Lucy regarda en direction de ce que Stiles montrait du doigt tandis qu'ils étaient tous deux sur le dos de Louis, le dragon de Lucy, et aperçu le Cherufe courir dans la forêt.

La jeune femme glissa ses mains en avant sur le dos de l'animal pour se coller plus à lui ce qui laissa comprendre au dragon qu'il devait plonger sur la bête qui brulait la forêt.

En s'approchant du Cherufe, Louis ouvrit sa bouche et un bruit à rendre sourd en sortit ; heureusement pour les deux jeunes adultes, le son était projeté sur la bête, mais Lucy avait ressenti à travers son être toutes les répercussions du son. Elle comprenait mieux pourquoi le dragon s'était entaché d'elle : tous les deux avaient un pouvoir sur les ondes, il en créait et elle les contrôlait.

Le Cherufe avait répondu en s'immolant.

Louis cria à nouveau en direction de la bête. Les fréquences de son cri diminuèrent la taille des flammes un instant, mais la bête s'immola à nouveau, mais cette fois plus fort qu'auparavant.

Ses flammes s'étalèrent sur le sol autour de lui pour atteindre les arbres.

Dans un coin entre quelques arbres, Lucy aperçu deux ombres de forme humaine ; l'une d'elle était beaucoup plus petite que l'autre, ce qui laissait penser à la jeune sorcière qu'il devait s'agir d'une femme et d'un homme.

En concentrant sa vue sur ces deux figures, elle commença à apercevoir des traits qui lui paraissaient familiers. La seconde suivante, un frisson lui traversa le corps, la déconcentrant et lui faisant comme un effet de dé-zoom : elle n'était plus capable de reconnaître les traits. Les deux figures étaient beaucoup trop loin.

Lucy repensa à ce qu'il venait de se produire, comme si elle avait développé une vue surhumaine l'espace d'un instant, pour le perdre dû à son frisson.

Mais un nouveau frisson la parcourut, cette fois, cela venait d'une voix qui retentissait dans la forêt ; la voix était magnifique mais elle n'avait rien à faire dans cette forêt où Stiles et Lucy pensaient être seuls jusqu'à quelques minutes auparavant.

La jeune sorcière fit signe pour parler au jeune policier qui était avec elle, mais il ne répondit pas.

Son regard dans le vide et son manque de réaction fit comprendre que le chant qu'elle entendait avait un effet sur Stiles.

Grâce à son pouvoir sur les ondes, Lucy put déterminer la provenance du chant : cela venait des deux ombres dans la forêt.

La jeune femme tenta à nouveau de se concentrer sur eux, mais un cri strident resonnant à travers les arbres la stoppa. Le chant cessa d'être entendu.

Lucy retourna son visage vers le Cherufe.

La scène au sol lui fit mal au cœur : de l'ombre était sortie la plus petite figure qui laissa apparaitre une jeune femme ravagée par la tristesse, une jeune homme qui tenta de l'empêcher d'aller plus près du Cherufe dont le corps gisait sur sol, une femme planté entre la bête et Lucy, ne lui laissant aucune vue sur son visage dû à sa grande cape noir et sa capuche beaucoup trop grande pour simplement empêcher la pluie de tomber sur ses cheveux. C'était une cape pour se cacher, et bien évidemment, cela faisait le travail parfaitement, même si Lucy reconnu cette cape comme faisait parti de celle que portaient les femmes l'entourant lors des visions qu'elle eut plus tôt.

La femme qui était de dos s'abaissa au niveau de la bête à terre, elle sortit quelque chose de sa poche.

Une petite lumière resplendissante aveugla quelques secondes Lucy et Stiles qui venait seulement de retrouver ses esprits.

«-Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda le policier, déboussolé.

-En gros ? La dame-là, montra du doigt la jeune sorcière, vient de tuer le Cherufe, et la dame-là, elle montra la femme tenue dans les bras par l'homme qui lui paraissait familier, chiale sa vie dû à son décès. »

L'explication de Lucy laissa Stiles perplexe ; il aurait pu en déduire tout autant en prenant son temps pour observer la scène.

Alors que Lucy s'apprêta à diriger Louis pour descendre à la hauteur du Cherufe, La femme débout entre eux fit virevolter sa cape d'un mouvement de bras, et c'était comme si rien ne s'y était trouvé.

Louis atterit au niveau de la marque du corps de la bête, laissant résonner quelques gémissements, tandis que Lucy et Stiles descendirent de son dos pour se diriger vers les deux personnes qui s'étaient cachés jusqu'au décès du Cherufe.

« -TOI, LA SORCIERE! ET TOI, LE SPRITE! POUR DES PROTECTEURS DE LA NATURE, VOUS EN ETES LOIN ! s'exclama la jeune femme en s'approchant de Lucy et Stiles, suivit de près par le jeune homme qui l'avait retenu jusque-là. »

La jeune sorcière se retourna, les yeux écarquillés, vers le policer. Cette information lui avait fait l'effet d'une bombe qui éclatait et la laissait enfin prendre conscience de tout le reste.

