IL L M'A EPOUSE COMME COUVERTURE POUR NE PAS DEVOILER SON HOMOSEXUAL
IL L M’A EPOUSE COMME COUVERTURE POUR NE PAS DEVOILER SON HOMOSEXUALITE COMME COUVERTURE POUR NE PAS DEVOILER SON HOMOSEXUALITE
(Dédicace à toutes ces femmes qui vivent le même cas et sont contraintes de se taire pour ne pas vivre la séparation, l'humiliation, le divorce...).
Recueilli et publié par Amé Océ bane CODJIA
La bataille de ma vie, récupérer mon mari, mon meilleur ami, l’homme que j’aimais plus que tout au monde et le père de mes enfants…
Bonjour chers lecteurs. Mon histoire est un peu particulière et assez douloureuse. L’homme que j’ai épousé était un homosexuel.
Med et moi nous sommes rencontrés sur les bancs d’école, en classe de terminale. Nous avions passé les examens blancs ensemble, assis l’un à côté de l’autre en salle. Il venait d’une autre école et moi également mais au premier regard, ce fut le coup de foudre. Med était un jeune homme magnifique. Il avait des traits fins, hérités de sa mère guadeloupéenne. Lorsqu’il souriait, il affichait sa parfaite dentition et c’était juste merveilleux.
Nous avions passé l’examen final ensemble et l’avions décroché tous deux. Med partit rejoindre sa mère en France mais resta en contact avec moi pendant les deux années suivantes. Au début de la troisième année, il me demanda d’être sa petite-amie. Nous n’étions pas proches, nous étions profondément liés car j’étais amoureuse de lui et lui aussi me disait l’être de moi. Nous étions assez jeunes mais j’y croyais. Je parlais à la mère de Med très souvent. Nous avions atteint un niveau si sérieux de la relation que nos deux familles en étaient au courant et nos parents se parlaient souvent.
Tout portait à croire que le but de nos vies était commun, le mariage. Nous étions faits l’un pour l’autre. La maman de Med m’aimait énormément. Nous disions tous que cet amour était dû au fait qu’elle n’avait qu’un seul fils et pas de fille. C’était d’ailleurs elle-même qui m’avait fait venir à Paris pour ma toute première fois, après trois années de relation avec son fils.
C’était le plus beau séjour de ma vie car je pouvais découvrir la ville de la mode en compagnie de l’homme que j’aimais. Nous allions partout mains dans la main. Il était toujours au petit soin. J’étais sur un petit nuage, confiante que Dieu m’avait tout offert.
L’année suivante, nous organisions nos noces au pays. J’étais une reine et lui mon Roi… J’avais épousé Med devant Dieu et les hommes. Tout était allé très vite.
Nous nous étions installés au pays, dans une des villas de sa mère car cette dernière était très riche. Elle avait tellement insisté pour que nous vivions au pays, pourtant mon rêve était de vivre à Paris. Je n’insistai pas pour pas la contrarier.
Deux autres années après, je portais notre premier fils, Med occupait un poste très bien rémunéré dans une grande entreprise, nous ne manquions d’absolument rien. J’avais tout ce dont rêvaient toutes les femmes de mon âge et je faisais la fierté de ma famille.
Jamais je n’avais remarqué quelque chose de louche chez Med. Mon mari était un époux exemplaire, tellement exemplaire que je me demandais si je ne rêvais pas, si mon histoire n’était pas trop parfaite car j’écoutais tout ce qui se disait sur les couples et je tombais à chaque fois des nus.
Nous allions à l’église avec notre bébé tous les dimanches. Med était un professionnel assidu. Au bureau déjà à 7h30, à 19h00 il était rentré et prêt à passer à table. J’étais chanceuse.
Lorsque je tombai enceinte de notre fille, Med m’informa qu’un de ses grands amis devait passer par notre pays dans les jours à venir. J’en étais heureuse parce qu’à part quelques collègues de travail à lui, je ne lui connaissais pas des proches amis mais celui-ci semblait très proche vu que mon mari avait mis un soin particulier pour préparer son arrivée.
Je lui en étais reconnaissante car j’avais une grossesse capricieuse et je pensais qu’il organisait tout le séjour de son ami pour me décharger de mon rôle d’épouse malgré mon état.
