Chapitre 48 : Catriona

Je ne sais pas depuis combien de temps le groupe de Niall tabasse sans discontinuer Declan. Tout comme je n'ai pas la moindre idée du temps qu'il pourra tenir, qu'il pourra supporter ce déferlement de violence. Je vois le nombre d'hommes diminuer et je n'en peux plus alors je fais tout ce que je peux pour ouvrir la portière et venir en aide à l'homme que j'aime. Mais Tony se place devant. Mais je ne m'avoue pas vaincue pour autant. Je me retourne et me dépêche d'essayer l'autre porte. Mais Tony se déplace vite. Et même si j'arrive à sortir de la voiture, je bute contre son buste imposant.

_ Où tu comptes aller comme ça gamine ? Me demande - t - il de sa voix bourrue.

_ Arrêtez . . . je vous en supplie, . . . arrêtez. Je ferai absolument tout ce que vous voudrez, le supplié - je.

Peu importe ce qu'il me demande, je le ferai. Pour l'instant mon unique souhait est que Declan survive. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe mais je perçois un changement dans le regard de Tony. 

Je ne comprends pas ce changement mais c'est comme si une lueur d'humanité passait dans son regard. Cela me fait peur. J'ai terriblement peur de comprendre. D'autant plus que même si la masse de Tony m'empêche de voir Declan, je peux voir les nombre de motards diminuer. J'ai même l'impression qu'ils ne sont plus que deux ou trois. 

_ Je vais te lâcher mais tu vas me promettre un truc gamine, commence Tony en relâchant doucement son étreinte mais tout en me maintenant encore fermement.

J'acquiesce comprenant que pour une raison incroyable et improbable, il semble éprouver de la compassion à mon égard. Ce qui commence pour être honnête à me faire peur. Je comprends alors que je dois faire ce qui me dit et lui fait signe que je ne bougerai pas. Il s'éloigne doucement toujours un regard sur moi et fait le tour de la voiture avant de s'accroupir. Quand il se relève, je guette chacune de ses expressions mais je comprends rapidement ce qu'il en est. 

Je ne contrôle plus du tout mes émotions et les larmes dévalent mes joues sans que je ne puisse rien faire.

_ Non . . . non . . . non . . . non . . . c'est  . . . c'est pas possible . . . il . . . il est . . . pas . . . non, dis - je ne reculant et en essayant de contourner Tony pour le voir ne serait - ce qu'une dernière fois. Mais là encore, Tony est plus rapide que moi et me bloque le passage. 

_ Je  . . . je veux le voir, réussis - je à dire des sanglots dans la voix.

Tony semble embarrassé. Il souffle un bon coup et reprend avec ce qui doit être pour lui de la douceur. 

_ Ecoute gamine, je fais ça car tu ressembles à ma propre gamine. Et si ça lui arrivait, j'aimerai bien qu'elle soit pas fasse à un gros connard. Alors tu vas m'écouter car ça va être dur, commence - t - il mais je le coupe à nouveau.

_ Je veux le voir. S'il vous plaît, arrivé - je à articuler.

_ Y a plus rien à voir gamine. C'est terminé. Et crois moi là c'est plus lui. Garde en mémoire l'image que tu as de lui avant ça vaut mieux, termine - t - il en me faisant faire demi tour avant de me pousser vers l'entrée de l'entrepôt devant lequel nous nous trouvons. Mais je suis agile et déterminée et surtout je veux le voir car cela ne peut pas être vrai. Il ne peut pas . . . Je me dégage de son emprise quand il ouvre la porte. Je cours aussi vite que je peux pour le rejoindre, pour le voir.

_ Nico ! Bloque là ! Tonne Tony plutôt que de se lancer à ma poursuite une fois de plus. 

Le dit Nico est penché su un corps allongé au sol dans une marre de sang. Il réagit vite mais pas assez car je vois son corps dans son intégralité mais surtout son visage. Il est défiguré, gonflé par les hématomes. Je couvre ma bouche de mes mains pour étouffer un cri. Mais ce dernier refuse tout simplement de sortir devant l'horreur de la situation.

Des tâches et des points noirs se mettent à danser devant mes yeux alors que je sens le sol se dérober sous mes pieds. Un bourdonnement m'entoure puis plus rien. Je m'attends tout de même à sentir une sensation de choc mais non . . . juste le vide et plus rien. Je ne veux plus jamais me réveiller, je veux juste être avec lui pour toujours.

Une sensation humide et glacée me sort de la torpeur qui atténuait un temps soit peu la douleur qui emplit mon cœur. Je secoue la tête et ouvre difficilement les yeux. Je prends une inspiration. Il me faut quelques secondes pour faire la mise au point et comprendre ce qui se passe. 

