On était mercredi et c'était le jour de repos d'Antoine. Cela faisait quelques jours que Maxence était revenu en France et les deux hommes apprenaient à se connaitre. Ils se découvraient quelques points communs et s'entendaient bien. Même si cela ne faisait pas longtemps que le jeune brun était de retour dans sa ville natale. Antoine était donc en repos et Maxence faisait que le service du midi donc ils se retrouvèrent, seuls, pour le reste de journée.

Marion avait décidé de passer sa soirée chez et avec son compagnon. Le blond se réjouissait de passer du temps rien qu'avec son colocataire. Il espérait pouvoir connaitre un peu plus le jeune homme. Après tout, il ne connaissait pas grand-chose de sa vie. Il ne savait même pas pourquoi Maxence était parti mais il savait qu'il allait connaitre toute l'histoire un jour. Il fallait juste être un peu patient. Les deux jeunes hommes étaient sur le canapé en train de regarder un documentaire sur les loutres. Il était dix-sept heures. Ils avaient le temps avant de diner.

– J'adore ces animaux. Intervint le brun.

– C'est vrai qu'ils sont chouettes.

– Tu vends toutes sortes d'animaux ?

– On a des chiens, des chats, des rongeurs et des reptiles. Le plus souvent, je m'occupe des rongeurs. Parfois, je vais avec les chiens et les chats mais jamais je ne m'approche des reptiles. Informa le blond.

– Pourquoi cela ?

– J'adore les animaux mais je dois avouer que les reptiles ne m'inspirent pas confiance. D'habitude, les employés de l'animalerie s'occupent un peu de toutes les espèces mais je m'entends bien avec la patronne alors, elle m'autorise à rester avec les rongeurs. À condition que j'aille voir les chiens et les chats de temps en temps. Les rongeurs sont les animaux que je préfère.

– J'adore les animaux également. C'est vrai que les rongeurs, c'est des petites bêtes trop mignonnes. Répliqua Maxence.

– Ils sont formidables.

– Tu as toujours voulu t'occuper d'animaux ?

– Oui. Depuis tout petit j'adore la compagnie des animaux. Je dois avouer que quand j'ai dit à mes parents que je voulais faire des études pour travailler dans une animalerie ou un zoo, ils sont tombés des nues. Ils pensaient que je voulais faire avocat ou un truc du genre. Mais ils m'ont encouragé et j'y suis arrivé.

– Tu avais postulé dans des zoos ?

– Non, parce que je préfère les petits animaux de compagnies aux animaux sauvages.

– Je comprends.

Les deux jeunes hommes se sourirent. Ils s'étaient découverts un autre point commun : leur passion pour les animaux. Antoine était heureux d'apprendre que son vis-à-vis aimait aussi les bêtes. Le blond ne savait pas pour l'homosexualité du brun mais il était très doué pour savoir si un homme était gay ou non. Et là, il le sentait. Il savait que Maxence aimait les hommes mais que personne de son entourage n'était au courant. Alors, il ne dit rien et attendit que ce soit Maxence qui lui en parle.

– Je peux te poser une question ? Demanda Maxence à son colocataire.

– Je t'écoute.

– As-tu déjà été en couple ?

– Oui... Murmura le blond.

– Ça s'est aussi mal passé que ça ?

– Il s'appelait Bastien et on est resté un an ensemble.

– Et que s'est-il passé ? Tu peux ne pas répondre.

– Ne t'en fais pas, ce n'est rien. Le rassura le blond. On s'est séparés il y a deux ans. Il a été mon seul petit-ami. Un jour, j'avais décidé de lui rendre visite pour lui faire la surprise. J'étais tout sourire et quand je suis arrivé à son appartement, je trouvais étrange de ne voir personne dans les parties communes. Alors, je me suis dirigé vers sa chambre et je l'ai vu en train de chevaucher un type. J'ai appris que ça faisait plusieurs semaines qu'il me trompait avec ce type. En plus, je le voyais souvent chez lui. Mais comme le con que je suis, je n'ai rien vu.

– Je suis désolé... C'est horrible de faire cela. Intervint Maxence.