J’étais vraiment impatiente de rencontrer Nour, c’est ainsi qu’il s’appelait. Il était lui aussi très bel homme, en forme musclé et toujours très bien habillé. J’avais proposé à mon mari que nous l’hébergions mais il avait gentiment décliné mon offre, disant qu’il serait plus à l’aise à l’hôtel et qu’il ne voulait pas me fatiguer. J’étais reconnaissante d’avoir un homme aussi attentionné dans ma vie.
Les premiers jours furent assez normaux. Mon mari se rendait au travail le matin et à son heure habituelle, il rentrait à la maison. Une fois il était venu diner avec Nour, j’en fus très heureuse car je pouvais enfin mieux connaitre le personnage, mais à la fin du diner, Med insista pour raccompagner son ami. J’étais assez épuisée alors je me rendis au lit.
Cette nuit-là, mon mari rentra vers 4 heures du matin, chose qui n’arriva jamais. Il me servit comme excuse qu’ils étaient sortis se promener un peu et qu’ils avaient fini en boite de nuit. Je pouvais là encore comprendre que mon mari cherchait simplement à faire plaisir à son ami. Je ne fis pas de commentaire.
Le week-end suivant, Med m’informa qu’il devait amener son ami hors de la ville pour lui montrer du pays… Là encore je me proposai de les accompagner avec notre fils mais il refusa gentiment.
- Ton état ne te permet pas de faire tout ce tralala tu le sais bien. Ne prends aucun risque. Je veux juste faire plaisir à mon ami. Nous serons vite de retour bébé.
Je n’avais aucune raison de douter de mon homme. Med se faisait courtiser par de nombreuses femmes mais jamais je n’avais eu de raison de douter de lui, j’avais accès à son téléphone et je n’y avais jamais rien vu de suspect.
Mon mari rentra une deuxième fois très tardivement. Une journée du samedi qui devait se terminer dans l’après-midi, avait duré jusqu’à l’aube. Je ne fis pas de commentaire. Je me forçais à comprendre qu’ils étaient entre hommes et qu’ils auraient eu envie de se défouler un peu.
Le dimanche suivant, mon mari sortit une petite valise et m’informa qu’il amènerait son ami dans un pays voisin.
- Nour doit y être pour une conférence. Cela me permettra de tisser aussi des relations professionnelles. Après tout j’ai encore quelques jours de congés.
- Mais bébé tu ne m’avais rien dit.
- Je sais amour mais c’est venu si spontanément alors que je recherchais cette opportunité depuis si longtemps. Je te reviendrai très vite. Appelle ta mère pour te tenir compagnie pendant mon absence si tu souhaites mais je serai de retour 3 jours après.
J’avais laissé mon mari et son ami partir ensemble. J’étais à mille lieues d’imaginer que j’envoyais mon mari dans les bras de son amant. Jamais je n’aurais pu imaginer cela. Mon mari était un homme tendre et très amoureux de sa femme que j’étais. Jamais Med n’avait eu des manières qui pouvaient traduire des pratiques homosexuelles. Jamais.
Je parlais très souvent à mon mari via téléphone lorsqu’il était en voyage. Nous pouvions faire des appels vidéo pour que mon fils parle à son père mais cette fois-ci, Med n’émit aucun appel. Mes appels étaient soit rejetés ou laissés en plan. Il répondait par contre aux messages et promettait de me rappeler sans suite et quand il rappelait, il me disait être avec du monde… Mon mari trouvait tout plein d’excuses et comme il n’était pas habitué à me mentir je sentais facilement qu’il me cachait quelque chose.
J’essayais de garder mon sang froid. Je voulais penser à tout, sauf au fait que mon mari me trompait et si même c’était le cas, il l’aurait fait avec une femme n’est-ce pas ? Donc j’étais persuadée que mon homme passait ses jours avec une autre femme rencontrée certainement là-bas…
A leur retour de voyage, Med rentra seul chez nous. Son ami avait préféré retourner à l’hôtel. J’étais à la fois contente et en colère et dès qu’il posa les yeux sur moi, il se confondit en excuse, portant au bout des bras un énorme bouquet de fleurs.
- Je sais que tu es en colère mon amour mais j’étais tellement pris, je n’avais pas une seconde à moi. Nous devions tout boucler avant la fin du séminaire autrement j’aurais perdu tous les potentiels partenaires que j’aurais pu avoir. Tu es ma petite femme patiente et compréhensive n’est-ce pas ? Aller, fais pas cette tête, je t’invite à diner ce soir pour me faire pardonner. Je t’aime chéri et je suis content de rentrer à la maison.
