Chapitre 6
Eden me conduit dans une autre pièce qui semble être une chambre. Sans doute la sienne. Il y avait là un lit, un ordinateur et des feuilles dispersées sur un bureau.
— Je pense que tu l'as déjà constatée, mais Mason est mon frère.
S'apercevant que je ne voyais pas où il voulait en venir, il poursuit :
— J'ai accès à tous les dossiers, les affaires… En bref, toutes les activités des White Black jusqu'à nos jours.
Je le regarde, ébahie par ses propos. Cela signifie qu'il pourrait retrouver l'affaire sur le crime commis lors de du coup de feu mais également sur ma génitrice. Mais c'était bien trop beau pour être vrai, il voudrait sans doute quelque chose en retour.
— Que veux-tu en retour ?
— Tu es perspicace. Comme je te l'ai dit auparavant, nous partageons le même objectif. Celui d'anéantir les White Black. Et j'aurai besoin de ton aide pour y parvenir.
J'éclate de rire par nervosité ou tout simplement parce que j'étais exaspérée par tous ces événements survenus brutalement. Je suis tout de même en train de discuter tranquillement avec un membre d'une organisation meurtrière qui désire recevoir mon aide. Avec le frère du commandant ! Quelle ironie du sort ! Et lui qui veut détruire l'organisation de son propre frère ? Laissez-moi rire !
Mais d'un autre côté, si jamais je refusais, je serai forcée de travailler ici sans avoir de plan d'action. Je serai comme lancée dans la nature sans but précis. Seule, je ne pourrai jamais mener à bien ma vengeance.
Eden m'observe avec des yeux estomaqués, ne sachant absolument pas les raisons provoquant une telle réaction de ma part.
— Pourquoi me l'avoir demandé ? N'y avait-il pas d'autres personnes pour t'aider ?
— Nous sommes déjà une dizaine à vouloir nous soulever contre Mason. Cependant, tu te doutes bien que dix personnes ne valent rien à côté de ses milliers d'hommes à sa disposition.
Je déglutis à sa réponse. C'est comme s'ils sont face à une armée de soldats.
— Mais tu es un pion pour ce soulèvement. Je doute que tu ne le saches déjà, mais depuis qu'ils t'ont emmené ici au QG, tu as désormais une place importante au sein de White Black, poursuit-il.
Il tient fermement des documents entre ses mains, et me les montre.
— Si tu acceptes, tu sauras tout. Pourquoi ces hommes t'avaient-ils enlevé ? Pourquoi… (Il eut un moment de pause et réfléchit à ses mots) avaient-ils abattu ta mère ? Tu auras toutes les réponses à tes questions, finit-il par conclure.
— Comment… Pourrais-je faire confiance à quelqu'un comme toi ? Et d'ailleurs, pourquoi te soulèverais-tu contre ton propre frère ? Ça n'a pas de sens !
Je ne peux pas lui faire confiance. Je ne veux pas. Ces hommes sont horribles, ils sont capables de tuer… pour tuer. Même des innocents.
Eden soupire et repose les documents sur le bureau.
— Tu peux toujours refuser. Néanmoins, je ne sais pas comment tu pourrais te sortir d'ici en ayant pu atteindre ton objectif, dit-il en évitant sans aucun doute de répondre à ma deuxième question.
Mais il avait raison. J'en étais parfaitement consciente.
— Tu as parfaitement raison. Néanmoins, je dois savoir pourquoi tu souhaites te soulever contre ton propre frère. Ça me semble presque invraisemblable que tu veuilles détruire ton propre camp.
— Mason est un être sanglant et impitoyable depuis… Ce fameux jour. Il n'est plus le frère que j'ai cru connaître. Je dois l'arrêter avant que cela n'empire. Même s'il est un membre de ma famille, je me dois de l'arrêter dans sa folie, révèle-t-il avec une pointe de tristesse et de peur.
— Ce fameux jour ?
Eden pâlit à ma question. Il devint vide de sens et tremble.
