Chapitre 8
Mercredi était arrivé à grand pas. C'était le jour où Maxence et Antoine devaient se rendre au cinéma. Ils avaient tous les deux hâte de se retrouver à deux. Maxence ne savait pas quel film le blond avait choisi mais il savait qu'il allait aimer. Après tout, Antoine avait de bons goûts en matière de films. Le beau brun était en plein service. Il n'y avait pas grand monde aujourd'hui alors cela voulait dire qu'il allait quitter plus tôt donc voir un peu plus le blond. Les deux jeunes hommes se rapprochèrent de plus en plus sans rien laisser paraître devant Marion ou d'autres personnes de leur entourage. Antoine voulait montrer des marques d'affections à Maxence quand ils étaient à deux mais le brun évitait tous contacts, ce que ne comprenait pas le blond. Le brun était parfois un mystère pour le plus jeune. Mais c'était ce mystère qui allait les rapprocher. Il était quinze heures quand Maxence finit tout son travail. Il souffla et Paul lâcha un rire. Le brun le regarda avant de lever les yeux au ciel.
– Je vais finir par croire que tu ne veux pas passer beaucoup de temps ici vu comment tu soupire. Se moqua gentiment Paul.
– Je te déteste tu devrais le savoir depuis le temps. Répliqua Maxence sur un ton moqueur.
– Je comprends mieux maintenant. Je peux te poser une question ? Demanda le patron.
– Si tu veux. Je t'écoute.
– J'ai remarqué vos jeux de regards avec Antoine alors je me demandais si...
– Non, il n'y a rien entre nous. On est juste amis. Coupa le serveur.
– Je ne voulais pas dire cela. Je voulais te demander si tu avais des vues sur lui. S'il te plaisait. Déclara Paul.
Maxence ne savait pas quoi répondre. Dire la vérité ou mentir ? À quoi servait le mensonge ? Paul n'allait pas le juger. Il n'était pas du genre à faire cela avec qui que ce soit. Le jeune homme de vingt-cinq ans prit son courage à deux mains avant de répliquer.
– Oui. Murmura-t-il.
– Qu'est-ce que tu dis ? Questionna le patron du bar.
– Oui. Oui, Antoine me plait. Mais c'est impossible entre nous. Ajouta Maxence avec une pointe de tristesse.
– Et pourquoi cela ? Ça se voit qu'il est attiré par toi, que tu lui plais alors pourquoi cela est impossible ?
– Parce que je ne peux pas... Je n'y arrive pas pour une raison que tu ne sauras pas pour le moment. Expliqua furtivement Maxence.
– Comme tu voudras. Tu m'en parleras quand tu seras prêt.
– Merci. Je vais y aller. À demain.
– À demain Maxi.
Le jeune brun sourit à son patron avant de quitter l'établissement. Oui un jour, Maxence avouera tout à son patron et ami ainsi qu'à tout son entourage mais il ne pouvait pas le faire maintenant. C'était impossible. Il n'avait pas le courage de le faire. Une fois qu'il était à l'appartement, il sourit en voyant son vis-à-vis. Il se dit qu'il était très beau avec ses petites boucles qui lui tombaient sur le front.
– On peut y aller ? Demanda Antoine.
– Allons-y.
Les deux jeunes hommes se sourirent et partirent de l'appartement pour se diriger vers le cinéma de leur quartier. Ils pouvaient s'y rendre à pied. Pendant le trajet, ils se racontèrent leur journée dans une ambiance joyeuse. Ils se sentaient bien ensemble. Le brun ne savait toujours pas quel film ils allaient visionner. C'était Antoine qui l'avait choisi sans le dire à Maxence. Ils arrivèrent au cinéma et le blond paya les places. Le brun protesta mais le bouclé était têtu par moment et ne céda pas. Maxence souffla mais laissa faire Antoine. C'était seulement une fois dans la salle que le jeune de vingt-cinq ans sut quel film ils allaient voir. Il s'agissait d'une histoire d'amour passionnée entre deux hommes. Le brun sourit en pensant à leur soirée de Saint-Valentin où ils avaient regardé de films gays à l'eau de roses. Les deux protagonistes s'installèrent et attendirent que le film commence.
