Chapitre 41 : Catriona

Quand je me réveille, je suis seule dans ce lit moelleux. Je m'étire perdue au milieu d'un flot d'émotions. Je suis heureuse que Declan m'ait enfin parlé de lui, de son passé aussi douloureux soit - il. Comme je suis comblée de ce qu'il s'est passé la nuit dernière. Mais pour autant je suis totalement perdue face à toutes les révélations sur le club et sa vie dans le club. Je m'y attendais dans un sens. Je ne suis pas aveugle. Les armes, le train de vie, bref, j'avais compris  que les activités du club étaient loin d'être toutes légales mais là on dépasse tout ce que je pouvais imaginer. 

Cependant je note clairement la différence entre se douter de quelque chose et savoir que cette chose s'est bien passé. Pour autant quand il m'a parlé de la drogue et des armes, j'ai encaissé bien plus que je ne l'aurais cru au vue des circonstances. Mais ce matin, je ne peux sortir ces mots de ma tête : "Je suis un tueur à gage".

Même si Declan me l'a dit lui - même. J'ai du mal à imaginer cet homme si tendre et protecteur avec moi, se transformer en tueur de sang froid. Mais pour autant, j'ai toujours vu une part d'ombre en lui. Et à cette pensée, je le revois tabasser les mecs qui m'avaient agressée.

Je secoue la tête pour chasser cette vision de mon esprit et me lève enfin.La situation que nous vivons est déjà suffisamment stressante et grave pour ne pas mettre de l'huile sur le feu. Je choisis donc de me concentrer sur la bulle que nous avons quelques jours tous les deux dans le chalet. La réalité nous rattrapera assez vite quand nous serons de retour à Portland.

A cette pensée, j'en viens à la conclusion que lorsque nous reviendrons à Portland, c'est que le club se sera vengé de l'attaque du pique-nique. Ce qui signifie que des personnes auront perdu la vie. Je sens que je commence à paniquer à ma respiration qui s'accélère. Je pose mes pieds sur le sol et me lève doucement en me concentrant sur ma respiration. Je fais quelques pas en inspirant et expirant profondément pour me calmer.

Je ne peux m'empêcher de sursauter la main sur le cœur quand Declan ouvre la porte une tasse de chocolat chaud fumant à la main.

_ Ça va ? Me demande - t - il surpris en voyant ma tête un peu défaite.

_ Oui, c'est juste . . . que tu m'es surprise, lui répondis - je mal à l'aise de lui mentir pour ma crise d'angoisse.

Il ne relève pas même si je vois qu'il n'est pas dupe.

_ Je t'apportais un bon chocolat chaud, commence - t - il en levant devant lui le mug.Les croissants seront prêts dans deux minutes, termine - t - il.

J'ouvre des yeux ronds comme des soucoupes à ce que vient de dire Declan. 

_ Des croissants ? Tu es sérieux ? Repris - je en enfilant rapidement un leggings.

_ Oui, on peut tenir un siège mais aussi se faire plaisir, termine - t - il en me faisant un clin d'oeil.

Il s'approche de moi et ses lèvres trouvent rapidement les miennes.Le baiser devient plus passionné et le mug finit sur la commode, puis les mains de Declan sous mon tee- shirt. Les miennes parcourent son corps. Rapidement nous nous retrouvons allongés sur le lit. En cet instant, il y a juste Declan et moi. Enfin, Declan, moi . . . et la sonnerie du minuteur de la cuisine qui nous rappelle que les croissants sont prêts.

Declan grogne contre mes lèvres et se lève pour mon plus grand malheur. 

_ Allez viens, me dit - il, les croissants sont prêts !

Il se lève et me tend la main. Main que je saisis pour sortir du lit et que je ne lâche pas pour l'accompagner jusqu'à la cuisine. On déjeune tranquille dans le salon, puis je file prendre une douche pendant que Declan laisse s'exprimer son côté accro du rangement.

Je profite de l'eau chaude et prends mon temps pour me rincer les cheveux. Je prends enfin un peu de temps pour moi dans toute cette folie. Mais je ne reste pas seule longtemps. Je sens les mains de Declan sur mes hanches et son torse se coller contre mon dos. A peine m'a - t - il touchée que ma respiration s'accélère. Tout comme la sienne d'ailleurs. Il me retourne dans ses bras. Je plonge mon regard dans le sien où je me perds littéralement.

Declan fait alors un pas vers moi me faisait reculer contre la paroi de la douche. Ses mains partent de nouveau à la découverte de mon corps. Je mordille ma lèvre inférieure pour contenir mes gémissements sans quitter son regard qui m'embrase autant que ses divines caresses. Mais là où je ne réponds plus de rien. C'est quand il me dit sans jamais me quitter des yeux.

_ Je t'aime.

Je m'embrase et me jette sur ses lèvres. Rapidement tout s'enflamme entre nous. Et nous finissons par faire l'amour dans cette salle de bain. En cet instant, j'ai l'impression que rien ne peut nous arriver.