— Je… Je te dirai tout en temps et en heure. Tu sauras presque tout si tu acceptes ma proposition. C'est dans ces documents que se cache la vérité.
Même si j'avais peur et que je n'avais absolument pas confiance en lui, accepter sa proposition serait déjà un grand pas pour en découvrir davantage sur ces White Black.
— C'est d'accord. J'accepte de t'aider.
Il reprend les documents qu'il avait auparavant posés sur son bureau et les tend dans ma direction.
— Ce sont les documents liés au meurtre de la victime, Lyse Jayden et également ceux de ta mère, Mme Rivers.
Je prends les documents et je le remercie. J'allais repartir quand Eden m'interpelle :
— Maria ! N'oublie pas, si tu parles de ce qui s'est passé aujourd'hui à qui que ce soit, tu ne t'en sortiras pas vivante. Mason était sérieux, me prévient-il.
— Merci du conseil mais tu ne m'apprends rien de nouveau.
— Pas même à Miyu.
Je palis en repensant à Miyu. Cela doit faire au moins des heures que je ne suis pas encore rentrée chez elle. Que vais-je lui dire ?
Scrutant ma réaction, Eden avait déjà compris ce qui me perturbait.
— Tu lui diras que c'était un prétexte pour qu'on se retrouve tous les deux et qu'on est devenu un couple.
Gêné, il passe une main derrière sa nuque et évite mon regard.
— Quoi ? Mais Eden ! C'est pas le moment !
— Tu vois une autre alternative ? C'est la raison la plus probable qui m'est parvenu à l'esprit.
— Tu n'as pas tort. Mais cela veut dire qu'on devra agir comme un couple au lycée.
Il acquiesce et me prend soudainement dans ses bras musclés.
— Allez, je te raccompagne chez toi, chérie.
Je le repousse sur le champ, surprise de son geste.
— Eh ! Évite d'utiliser ces surnoms avec moi ! Et ne me tiens pas comme ça si soudainement !
— Poupée ? Bébé ? Mon amour ? T'as beaucoup de choix, plaisante-t-il.
— Appelle-moi Maria tout simplement, ça va suffire, répondis-je froidement.
— Et moi, appelle moi Ed tout simplement.
À ses mots, il me gratifie d'un sourire radieux.
J'avais oublié à quel point il était adulé par un nombre incalculable de filles au lycée.
Il me raccompagne jusqu'à chez Miyu tout en babillant de tout et de n'importe quoi. Comme des adolescents banals. Il avait eu le temps de créer de fausses mésaventures pour notre soi-disant "rendez-vous". D'après lui, je suis passée par son appartement après avoir quitté Miyu et qu'à la fin de la journée, nous nous étions endormis, c'est pourquoi je rentrais à une telle heure. J'admets que c'est une bonne excuse possible.
Arrivée devant chez elle, il me gratifie encore une fois de son sourire à faire tomber toute la gent féminine.
— Ce que tu vas découvrir dans ces documents va probablement te causer un choc, Maria. Si jamais tu as besoin d'aide, appelle-moi.
Il me tend un morceau de papier dans lequel figure un numéro de téléphone.
— Merci.
J'ignore ce qui se trouve à l'intérieur, mais cela ne présage rien de bon. Quand Eden allait partir, la porte d'entrée de la maison s'ouvrit brusquement.
Miyu se tenait là. L'inquiétude est présente sur son visage. Elle court aussi vite qu'elle peut pour m'enlacer de toutes ses forces.
— Maria ! Où est-ce que t'étais passée ? Bordel, j'étais morte d'inquiétude… tu ne répondais pas au téléphone, ni même au messages pendant des heures ! Il est deux heures du matin !
Lorsqu'elle relève la tête et aperçoit Eden, elle reste bouche bée. Son regard dévie sur moi, puis sur Eden et ainsi de suite.
— Non, ne me dites pas que…
Eden vient passer un bras autour de mes épaules.
— Eh si, on sort ensemble maintenant.
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