Après avoir fumer et taquiner Alex l'infirmier bg au sourire Colgate, je suis retournée dans ma chambre. Dans cette HP qui ressemble au monde des Teletubbies, les patients ont plusieurs choix pour passer la journée. Certains peuvent avoir cours s'ils ont du retard scolaire ou s'ils veulent juste avoir cours, d'autres peuvent aller dans ce qu'ils appellent un "atelier culturel". Même si l'idée de faire de la pâte à modeler ne m'enchante absolument pas, j'avoue que la diversité des ateliers est super cool. On peut faire de l'art plastique, de la coiffure, de la création audio-visuelle, de la "créativité" (c'est ce qu'ils appellent l'atelier "cinq sens"), de la cuisine, de la danse, de l'écriture, du sport, de la mode, du jardinage, des jeux vidéos, du journalisme et du multimédia, du français, de la musique, aller à la médiathèque, faire des parfums, de la philosophie, de la radio, du théâtre, des soins esthétique et du socio-esthétique (qui ne doit pas être si différent de l'atelier "soins esthétique").
Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir choisir? J'ai pris la musique, mais avant d'aller à cet atelier, un infirmier devait venir me faire une prise de sang. C'était un homme brun, grand et mince. Très peu bavard. Il a fait la prise de sang et il est reparti aussitôt.
Bon, let's go à l'atelier de musique. Cet atelier était encadré par un infirmier accompagnant et un professeur de musique. Même si l'infirmier n'est pas Alex, j'espère que ce ne sera pas Nina.
Arrivée devant la salle, j'y entre. A l'intérieur il y a: le professeur qui est très reconnaissable à sa tenue vestimentaire, l'infirmier qui n'est ni Alex, ni Nina, ni celui qui m'a fait la prise de sang et d'autres patients qui font des trucs qui ne m'intéresse pas. L'atelier ce déroule de cette façon: on peut faire quelque chose en groupe ou en individuel, le prof enseigne à celui ou ceux qui le veulent et l'infirmier prend en charge un autre groupe. Chacun fait ce qu'il a envie de faire. Moi j'ai juste pris une guitare et je me suis assise dans mon coin.

-Hey Izzy! fit une voix que j'avais déjà entendu.

J'ai levé la tête et c'était l'ami de Mia. Owen, je crois. Il était brun, les cheveux courts, les yeux marrons.

-Qu'est-ce que tu fais ici? Demanda-t-il en souriant.
-La même chose que toi je suppose, ai-je répondu en essayant d'être "agréable".
-Aha, tu sais jouer de la guitare?
-Un peu.
-Ouah! Moi je suis nul au piano. C'est mes parents qui voulaient que j'en fasse, mais c'est difficile avec toutes ces touches, dit-il en riant. Tu sais jouer d'autre chose?
-De la basse un peu.
-Trop cool!

Puis, un bruit est apparu. Enfin il n'est pas vraiment apparu, mais je venais juste de l'entendre. Le rythme d'une batterie qui résonnait depuis quelques minutes déjà venait tout juste de se démarquer des autres sons qu'entendaient mes oreilles. J'ai tourné la tête en direction du son, et celui-ci provenait d'une petite pièce. Cette pièce devait être là exprès pour réduire la puissance sonore de la batterie. On pouvait voir à l'intérieur grâce à une vitre comme celle des salle d'interrogatoire, mais je ne pense pas que celle-ci était teintée à l'intérieur. Un garçon était en train de jouer. Putain qu'est-ce qu'il est beau! Honnêtement, j'en croyais pas mes yeux. Je pensais que ce genre de garçon c'était un fake, c'était que sur instagram ou dans d'autres pays, mais lui il était là, devant moi. Il était brun, ses cheveux étaient courts sur les côtés mais plus longs sur le dessus. Coiffure de bg hyper sexy validé à fond par mes hormones. Il était concentré sur ce qu'il faisait. Il avait une toute petite fossette au menton ce qui lui donnait un petit charme. Je le regardais pendant que les autres continuait de faire ce qu'ils faisaient.

-Tu sais faire de la batterie aussi? Demanda Owen qui était toujours là.
-Non.
-Vous auriez pu jouer ensemble si vous connaissiez la même chanson.
-Il y a une basse ici? Ou une guitare électrique? Ai-je demandé.
-Je ne sais pas. Peut-être dans la salle insonorisée.

J'espère qu'il y en a une. Sinon je vais être très embêter. Nouvelle proie au tableau.
Je me suis levée et je me suis dirigée vers la vitre. J'ai toqué dessus pour qu'il me voit et qu'il s'arrête. Quand il m'a vu, il ne s'est pas arrêter. Quoi? Il veut jouer c'est ça?
Je suis entrée dans la pièce alors qu'il jouait encore. Il y allait a toute vitesse, comme s'il lâchait tout ce qu'il avait sur cette batterie. J'ai renfermé la porte et BINGO, juste devant moi se trouvait une guitare électrique. Je l'ai prise et j'ai passé la bandoulière au dessus de moi. Il s'arrêta.

-Tu fous quoi? Me demanda-t-il avec un peu d'agressivité dans la voix.
-J'ai envie de jouer.
-Va jouer ailleurs.
-Et si je bouge pas?
-Je te fais dégager.
-Aha, écoute c'est pas parce que t'as une belle gueule tu vas commencer à me donner des ordres.
-"Une belle gueule"? Répéta-t-il en souriant.
-C'est bien t'es pas encore sourd. Bon, ça te dis qu'on joue ensemble ou tu vas faire ta diva?
-Qu'est-ce que tu proposes?
-Lithium.
-Classique.

La vitre n'était pas teintée. Je pouvais voir tout le monde nous regarder depuis l'autre pièce.
Dans cette chanson, c'est la guitare qui commence. J'allais jouer, mais Monsieur instagram commença sans même m'attendre. J'ai du le suivre.
Cette chanson de Nirvana est certes un classique bien connu, mais c'est surtout l'une de mes chansons préférées. Je pourrais l'écouter en boucle pendant des heures. Je la connais par cœur. C'était facile de jouer avec lui. Je pensais que vu la façon dont il s'acharnait sur la batterie tout à l'heure, ça allait être compliqué, mais en réalité c'était étonnamment fluide. Comme si ça se jouait tout seule. J'avais tellement d'aisance que je pense que sans m'en rendre compte, je me suis mise à chanter. Drum Boy rajoutait des petites touches personnelles qui s'accordaient parfaitement avec la musique ; il réinventait la musique sans pour autant la changer, et sans mentir c'était génial.
Quand nous avons fini, tout le monde nous a applaudit. Quoi de plus banal. J'ai retiré la guitare et l'ai reposé à sa place. J'allais sortir, mais avant même que je n'atteigne la porte il me demanda:

-Tu t'appelles comment?

Je me suis retournée pour le regarder. Je souriais beaucoup, parce qu'il avait le même sourire en coin que moi, la même expression de séduction. Il me regardait droit dans les yeux. Les siens étaient noisette.

-Toi, tu t'appelles comment? Ai-je répondu.
-Andy, dit-il en me tendant la main.
-Izzy, ai-je dit en le tchekant sans qu'il ne s'y attendait pas.