Chapitre 5

J'ouvre difficilement les yeux, éblouie par une lumière scintillante. Mes pupilles n'étaient pas encore habituées à recevoir autant de rayons lumineux.
J'analyse la situation dans laquelle je me trouve. Mes mains sont enchaînées derrière mon dos. Mon bas du corps est également serré par une corde contre la chaise dans laquelle je suis assise. Je ne peux faire aucun mouvement. Je suis prise au piège dans une salle sans issue. Seule une porte figure dans cet endroit. Il n'y a ni fenêtre, ni étagère, ni table.

Devant moi, je distingue trois hommes : je reconnais la corpulence de deux d'entre eux, l'homme de petite taille et l'homme grand de tout à l'heure. Ceux qui avaient éliminé ma mère. Je fus emportée d'un énorme courroux. Jamais je ne leur pardonnerai.

— C'est vous ! Bande de-

Le troisième homme tousse, me coupant la parole. Il s'approche de moi jusqu'à ce que son visage soit en face du mien. C'est là que ses prunelles vertes rencontrent les miennes. Il était blond. Son teint était pâle et sa mâchoire saillante. Il était le seul qui ne dissimulait pas son visage.

— Bien dormie ?

Je grimace à sa question. Constatant aucune réaction de ma part, il poursuit.

— Quels véritables liens as-tu avec Yohan Rivers ?

Je lui lance un regard noir rempli de haine. Comment se fait-il qu'il connaisse le nom de mon père ?

— Je ne vous répondrai pas, bande d'assassins, finis-je par cracher.

— Je vois que tu n'es pas très bavarde. Ce n'est pas grave, je demanderai à quelqu'un d'autre de t'interroger. Je suis convaincu qu'à lui, tu lui répondras.

Et il sort de la pièce, suivi de ses deux hommes.

J'ignore combien de temps s'était écoulé depuis que les trois hommes ont quitté la salle. Peut-être une voire deux heures.

Soudain, la porte grince. Je ne peux qu'être surprise en dévisageant la personne qui se présente là, devant moi.
Eden est également tout aussi surpris que moi de me trouver dans un tel endroit.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je te retourne la question. Tu fous quoi avec ces meurtriers ?

Mon ton est dur et sec. Eden fait partie des hommes en noir et blanc. Ces assassins.
Il passe une main dans ses cheveux et fixe le sol.

— Écoute, je ne sais pas comment tu t'es retrouvée mêler aux White Black. Et ça, c'est pas bon signe.

— Quoi ? Les White Black ?

— C'est le nom de cette organisation. La plus dangereuse et la plus réputée. Les White Black. Ils ont recours à tous types de moyens existants afin de ramasser un maximum d'argent.

— Et tu fais partie des White Black.

Il acquiesce. Je fus animée d'une colère monstrueuse. Eden est en réalité un assassin, un meurtrier. C'est cette organisation qui a causé le décès de ma mère.
À partir de cet instant, je me suis jurée de la venger et de connaître la vérité qui se cache derrière les causes de sa mort. En me mettant à la porte, elle avait sans doute essayé de me protéger. Je me souviens de ses dernières paroles : "Ils vont tous nous tuer si tu restes ici."
Mais pourquoi n'avoir rien dit jusqu'à maintenant ? Seuls les membres des White Black semblent connaître la vérité. Ils connaissent ma génitrice. Il est certain qu'elle me cachait des choses.

— Qu'est ce qu'a pu faire ma mère pour que vous l'exécutiez, hein ? Elle était pourtant innocente… C'est ça le devoir de votre organisation ? D'abattre… Des Innocents ? Vous n'êtes qu'une bande de meurtriers !

Eden semble attristé et désolé suite à mes paroles.

— Non. C'est bien plus compliqué que tu ne le pen-

— Eh bien ! Eh bien ! Il semblerait que la demoiselle ait finalement décidé de parler.

Le même homme de tout à l'heure réapparaît en ouvrant la porte avec férocité. Cette fois-ci, seul.

— T'as pu récupérer des infos, frangin ?

— Ne m'appelle pas comme ça, Mason.

— Tu es tellement froid quand tu t'adresses à moi !

Puis, son regard dévie vers moi.

— Ed t'a sans doute déjà révélé qui nous sommes et comment nous fonctionnons. Je vais aller à l'essentiel : deux choix s'offrent à toi. Soit tu coopères avec nous et tu deviens membre des White Black et tu continues de vivre, soit tu refuses et tu crèves tout de suite.

Il sort de sa veste noir un flingue et le pointe en ma direction.
Mon pire cauchemar serait de m'associer aux White Black, ces meurtriers... Néanmoins, ma décision était déjà prise.

— Oui. J'accepte de faire partie des White Black.

Mason semble quelque peu surpris que je réponde positif aussi rapidement. Il baisse son arme à feu et sourit. Il appelle un de ses hommes et ordonne que l'on me détache de ces cordes.

— Au sein des White Black, il y a trois règles fondamentales à ne pas briser. De un, tous l'argent récolté revient à l'organisation. De deux, interdiction de révéler toutes informations nous concernant. De trois, mort à tous les traîtres.

Puis, il s'en va, laissant Eden et moi seuls.
Soudainement, Eden prend mes deux épaules fermement et me dit :

— Mais t'es complètement cinglée d'avoir accepté aussi rapidement ! J'aurais pu essayer de lui parler pour qu'il t'épargne, ce type est fou, tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques.

Je dégage ces mains de mes épaules, exaspérée de ses propos. Que savait-il de moi ? 

— Eden, ces hommes ont éliminé ma mère devant mes yeux. Ils semblent également connaître de nombreuses choses au sujet de ma famille que même moi j'ignore ! Je dois savoir la vérité et venger ma mère…

Eden considère mes paroles et me regarde droit dans les yeux.

— Il semblerait que nous partagions le même objectif.

— Quoi ?

— Moi aussi, je souhaite détruire cette organisation, d'arrêter Mason dans sa folie.

— Et comment je pourrai te faire confiance ? Croire en tes paroles ? dis-je, incrédule.

Il prend ma main et se dirige vers la porte.

— Suis-moi, je vais te le prouver.

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