Partie 3

Dans le 4x4, on était silencieux tous les deux. Pour être honnête, l'effet de l'alcool s'était dissipé, pourtant les souvenirs auxquels je pensais, eux, étaient toujours là. J'avais plus la tête dans les nuages que l'air rêveur.

"Un jour tu m'oublieras, et la terre continuera de tourner..."

-Qui t'as appris à danser ? Me demanda Andy soudainement.

Qui? Très bonne question. La personne qui m'a appris à danser sur ces musiques là, c'est Toni. Toni Flores-Lopez.
J'ai rencontré Toni il y a environ deux ou trois ans maintenant. Je venais d'emménager dans ma maison actuelle, c'était les premières vacances d'été que je passais dans la ville où je vis maintenant. Notre rencontre a été vraiment simple. Je fumais ma clope dans un petit parc de la ville, il est passé devant ce parc. Il m'a regardé de haut en bas tout en continuant son chemin, je le regardais bien plus mal qu'il ne le faisait. C'est peut être ça qui a attiré son attention. En y repensant, ce jour là, son regard avait plutôt l'air doux. Il avait cet air observateur, comme s'il venait de découvrir quelque chose. Il continua de marcher et fini par disparaître de ma vue. Quelques secondes plus tard, il repassa devant le parc, et y entra. Il s'approcha de moi et me demanda du feu. "Tu bédaves?" fût sa seconde question. C'est à partir de là que notre histoire a commencé.
Toni Flores-Lopez est plus vieux que moi. Il a cinq ans de plus que moi, son anniversaire est le 28 août. Il est d'une famille porto-ricaine. Il n'arrêtait pas de me parler en espagnole.
C'est sans aucune hésitation, lui, le mec le plus beau de toute la ville, mais aussi le plus dangereux. Il a les yeux bleu/vert, je ne sais pas trop, mais ils sont très clairs, des contours faits, une petite barbe, un teint de peau bronzé même en hiver, des muscles juste ce qu'il faut, un sourire divin... Un pur concentré de beau gosse. J'ai aussi dis qu'il est dangereux ; on ne compte plus le nombre de fois où il s'est fait embarqué pour diverses raisons, c'est lui le roi ici, c'est sa ville, ses règles.
Qu'est-ce que j'avais avoir avec lui? Eh bien, on a été un "truc" lui et moi autrefois. Je connaissais tous ses potes, on sortait en douce pour rester ensemble, on allait zoner toute la nuit à fumer et tiser à travers la ville. On se racontait nos secrets, nos projets, nos peurs, nos rêves. On disait de la merde, on parlait d'avenir, mais jamais à deux. C'était une sorte de tabou chez lui. On parlait, on se touchait, on s'embrassait, on couchait. On se disputait, on se battait, on criait. On a jamais été un couple, à aucun moment. Et on ne voulait pas d'ailleurs. On préférait comment c'était, du moins, c'est ce que je pensais.
Parfois il pouvait être romantique, c'était à mourir de rire. Il m'offrait une rose qu'il avait voler dans un jardin, ou alors il me disait des mots doux en espagnol quand on galérait sur son lit tout les deux, pendant qu'il me caressait les cheveux. J'adorai ça, vraiment. Je ne comprenais pas tout au début, mais c'était juste magnifique ce qu'il faisait, ce qu'il disait. Mais est-ce que j'étais vraiment la seule fille qu'il traitait comme ça? J'en doute vraiment. Cet enfoiré connaissait toutes mes faiblesses, d'ailleurs, c'est toujours le cas.
J'étais vraiment aveugle pour lui, aujourd'hui je le sais, pourtant j'ai toujours son numéro. Je crois que lorsqu'il disait qu'un jour j'allais l'oublier et que le monde continuera à tourner, en fait, il parlait pour moi. Parce que même si cette page est tournée, je ne peux pas faire sortir quelqu'un qui a autant compter pour moi aussi facilement de ma vie.
Toni Flores-Lopez... J'ai vraiment fait n'importe quoi avec mais surtout pour cet enfoiré. J'ai livré de quoi se repoudrer le nez en boite pour lui. J'ai été le voir lors de ses jugements. J'ai même laisser mes empreintes sur une arme pour lui...
"Tu veux pas Iz? Allez quoi, t'as pas envie de t'amuser?", "Ce que je préfère chez toi? Franchement je sais pas hein! Hum... En vrai, t'es pas comme les autres. J'dis pas ça pour te cheb, mais t'es une fille appart.", "Izzy mi guapa cariña, ven y baila para mi!"
C'est lui qui m'a appris à danser. Il n'écoutait que ça des musiques latines. Il s'asseyait et me regardait danser pendants de longues longues minutes. Parfois il se levait pour m'attraper et danser avec moi avant de m'embrasser et de me mettre sur le lit. Personne ne peut lui résister, c'est un fait.
Aujourd'hui encore ça m'arrive de penser à lui même avec tout ce qu'il m'a fait. Toutes ces insultes qu'il m'a lancé, tous ces coups qu'il m'a porté et la manière dont il me traitait... Je ne peux pas vraiment lui en vouloir pour ça je pense, je le connais, c'est vraiment quelqu'un de singulier. Et même si ce que je raconte n'est qu'un prétexte pour le disculper, ça me va. Même si je l'embelli alors que c'est clairement un monstre, ce "truc" qu'on a eu pouvait ressembler au paradis quand il n'en faisait pas un enfer.

