Court texte pour le concours de Blite_Shadows

En accord avec  l'image:

Bonne lecture ! 

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— Non, non... Non... Non !

La voix résonnait dans la sombre pièce du château, qui n'était éclairée que par une simple fenêtre donnant sur le ciel blanc et aveuglant. Le chevalier s'agenouilla devant le tableau sanglant, une main sur la poitrine, l'autre tendue. Il se mit à sangloter, apeuré. Seuls ses pleurs déchiraient le silence pesant au sein de ce vide palais. Malgré la fourrure qu'il portait, l'homme était frigorifié. Son cœur battait à un rythme irrégulier. Ses cheveux bruns, trempés, lui tombaient sur le nez. Des pas retentissaient derrière lui, au loin. Mais ils semblaient se rapprocher, de plus en plus. Rapidement. Les pas mimaient une course. La table en bois, debout sous la fenêtre, se mit à craquer et à trembloter contre le mur de pierre. Le vent se mit à souffler violemment, claquant les volets boisés et vieillis par le temps. Le courant d'air pénétra à l'intérieur de l'homme apeuré et désespéré, qui ne bougeait pas, le glaçant jusqu'aux os. Les pas s'arrêtèrent, et le chevalier sentait une présence derrière lui. Une présence maléfique et menaçante. Il n'osa pas tourner la tête et ferma les yeux, se mordant les lèvres.

— Par pitié, laissez-moi, je suis désolé, je suis désolé !

 L'homme redressa la tête vers le tableau tâché de sang grenat. L'ombre était mécontente. L'ombre voulait se venger. L'ombre allait exécuter son rêve.

— Par pitié, c'était dans une autre vie, c'était dans une autre vie ! 

En sentant une haleine aussi froide qu'un vent venu du Nord contre sa nuque, le chevalier se retourna, croisant le regard de l'ombre. Gigantesque, faite de fumée noire, fine, squelettique, elle brandissait ses bras et ses mains dotés de longues griffes acérées et effrayantes.

— Non, NON !

 C'était trop tard. La main griffée avait fendu l'air avec un cri strident, et voilà que l'homme était à terre, les yeux vitreux, secoué de spasmes, la poitrine ouverte, tandis que l'ombre se désintégrait paisiblement.