Maxence sentit ses joues s'humidifier suite à cette fin atroce. Cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs. La douleur refit surface en un clin d'œil. Il pensa qu'il n'aurait pas dû venir voir ce film mais il voulait être avec Antoine. Il ne pouvait pas en vouloir au blond car après tout, il ne savait rien. Les lumières se rallumèrent et Antoine regarda son vis-à-vis en pleurs. Le blond était aussi touché par cette fin mais pas au même point que le brun mais il y avait une raison à cela. Maxence se calma un peu et fit signe au blond qu'ils pouvaient sortir. Le trajet se fit dans le silence ce qui perturba Antoine. Il ne savait pas quoi faire en voyant le brun aussi mal. Il ne comprenait pas. Le jeune homme de vingt-cinq ans pensa à tout ce qui s'était passé et les larmes refirent surface. Il n'en pouvait plus de cette douleur mais ne savait pas comment s'en défaire ou du moins, l'atténuer.
Antoine voyait bien que Maxence pleurer mais pareil, il ne savait pas quoi faire alors il laissa le brun pleurer en silence. Une fois à l'appartement, c'est là que le brun éclata en sanglots. Il se dirigea vers la chambre qu'il partageait avec sa sœur et s'allongea sur le ventre, sur le lit. Le blond qui avait suivi la scène des yeux, se dirigea vers la chambre de sa meilleure amie et son cœur se brisa en voyant Maxence en pleurs. Son état était pire qu'à la sortie du cinéma. Antoine avança prudemment et s'assit sur le lit. Il posa une main sur le dos de Maxence, ce qui le fit sursauter.
– Je suis là. Murmura le blond.
Maxence se calma après de longues minutes et se retourna pour s'assoir par la suite. Il avait les yeux rouges et le nez qui coulait. Il se moucha avant de soupirer et de regarder le sol. Antoine avait le cœur serré et se sentit mal pour son vis-à-vis. Il voulait comprendre ce comportement mais n'osait pas dire quoi que ce soit. Après de longues minutes, Antoine décida d'intervenir.
– Qu'est-ce qui se passe Maxence ?
– Le film... Murmura ce dernier.
– Je l'ai bien compris mais pourquoi tu te mets dans des états pareils ?
– Je...
Maxence se figea. Devait-il lui dire ou encore attendre ? C'était le bon moment pour tout avouer mais le brun avait peur. Il ne voulait pas qu'Antoine ait pitié de lui, même s'il imaginait mal le blond avoir pitié de qui que ce soit. Maxence souffla un bon coup avant de relever la tête et de regarder le beau blond. Il baissa de nouveau le regard avant de se lancer.
– Le film me rappelle des souvenirs douloureux.
– Comment ça ? Questionna Antoine.
– Je vais te raconter quelque chose.
– Je t'écoute. Encouragea le blond.
– Comme tu le sais, je suis parti à Los Angeles pour me chercher. Savoir qui j'étais vraiment.
Antoine hocha la tête pour confirmer les dires de son homologue masculin. Maxence était sur le point d'avouer son passé pour la première fois. C'était très compliqué pour lui mais il devait le faire. Il ne pouvait plus vivre dans la douleur et il savait, au fond de lui, qu'Antoine était la bonne personne pour apaiser cette douleur immense.
– Je ne connaissais personne là-bas mais j'ai rencontré Ethan. On a sympathisé et on est devenu amis. On s'est très vite rapproché et on a fini par sortir ensemble. Tout se passait bien, on était heureux et amoureux. Je l'aimais comme un dingue. On est resté quatre ans ensemble. Enfin techniquement, on est encore ensemble. Expliqua Maxence.
– Comment cela ?
– Tu vois ce qu'il s'est passé à la fin du film ? Demanda le brun avec tristesse.
– Oui...
– Imagine que je sois Noah et qu'Ethan soit Logan. Avoua le serveur.
– Tu... Tu veux dire qu'Ethan s'est fait renverser par une voiture alors qu'il traversait la route ? Questionna Antoine, choqué.
– Oui...
– Oh mon dieu c'est terrible ! Je comprends pourquoi tu es autant bouleversé. Je n'imagine pas la douleur que tu dois ressentir. C'est pour cela que tu es revenu en France ? Demanda le blond.