-Tu sais, ai-je répondu à Andy, je suis pleine de surprise.

Il m'a souri et a posé sa main sur ma jambe. J'ai lancé un rapide coup d'œil pour voir à quoi il jouait, mais voyant qu'il n'allait rien tenter, je me suis reconcentrée sur le paysage derrière la fenêtre. Finalement quelques minutes plus tard, nous sommes arrivés chez Andy.
Après avoir dépasser la porte d'entrée, je me suis effondrée sur le canapé en fermant les yeux, tentant d'oublier tous ces souvenirs pour le moment.

-Ca va? Me demanda Andy.
-Comme toujours.
-T'as l'air ailleurs.

Je me suis assise et j'ai recoiffé mes cheveux mal coupés en arrière.

-Désolée, je suis un peu dans la lune.
-J'ai vu ça. A quoi tu penses?
-A des choses futiles.
-Tu veux un remède contre ça?

Je l'ai regardé intrigué, puis il a souri.

-Va te changer, continua t-il, et rejoins moi à l'étage.

"Va te changer", "viens à l'étage"? Si c'est comme ça qu'il me propose qu'on passe la nuit ensemble, alors il est vraiment nul. Enfin bref, comme je n'avais pas emmener de vêtements de rechange, Andy m'a passé un tee-shirt à lui et un short de basket. "Tu fais du basket?", "Juste pour jouer". Fin de l'interrogatoire. Je me suis démaquillée, et j'ai fais une queue de cheval avec les cheveux que j'arrivais à attacher. Une fois prête, je suis sortie de la salle de bain, puis je me suis dirigée vers l'escalier. J'ai commencé à monter les marches en me demandant ce qui pouvait bien m'attendre là-haut. Quand je suis arrivée en haut de l'escalier, il y avait trois portes dont deux fermées et une entre ouverte. J'ai tout de suite deviné laquelle je devais franchir. Une seconde plus tard, je me retrouvais dans ce qui semblait être le chambre d'Andy. Sa chambre est vraiment grande. A ma gauche, je pouvais observer son lit et un meuble de rangement, et à ma droite, il y avait son armoire, un canapé-lit, un super écran télé, une table basse, un bureau avec un ordinateur, il y avait même un mini-frigo. Pourquoi ce mec continuait de sortir de sa chambre? Très bonne question. En tout cas, il était là, sur le canapé-lit, il me regardait, il m'attendait.
Je me suis avancée vers lui et je me suis assise. Sur la table basse devant nous se trouvait deux coupes avec des petites cuillères. A la télé, nous étions sur l'accueil de Netflix. Andy se leva et sorti des bacs de glace de son mini-frigo. Il sorti aussi plein de KitKat, de Twix, de Mars, et j'en passe.

-Tu veux quelle glace? Me demanda t-il. Y'a vanille, caramel, chocolat, fr-
-Vanille c'est parfait, ai-je répondu en le coupant.

Il nous servis tous les deux, puis il ajouta:

-Tu veux mettre quoi sur ta glace? Y'a de la chantilly aussi dans le mini-frigo.

