CHAPITRE 16

CHAPITRE 16

◻⬛◻

Lorsque je quitte mon cours d'espagnol, je me dirige à travers les couloirs d'un pas pressé. J'évite de rentrer dans plusieurs de mes camarades et j'arrive essoufflée dans le bâtiment administratif.

Au loin, Spencer et Robin sortent du bureau du proviseur, le regard mauvais et méfiant. Ils paraissent avoir une conversation assez houleuse et j'hésite à m'approcher jusqu'à ce que Robin m'aperçoit. Il me gratifie un large sourire et j'efface aussitôt ma mine inquiète. Je m'approche de Robin, qui en profite pour m'encercler de ses longs bras. Il m'embrasse tendrement sous les yeux rageurs de Spencer.

- Ça c'est bien passé ? Je demande, une fois libérée de l'emprise provocatrice mais tout de même tendre de mon petit ami

Spencer le toise du regard.

- Selon la proviseur, lui et moi devons être l'ombre de l'autre, déclare Robin. Je sens que ça va être deux semaines intensives.
- Tu m'étonnes. Et qui doit commencer ?
- Spencer doit me suivre pendant la première semaine. C'est moi qui le suivra la semaine d'après.

Je souris mais intérieurement, je ne suis pas fière. C'est un peu de ma faute tout ça. Du moins, de la faute de l'inconnu.

- On est au moins d'accord sur une chose. Nos parents sont des traîtres. C'est eux qui ont donnés leur accord, me dit Robin.
- C'est pour votre bien. Et peut être que cette expérience vous sera favorable.

Spencer laisse échapper un petit rire et Robin paraît lui aussi d'accord.

- Ne le prends pas mal Turner, mais je ne crois pas que cette expérience nous sera favorable, intervient Spencer. Du moins, pas pour moi. Je n'ai vraiment pas hâte de m afficher dans Almonte.
- Parce que tu penses que ça me fait plaisir de devoir vivre ta vie de millionnaire
- Tu verras que ça a quelques avantages
- Et tu verras que ma vie reste beaucoup plus simple que la tienne.

Spencer laisse échapper un rire provocant.

- Excuses moi, mais qu'es ce qui est plus simple dans ta vie à galérer à finir ses fins de mois...
- Waouah! Spencer Evans sait ce qu'est un fin de mois? Alors la chapeau...
- Eh, les garçons ! Calmez vous, j'interviens avant que tout dégénère une nouvelle fois.

Les deux garçons me regardent et je comprends enfin. Ils me sont chers tous les deux et je me dois de faire en sortes qu ils s'entendent. Malgré leurs caractères contraires, ils sont tous les deux des garçons merveilleux. Pourquoi ne pourraient ils pas s'entendre ?

- Vous devriez mettre de côté vos réticences. Vous êtes tous les deux des garçons adorables et je sais que ce qu'il vous faut, c'est un électrochoc pour vous rendre compte que vous vous entendriez bien. Vous pourriez même finir par devenir amis, qui sait.

Spencer lève les yeux au ciel, comme si je venais de dire la plus grosse bêtise de l'univers.

- Ne lèves pas les yeux au ciel, Spence, tu sais que j'ai raison. En tout cas, si vous ne faites pas l'effort pour vous, faites le pour moi

Robin me sourit. Il est très mâture pour cette situation et je sais qu'il n'a jamais provoqué Spencer sans que ce dernier est commencé. Robin fera l'effort pour eux, pour moi. Je le sais.

Quand à Spencer, qui laisse son visage transparent, je sais que le chemin sera plus dur pour lui. Il a toujours été rancunier et si il y a une chose qu'il déteste, c'est se rabaisser.

La sonnerie sonne. Robin tourne la tête alors vers Spencer.

- On y va ? On a Histoire

Spencer soupire et je ne peux m'empêcher de rire. Il a toujours détesté l'histoire. Je lui ébouriffe les cheveux, décidés à moi aussi faire une trêve de ma rage contre lui et le attire vers les salles de cours.