– Oui. Je savais qu'ici, je pouvais me sentir mieux et essayer de faire mon deuil. Ça marche quand même car je n'ai plus de grosses phases de déprime. À Los Angeles, j'étais seul dans mon appartement et je broyais du noir. Alors qu'ici, je ne suis pas seul et Marion ainsi que toi m'aidez à me sentir bien. Je suis en bonne compagnie. Expliqua Maxence.
– Cela fait combien de temps qu'il est décédé ? Enfin si tu ne veux pas répondre, ne dis rien. Je comprendrai que tu veuilles changer de sujet.
– Non, c'est bon. Ça me fait du bien de parler même si ça fait mal. Ça fait un peu plus de six mois qu'il est décédé. C'était le treize août.
– C'était il n'y a pas si longtemps. Murmura le bouclé.
– Effectivement.
– Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ? Interrogea le cadet.
Cela fit chaud au cœur à Maxence de voir qu'Antoine s'intéressait à sa vie même si pour le coup, c'était son passé douloureux auquel il s'intéressait. Le brun prit une grande inspiration avant de dévoiler à son vis-à-vis le jour où sa vie a basculé.
– Je ne travaillais pas à midi mais le soir si alors on avait décidé de se faire un restaurant. Ça nous arrivait assez souvent. Je l'attendais devant l'établissement tout sourire. Je l'ai vu de l'autre côté de la rue et il souriait aussi. Il était heureux tout comme moi.
La gorge de Maxence se serra en repensant à cela. Quelques larmes coulèrent sur ses joues et Antoine les essuya au fur et à mesure. Cela déchira le cœur du blond de voir l'homme qui lui plaisait dans cet état. Il voulait le prendre dans ses bras mais il n'osa pas. Maxence fit une petite pause avant de reprendre son monologue.
– Ethan a bien regardé s'il n'y avait pas de voiture avant de traverser et moi aussi je regardais. Il n'y avait aucune voiture, j'en suis certain. Ethan a commencé à s'engager sur la route et il me regardait. Nos regards étaient accrochés. Il était presque au milieu de la route quand une voiture a débarqué de nulle part. Elle est arrivée à toute vitesse sans que personne n'y fasse attention. Elle... Elle ne s'est pas arrêtée et a fauchée Ethan. Je l'ai vu tomber sur le sol et la voiture ne s'est même pas arrêtée. Je me suis précipité vers lui en pleurant. Une femme, qui était là, a appelé une ambulance. Il a été transféré à l'hôpital mais il est mort en salle d'opération.
Le jeune brun baissa la tête et pleura toutes les larmes de son corps. Il venait de partager sa peine, de partager son passé, sa douleur. Il n'était plus seul. Antoine allait pouvoir l'aider pleinement mais pour cela, Maxence devait avouer une dernière chose à son colocataire et ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère. C'était compliqué pour le brun de lui dire car il avait peur de perdre le seul homme qui lui permettait de sourire et ressentir des choses. Le brun se recula et regarda son homologue avant de baisser la tête.
– J'ai autre chose à te dire. Murmura Maxence.
– Je t'écoute. Encouragea Antoine.
– Il y a un garçon qui me plait. Avoua le brun.
Le cœur d'Antoine se serra. Qui était cet homme dont parlait Maxence ? Le connaissait-il ? Le blond essayait de ne rien laisser paraître même si, au fond de lui, il était blessé.
– Il me plait mais je n'y arrive pas... Si je suis proche d'un garçon, je sais que je vais avoir du mal à me laisser faire. À être proche de lui, le prendre dans mes bras, lui embrasser la joue, être intime. Enfin j'aurai du mal à faire ce qu'un couple fait et ça me fait peur car je ne sais pas s'il serait prêt à être patient avec moi. Ça risque d'être long avant que je ne puisse l'embrasser. Expliqua le serveur.
– Parle-lui. Dit simplement Antoine.
– Je viens de le faire. Murmura l'ainé.
Hey ! Voici le chapitre huit de mon histoire ^^ J'espère que ça vous a plu et n'hésitez pas à voter et commenter ^^
– Que pensez-vous du chapitre ?
– La discussion entre Paul et Maxence ?
– La sortie cinéma ?
– Maxence en pleurs ?
– Le brun qui avoue son passé ?
– Antoine qui l'écoute ?
– Maxence qui avoue à Antoine qu'il lui plait ?
– Comment va réagir Antoine ?
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