Med m’avait désarmé avec ces tendres mots. Il me connaissait assez pour savoir quoi faire lorsque j’étais en colère. J’avais accepté d’aller diner avec mon homme et d’en profiter pour savoir comment s’était passé leur séjour. Durant tout le diner, son téléphone ne cessait de sonner. Il s’empressait de couper l’appel et au final, agacé, il éteignit l’appareil et le mit dans la poche.
- Sacrés partenaires, ils n’ont aucune notion du décalage horaire ceux-là…
Je l’observais sans rien dire, le cœur serré car j’étais à présent persuadée que mon mari m’avait vraiment trompé lors de son satané séjour. Le numéro qui appelait était le même et ce n’était point un numéro étranger. Il me mentait, gêné sans doute car il ne tenait pas en place, s’entremêlait les pattes, bref parlait plus que d’habitude…
- Rentrons, je suis fatiguée. Avais-je fini par lancer. Il sonnait à peine 21H30 et nous n’étions là que depuis 20H00. Mais c’était plus que je ne pouvais supporter. Jamais mon mari ne m’avait menti, jamais il ne m’avait fait un tel affront. J’étais en colère et dégoutée et je voulais rentrer chez nous.
Durant tout le trajet, personne ne broncha. Silence total. Je priais de vite rentrer. Une fois chez nous je filai sous la douche puis me mise au lit. Med ne rentra dans notre chambre à coucher que très très tard, croyant que je dormais déjà… Une vingtaine de minutes après, il reçut un message et croyant toujours que je dormais profondément, il se leva, ouvrit la porte et descendit au salon. Je sortis du lit à mon tour et voulus le suivre puis me ravisai et me remise au lit.
Ce que j’aurais pu découvrir allait me briser le cœur et dans mon état, je n’étais pas prête à vivre plus d’émotions car le bébé allait bientôt venir au monde et les médecins m’avaient diagnostiqué une pré-éclampsie. Je devais éviter tout stress.
Au petit matin, je descendis enfin et vis mon mari endormi dans le canapé. Il dormait si profondément qu’il n’avait pas fait attention à son téléphone tombé sur la moquette. Je le ramassai et mon doigt toucha l’écran tactile qui s’illumina de suite. Un message était non ouvert à l’écran mais je pouvais lire, « tu ne peux pas mettre fin à nous deux de la sorte. C’est moi que tu aimes, tu m’as toujours aimé, je comprends que ta mère veule que tu sois un homme exemplaire, ce pourquoi tu l’as épousé mais c’est moi que tu aimes et avoir des enfants avec une femme ne fera jamais de toi un hétéro, je suis venu te chercher, tu es à moi Med… ».
Je n’eus pas le courage de lire la suite, le message semblait interminable… Le téléphone en main, je regardais Med dormir sans savoir quel geste adopté à partir de cet instant… Je relisais le message dans ma tête pour en comprendre le sens. Hétéro, homo ? Qu’est-ce que tout cela signifiait ?
Je sentis monter en moi une grosse chaleur puis j’eus un vertige et me retrouvai sur la moquette… Tout tournait autour de moi, même la voix de Med qui me demandait ce que j’avais, je le voyais à peine car ma vue était totalement brouillé… Ma tension avait exagérément monté…
A l’hôpital, le médecin venait d’informer Med que j’avais une éclampsie et qu’il fallait urgemment que j’accouche pour éviter le pire. J’avais subit une césarienne et par chance notre fille était venue au monde mais j’étais dans un très sale état.
Les médecins avaient essayé de me ranimer car je ne me réveillais plus malgré l’oxygénation… J’avais appris à mon réveil que Med était devenu fou et courait dans tous les sens, passait des coups de fil et mettait la pression aux docteurs…
Je restai plus de deux semaines à l’hôpital. Mon état n’était point stable car à chaque fois que j’essayais de me rappeler ce qu’il s’était passé, je revoyais le message et mon cœur s’affolait.
Non, mon mari n’aurait pas pu être un homosexuel… Comment l’aurait-il caché depuis toutes ces années ? Pourquoi m’avoir alors épousé s’il en aimait un autre ? J’étais si dégoutée, mon mari était parti en week-end avec son amant sous mes yeux et cet amant je le traitais comme un membre de notre famille. J’avais juste envie de vomir à chaque fois.