***

A la pause déjeuner, j'appelle Robin pour savoir où il se trouve. Il m'annonce que le prof les a retenu et je me rappelle qu'il est avec Spencer. Ils vont devoir tout faire ensemble, incluant les pauses déjeuners, les activités extra-scolaires et leurs soirées. Même si je ne leur montre pas, je sais que ça implique que mes futures soirées avec Robin seront forcément avec Spencer.

J'arrive dans le club de journalisme et m'installe à la table. Il faudra que je pense à dire à Robin de ne pas parler de notre article devant Spencer. Il ne comprendrait pas et au plus profond de moi, j'espère qu'il comprendra quand il aura fini sa semaine chez Robin. Son vision du monde aura peut être changée comme la mienne a changer depuis mon séjour à New-York.

La porte du club s'ouvre sur les jérémiades de Spencer. Il ne paraît pas très content de devoir passer sa pause déjeuner ici. Robin ne l'écoute que d'une oreille et m'embrasse en laissant tomber son sac a mes pieds.

- Je suis sérieux Turner. Je suis déjà obligé de te supporter pendant deux semaines alors, s'il te plait, allons déjeuner en société.
- Non
- Tu as noté que j'ai utiliser une formule de politesse ?
- Oui, mais je m'en fous. C'est ma semaine, c'est moi qui dirige.

Spencer paraît choqué. Il se tourne vers moi, espérant sûrement que je lui apportes mon aide. J'hausse les épaules puis sourit. Je tapote de ma main le tabouret pour lui faire signe de s'asseoir et il s'exécute en pouffant.

- Allez Spence. Ces deux semaines passeront vite
- Tu parles ? C'est pire qu'une corvée. Aller vivre à Almonte. Je devrais appeler mon médecin pour savoir si mes vaccins sont encore à jour.

Je secoue la tête en retenant de rire. Robin fait mine de n'avoir rien entendu mais je sais qu'il se contient de ne pas envoyer bouler Spencer.

- Fais l'effort Spencer. Tu verras que...
- Oui oui oui, me coupe t il en secouant sa main. Je serais changé de cette expérience et bla et bla et bla. T'es pire que la proviseur

Je ris de bon cœur devant l'attitude de Spencer. Il me sourit puis se gratte la nuque, un peu gêné.

- Bon, sinon, on expose nos règles ? fait Spencer.
- Vos règles ?
- Nous avons eu une petite discussion avec Spencer, intervient Robin. Et on doit avouer que tu as raison. Il faut qu'on fasse l'effort pour une meilleure cohabitation sinon, c'est Secret Girl qui aura raison et l'un de nous mourra des mains de l'autre.
- Tu es d accord aussi, Spence ?
- Bah oui. Tu crois que je suis un gamin ou quoi ?!

Je secoue la tête. Spencer Evans aurait il décidé d'être moins puéril ?

- Pour ça, on impose des règles.
- Premièrement, ne dis à personne que tu vis à Almonte.
- Tout le monde le sait ça. J'ai pas honte de mon milieu.
- Désolé, mais tu devrais ! Deuxièmement, mes amis sont autorisés à venir me voir même si je doutes qu'il veuille aller dans ton quartier mal famé.

Je lève les yeux au ciel et Robin acquiesce.

- Pareil pour moi. Mes amis pourront venir chez toi.
- OK. Je dirais à ma mère de cacher l'argenterie alors. Troisièmement, on déjeune dans la civilisation. Ici, franchement, c'est pourri et glauque. T'es vraiment qu'un petit intello pour manger dans une salle de cours.

Robin opine avant de prendre la parole

- Quatrièmement, reprend Robin, quand Emma sera chez moi, tu nous laissera.
- OK, pas de soucis. Et quand ça sera chez moi, tu nous laissera aussi.

Je ris devant le culot de Spencer. Je ne le pensais pas comme ça. Carter Wittmore à vraiment une mauvaise influence sur lui.

- Ne me cherches pas mec ! Fais Robin.
- Bah quoi, les règles sont censés s'appliquer dans les deux sens, non?

Robin secoue la tête

- Tu n'aura pas intérêt à manquer de respect à ma mère, mes sœurs ou mes amis, fait Robin.
- Pareil pour toi. Tout le monde sait que les voyous des bas quartiers n'ont aucunes éducations.