La brune remarqua Percy, et alors qu'elle s'apprêtait à le faire remarquer, la jeune femme les interrompit :

« -VOUS AVEZ LAISSE CETTE SORCIERE ROUGE GRENAT S'EN PRENDRE A CE PAUVRE CHERUFE!

-Rouge grenat ? Lucy arqua un sourcil. C'est pas un nom bizarre pour juste dire rouge foncé ? »

La jeune femme s'indigna de la stupidité de la remarque de Lucy.

« -Vous êtes Sasha Del Agua, n'est-ce pas ? demanda Stiles. »

Tous les regards se fixèrent sur le jeune policier.

« -Je vois que vous me connaissez. Puis-je savoir comment cela se fait ? »

La jeune femme s'était calmé et paraissait avoir collecté ses pensées, puis les avoir balancé dans le vide ; son visage était à présent inexpressif.

« -Je mène une enquête dans laquelle votre nom a été mentionné.

-Et bien, je ne sais pas ce qu'il en revient, mais nos chemins se croiseront probablement à nouveau. »

Elle se retourna, s'apprêtant à reprendre le chemin qui l'avait mené jusqu'au Cherufe en compagnie de Percy, mais Lucy l'interrompit :

« -Vous êtes une sirène, n'est-ce pas ? »

Sasha s'arrêta un instant. Cette simple réaction laissa croire que cela était bien le cas auprès de Stiles et Lucy.

Elle reprit sa marche accompagnée par le vrykolakas.

*

Après avoir bien fait attention de ne pas attirer les regards lorsqu'elle déposa Stiles, Lucy rentra chez elle en compagnie de Louis.

Du ciel, elle aperçut Théo sortir de la maison par la porte arrière, suivi par Lee, le père de la jeune femme.

Louis se posa doucement au sol, sous les yeux ébahis du policier.

« -Mais ? Depuis quand il y a un dragon ?

-Depuis un petit moment, répondit la sorcière.

-C'est un être surnaturel qui est normalement éteint, les informa Lee.

-Et pourtant, Louis est devant toi. »

Théo assista à la conversation sèche père-fille qui avait lieu, tandis qu'il caressait Louis.

Les yeux du policier s'écarquillèrent lorsque le dragon se transforma en chat, alors que les jeunes adultes ne réagirent pas.

Le dragon-chat s'approcha du père de Lucy et se frotta à sa jambe tel qu'un vrai chat ; Lucy quant à elle se dirigeait vers la maison, suivie par Théo.

Juste avant qu'ils n'entrent, Théo demanda à la jeune femme ce qu'il s'était passé, et celle-ci lui répondit sans d'explications supplémentaires :

« -Le cherufe est mort. »

La phrase interpella Lee qui malgré les quelques mètres les séparant les avait entendu.

« -Attend, tu as bien dit Cherufe ? Tu as croisé un cherufe ? demanda-t-il, inquiet, mais aucune réponse ne lui parvint aux oreilles. »

C'est en vitesse qu'elle enjamba les marches deux par deux, suivi par Théo.

La sorcière entra dans sa chambre et claqua sa porte au nez du coyote.

« -Ouch, Lucy. Ca m'a pété le nez! dit-il en ouvrant la porte de la chambre. »

Il repositionna correctement son nez en faisant craquer ses os, et le tour était joué en moins de deux.

« -Bon, qu'est-ce qui ne va pas ? lui demanda-t-il alors qu'il l'observait chercher dans des boites qui trainait encore dans sa chambre. »

Elle farfouilla quelques minutes dans ses affaires sans dire un mot.

Quand elle trouva ce qu'elle cherchait, elle arrêta de bouger pour admirer un livre qu'elle tenait à présent dans ses mains.

« -Lucy ?

-Dis, qu'est-ce que tu sais des êtres surnaturels ?

-C'est quoi cette question ?

-Réponds s'il te plait, plaida la jeune femme. »

Le mi-coyote-mi-loup réfléchi quelques instants avant de répondre :

« -Et bien, je sais que ça peut varier d'être assoiffé de sang, à des êtres comme nous plus évolués.

-Tu nous considère vraiment plus évolué ? lui retorqua-t-elle. Je viens d'assister à la mort du cherufe par une sorcière. Il ne méritait pas ça.

-Il a quand même brûler un quart de la forêt.

-Et j'ai provoqué de tel vibration que ça a fait trembler toute le comté comme s'il y avait un tremblement de terre.

-C'est différent, répondit Théo.

-Ah vraiment ? Quand je l'ai vu, il avait l'air perdu, terrifié. On l'a attaqué sans savoir que quelqu'un tenait à lui, et au final, il est mort. Quand j'ai découvert mes pouvoirs, j'étais dans le même état que lui. »

Le jeune homme s'approcha doucement de Lucy, s'accroupi et posa sa main sur l'épaule de la jeune femme.