Les quelques jours qui suivent se résument à cela, faire l'amour, profiter et lire. Si on oublie pourquoi on est là, ce que nous vivons serait purement idyllique. Mais même si je suis heureuse ici avec lui hors du temps. Je n'en oublie pas qu'Andrew est dans un chambre d'hôpital et que je n'ai pas la moindre idée de comment il se porte. Mais au fur et à mesure que les jours passent, je vois aussi Declan commencer à tourner en rond comme un lion en cage. Il essaie de le cacher mais il est un homme de terrain, d'action. C'est difficile pour lui de laisser les autres gérer le problème alors que d'habitude, il est première ligne et pas derrière à surveiller la fille du big boss.

La vie au chalet a pris une certaine routine et tous les jours, Declan sort  pendant une grosse demi heure. Il ne s'éloigne pas du chalet car je le vois toujours. Alors j'en profite pour faire le  tour de notre cocon et regarder un peu partout. La quantité de livres du chalet est limitée. Et même si j'aime relire des livres, au bout d'un moment j'ai envie d'autres choses. Declan m'a parlé d' un carton avec plein de vieux bout de tissus et du matériel de couture. Quand il m'a parlé de cela, je me suis dit que je pourrais en faire un patchwork. C'est un truc qu'on faisait avec ma mère quand on voulait se parler mine de rien. Et puis ça occupe.

Je cherche un peu partout le dit carton dans les combles du chalet quand je tombe sur une boîte en plastique transparente avec ce qui semble être des passeports. Je sais que je ne devrais pas l'ouvrir. Je sais que je devrais la reposer où je l'ai prise. Mais ma curiosité prend le dessus et ma main ouvre la boîte. Je ne mettais pas trompée. Il s'agit bien de passeports, de cartes crédit, de permis de conduire, le tout aux noms de Bryan mais avec la photo de Declan ce qui ne me surprend pas. Mais aussi au mien avec ce nouveau nom Cassandra, ce qui me glace le sang. 

_ Non, commençais - je à murmurer tout bas.

Non, ce n'était pas possible. Declan, mon père ou les autres ne pouvaient pas prendre cette décision pour moi. Je refuse de changer de vie peut importe ce qu'il se passe. Je ne veux pas devoir fuir toute ma vie en regardant par dessus mon épaule. Je sens une nouvelle crise d'angoisse faire son apparition mais elle se stoppe net, quand je vois au fond de la boîte, sous tous ses papiers, . . . mon téléphone portable, celui que je ne devais pas prendre.

Alors, je ne pouvais pas le prendre mais Declan oui apparemment. Cette situation devient de plus en plus compliquée ou claire au contraire. L'idée que mon grand - frère et mon père choisissent de me faire disparaître dans la nature si cela se passe mal me rend folle. 

A cet instant, je me rends compte de la gravité de la situation et me rend compte que je ne reverrais peut être plus jamais les personnes qui m'avaient accueilli. Je pense à Laura, son côté pétillant et foufou, à Charlie son frère, à Alvaro qui est sans doute autant voir plus protecteur que mon propre père me concernant, ce qui me fait sourire. Et  . . . Andrew que j'ai laissé et dont je n'ai pas la moindre nouvelle.

Instinctivement sans même réfléchir, mes doigts allument mon téléphone et compose le numéro de l'hôpital. J'ai besoin de savoir qu'Andrew va bien. Qu'il est en sécurité. 

_ Hôpital Mémorial de Portland, bonjour. que puis - je pour vous ?

_ Euh, bonjour, je voudrais avoir des nouvelles d'un de vos patients Andrew Morgan, s'il vous plaît ? Demandé - je la voix chevrotante par l'angoisse.

_ Un instant s'il vous plaît?

J'attends patiemment qu'elle me reprenne en ligne alors que mon cœur tambourine à tout rompre dans ma poitrine, jusqu'à ce qu'elle me reprenne en ligne.

_ Je ne peux rien dire sur l'état de ce patient madame, bonne journée.

_ Madame attendez, la supplié - je, s'il vous plaît je veux savoir s'il va bien. Je vous en supplie, dis - je cette fois en pleurant.

Je l'entends soupirer tiraillée entre le devoir de ne rien dire mais sentant ma détresse plus que palpable.

_ Je suis désolée mademoiselle, votre ami n'a pas survécu à l'intervention, termine - t - elle avant de raccrocher.

Enfin, je suppose qu'elle a raccroché car mon téléphone vient de s'effondrer au sol se fracassant en plusieurs morceaux au sol. Je tombe à genoux et mes larmes s'arrêtent brutalement de couler. Andrew, celui qui avait été d'une gentillesse incroyable avec moi était mort. Et on ne m'avait rien. Alors que je pensais que Declan me faisait confiance en me parlant de lui et de son passé. Il n'en est rien. 

Je redescends et me trouve nez à nez avec lui qui comprend tout de suite à ma tête que quelque chose ne va pas. Il fait un pas vers moi pour me réconforter mais pour la première depuis que nous nous connaissons, je fais un pas en arrière.

_ Cat qu'est - ce qu'il y a enfin ? Me demande - t - il en essayant de rester calme mais je vois bien que la tension monte en lui.

_ Tu n'as pas une petite idée de ce qui me contrarie ? Lui répondis - je cyniquement en croisant les bras sous ma poitrine.


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