Robin laisse passer cette remarque cinglante mais expire fortement en le toisant. Vivement que ces règles se terminent, car je sens qu'un homicide va se dérouler sous mes yeux.

- Dernière règle, fait Spencer. On décide tous les deux de ce qu'on fait le soir.
- Je ne sors pas le soir. Je vois juste mes amis et encore...
- Non seulement je suis obligé de vivre un cauchemar avec toi et en plus, je suis censé rester devant la télé tout la soirée ? Tu veux ma mort sociale Turner ?

Je ris et même Robin s'esclaffe avec moi. Spencer paraît surpris sur le coup mais sourit tout de même devant notre hilarité.

***

Quand je sors du lycée, à la fin des cours, Spencer et Robin m'attendent devant le petit muret. Je m'approche d'eux en souriant. Robin paraît usé psychologiquement d'avoir supporter Spencer toute la journée. Je lui souffle un « ça va ? » quand il m'enlace

- Je vais le tuer avant la fin de la semaine, me répond Robin
- Eh, je t'entends Turner ! le réprimande Spencer. Bon, tu es garé où ?

Robin le regarde d'un air dépité.

- Mon chauffeur personnel m'attend sur la Sycomore Line !

Je ris aussitôt.

- Attends ! Tu viens au lycée en bus ? demande un Spencer choqué ce qui me fait rire encore plus. Mais qui fait ça ?
- Ceux qui ne sont pas nez avec une cuillère en argent dans la bouche.
- Eh mais moi je prends pas le bus, fait Spencer, toujours autant choqué.
- Tu n'as pas ta voiture ? Je demande.
- Bah non, mon père me l'a confisqué pour mon renvoi. Sérieux ?! Je ne peux pas prendre le bus. Je ne sais même pas comment on fait.
- Bah tu vas avoir besoin de moi alors, fait Robin, satisfait de voir que le cauchemar de Spencer commence enfin.

Spencer se tourne vers moi et me supplie du regard. Je roule des yeux.

- OK. Je vous ramène. Mais ne comptes pas sur moi les autres jours. Prendre le bus te plaira tellement que tu en redemanderas, je cède
- Tu as trop changée Emma Von Der Roth ! Je n'aime pas ça !

Je rigole puis lui fait signe d'avancer. Robin nous suit en traînant les pieds, comme si il était déçu de ne pas prendre le bus. Je déverrouille ma voiture quand mon téléphone se met à sonner.

[ De : Inconnu
Beau petit cabriolet ! J'adorerais faire un tour avec ! J'aurais tellement plus de classe que toi ! Mais dis moi Em', ta chère mère sait elle comment à fini ta dernière voiture ou dois je lui dire que quelqu'un à fini à la morgue ce soir là ? ]

Mon téléphone s'échappe de mes mains. Mon Dieu ! Quelqu'un sait ! Je m'abaisse pour ramasser mon appareil, les mains tremblantes de peur.
Au plus profond de moi, j'ai essayé d'enfouir ce souvenir. Je reste figé un long moment jusqu'à ce que j'entendes Robin m'appeler.

***

J'ai trouvé un prétexte bidon mais crédible pour rentrer au manoir au plus vite une fois que j'avais déposé Robin et Spencer à Almonte. Spence n'a cessé de grimacer et de faire la moue sous l'attitude agacée de Robin. Carol, sa mère, avait accueilli Spencer avec chaleur et ce dernier paraissait moins tendu.

J'avais roulé à travers la ville un moment avant de me décider de rentrer au manoir.

FLASH-BACK - 11 JUILLET 2015

Je suis avec Lana et Brooke. Nous venons de décider de nous reparler toutes les trois. Et pour fêter cette trêve, Lana avait proposé d'aller au Soa Club, le club le plus en vogue à San Francisco en ce moment.

