Chapitre 1

TW à la fin du chapitre !

Aujourd'hui nous sommes lundi, le jour que je redoute le plus. La rentrée. En toute honnêteté, j'appréhende cette journée depuis que je suis enfant. Pour la simple et bonne raison qu'à chaque début d'année, la probabilité de me retrouver dans la même classe que ma meilleure amie, Miyu Asô, est quasi nulle. Sans elle et ses plaisanteries en classe, mes journées au lycée sont d'un ennui mortel.

— Allez Maria ! Ne fais pas déjà la tête alors que la journée vient à peine de commencer, plaisante ma mère.

J'acquiesce avant d'enfiler ma paire de baskets, n'ayant pas la foi de continuer la conversation sachant pertinemment qu'elle avait raison. Je sens que cette journée ne sera pas une partie de plaisir.

***

En moins de quinze minutes de bus, je me trouve déjà devant l'enceinte du lycée. J'aperçois une jeune fille japonaise aux cheveux d'or me saluer de la main au loin. Avec cette chevelure décolorée, je la reconnais parfaitement. C'est Miyu.
Arrivée à ma hauteur, elle me prend dans ses bras.

— Salut Maria ! Alors ça va ? Pas trop pressée de voir à quoi ressemblera ta classe pour notre dernière année de lycée ?

— Pas vraiment non, mais tu connais mon engouement à ce sujet.

Elle ricane face à ma réponse puis nous entrons à l'intérieur.

***

Comme je l'avais présagé auparavant, je ne suis pas dans la même classe que Miyu. La journée a donc été d'un ennui terrible.

Le lendemain, j'arrive au lycée accompagnée de Miyu. Elle ne peut s'empêcher de sourire lorsque nous croisons des petits garçons jouer ensemble.

— Ils me font penser à mon frère et à ma sœur, plaisante-t-elle.

Ma meilleure amie est une ravissante Japonaise aux traits fins et au teint opalescent ayant un sourire éclatant qui nous offre une envie de sourire à chaque fois que l'on pose les yeux sur elle. Elle est toujours énergique et met la plupart du temps tout le monde de bonne humeur par sa gaieté. À l'inverse de Miyu, ma chevelure noir corbeau légèrement ondulée recouvre mon corps jusqu'à mes hanches et mes yeux d'un vert émeraude contrastent parfaitement avec les yeux noisette de Miyu.

***

 Nous sommes seulement mardi et j'en ai déjà assez. Durant ce petit laps de temps, j'ai pu faire connaissance avec une fille de ma classe et elle s'appelle Lila. Mais au bout de quelques heures, elle a fini par me lâcher pour traîner avec une bande de filles qui ne montre aucun signe de crédulité mais au contraire, de la défiance. Pour être honnête, cela ne me fait ni chaud ni froid. Elle a décidé de partir avant même que j'ai pu m'attacher à elle. Mon envie d'être sociale (qui est déjà quasiment nulle) s'estompe encore davantage.

  ***

Cela fait déjà une semaine que les cours avaient repris. La cloche sonne. C'est l'heure de la pause déjeuner. Enfin, que j'ai faim ! Je décide de rejoindre Miyu devant la cafétéria.

— Tu sais quoi ? Depuis hier, les filles de ma classe n'arrêtent pas de parler d'un beau garçon ! Je pense que c'est un nouveau, je ne l'avais jamais vu auparavant, me dit Miyu d'un air ahuri.

— Qui est donc ce beau garçon ? lui répondis-je d'un ton espiègle.

— Attends que je le cherche parmi la foule... Ah, il est là !

Elle me désigne d'un geste de la main un type qui ne m'est pas inconnu. Ce garçon fait partie de ma classe. Eden Bringston. Pour être honnête, on le remarque très facilement avec sa corpulence élancée et ses yeux vairons. Ses cheveux d'or contrastent parfaitement avec son teint hâlé. Sa démarche est très charismatique. J'en ai le souffle coupé. Je comprends mieux pourquoi les filles le trouvent si attirant. Cependant, c'est ce genre de type qui, en à peine une semaine de cours passée, possède déjà un ramassis de filles qui le contemple partout où il va. Et cela ne m'enchante guère.

— Alors comment tu le trouves ? demande Miyu.

— Tu sais aussi bien que moi que ce genre de chose m'importe peu, dis-je d'un air enjoué.

— C'est vrai, glousse-t-elle.

***

Sur le chemin du retour, je distingue un monde incroyable dans les bus : en effet, les deux précédents qui viennent de passer ne laissaient aucun espace de libre. Bien entendu, je n'ai pas eu l'occasion de monter dans aucun de ces véhicules. Je décide à contrecœur de rentrer à pieds.

Arrivée à mi-chemin, les rues commencent à devenir de moins en moins éclairées et vides. J'accélère la cadence. Ma mère m'a toujours dit que dans ces moments-là, il y a toujours un de ces fous qui viennent t'attaquer. Surtout pour une lycéenne.

Subitement, j'entends un coup de feu retentir.

Un coup de feu.

Instinctivement, je saisis mon téléphone et appelle les secours. Par la suite, je me précipite vers le lieu d'où venait ce tir. Comment cela se fait-il qu'il y ait un coup de feu ? Quelqu'un est-il armé ? Je me répète sans cesse que cela pourrait être un policier qui a tiré vers le ciel afin d'arrêter une bagarre de rue. Je me rassure. Mais non, c'est impossible. Il n'y a aucun cri et les rues sont silencieuses depuis déjà un bon bout de temps.

Plus je me rapproche du lieu de ce coup de feu, plus une odeur horrible rencontre mes deux cavités nasales internes. Cette puanteur me donne envie de vomir. Je m'engage dans une petite ruelle et c'est à ce moment-là que je suis devenue témoin d'une scène extrêmement atroce. Je sais désormais d'où vient cette puanteur insupportable que je sens depuis déjà quelques minutes. C'est l'odeur du sang. Je ne peux que couvrir mes deux mains devant mon visage.

Une femme, parfaitement maquillée et  recroquevillée contre le mur, baigne dans une mare de sang, tenant un pistolet en direction de son cœur.

Cette femme est brune, vêtue d'une courte et moulante robe de couleur azur qui met parfaitement ses formes en valeur.

Les secours arrivent quelque temps après, suivis de la police. Je sens qu'un inspecteur me pose tout un tas de questions. Néanmoins, je n'arrive pas bien à distinguer ses mots. Étant la seule personne aux alentours lors de ce coup de feu, je suis conduite à la station de police de force. Je n'ai pas la force ni l'envie de contester.

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