Jour 19 - Recherche chaudron ou bocal
Jour 19 : Recherche chaudron ou bocal
Vous écoutez Baguette FM, la radio des sorcières ! Voici le flash info du jour.
Voilà trente-deux jours que la grève des fabricants de chaudrons et de bocaux se poursuit. Malgré une réunion de crise ce matin, aucun accord n'a réussi à être trouvé entre l'État et les syndicats de sorciers, qui prévoient de reconduire la grève une nouvelle fois demain, « et jusqu'à la fin du mois s'il le faut », nous a confié Merlin, le chef du mouvement politique de gauche, Poudre de Perlimpinpin.
Le gouvernement ne cache pas son agacement vis-à-vis de la situation. « C'est intolérable », nous confiait Illefon Toucechié, président du parti d'extrême-droite. « Il y a des gens qui se retrouvent ennuyés par ces commérages de quartier. Les entreprises n'ont qu'à virer ces fainéants. Je suis sûr que des tas de branle... demandeurs d'emplois seront ravis de prendre leur place ! Après tout, je ne vois pas pourquoi on serait privé de chaudrons pour quelques bouffons de cour qui se pensent indispensables à la société. Je suis sûr qu'ils ne sont pas cishétéros en plus. C'est toujours les woke qui nous cassent les burnes. Cela fait longtemps qu'on aurait dû les virer de notre pays ! Qu'ils retournent... » C'est assez, merci monsieur Illefon Toucechié.
Malgré l'annonce ce matin de la première ministre Sarah Fraichi assurant qu'il n'existait aucune pénurie de chaudrons et de bocaux dans le pays, les gérants de magasins déplorent une nouvelle fois un grand manque de références disponibles dans les rayons et appellent les sorcières au civisme. Malheureusement, cela ne semble pas dissuader les clients de dévaliser les rares magasins encore approvisionnés. « On ne sait jamais. », nous répond Jean Sérrien à la sortie d'un magasin, quarante-sept chaudrons empilés dans le coffre de sa voiture. « Si jamais il venait à ne plus y avoir de chaudrons nulle part, au moins, nous on en a. ». Lorsque nous lui avons demandé s'il savait que l'espérance de vie moyenne d'un chaudron était de quinze ans, il s'est vexé et a fait un doigt d'honneur à notre journaliste.
Ce soir, la situation est toujours critique et aucune date de retour à la normale n'est pour le moment prévue. Demain, une nouvelle rencontre sera organisée avec le ministre de l'économie et les patrons des différentes usines pour trouver un arrangement. L'État menace de réquisition et de sanctions économiques les usines qui continueront de bloquer les pays jusqu'aux vacances de la Toussaint.
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