– Oui et à cause de lui, je n'ai plus assez confiance en moi.

– Pourtant, ce que tu dégages, montre que tu as confiance en toi. Ajouta le brun.

– Je fais semblant Maxence. Je garde le sourire alors que je vais plutôt mal à cause de ce connard. Mais je vais mieux qu'avant et c'est encourageant.

– Je suis désolé pour toi mais saches que si tu as besoin de parler, je suis là.

– Merci.

Le blond se surprit d'avoir avoué son passé, aussi facilement, à l'homme à ses côtés. Il ne pensait pas en être capable alors qu'ils se connaissaient depuis peu. Mais il était soulagé car il savait qu'il pouvait compter sur le brun. Il sentait qu'il pouvait lui faire confiance. Qu'il n'allait pas se moquer de lui. Ou encore, se servir de lui.

– Tu m'as avoué ton passé. Maintenant, c'est à moi de t'avouer quelque chose sur moi. Déclara Maxence.

– Tu n'es pas obligé. Je ne t'ai pas dit cela pour que tu me parles de toi.

– Je le sais bien mais j'y tiens. Je ne te dis pas que je vais te parler de mon passé car j'en suis incapable pour le moment, mais je vais te dire quelque chose que personne ne sait. Même pas Marion. Ajouta le brun.

– Prends ton temps pour parler de ton passé. Je sais que cela peut être douloureux. Je t'écoute dans ce cas.

– Je suis gay. Si je suis parti, il y a cinq ans, c'est pour me chercher. C'est à Los Angeles que j'ai bien pris conscience que j'aimais les hommes. J'avais des doutes quand j'étais encore ici mais je savais que si je voulais de vraies réponses, je devais partir alors je l'ai fait. Avoua le beau brun.

– Je suis content que tu te sois confié à moi.

Antoine sourit mais ne rajouta rien. Il avait bien vu de la tristesse dans le regard de Maxence quand il parla de Los Angeles. Il se doutait que quelque chose était arrivée là-bas. Quelque chose de pas simple pour le brun. Antoine décida de laisser le temps faire et de ne pas brusquer Maxence. Certaines choses sont difficiles à avouer. Il le savait.

– Tes parents font quoi dans la vie ? Questionna Maxence.

– Mon père, Jean, est responsable administratif dans une entreprise de construction et ma mère, Mathilde, est photographe.

– Ils ont des métiers très différents.

– Certes mais on ne choisit pas une personne pour son métier. Ajouta le blond.

– Tu n'as pas tort. Et tu es proche d'eux ?

– Oui, ils ont accepté, sans problème, le fait que je sois gay. Et toi ? Tu penses qu'ils vont réagir comment quand ils le sauront ?

– Pour être honnête, je n'en sais strictement rien. Je pense que ça ne sera pas un problème pour eux car ils t'ont bien accepté. Mais ce n'est pas pareil quand il s'agit de son enfant. Ils ne sont pas fermés d'esprit donc ça va. Mais je pense qu'ils vont, un peu, m'en vouloir de n'avoir rien dit. Expliqua Maxence.

– Je comprends. Si tu as besoin de conseils sur comment faire ton coming-out, je suis là.

– Merci.

– De rien.

– Je comprends pourquoi Marion t'as choisi comme meilleur ami.

– Ah ouais ? Pourquoi ? Demanda Antoine, amusé.

– Tu es quelqu'un de sincère. Tu es joyeux malgré ton passé. Tu veux faire le bien autour de toi et tu es à l'écoute. Tu es un type bien et je suis content de t'avoir rencontré. Je sais qu'on va bien s'entendre.

– Merci, c'est gentil. Tu es aussi un type bien et je t'apprécie énormément. Tu as tout à fait raison, on va bien s'entendre.

Ils espéraient avoir une belle relation amicale. Maxence se sentait bien où il était. Il avait retrouvé sa famille et personne ne lui en voulait même s'ils ne connaissaient pas la véritable histoire. Il regretta même d'être parti. Malheureusement, s'il n'avait avoir pris cette décision, il n'aurait surement pas compris, aussi vite, qui il était vraiment. Mais surtout, il n'aurait pas connu Ethan. C'était lui qui lui avait fait comprendre qui il était vraiment. Il était reconnaissant envers lui mais il ne pouvait pas le remercier. Il ne pouvait plus. Maxence chassa ses mauvaises pensées avant de plomber l'ambiance avec ses pleurs et sa tristesse.