Lana, à l'avant rit comme une débile quand je brûle mon troisième feu rouge de la soirée. J'adore ma voiture. Mon père m'a fait la surprise il y a quelques jours, quand j'ai fais un énième caprice. Ma mère était contre bien sûr. Il m'a demandé d'être responsable et de ne pas conduire vite. Si seulement il voyait que je suis à soixante quinze miles à l'heure. Ça me fait rire de saquer son semblant d'autorité. Il est tellement persuadé d'en avoir sur moi. Mais je me fous de lui. Je n'ai plus à l'écouter. Il n'avait qu'à pas nous quitter. Non, il n'avait qu'à pas sauter sa secrétaire. J'appuie un peu plus sur l'accélérateur. Brooke ne cesse de me répéter de ralentir.

- Oh ! Relax Brooke ! Profites de la vie ! je lui lance en riant.

Lana se joint à moi puis se retourne vers notre amie.

- Tu n'es pas prête de te faire dépuceler si tu continues à jouer au petite sainte nitouche.

Je ris à la remarque de Lana et voit Brooke me toiser du regard à travers le rétroviseur.

- Tu sais ce qu'il te faudrait ? continue Lana. Planer ! Tu te poserais moins de questions.

Brooke baragouine quelque chose et je ne comprends que quelques brides. « grosse », « difficile » et « pas si belle que vous ».

- Oh ! Oui. J'en veux. Tu en as ?

Lana secoue la tête.

- Tu as pris ce qu'il me restait tout à l'heure.
- Et merde ! Bon, je sais où on peut en trouver
- Trevor Davis n'est pas encore rentré de vacances, me souffle Lana
- Je sais.
- Alors ou tu vas en trouver ?
- Bah, facile. On va dans un des quartiers de la ville, genre Almonte et on va accoster un mec.

Lana me sourit et Brooke s'avance de son siège.

- Tu n'es pas sérieuse j'espère ? Hors de questions qu'on s'arrête dans un coupe gorge pour se faire plumer par un dealer.
- Oh ! Relax la vierge ! je clame. Lana à raison, si tu continues comme ça, tu vas finir au couvent.

Brooke expire en serrant la mâchoire.

- Et arrêtes de plisser le front, tu vas avoir des rides avant l'âge !

Je m'arrête à un feu rouge et croise le regard furibond de Brooke dans le rétro. elle m'agace. Vraiment.

- Si tu n'es pas contente, tu n'as qu'a...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle enclenche la manette du siège de Lana, l'obligeant à sortir de la voiture. Elle sort à son tour, le visage crispé. Je la rappelle mais elle fait mine de ne pas m'entendre. Elle s'éloigne sur le trottoir puis hèle un taxi. Elle grimpe dedans, le regard toujours aussi furieuse.

- Merde ! Souffle Lana. On aurait peut être du la ramener.
- On s'en fout. Elle est toujours contre moi en ce moment.
- Oui mais quand même
- Ne t'inquiètes pas pour elle. Elle va retourner chez sa mère... Oh ! Sa mère.

Lana me regarde.

- J'y ai pensé aussi. Mais elle est rentré dans un centre de désintoxication hier soir.
- Oh merde ! Je ne savais pas ! Tu crois qu'il lui reste des trucs chez elle.
- Peu probable. Son agent à du tout fait jeter.
- Bon, alors pas le choix ! On va à Almonte.

Lana me sourit puis pousse à fond la musique sur le poste radio. Nous chantons comme des débiles, à nous casser la voix.

- Alors ? Avec Spencer ? Je demande
- Oh ! Il est si adorable ! Je te jure, c'est un ange.

Tu m'étonnes ! Ce mec est parfait.

- C'est pas ça que je voulais savoir. Vous l'avez fait ? Je demande sans aucune retenue

Je peux presque la voir rougir. Je souris aussitôt. Pas devant sa pudeur, juste car j'étais chez lui tout à l'heure et qu'il m'a fait prendre un pied terrible.

- Oui, hier. C'était super. Il s'est bien débrouiller pour sa première fois.
- Ah oui, il était puceau.

Je souris intérieurement. je me suis offerte à lui il y a plusieurs mois déjà. Je n'avais pas qualifier notre rapport de super mais je ne lui en avais pas tenu rigueur. C'était sa première fois et la mienne n'avait pas était super non plus d'ailleurs. C'était il y a presque deux ans, avec Andrew Stanley, un mec du 12th grade. Je me demande ce qu'il est devenu d'ailleurs. Je sais qu'il avait été accepté en médecine à Columbia.