La pièce est froide et grande pour ne pas dire immense. Je distingue même pas l'autre mur mais il faut dire que la faible luminosité ne m'aide pas non plus. Je suis dans l'entrepôt, celui devant lequel nous nous sommes garés et où . . . 

Je reconcentre sur le moment présent. Je balaie la pièce du regard pour prendre un maximum d'informations.

Je suis installée sur une chaise dans un coin avec devant moi le dit Nico avec un flingue à la main. Je n'ai pas le temps d'en voir plus que ce dernier alerte les autres de mon réveil.

_ Ça y est la belle au bois dormant est réveillée ! 

Niall jette un œil dans ma direction mais il ne semble pas enclin à faire plus car il est au téléphone. Et vue la tête qu'il fait cela ne doit pas être une bonne nouvelle. Apparemment tout ne se passe pas comme il le voudrait.

_ Tu te fous de ma gueule ! hurle - t - il dans son téléphone si fort que tout le monde se fige. Comment ça il s'est fait chopé et interrogé ce connard de merde . . . Mais quel bouffon, tonne - t - il avant de fracasser son téléphone contre le mur.

Plus personne ne bouge. Ils sont tous fixés sur les réactions de Niall qui me semblent démesurées ou alors ce que je souhaite quelqu'un a bien merdé. Je profite de ce que leur attention ne soit pas sur moi pour observer ce qui m'entoure. 

Je constate avec un léger sourire qu'ils ne m'ont pas attachée. C'est vrai que vu mon gabarit je ne ferai pas long feu face à une bande de motards. Je ne suis donc pas une menace pour eux à proprement parler. Mes yeux finissent par atterrir sur l'établi qui se trouve à moins de deux mètres de moi sur la droite. Établi sur lequel traîne des outils dont un tournevis que je pourrais facilement planquer dans ma manche. Alors que cela hurle dans tous les sens, je me décale doucement sans faire de bruit et tente  d'attraper le tournevis du bout des doigts. 

Mais au moment où je l'effleure du bout des doigts, Niall se déplace vivement dans ma direction. Je pense alors que tout le monde m'a vu faire et que je vais mourir dans les secondes qui suivent. Mais non. Il arrive sur moi, pousse un hurlement avant de me gifler si violemment qu je tombe. Tous ont les yeux rivés sur nous mais ne semblent pas surpris pour autant.

Seulement grâce à cela en me relevant, je m'appuie sur l'établi et récupère l'objet convoité. Je le fait glisser rapidement dans ma manche. Il ne faut que quelques secondes pour que ma lèvre enfle et éclate. J'ai le goût du sang dans ma bouche et je suis surprise que ma dent soit elle toujours en place. Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie.

Je pense que c'est la fin quand Niall me tire vers lui brutalement avant de m'asséner une nouvelle gifle pour finir par me braquer son arme sur le front. Je ne pensais pas en être capable mais je le regarde droit dans les yeux et le défie, comme si je ne rendais pas compte qu'il tient ma vie entre ses mains. A cet instant, ce n'est pas de mourir qui m'inquiète mais de ne pas tuer l'homme qui m'en enlevée à jamais l'homme que j'aime. Encore une fois c'est Tony qui vient à mon secours.

_ Patron, si vous la tuez maintenant vous aurez pas ce que vous vous voulez, plaide - t - il calmement. 

Niall ne me quitte pas des yeux, son arme toujours sur mon front. Mais les paroles de Tony semble l'apaiser un temps soit peu à la raison.

_ Vire la de ma vue  ! Sinon je ne suis pas sûr de tenir, lâche Niall. 

_ Nico emmène la gamine à l'arrière, dit simplement Tony en couvant Niall du regard comme du lait sur le feu. 

Le dit Nico s'approche de moi et me saisit vivement par le bras pour m'amener vers une petite porte à l'écart que je n'avais pas remarqué. Nico est assez jeune et pourtant on lui confit ma garde. C'est là que je la remarque la ressemblance entre lui et Tony. 

_ Assieds toi, me dit - il fermement en me désignant un empilement de cartons juste derrière moi.

Je m'y installe sans un mot et vérifie que mon tournevis est bien caché. Je vois que Tony entrouvre la porte pour écouter ce qui se dit et apparemment  c'est le bordel de l'autre côté. 

_ Tu comprends ce qui se passe ? demandé - je l'air de rien en me levant.

_ Reste assise, me rétorque - t - il un peu plus violemment qu'il ne le voudrait car il reprend, c'est mieux pour toi, termine - t - il doucement.

_ D'accord, dis - je simplement.

Je comprends alors que Nico peut être ma porte de sortie. Je dois me reprendre si je veux la peau de celui qui a tué l'homme que j'aime. Je m'attendais à pleurer, à m'effondrer mais au lieu de cela une rage sourde m'envahit. Je souffle doucement pour évacuer ma frustration et réfléchir à comment utiliser Nico pour sortir de là. 

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