Chapitre 15
Ce chapitre est un poil plus long que les précédents. J'espère qu'il vous plaira tout de même ! Bonne lecture.
Amaï
Aujourd'hui, l'inspecteur Park m'avait donné rendez-vous au poste de police afin de discuter de manière plus intime des White Black.
Il m'avait envoyé un message dans lequel on pouvait lire :
"Bonsoir.
Je suis parvenu à dégager un horaire libre demain en fin d'après-midi. Serais-tu libre pour qu'on puisse se retrouver ? En effet, j'aurai pas mal d'informations à te faire parvenir. Bonne soirée."
"Heureusement que nous sommes samedi", songeais-je. Sinon, j'allais devoir décliner son offre afin d'aller en cours à la place.
Tout au long du trajet, je me remets en question : et si tout ce que je faisais jusqu'à maintenant était la bonne chose à faire ? J'avais quand même accepté de coopérer avec deux camps strictement différents et opposés, voire même ennemis. L'un est celui du frère du commandant des White Black, tandis que l'autre est celui de la police.
Je me suis embarquée dans quelque chose de très dangereux et risqué. Bien-sûr, il fallait ajouter à cela que si Mason ou un membre des White Black découvrent ce que je complote derrière leur dos, je ne serai plus vivante à l'heure qu'il est.
***
J'arrive au poste de police, toujours dans la même salle avec l'inspecteur Park.
On se salue et je m'installe calmement sur une chaise en face de son bureau.
— Tu peux dire tout ce que tu voudras. Ne t'en fais pas, on est à l'abri des White Black, commence-t-il par déclarer tout en sortant quelques documents de son tiroir.
J'acquiesce, ne trouvant rien d'autre à répondre. Même si l'inspecteur Park répète sans cesse que nous ne craignons rien au poste de police, rien ne me le garantit. Il ne m'a fourni aucune preuve à l'heure qu'il est.
Et si justement, un espion se cache en ce moment même au poste de police ?
Ou encore pire, et si jamais l'inspecteur Park fait partie lui-même des White Black ?
N'importe qui peut faire partie de cette organisation sans que personne ne le sache, comme Onew.
Néanmoins, je balaye instinctivement cette pensée de la tête. C'est impossible. Je serai déjà morte à l'heure qu'il est si jamais c'était le cas.
L'inspecteur Park, qui était précédemment debout, décide de s'asseoir et de croiser ses bras sur son bureau.
— Pour commencer, il y a des choses sur cette organisation que j'aimerais que tu saches avant qu'on ne s'embarque dans quelque chose de complètement absurde. -il marque un moment de silence- Comme je te l'ai dit quelques jours plus tôt, ma sœur... a été assassinée par cette organisation lorsque je n'étais qu'un adolescent alors qu'elle était innocente. Cette organisation tue pour... tuer, dit-il en essayant tant bien que mal à dissimuler sa tristesse et sa colère.
Il se met à resserrer les poings tentant désespérément de se calmer.
— Si cela peut vous rassurer, ma mère…
"A aussi été assassinée par les White Black."
Avant que ces mots ne sortent de ma bouche, il se sont dissous dans ma gorge et se sont changés en larmes.
C'est ainsi qu'une goutte glisse le long de ma joue, suivie d'une deuxième.
J'étais persuadée que j'avais réussi à me remettre de sa mort, mais en réalité je me trompais.
Je me voilais la face.
J'avais toujours mal au plus profond de mon cœur. Depuis qu'elle avait quitté ce monde, je sentais un vide. Personne ne pourra combler ce manque maternelle jusqu'à la fin de ma vie. Elle était ma seule famille.
Malgré le fait qu'elle ait tout dissimulé à mes yeux depuis tant d'années, c'était sans doute pour mon bien afin de me protéger de ces malfrats.
L'inspecteur Park pose délicatement mes mains au creux des siennes. C'est ainsi que je croise son regard : ses prunelles d'un bleu si éclatant reflètent une tristesse profonde et une compassion sans pareille. Je n'ai pas eu besoin de finir ma phrase qu'il avait déjà saisi ce que je voulais dire.
Je retire mes mains des siennes et d'un coup de main, je sèche les larmes qui ne cessent de couler.
— Désolée, je n'avais pas l'intention de réagir ainsi.
— La douleur, la tristesse et la peine atteignent les plus forts d'entre nous. Nous ne sommes pas invincibles, chacun de nous a son propre vécu, son propre combat qu'il mène quotidiennement. Ce qui demeure important, c'est de garder son âme remplie d'étincelles d'humilité, et ce, peu importe ce que la société nous fait endurer.