Je le regardais préparer nos glaces méticuleusement. Qu'est-ce qui lui arrive? Il a envie de me faire plaisir?

-T'es adorable, ai-je dis en le regardant.

Il me regarda à son tour et se mis à sourire tout en continuant ce qu'il faisait.
Une fois nos glaces prêtes, nous nous sommes confortablement installés dans le canapé et nous avons choisi un film. Dix minutes après le début du film, Andy se mis à rouler, puis on a fumer. La soirée s'est un peu résumer à ça. Rouler, fumer, manger de la glace, rire sur une scène comique du film, rouler encore fumer, manger sa glace, se concentrer sur le film...
Sans même m'en rendre compte, je me suis retrouvée collée à Andy. Son bras était sur mes épaules, sa main me rapprochait de lui. J'étais vraiment bien comme ça. Je n'avais même plus envie de regarder le film... J'ai déposé ma tête sur son épaule ; Andy a quelque peu sursauté. Il n'a pas bronché. Le film s'est terminé. Andy m'a regardé, je l'ai regardé aussi. Il faisait trop noir pour voir s'il rougissait ou non, mais je pense qu'il devait rougir un peu.
Je me suis levée de son épaule et j'ai recoiffé quelques mèches de mes cheveux qui se promenait sur mon visage.

-Tu veux qu'on aille dormir?
-Je ne dors pas souvent, et pas beaucoup.
-Tu veux voir un autre film?
-Non, t'inquiète. Allons nous coucher.
-Tu préfères que je dormes sur le canapé? Me demanda t-il. Je voudrais pas que tu te fasses des idées si je-...
-Viens, ai-je répondu en l'attrapant par le poignet et en l'emmenant vers son lit.

Je me suis allongée, il a fait de même. Les premières secondes étaient un peu gênantes, il faut l'avouer.

-Andy?...
-Oui?
-Tu n'as pas envie de... Enfin tu vois?
-De te baiser? Non.
-Vraiment? Je pensais pourtant.
-Enfin, c'est pas comme si j'en avais pas envie, dit-il.

Il s'arrêta dans sa phrase et m'enlaça avant de reprendre:

-C'est juste que ce ne sera pas pour aujourd'hui.
-Qui te dis que ce sera pour un jour même? Ai-je répondu insolemment pour ajouter une touche d'humour à cette atmosphère trop sérieuse.
-Tu es sûre que ça n'arrivera jamais? Demanda t-il en me serrant un peu plus fort contre lui. Dis, tu n'as pas chaud?

Il retira son t-shirt avant de reposer ses bras sur moi.

-Sûre non, mais y'a des chances.
-A quoi tu joues Izzy? Demanda t-il avec une voix trop sexy. Tu veux me provoquer?
-Peut-être bien, ai-je répondu en souriant.

Il attrapa mon menton et commença à m'embrasser. Putain de merde c'est qu'il embrasse bien cet enfoiré! Il s'arrêta pour continuer à m'embrasser sur le cou. Il savait parfaitement ce qu'il faisait cet idiot. Il passa sur moi et sa tête se retrouva sous le tee-shirt que je portais. Il embrassait mon ventre, ça me chatouillait. Il remonta un peu plus haut, vers ma poitrine, et il déposa des baisers sur les hauts de mes seins que mon soutif ne pouvait malheureusement pas protéger. Il avait réussi à me rendre physiquement vulnérable. Je déteste ce génie. Il m'embrassa de nouveau, puis me retira mon tee-shirt. Puis mon short. Je me retrouvais donc en sous-vêtements dans son lit. Il était entre mes jambes à m'embrasser de partout, ma respiration s'accélérait, cette sensation montait en moi, je pouvais sentir sa peau contre la mienne, il y avait quelque chose d'électrique là dedans. Puis il s'arrêta et s'allongea à coté de moi en me prenant dans ses bras.

-Je t'ai dis que ce ne serait pas aujourd'hui, Izzy. C'est l'heure que tu te reposes maintenant.

Bizarrement, j'ai réussi à m'endormir. Là, entre ses bras.


P.S : Vous avez atteint les 1k dans les vues de Teen. et franchement ça me fait grave plaisir, je vous aime <3

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