A ma descente de l’hôpital, je demandai à rejoindre mes parents, Ils étaient tous surpris de me voir rentrer à la maison sans mon mari… J’avais exigé qu’il me laisse rentrer chez mes parents malgré son insistance à me parler. Je ne voulais rien entendre, je croyais avoir suffisamment lu mais il trouva le moyen de m’entretenir pendant quelques heures avant notre descente de l’hôpital.
- Non chérie, ce que tu as lu n’a aucune importance. J’aime ma femme, j’adore ma petite famille et l’harmonie de notre couple. Ce message que tu as lu, oui il était de Nour. Nour et moi, … dans un passé avions été très proches. Nous étions à l’université ensemble et j’avais développé une certaine attirance pour lui. Tout cela était assez nouveau pour moi. J’avais essayé d’aller avec des femmes mais cela ne m’avait jamais réussi. Pour ma mère, c’était mes mauvais choix de femme qui faisaient capoter mes relations amoureuses. Elle n’avait jamais imaginé ce que je ressentais vraiment jusqu’au jour où elle nous surpris Nour et moi en train de nous embrasser. Je n’oublierai jamais le scandale qu’elle m’avait fait, le regard de maman, choquée, dégoutée… Elle l’avait fait sortir de la maison et m’avait fait promettre de trouver une femme car elle était persuadée que ce n’était que des caprices. C’est après cet épisode que je lui ai parlé de toi, de ce que tu ressentais pour moi depuis quelques temps déjà. Elle me fit promettre de t’épouser… Elle avait tout mis en œuvre pour que ce mariage se fasse au plus tôt. Je n’avais jamais contredit ma mère et là encore je n’avais pas osé le faire. J’avais choisi entre Nour et toi et je suis parti avec toi. Les débuts furent si difficiles car je ne me sentais pas du tout à l’aise avec une femme. Mais tu étais une déesse, une beauté à part entière, de l’intérieur comme de l’extérieur et je réalisais à quel point j’avais de la chance de t’avoir. Lorsque tu m’as annoncé l’arrivée de notre fils, j’ai compris alors que j’étais là où il fallait et avec ceux qu’il fallait. Tu m’as comblé de bonheur toutes ces années mon amour… Jamais je n’ai eu à regretter de t’avoir dans ma vie. Ma mère avait raison lorsqu’elle parlait de caprices passagers.
- Comment le sais-tu ? Tu ne m’avais jamais parlé de cette période de ta vie, pourtant nous étions déjà ensemble. Je t’écrivais mille fois le jour et tu étais toujours là alors comment as-tu pu me cacher cela ?
- Avoues que ce n’est pas une chose à dire ni à prendre à la légère. Comment aurais-je pu te le dire ? Et si je l’avais fait, m’aurais-tu accepté ni cru ?
- Et aujourd’hui, qu’est ce qui te fait croire que tu n’as plus des élans pour les hommes… Tu étais tout le temps avec ton amant. Vous aviez couché ensemble n’est-ce pas ?
Il baissa les yeux…
- Me croirais-tu si je te répondais ?
- Réponds-moi Med…
- Non je n’ai pas couché avec Nour. Je n’aurais jamais pu le refaire car je t’aime, j’ai une femme et une famille. Je ne suis plus le même, j’ai changé, je suis un homme marié et responsable à présent…
- Qu’est ce qui le prouve ?
- Tu doutes de moi ?
- Tu étais seul avec lui tout ce temps, tu ne décrochais pas mes appels…
- C’est bien délicat mon amour. Nour avait retrouvé ma trace sur internet et avait débarqué malgré mon refus. Le connaissant il n’a jamais froid aux yeux. Je me devais de l’éloigner de toi, de nous, de notre famille, ce pourquoi j’avais refusé que nous le gardions à la maison. Mais quand il devenait menaçant, j’ai dû trouver l’astuce pour le réconforter parce que je n’avais pas envie que tu apprennes tout ceci. Il menaçait de tout dévoiler pas seulement à toi mais à tous ceux qui nous entourent, convaincu que je suis l’homme de sa vie… Je l’avais suivi pour le raisonner et une fois là-bas, il ne voulait plus que je te parle ni que je touche à mon téléphone. Il avait essayé plusieurs tentatives pour m’amener dans son lit mais j’avais été assez ferme pour l’enrager encore plus. Je lui avais dit qu’il pouvait me garder aussi longtemps qu’il souhaitait mais que plus jamais je n’aurais des rapports sexuels avec lui…
- Med, je ne sais plus qui tu es. Il y a quelques semaines j’étais ton épouse et toi mon mari, mais aujourd’hui tu es un homosexuel que je découvre et à qui je suis mariée, qui est aussi le père de nos deux enfants… Je suis plus que mélangée par tout ceci… Comment croire, quoi croire ? J’ai besoin de temps pour digérer tout ceci.