Il se ressaisit rapidement et continua de regarder son documentaire sur les loutres avec Antoine. Maxence prit conscience qu'il était à l'aise avec le blond. Que c'était comme s'ils se connaissaient depuis longtemps ou qu'ils s'étaient toujours cherchés sans connaitre l'existence de l'autre. C'était un sentiment étrange pour le jeune homme mais il appréciait, quand même, ce qu'il ressentait. Maxence avait le sentiment qu'il pouvait faire confiance à Antoine même s'il n'était pas prêt à lui avouer son passé douloureux. Il s'était trouvé un ami, qui plus est, gay. Il pouvait lui parler de choses que seul lui pouvait comprendre. Maxence n'avait pas honte de son homosexualité mais il avait peur du regard de ses proches. Et ça, il pouvait en parler à Antoine.

– Tu recherches quoi, en premier, chez un homme ? Osa demander Antoine à son partenaire.

– Pour être honnête, je ne sais pas vraiment. Mais je dirais que je cherche, avant tout, que le gars soit drôle. Je ne veux pas m'ennuyer dans une relation. Je veux un mec capable de me faire oublier mes peines. Et toi ?

– Je veux quand même un mec beau à regarder.

– Ça va de soi. Mais quoi d'autre ? Insista le brun.

– Le mec doit être quelqu'un de sensible. Il ne doit pas avoir peur de se monter avec moi. Qu'il n'est pas honte de qui il est et de qui je suis. Je veux quelqu'un de doux qui saura me faire ressentir une multitude de sensations.

– Le mec parfait en somme ? Si j'ai un copain comme ta description, je serai capable de me marier avec lui au bout de quelques mois. Dit Maxence sérieusement.

– Je suis sûr que ce mec existe.

– J'en suis sûr aussi.

Les deux jeunes hommes se regardèrent droit dans les yeux. Parlaient-ils l'un de l'autre sans s'en rendre compte ? Avaient-ils trouvé l'homme parfait à travers l'autre ? Ou pensaient-ils à une tout autre personne ? Au fond d'eux, ils avaient déjà la réponse. Mais, il y avait du chemin à faire avant qu'ils ne trouvent la réponse. Après tout, ils n'étaient pas pressés. Ils avaient tout le temps qu'il fallait. Ils étaient déjà chanceux de commencer à faire connaissance. Il ne fallait pas brûler les étapes. Maxence se demanda si Antoine était du genre à avoir des plans cul. Il avait un physique plus qu'avantageux alors le brun se posa des questions. Sans qu'il ne s'en aperçoive, il posa cette question à son colocataire.

– Tu as déjà eu des plans cul ? Demanda Maxence, cash.

– Oh... Je ne pensais pas que tu allais poser ce genre de question. Mais pour te répondre, non. Je ne couche pas avec une personne sans avoir de sentiments. Je ne suis pas ce genre de mec. Et toi ?

– Je me demandais cela puisque tu as un physique avantageux. Souvent, les mecs avec ton physique, ont des plans cul. Je suis comme toi, je ne couche pas sans sentiments. Je trouve ça malsain.

– Encore un point commun. Murmura le beau blond.

– Il faut croire qu'on en a plein.

Les deux jeunes hommes se regardèrent en souriant. Ils s'étaient définitivement bien trouvés. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps mais ils savaient qu'ils pouvaient faire confiance à l'autre. Ils étaient sur la même longueur d'onde et s'appréciaient énormément. Oui, il y avait, définitivement, quelque chose entre eux. Seul le temps fera qu'ils en prendront pleinement conscience.

Hey ! Voici le chapitre quatre ^^ J'espère que ça vous a plu et n'hésitez pas à voter et commenter ^^

– Que pensez-vous du chapitre ?

– Antoine et Maxence qui se retrouvent seuls ?

– Leurs discussions ?

– Comment ça va se passer entre eux ?