Ce mec était un dieu ! Je suis fière de savoir qu'il compte sur mon tableau de chasse.

- Eh ! Ne dis pas ça !
- On appelle un chat un chat, Lana ! Spencer était puceau, point barre !

Nous arrivons à Almonte et je perds aussitôt mon assurance. Nous faisons moins les malignes. Je ne suis jamais aller ici. Les pauvres me paraissent tellement différents. Normal, ils sont pauvres !

Je ris tout de seule à ma réflexion et Lana ne relève pas, se disant que la quantité d'alcool absorbée au Soa Club me fait délirer toute seule. Ça me donne envie de boire un verre. Je m'arrête près d'une épicerie et lui ordonne d'aller chercher à boire en lui fourrant sa fausse pièce d'identité dans les mains. Elle s'exécute en rechignant et je la vois entrer dans l'épicerie. Je prends mon téléphone et appelle aussitôt Spencer

- Salut bébé, me dit il
- Félicitations Spencer. Paraît-il que tu as perdu ta précieuse virginité hier soir ?
- Emma
- Non, t'inquiètes, je comprends.

En réalité, je suis assez énervé. Il passe à l'acte avec Lana alors qu'il dit m'aimer. Quel hypocrite !

- Eh ! Ç'est toi qui ne veut pas officialiser les choses, je te rappelle. Ça fait six mois qu'on se cache et...
- Toi et moi, en secret, tu ne trouves pas que c'est plus marrant ? Je rigole pour dédramatiser la situation.
- Non. Tu sais que j'ai des sentiments pour toi alors que Lana...
- Oh, c'est bon Spencer.
- Non, ça m'énerve Em' !

Il paraît vraiment énerver. Ce n'est pas que je ne veux pas officialiser notre relation, c'est juste que je ne veux pas souffler sur la braise.
Lana et moi venons de nous réconcilier et je ne veux pas qu'on reparte en guerre. Et puis, traîner avec elle est tellement plus marrant que traîner avec Brooke, bien trop sage. Avec Lana, au moins, je m'éclate.

- Ok, ok, ok. Je suis avec ton officielle là, mais dès que je la dépose chez elle, je passe te voir et je me ferais pardonner comme il se doit...
- Tu as plus intérêt..
- Mais oui, tu me connais. Tu sais tout ce que je peux te faire. Bon, je te laisse, Lana arrive. Ciao bébé.

Je raccroche aussitôt et fourre mon téléphone dans le vide poche de ma voiture. Lana monte dans la voiture et agite deux bouteilles d'alcool sous mon nez. Je souris aussitôt et prend une bouteille de vodka et l'entame aussitôt. L'alcool me brûle aussitôt la gorge mais je souris. Je reprends la route aussitôt.

Après avoir trouver de quoi me défoncer, nous avions décidé d'aller boire un verre dans un des hôtels de la famille Johnson. Ça a toujours été un petit jeu entre moi et Lana. Débarquées dans un des hôtels des parents de Lana complément défoncés et prêtes à faire un scandale pour un rien.
Je titube légèrement jusque ma voiture sous l'effet de l'alcool et de l'ecstasy. J'adore être dans cet état, je ne m'en lasserai jamais. J'ai tellement l'impression d'être libre.

Lana rit comme une demeurée toute seule et je me demande à quoi elle pense.

- Qu'es ce qui t'arrive ?
- Rien d'intéressant. Tu me laisses conduire ?
- Tu n'as même pas encore ton permis ?
- Oh ! On s'en fout ! On s'éclate là...
- Ouais mais j'ai bien trop peur pour ma voiture.

Elle me fait son petit regard de chien battu et je cède tout de même. Elle sautille jusque l'avant du cabriolet, me prend les clefs et monte dans ma voiture. Je monte à mon tour et elle démarre aussitôt le véhicule.

Lana part sur les chapeaux de roue et s'engage sur la route en grillant la priorité à un monospace qui nous klaxonne sans classe. Nous rions comme des folles et j'entends alors les premières notes de ma musique préférée. Je pousse le volume de la radio au maximum et me mets à chanter à tue tête. Lana se met à m'imiter. J'adore ma soirée. Elle est parfaite.