Je ne perçois pas bien où il veut en venir mais ses mots me percutent en plein cœur. Je ressens comme une étincelle au creux de mon âme. Non pas une étincelle d'humilité comme l'inspecteur l'avait dit juste avant, mais au contraire, une étincelle obscure : celle de la haine que je ressens envers les White Black. C'est la raison principale pour laquelle je lutte pour vivre aujourd'hui. En outre, c'est comme si c'était elle qui me maintient encore en vie.
L'inspecteur pose son front contre la paume de sa main et semble serrer les dents.
— C'étaient les dernières paroles de ma sœur qui m'étaient adressées avant qu'elle ne succombe à ses blessures à l'hôpital, révèle-t-il. Mais au lieu de ça… Aujourd'hui, ce n'est pas une âme remplie d'humilité que j'ai, mais une âme remplie de haine ! s'exclame-t-il. Tout ça, à cause des White Black...
Tout comme moi, il ressent une très profonde haine envers cette organisation. Je perçois parfaitement les sentiments qu'il a pu traverser. Moi-même, étant passée par là.
Très vite, l'inspecteur Park se ressaisit et reprend un air sérieux qu'il avait lors de notre première rencontre.
— Je suis désolé. Je n'avais pas non plus l'intention de réagir ainsi, je ne devrais même pas te parler de mes sentiments personnels normalement. Dire que je suis inspecteur... Je manque de professionnalisme.
Mal à l'aise, il passe une main derrière sa nuque.
— Ne vous en faites pas, je comprends-
Je n'ai pas terminé de prononcer ma phrase que l'inspecteur Park me fait un signe de la main pour m'arrêter.
— Attends… tu n'es pas obligée de me vouvoyer à chaque fois. Tu sais, je suis plutôt jeune… et comme dorénavant, on travaillera ensemble, tu peux me tutoyer et m'appeler par mon prénom, déclare-t-il. Cela me paraît plus simple pour communiquer. Tu n'as pas besoin de ces formules de politesse, dit-il avec une pointe de gêne.
Je glousse à ses mots. L'inspecteur Park devient gêné pour si peu.
Il est difficile d'imaginer que quelques instants auparavant, je versais des larmes de tristesse.
— Très bien, comme… tu voudras ? dis-je avec une pointe de timidité.
Croyez-moi qu'il est difficile de tutoyer quelqu'un sans ressentir une pointe de timidité et de gêne alors que vous avez l'habitude de le vouvoyer. Imaginez-vous tutoyer votre professeur ? Même s'il est jeune, il ne faut pas oublier qu'il reste un inspecteur.
Désormais, c'est à son tour de pouffer de rire.
— C'est bon, ne t'en fais pas. Ça viendra tout seul avec le temps.
Après cela, je lui relate tout ce que je sais des White Black jusqu'à maintenant : que ce soit de Mason à Lyse Jayden mais je ne lui ai toujours pas révélé que je faisais partie moi-même des White Black et je n'en avais pas l'intention.
Après tout, s'il ne m'avait pas menti, je ne risque rien à lui raconter tout cela.
— J'en étais certain, Lyse Jayden a bien été tuée par cette organisation. Maintenant, il est de mon devoir de savoir pourquoi, finit-il par dire.
En ce moment même, j'hésite à lui révéler que cette Lyse Jayden avait eu une liaison avec mon père. Si je lui dévoilais cette histoire, cela reviendrait à lui accorder toute ma confiance. Mais pour assouvir mon désir de vengeance ainsi que de percer à jour la vérité, j'avais décidé de tout lui révéler.
— En fait, Lyse Jayden…, commençais-je par dire, a été l'amante de mon père.
En prononçant ces mots, j'avale difficilement ma salive et fixe mes mains. Je me surprends moi-même à échapper ces mots de ma bouche aussi facilement. Alors que étrangement, ce n'était pas le cas pour ma mère. Pourquoi ? Pour être honnête, je ne saurai pas répondre sur le champ.
— Quoi ?
Mes yeux remontent alors vers l'inspecteur Park. Nos regards se croisent : ses yeux bleus expriment de la surprise mélangée à du désespoir et de la tristesse.
— Comment se fait-il que-
"TOCK ! TOCK ! TOCK !"
Il n'a pas eu le temps de finir sa phrase que quelqu'un frappe à la porte.
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