Chapitre 17

Malgré une longue absence entre le chapitre 16 et celui-ci, j'espère qu'il sera tout de même à la hauteur de vos attentes ! :)

Après son coup de fil, l'inspecteur Park présente de nouveau un air sérieux, s'accapare des documents qu'il n'avait pas eu le temps de consulter auparavant et s'affaisse sur sa chaise.

Il relève les yeux et croise mon regard. Ses prunelles d'un bleu si profond me dévisagent intensément, ce qui a le don de me mettre presque mal à l'aise.

— On peut enfin revenir à notre discussion, soupire-t-il, agacé. Peux-tu me dire qui était ton père, Maria ? reprend-t-il calmement d'une voix douce.

Je suis surprise, pour ainsi dire, par le ton qu'il a employé. Pourquoi a-t-il soudainement utilisé une telle tonalité ? Peut-être était-ce parce qu'il ne voulait pas éveiller de tristes souvenirs liés à mon père ? Puisqu'il sait désormais que j'ai un lien avec les White Black. Il ne souhaite sûrement pas faire ressurgir mes traumatismes.

Après tout, on a rencontré la même peine : celle de perdre un être cher, tué par les White Black.

— Mon père, commençais-je, Yohan Rivers était professeur d'une université reconnue. C'était quelqu'un de très joyeux et qui était toujours là pour sa famille. J'ai passé de réels bons et agréables moments avec mon père et ma mère, déclarais-je, nostalgique.

Je souris en repensant à ma vie paisible, avec ma famille réunie au complet, avant tout ce drame. Qui aurait cru qu'en si peu de temps, ma vie deviendrait un enfer ?

— Cependant, continuais-je, il nous a quittés il y a maintenant trois ans dans un accident de voiture.

Évoquer la mort de mon père n'était plus aussi douloureux qu'il y a trois ans. J'ai appris à vivre avec, à rester forte malgré la souffrance de perdre un parent : tout cela en compagnie de ma mère. Mais elle non plus, elle n'est plus de ce monde désormais. Je suis seule.

Néanmoins, ce que je m'apprête à révéler me noue la gorge. Je fixe mes cuisses et serre les poings aussi fort que possible pour tenter de me calmer.

— Enfin, c'est ce que j'ai toujours cru. J'ai découvert qu'il a été assassiné par les White Black parce qu'il…

Les larmes me montent aux yeux. Il a été si facile de le déclarer tout à l'heure, alors pourquoi maintenant est-ce aussi difficile ?

— Parce qu'il était l'amant de Lyse Jayden.

L'aveu fait, je mordille ma lèvre inférieure et serre mes poings de toute mes forces, tentant ainsi de refouler toute haine contre cette organisation, mais aussi contre mon père. Comment a-t-il pu faire une chose pareille ? Comment a-t-il pu tromper ma mère de la sorte ?

Je lève la tête et découvre que Noah Park est calme mais fronce les sourcils. Cependant, ses bras croisés sur le bureau le trahissent : ses doigts, devenus rouges maintenant, tiennent avec force ses avants bras. Il doit être sûrement en colère mais il doit également éprouver une haine infinie envers cette organisation suite à mon aveu.

— Je ne sais rien d'autre concernant cette histoire… ma mère ne m'en a jamais parlé et je n'aurais jamais cru que mon père fasse cela un jour, poursuivis-je.

Mon père était un homme si gentil et bon que je suis incapable de croire qu'il ait fait une telle chose horrible. Mais les faits sont là, dans les documents que m'avait fourni Eden.

L'inspecteur Park relève les yeux, ce qui a le don de croiser mes prunelles émeraudes.

— Es-tu vraiment certaine que Lysa Jayden a été son amante ? Au vu de la façon dont tu as décrit ton père, cela semble presque impensable qu'il commette un tel acte, déclare-t-il.

Il ne me laisse pas le temps de rétorquer qu'il continue :

— Et comment as-tu découvert cela ? Tu m'avais pourtant dit que c'était à travers un document mais, de qui provenait-il ? Et si ce document était falsifié ?

Prise au dépourvu, je mordille ma lèvre inférieure.
Et merde, comment puis-je dissimuler le fait que je fasse partie des White Black après ça ?
Je suis vraiment stupide ! Il allait sûrement me demander d'où provenait ce document, c'est un inspecteur après tout.

Je suis vraiment une idiote. Il m'aura déjà percée à jour et ce, dès le premier jour.

J'avale ma salive de travers et déclare :

— Depuis que ma mère m'a chassé de la maison, je vis spécialement chez Miyu, ma meilleure amie. Un jour, j'ai reçu un courrier avec un emblème étrange, sans doute ceux des White Black, à mon nom dans sa boîte aux lettres. C'est là que j'ai découvert le pot aux roses, mentais-je.

Noah Park semble réfléchir à mes mots et fronce les sourcils. Puis, il me regarde droit dans les yeux :

— Ça me paraît étrange qu'ils sachent où tu vis juste après le décès de ta mère. Si c'est le cas, ça voudrait dire qu'un individu des White Black te suit partout où tu vas, révèle-t-il.

Il croise les bras sur son torse et soutient mon regard, symbole qu'il doute fortement de mes paroles.

— Mais ça me paraît invraisemblable. Cette organisation ne perd pas son temps à suivre bêtement les gens dans l'ombre, ils passent généralement très vite à l'action. 

Je commence à avoir chaud et mon cœur bat à cent à l'heure. Je dois impérativement trouver un prétexte pour me tirer d'affaires. Si je reste plus longtemps ici, il découvrira tôt ou tard que je lui ai menti et au passage, que je fasse partie des White Black.

Aussitôt, je sens que mon téléphone vibre : il s'agit de Miyu qui m'envoie des messages. Mes yeux défilent sur certains de ses textos :

"Maria !! Ça fait des heures que tu es partie et que tu n'es pas revenue. Tu m'avais dit 30 minutes !"

"On doit faire la cuisine ce soir, mes parents reviennent tard et je ne sais absolument pas m'y prendre sans toi ! ><"

"Mariaaaa !"

"Aide-moi !! .____."

Je souris à la vue de ses messages et me tourne vers l'inspecteur Park.

— Je suis désolée, je ne pourrai pas rester plus longtemps, je dois rentrer. Les parents de Miyu m'attendent.

Il fixe sa montre à la suite de mes paroles et me dit :

— Je comprends. Je suis désolé d'avoir pris ton après-midi. À cause de quelques imprévus, je n'ai même pas eu l'occasion de te dire ce que je sais sur eux… J'essaierai de mettre en lien entre ce que tu m'as révélé aujourd'hui et les informations dont je dispose.

Je me lève et le salue poliment.

— Je ferai de même. Bonne soirée, dis-je en esquissant un sourire.

Il me gratifie d'un sourire en retour.

— A la prochaine.

***


Sur le chemin du retour, je décide enfin de répondre à Miyu, mais d'autres messages apparaissent dans ma barre de notifications :

"Ohéé !"

"Bon sang, j'ai voulu faire un gâteau au chocolat mais il est… RATÉ."

"Mes parents vont me tuer !!"

Je ricane à la vue de ses messages et décide de lui répondre :

"HAHAHA, JE SUIS MORTE DE RIRE ! Mais, je suis là ! Je rentre dans dix minutes. Force et honneur Miyu. J'espère que tu pourras rectifier ton gâteau. ;)"

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