Je tapote l'accoudoir central en secouant la tête sur les rythme de la musique. Lana me propose une cigarette que j'accepte mais je la jette aussitôt quand je vois les lumières bleues des gyrophares d'une voiture de police. Et merde ! Elle réagit aussitôt et tourne dans la rue sur ma droite. Elle prend plusieurs ruelles différentes, espérant passer à travers les mailles du filet des flics.

Je la somme d'accélérer et elle appuie aussitôt sur l'accélérateur. Je stresse. Si elle se fait pincer avec de l'alcool et de la drogue dans le sang et sans permis, elle est bonne pour la combinaison orange. Et moi aussi. Et ma mère me tuerait si elle doit encore venir me chercher au poste.

- Je pense que c'est bon ! Me dit Lana.
- Tu crois ?

Je regarde en arrière puis me tourne vers elle. Elle regarde aussitôt dans son rétroviseur, pour s'assurer de mes dires. Je me retourne et ç'est là que je la vois. J'appuie à deux pieds sur la pédale de frein. C'est débile car ce n'est pas moi qui conduit. Je l'ai fais par réflexe. Mais il est trop tard. Le pare choc la fouette. Son corps est aussitôt projeté à plusieurs mètres.

Lana me regarde, choquée mais je pense l'être plus qu'elle. Elle prend tout de même le courage de sortir de la voiture et je l'imite aussitôt.

Nous approchons du corps inanimé de la jeune femme. Malgré le sang qui sort de son corps, elle est belle. Très belle. Elle ne doit pas être plus âgée que nous. Lana s'approche d'elle et s'accroupit. Elle pose son index et son majeur sur le cou de la jeune femme et se relève aussitôt.

- Il n'y a pas de pouls ! s'écrit t elle.

Je suis aussitôt horrifiée par sa déclaration. Je me dessaoule aussitôt.

- Et merde ! Putain ! On a tué cette fille !

Lana se rabaisse aussitôt et ouvre le sac à main de la jeune fille.

- Qu'es ce que tu fais ? Je demande.
- Je dois savoir qui c'est
- Moi, je ne veux pas le savoir.

Je lève les mains en l'air tandis qu'elle regarde un livre de poche. Roméo et Juliette. Elle ouvre la couverture et je détourne aussitôt le regard. Non, je ne veux pas savoir qui elle est. Je supplie Lana de monter dans la voiture. Elle m'obéis et monte du côté passager. Je fais une marche arrière sur plusieurs mètres et profite d'une ruelle perpendiculaire pour faire demi tour.

Quitte à choisir d'aller en tôle, je préfère que ce soit pour conduite en état d'ivresse que pour meurtre.

- Putain ! Mais qu'es ce qu'on va faire ? Je lâche, toujours choquée et paniquée
- Rien. On ne fera rien du tout, repond t-elle d'un sang froid à me glacer le sang
- Mais...
- C'est moi qui conduisais et je ne veux pas aller en tôle. On va aller au poste de police et on va déclarer le vol de ta voiture. Après ça, on va chacune rentrer chez soi et on n'oubliera et ne parlera plus jamais de cette histoire...

Et ç'est ce que j'ai fais... Je n'ai plus jamais reparlé de cette histoire.

◼⬜◼

[ De : Secret Girl
Héhé ! Je vous avais promis du lourd, non ?! Et que pensez vous de celui-ci ? Intéressant, non ? Et vous n'avez pas tout vu.

Qui aurait cru que la parfaite petite Emma Von Der Roth n'était autre qu'une criminelle meurtrière, menteuse et toxico par-dessus le marché ?! Je vous avais dit de ne pas vous fiez aux apparences... Et Emma est loin d'être blanche comme neige...

(Soupirs). Vous n'avez pas idée comment c'est fatigant d'être aussi maligne que moi... Je vois bien qu'Emma est au bord du gouffre. Et si je la poussais gentiment de la falaise en l'humiliant. Vous en pensez quoi ?

Laissez moi réfléchir à ma prochaine révélation. Je veux qu'elle soit grandiose ! Et vous me connaissez, foi de Secret Girl, elle le sera... ]

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top