« -C'est vrai, mais il est vrai aussi que nous sommes plus évolués dans le sens où l'on peut reconnaître le bien du mal, que l'on sait pardonner. Ce genre de chose, il en était incapable. »

La jeune femme souffla, elle savait que le coyote venait d'énoncé une vérité.

Elle prit une grande inspiration, et se lança sur un sujet de conversation relié au précédent, mais assez différent pour faire comprendre à Théo qu'il s'agissait d'un sujet.

« -Qu'est-ce que tu sais sur les êtres des régions en dehors de l'Amérique ?

-Tu veux dire comme l'araignée-là ? »

Elle acquiesça simplement.

« -Pas grand-chose, on se retrouve souvent avec la meute à devoir écouter Stiles sur les recherches qu'il a fait. On sait juste que ce genre d'être peut arriver par ici.

-Mais on sait aussi que les mythes concernant les sorcières, les loups-garous et compagnie aussi, renchérit la sorcière. Mais qu'en est-il des êtres qui sont normalement liés à quelque chose de bien précis dans un lieu bien précis ?

-Où est-ce que tu veux en venir ? demanda-t-il.

-Est-ce que tu sais si Stiles a des origines européennes relativement récente dans son arbre généalogique? »

Le jeune homme arqua un sourcil, se demandant bien ce qu'il pouvait se passer dans sa tête, mais il se rappela qu'il s'agissait de Lucy et que personne ne pouvait savoir car son cerveau allait bien plus vite qu'un TGV.

« -Un de ses grands-pères est polonais, je crois.

-MAIS BIEN SUR! POURQUOI ON ME CACHE TOUJOURS LES TRUCS LES PLUS IMPORTANTS! s'indigna-t-elle, en se levant et faisant voltiger ses bras dans tous les sens, le livre dans sa main droite. »

Dans son élan, elle surprit Théo qui tomba sur ses fesses.

« -En quoi c'est important ?

-C'est un putain de Sprite! elle ouvrit le livre en cherchant une page bien précise. Ou plutôt un moitié-sprite.

-C'est pas le nom d'une boisson, ça ? »

La sorcière lui lança un regard noir avant de retourner à sa rechercher dans le livre.

« -Les sprites sont des sortes d'esprit de la nature en Europe.

-Ouais, ils sont liés à la nature, comme toi.

-Oui et non, répondit-elle en tendant le livre à Théo sur la page qu'elle cherchait. Les sprites sont la nature, les sorcières utilisent la nature. Pas étonnant que Stiles ne me supporte pas, c'est littéralement dans ses gênes.

-Attend, quoi ? Stiles est ça ? demanda-t-il en montrant une image illustrée dans le livre. On dirait une fée, rigola-t-il, avant de s'arrêter en voyant le regard sérieux de la brune.

-Ils sont représentés comme tel, effectivement.

-Mais je comprend pas, je ne sens aucune odeur spécial provenant de lui.

-Peut-être que le fait qu'il ne soit qu'à moitié sprite le fait passer sous le radar des loups-garous, mais il en est, je l'ai vu dans une sorte de vision. Sa mère en était une.

-Bon d'accord, et du coup ? Il risque de te détester à vie à cause de ses origines, mais juste parce que c'est un truc européen, il fallait que tu me demandes ses origines ? Si je ne les avais pas su, tu aurais fait quoi, huh ? »

Lucy fixa ses yeux dans ceux du coyote.

« -Les sprites sont la nature, ils sont l'esprit d'un élément de la nature, ils y sont connectés, expliqua la sorcière. Si sa mère était une sprite d'un cours d'eau, alors elle pouvait être sûre qu'elle pouvait quitter sa région sans que son côté nature ne soit touché car il est difficile d'éliminer un cours d'eau, donc du moment qu'elle restait connecté d'une certaine façon à de l'eau, il n'y avait pas de soucis. Mais si elle était connecté à un arbre, et qu'on le coupe... »

Le visage de Théo perdit son ton rosé habituel.

« -Je ne sais pas s'ils ont des pouvoirs spéciaux, mais ils sont liés à la nature, et les humains ont la tendance de la détruire.

-Donc on doit découvrir de quoi il est l'esprit, ou plutôt moitié-esprit, et s'assuré qu'il puisse encore vivre quelques années.

-Il ne m'aime peut-être pas, mais cela ne veut pas dire que je souhaite qu'il lui arrive des malheurs. Il a l'air heureux avec Lydia, et puis Scott et Kira l'adorent, et même Liam l'écoute comme s'il était un prophète annonçant la venue d'un dieu. Je ne peux pas le laisser mourir, surtout en sachant que je peux l'aider.

-Comment tu comptes t'y prendre ? demanda le châtain.

-Je vais récupérer tous mes pouvoirs, déclara la jeune femme, mais avant, j'ai un bal auquel je dois assister si je ne veux pas me faire étriper par une amie. »