- Nour est reparti, il n’a pas eu d’autre choix car je l’avais rendu responsable de tout ce qui nous arrivait et il est reparti pour éviter de porter sur sa conscience un décès ou deux…
- Je devais me réjouir de cela peut-être ?
- Je sais à quel point tu es en colère et cette colère est si légitime mais sache que c’est toi que j’aime et avec qui je suis. Le reste m’importe très peu. Je me battrai pour nos enfants et toi…
Malgré cette tragédie, j’aimais toujours mon mari comme au premier jour. Je ne savais plus quoi croire. Il me disait qu’il ne s’était rien passé entre Nour et lui mais je n’y étais pas pour l’affirmer et s’il avait pu me cacher un tel passé…
Je vivais sous le toit de mes parents, curieux de comprendre ce choix délibéré sans pouvoir y arriver. Ma belle-mère rentra au pays pour voir sa petite-fille. J’insistai pour qu’elle vienne chez mon père. Med n’aurait pas souhaité cela mais il n’eut pas d’autre choix…
Je leur en voulais à sa mère et lui de m’avoir ainsi utilisé. J’étais sa couverture. Qu’est ce qui me prouve que durant toutes ces années, il n’avait pas donné libre court à ses envies avec des hommes tout autour de nous ? Qu’est ce qui me prouve que son choix de rester avec nos enfants et moi, n’était juste pas pour ne pas dévoiler qui il était réellement ? J’étais totalement perdue.
Je réalisais que je n’étais peut-être pas si aimée que ça.
Je pleurais certains soirs avant de m’endormir et le jour- où ma belle-mère débarqua, elle insista pour avoir une conversation privée avec moi. Je connaissais l’ordre du jour. Je ne la laissai même pas avancer ces arguments.
- Vous saviez maman que votre fils ne m’aimait pas n’est-ce pas ? Vous vous êtes bien moqués de moi, de ma famille… Tout ce que vous recherchiez pour votre fils c’était une couverture sociale. Le fils de cette dame redoutable ne pouvait pas être homosexuel, il lui fallait une femme et des enfants. Avez-vous juste pensé à la vie de cette pauvre jeune fille qui allait souffrir ? A nos enfants ? Que penseront-ils une fois grands ?
- Ils n’ont pas besoin de savoir car le mal est mort depuis bien des années. Mon fils est amoureux de la mère de ses enfants. Mon fils a une femme dans sa vie, il n’est pas comme tu dis homosexuel, il n’a eu qu’un moment d’égarement mais cela ne fait pas de lui un diable pour autant il a compris et a changé. Il a toujours été un père et mari modèle, pourquoi cherches-tu à salir son image aujourd’hui ? Il s’est battu pour toi, pour sa femme que tu es, ses enfants, il souffre tu l’affliges tu lui brises le cœur.
- Changé vous dites ? Qu’est-ce qui le prouve ? Vous avez obligé votre fils à choisir entre la raison et son cœur. J’ai fait ce qui était bien pour mon enfant. Tu es mère, tu aurais fait pire que moi.
- Ne faites pas cette comparaison, je ne suis pas égoïste.
- Je ne le suis pas non plus pourtant, je protège juste mon enfant…
- Si c’est le cas, alors laissez-le faire ses propres choix de vie et ne vous en mêlez plus jamais.
- Je comprends que tu sois si en colère ma fille, mais mon fils t’aime, je ne sais comment te le prouver mais il a fait son choix, il adore ses enfants et veut que tu reviennes à la maison.
