Texte 25 : Tristan & Alice ~ Nouvel an

Genre : Romance interdite/relation élève professeur

Époque : 1er janvier 2986

Protagonistes : Tristan et Alice

Lien avec : L'Œil de Teikono (l'histoire principale)

Notes : Ce petit texte m'a été inspiré un premier de l'an (2019), et j'ai enfin pris le temps de l'écrire ^^
La musique en média est une chanson de Guy Béart que j'aime beaucoup et dont j'ai glissé un extrait du refrain dans le texte ;)

Minuit moins cinq. Les esprits commençaient à s'échauffer dans le petit appartement de Marie.

Assise sur un coussin au pied du canapé-lit, Alice restait légèrement en dehors de l'état d'excitation général. Ses pensées étaient ailleurs. Elle se demandait où pouvait bien se trouver Tristan en ce moment même. Sûrement en train de fêter avec ses enfants. À moins qu'ils ne soient chez leur mère et dans ce cas il devait passer la soirée du nouvel an avec des amis, comme elle.

– Bonne année !

Des cris de joie et des feux d'artifices commencèrent à exploser de toute part. Au milieu des embrassades et des verres qui s'entrechoquaient, tout le monde souhaitait les meilleures choses à tout le monde.

« Bonne année, bonne chance, bonheur et santé... »*

Alice se leva pour se mêler à la foule d'embrassades, un sourire au lèvres. Elle ne se sentait pas en phase avec les autres, mais elle ne voulait pas attirer l'attention sur elle. Passer cette soirée seule ne l'aurait pas dérangée, mais Marie avait tant insisté pour qu'elle vienne... Alice se maudissait d'avoir avoué ne pas avoir de plan pour le nouvel an. Si elle avait menti, elle aurait pu rester tranquillement chez elle.

L'air était étouffant. Cela faisait maintenant une bonne vingtaine de minute que toute la troupe se relayait pour aller aux toilettes avant de sortir. L'objectif étant de se balader dans les rues pour admirer les feux d'artifices avant d'échouer dans un bar.
La première partie du programme plaisait énormément à la jeune fille qui commençait à s'impatienter de voir les autres traîner autant.

Pour tuer le temps, elle avait sorti son portable et regardait sans voir les nouveautés sur les réseaux.

Quand enfin le groupe d'amis sorti du studio bien trop petit pour leur nombre, une bonne demie-heure après minuit, on ne voyait déjà presque plus aucune lumière colorée dans le ciel.

Dépitée, Alice suivait le cortège riant et dansant en traînant des pieds. Elle n'avait pas le cœur à faire la fête. Avoir loupé son moment préféré du nouvel an la mettait de fort méchante humeur. Alors elle se contentait de suivre, murée dans son mutisme.

Marie sembla remarquer ce manque d'entrain de son invitée et se laisser légèrement distancer pour arriver à sa hauteur. Alice sursauta lorsqu'elle la saisi par le bras.

– Hey ! Tout va bien ?

Zut. Elle ne voulait pas non plus passer pour une gamine boudeuse.

– Oui oui ! Je suis juste un peu fatiguée ! répondît-elle en feignant un sourire plein d'entrain.

– Allez, on ne va pas très loin ! Je t'offre un verre en arrivant au bar ! lui sourit-elle.

Marie était vraiment gentille. Alice sourit un peu plus sincèrement. Après tout, ce n'était qu'un bête feu d'artifice, elle n'allait pas bouder toute la soirée pour ça ! Elle avait la chance d'être avec des camarades de promotion très sympathiques, ça valait bien le coup.

– Ça ira, c'est gentil...

Marie se mit à rire et l'entraîna vers l'avant du groupe d'une démarche sautillante.

– Je ne te pose pas la question !

Sa bonne humeur était contagieuse. La jeune blonde se surpris à rire et à danser à la suite de son amie.

Elle commençait à oublier ses soucis en avançant et riant le cœur léger, lorsqu'une vibration dans la poche arrière de son pantalon la ramena brusquement sur terre.

Le cœur battant, elle se remit à nouveau discrètement à l'écart pour consulter son portable. Et si...

« Bonne année ma chérie ! On t'aime fort ! Tes parents qui t'aiment 😘 »

Une cruelle déception s'empara de la jeune fille. Sans vraiment l'avouer, elle avait vivement espéré un message de Tristan...

La mort dans l'âme, elle répondit au message de sa mère et rangea son portable, non sans masquer son dépit.

Elle s'apprêtait à se faufiler auprès de Marie afin d'oublier une nouvelle fois tous les soucis qui lui tournaient dans la tête, lorsqu'elle s'arrêta net. Et pourquoi attendre bêtement comme une cruche, d'abord ?

Alice ressorti son portable et sans réfléchir, pianota un « Bonne année ! » à l'intention de Tristan qu'elle envoya avant d'avoir le temps de regretter.
Elle rangea à nouveau son téléphone et se dirigea cette fois d'un pas décidé vers la tête du groupe.

« Ce soir, tout est permis. Même envoyer ses vœux à un homme qu'on s'est interdit de fréquenter en dehors des cours. » se dit-elle.

Le petit groupe était arrivé au bar et trouvèrent miraculeusement une table libre pour tous les accueillir. Ils venaient de commander lorsque le téléphone d'Alice de remit à vibrer.

« Bonne année Alice »

Puis, cinq minutes plus tard :

« Si tu es seule dehors ce soir, je suis près des anciennes écluses. Je n'attends pas ta venue, je suis là dans tous les cas, mais si tu veux passer tu es la bienvenue. »

Alice ne réfléchi pas. Elle se tourna vers Marie et s'excusa :

– Je vais rejoindre quelqu'un, je reviens dans quelques minutes...

