Improviste

Je m'éloigne de la maison de Stiles, le cœur encore battant de notre conversation. Les révélations, les non-dits... tout se mélange dans mon esprit. La règle de trois, les disparitions, la mort de mes parents... Pourquoi ai-je évoqué leur accident, après tant de silence ? Même Deaton n'est pas au courant de la vérité. Mes pensées tournent, serrées comme un étau autour de cette nuit-là.

Je marche, mes pas résonnant dans le calme des rues désertes de Beacon Hills. Peu à peu, le monde autour de moi s'efface. Les souvenirs de cette nuit resurgissent, vifs, brutaux, comme si j'y étais encore.


Je suis à l'arrière de la voiture, mes yeux fixés sur la route sombre qui s'étire devant nous. Le visage de mes parents est tendu, ils échangent des regards rapides, des mots que je ne saisis pas, mais leur voix est remplie de cette inquiétude qu'on devine, même sans comprendre. Une angoisse lourde, comme un présage, imprègne l'atmosphère. Mes mains sont froides, serrées autour de mon siège.

Puis, soudain, tout bascule. Un cri étouffé, un coup de volant brusque. La voiture dérape, projetant des éclats de verre, des reflets de lumière qui se mêlent aux ombres dehors. Dans ce chaos, je distingue quelque chose au-delà du pare-brise. Une silhouette floue qui se découpe à travers la nuit, avançant comme une ombre silencieuse, se faufilant entre les arbres. Je voudrais bouger, crier, mais mon corps est figé. Paralysée par la peur, je ne ressens même pas ce bout de métal enfoncé dans mon abdomen. Alors que la silhouette s'avance à pas furtif, mes parents m'observent :

« Erine, ne regarde pas. Tout se passera bien, me dit ma mère, ce léger sourire sur les lèvres. »

Pourtant, même s'il se veut rassurant, son regard, lui, je ne l'oublierai jamais. Une larme coule sur sa joue et des cris se font ensuite entendre, résonnant dans la nuit obscure et silencieuse. Du sang, des pas qui se rapprochent dangereusement de moi, et puis plus rien. Tout s'éteint en une fraction de seconde.

« Je n'aurais jamais dû survivre à cette nuit. »

Cette pensée ne m'a jamais quitté. Cette nuit-là aurait dû sonner l'heure de ma mort, comme pour mes parents. Il était impossible que je puisse survivre avec cette tige de métal enfoncée dans l'abdomen. Ce qui est le plus étrange, c'est que lorsque les policiers m'ont retrouvé, je n'avais rien. Que quelques blessures superficielles. Je n'ai jamais su ce qu'il s'était passé après ça, car seules quelques bribes son restées ancrés dans ma mémoire : la silhouette, le brouillard, l'image de mes parents avant qu'ils ne soient tués. Quant à moi... Moi, je suis une miraculée. Quelqu'un qui aurait dû mourir mais qui s'en ai finalement sorti...


Un vent froid me ramène brutalement à la réalité. J'ouvre les yeux, pensant arpenter les rues, sauf qu'elles ont disparu. Je me retrouve en pleine forêt, entourée de silence. Mes yeux se posent devant moi et mon souffle se coupe.

Le Nemeton se dresse face à moi. Immense, inquiétant, avec une aura étrange qui semble aspirer toute chaleur, tout son. Comment ai-je pu arriver ici, perdue au milieu de nulle part ?

🔸🔸🔶🔶🔶🔸🔸

Tandis que Erine se retrouve une nouvelle fois coincée au nemeton, Stiles est en train de faire les cent pas dans sa chambre, le téléphone plaqué à l'oreille. La tonalité résonne plusieurs fois avant que Scott ne décroche, la voix légèrement endormie.

— Stiles ? Qu'est-ce qui se passe ? Il est presque minuit.

— Scott, c'est Erine, commence-t-il, la voix tendue. Elle est passée chez moi ce soir, totalement à l'improviste.

— Erine ? Chez toi ? demande Scott, instantanément alerte. Pourquoi elle est venue ?

— Elle avait des questions... des questions vraiment étranges. À propos de Beacon Hills, des légendes, des... disparitions. Et elle m'a même parlé de... la règle de trois.

Scott se tait un instant, puis laisse échapper un soupir d'inquiétude.

— Tu crois qu'elle sait quelque chose ?

— Elle a laissé entendre que ses parents... que leur mort était peut-être liée à tout ça, à cette « règle ». Scott, elle est sérieusement en train de creuser dans des trucs qu'elle ne comprend pas.

Scott se redresse, l'air grave.

— Raconte-moi tout, Stiles. Qu'est-ce que tu lui as dit exactement ?

Stiles hésite, puis commence à récapituler chaque échange, chaque question qu'Erine a posée, cherchant à évaluer s'il a trop laissé transparaître. Il se sent coupable, craignant d'avoir éveillé en elle des soupçons qu'elle ne devrait pas avoir.

— Stiles, prépare toi, j'arrive chez toi.

Pendant ce temps, sans qu'ils le sachent, Erine se trouve seule, perdue dans le froid, au Nemeton, face aux mystères de cette étrange forêt.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top