- Je ne peux pas. Je ne me sens plus en confiance avec tout ceci… J’ai besoin de temps…
- Fais-le au moins pour les enfants, après tu sauras quoi choisir et personne ne te retiendra mais le cœur d’une mère comme ti saigne, mon fils mérite une vie avec toi. Je la lui ai juste donnée. Je ne regrette rien. Mon fils m’a tout raconté, il m’a tout avoué et je le crois. S’il dit qu’il t’aime je n’en doute absolument pas. Bats-toi pour votre amour si tu l’aimes vraiment parce que je crois ce que me dit mon fils. Je n’ai pas élevé un menteur, il est intègre, il a reçu une très bonne éducation, il est sincère et franc… Le reste c’est toi qui vois ma fille. Je sais que j’ai forcé votre destin mais Dieu seul sait pourquoi mon fils et toi vous étiez connu et que c’est toi qu’il avait choisi…
Ma belle-mère avait été plus que franche. Dieu seul savait pourquoi moi. Après son départ, je m’étais mise à me questionner, à repenser aux mots et promesses de mon mari, à nos enfants, à ce que je m’apprêtais à faire. Nous avons tous un passé qui nous rattrape d’une manière ou d’une autre mais le plus important c’est ce que nous en faisons. Nul n’est parfait et Med omit ce passage turbulent de nos vies, n’avait jamais failli à son rôle d’époux et père. C’est vrai que j’étais très déçue et choquée mais j’aimais mon mari et nos enfants plus que tout.
Le lendemain matin, je rentrai chez nous à la maison. Med était méconnaissable, il avait perdu du poids en si peu de temps et l’expression de son visage était profondément marquée d’une tristesse sans pareil. Ses yeux s’illuminèrent lorsqu’il me vit marcher le long du couloir, le bébé dans les bras. Il se leva et marcha vers nous, puis s’arrêta en cours de route et se prit le visage entre les mains.
Mon Med pleurait, sanglotait sous mes yeux, ce que jamais je ne l’avais vu faire au paravent. J’avais le cœur brisé et je fus couverte de remords. Ma famille était la chose la plus belle que Dieu m’avait offerte, dire que j’étais décidée à ne plus revenir dans mon foyer. Je me sentais trahie et abusée par sa mère et lui-même mais je ne pouvais pas être certaine de tout.
Serait-il en train de jouer ? Non je ne crois pas, je connaissais assez bien l’homme avec qui j’étais pour savoir qu’il avait été sincère avec moi. Je marchai jusqu’à lui, le pris contre nous et lui chuchota doucement :
- C’est du passé tout ça à présent. Nous allons recommencer une nouvelle vie ensemble, contre vents et marrées, pour le meilleur et le pire comme on se l’était promis. Mon rôle est de te soutenir et c’est ce que je vais faire. Si tu as pris ta décision alors je t’accompagnerai dans cette démarche parce que je t’aime.
Med ne répondait pas, il avait le visage enfoui dans mon cou et je sentais couler ses larmes contre ma peau… Tout était derrière nous à présent.
J’avais décidé de devenir plus qu’avant le pilier le socle de mon foyer avec Dieu au milieu de tout. J’étais épouse et mère, amie, confidente, amour et partenaire. Je me devais de garder le secret dans notre foyer, de protéger notre famille contre tous et tout. Je savais que tout ne serait jamais facile, j’imaginais ce qui nous attendait, les moments de doute allaient rejaillir. Il suffirait que mon mari fasse un sourire à un homme que j’angoisserai mais je me devais de lui faire confiance car il me l’avait demandé et j’avais foi que Dieu allait nous aider.
Je me réveillais chaque jour la peur dans l’âme mais chaque jour je remarquais les efforts que faisait mon homme pour me mettre en confiance. J’en étais apaisée mais une question demeurait toujours dans mon esprit :
M’aimait-il vraiment ou comme sa mère, il s’accommodait avec moi pour contenter le monde ? Jamais je n’aurai réponse à cette question mais j’avais décidé de me battre et je ne pouvais plus faire marche arrière.
Aujourd’hui 9 ans après cette période de nos vies, mon mari et moi sommes plus soudés que jamais. Jamais il n’était revenu sur ces moments difficiles. Il était devenu un tout autre homme, un mari encore plus exemplaire. J’avais fini par comprendre que le rôle d’une femme est également d’aider son homme à faire les meilleurs choix pour sa famille. J’aurais pu partir mais qu’aurais-je fait de mes enfants ? Aurais-je été capable de supporter les répercussions d’une telle histoire dans nos vies, les regards des autres ? Et si je m’étais totalement trompée, n’aurais-je pas perdu tout ce que nous avions construit ?
Si j’ai fait le bon choix, je pense que OUI car mon mari avait besoin que je tienne promesse : jurer de l’aimer pour le meilleur et le pire.
Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA
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