Le visage de son amie s'éclaira.

– Tu vas rejoindre ton petit ami ?!

Les joues d'Alice s'empourprèrent. Sans attendre sa réponse, Marie lui adressa un clin d'œil et un coup de coude complice.

– File le retrouver, je garde ton verre ! Mais tu peux revenir avec lui tu sais !

La jeune fille bredouilla une réponse inaudible avant de filer.

L'air frais vivifiant lui fouettait le sang. Alice courait dans les rues de sa ville avec une impatience non dissimulée. Pour la première fois de la soirée, un véritable et profond sentiment de bonheur s'emparait d'elle.

Elle ne mit pas longtemps à arriver aux écluses. Elle ressorti aussitôt son téléphone pour pianoter une réponse.

« Je suis venue. Où es-tu exactement ? »

La réponse de Tristan fut immédiate. Il lui partageait simplement sa position. Lentement, la jeune fille suivit les indications de son téléphone qui guidait ses pas jusqu'à celui qui faisait battre son cœur.

Enfin, elle le vit. Dans une minuscule impasse qui débouchait sur le fleuve. Accoudé à un garde-fou en grillage, il l'attendait. Elle aurait reconnu cette veste grise et ces boucles noires entre mille.

Alice rangea son téléphone et s'avança doucement.
Sans les indications précises de sa position, elle n'aurait jamais pu le trouver. Ce petit coin semblait parfaitement dissimulé du regard d'éventuels passants, invisible...

– Bonsoir !

Tristan se retourna et lui sourit.

– Bonsoir. Je suis heureux de te voir.

Alice s'avança et le professeur se décala pour la laisser s'accouder à son tour à la barrière.
Il n'y avait pas beaucoup de place et ils devaient se tenir serrés l'un contre l'autre. Mais cette position ne semblait gêner ni l'un ni l'autre.

– Je ne reste pas longtemps, averti Alice à contrecœur, je suis avec des amis.

Tristan sourit.

– Ça me fait d'autant plus plaisir de te voir ce soir.

Ils avaient l'un comme l'autre la sensation de recharger leur batterie au contact de l'autre. Même à travers leurs vêtements.

« Je pourrais rester comme ça une vie entière... » songea Alice.

Alors qu'en même temps ce contact la brûlait. Elle mourrait d'envie d'arracher ses vêtements et les siens, se coller contre sa peau nue et lui faire l'amour avec toute la force de ses sentiments.

« Reprends-toi ma vieille ! » s'ébroua-t-elle.

– Tu ne passes pas la soirée avec tes enfants ?

La question était sortie plus sèchement qu'elle ne le voulait. Alice se mordit la langue.

– Ils sont chez leur mère et moi j'apprécie les nouvel ans au calme, répondit-il, anticipant la question suivante.

– J'admets que moi aussi, si Marie ne m'avait pas pratiquement forcée à venir à sa soirée, je serais restée tranquille à regarder le feu d'artifice avant de me coucher... soupira-t-elle.

Tristan se tourna vers elle en souriant.

– Ici ils se reflètent sur l'eau, c'est magnifique.

– Cet endroit est magnifique tout court.

Les yeux brillants, tapie dans l'ombre de l'impasse, Alice buvait le calme et les lumières qui se reflétaient sur la vieille écluse.

– Une sensation magique... murmura-t-elle.

Le beau brun se pencha vers elle.

– Ils tirent parfois des feux d'artifices très tard, qui se reflètent ici. Tu auras peut-être la chance d'en voir encore un ou deux, lui murmura-t-il.

Elle se tourna vers lui, plantant ses grands yeux bleus dans leurs siens.

– C'est pour ça que tu m'as fait venir ici ?

– Il n'y a qu'avec toi que je veux partager ça.

La sincérité avec laquelle il venait de lâcher ces mots la toucha. Sans réfléchir, elle posa sa main sur son torse et déposa un baiser sur ses lèvres.
Au même moment, le tonnerre d'un feu d'artifice retentit, illuminant de lumière bleue, rose, rouge... le petit recoin de l'écluse. L'explosion de couleurs se réfléchi sur les murs, dans l'eau et sur leur visage, comme pour immortaliser ce baiser.

Sous sa main, à travers sa veste, elle sentait le cœur de Tristan battre à tout rompre, en phase avec le sien. Et dans la fraîcheur de la nuit, la tiédeur ses lèvres était la seule chose capable de la réchauffer.

Avant qu'ils ne se séparent, Tristan la serra une dernière fois dans ses bras, de toutes ses forces. Elle aurait adoré y rester pour toujours, mais son absence se prolongeait déjà beaucoup trop.
À contrecœur, les deux amants se dirent au revoir et Alice reparti en direction du bar, où l'attendaient des amis.

Lorsqu'elle poussa la porte, Marie l'accueilli en lui adressant de grands signes.

– Eh ben alors ? On a eu le temps de commander une seconde tournée !

– Ton copain n'est pas resté avec toi ? s'étonna Guillaume.

Alice répondit par la négative et s'excusa pour son retard.

– Il n'y a pas de mal mais pourquoi tu ne l'as pas ramené ? Il ne dérangeait pas, tu sais ! s'entêta son ami.

Alice éluda la question en marmonnant une excuse et Marie vint à son secours.

– En tous cas, tu as repris des couleurs, ça fait plaisir à voir ! s'écria-t-elle, allez, on recommande une tournée de vin chaud !

Cette fois, Alice parvint à se détendre pour de bons et lentement, se laissa glisser dans les conversations et la bonne humeur générale. Elle se sentait bien.

Dehors, Tristan rentrait chez lui.

*********

* extrait du refrain de la chanson Bonne année de Guy Béart (cf. Chanson en média) :)

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