plus, c'est la haine pure qui remplit son regard tandis qu'elle me détaille. Elle sait donc tout.

Je savais qu'un jour ça arriverait, mais jamais, je n'aurais pensé ressentir ce que je ressens à cet instant. Cette douleur qui me poignarde de partout est insensée. J'y étais pourtant préparé.

-Content de te revoir parmi nous, Esteban. Dit William Clarks en souriant. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas vue notre petite prisonnière non?

Abby nous observe, la mâchoire si contractée que je me demande si elle ne va pas se casser des dents.

-Un mois. Dis-je d'une voix lasse.

Un mois. Et ça m'a paru une éternité. Chaque jour, je me maudissais, me demandant ce que j'avais pu faire pour devenir une personne si horrible. Chaque jour, je pensais à elle et me haïssais un peu plus que la veille.

J'ai bien essayé de l'oublier dans les bras de Luna, mais elle me hantait. Et je sais que la scène à laquelle je vais assister va me hanter jusqu'à la fin de ma vie.

-Bref. Continuons. Lâche Harry.

L'homme près d'Abby reprend les décharges, laissant de moins en moins de répit entre chacune. Abby ne prononce pas un mot. Elle se contente de me fixer, serrant les dents et les poings, s'efforçant que je ressente sa douleur. Et ça marche. J'ai envie de hurler pour elle.

Parfois, son regard se floute et se perd mais elle le repose vite sur moi. Soudain, une larme roule sur sa joue. Je ne crois pas qu'elle s'en rende compte mais ça met met hors-de-moi. Je me lève sur un coup de tête.

-Vous ne croyez pas qu'elle en a eu assez?

William Clarks hausse ses sourcils.

-Ressentirais-tu de l'empathie Esteban?

-Je suis un être humain, monsieur.

-Non tu es un agent. Rassieds-toi.

Je serre les poings à m'en blanchir les phalanges.

-Elle a seize ans. Vous allez la tuer. Continué-je.

Il me jette un regard exaspéré, puis soupire.

-Ian?

L'homme de l'autre côté relève la tête.

-La dernière.

Il obéit et lui administre une longue décharge en cadeau. Elle gémit et sa tête tombe lourdement. Elle vient de perdre connaissance.

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Bonjour!

Voilà la fin du chapitre! C'est un tout petit point de vue, je ne m'en rendais pas compte qu'il était aussi court avant de le poster car j'écris sur l'ordinateur et ça ne rend pas pareil... En tout cas, j'espère qu'il vous a quand même plu! Il y aura d'autres moments dans la tête d'Esteban et bien plus long ne vous inquiétez pas! 😉

Le prochain chapitre arrivera rapidement, sûrement avant ce week-end. ✌

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Passez une bonne soirée,

Séléna. ❤