Chapitre 35 : Catriona
Quand j'ouvre les yeux, je suis dans le lit de Declan. Je souris et m'étire profitant d'avoir toute la place dans le lit. Aujourd'hui est un jour spécial. C'est le grand pique - nique du club organisé par Laura.
Je réalise que ma vie se partage désormais entre l'appartement de Declan, mon petit ami et la maison de mon père. En quelques semaines, ma vie a changé du tout au tout. Il y a encore un mois, je vivais chez ma mère à Los Angeles, en étant étudiante en littérature. Et aujourd'hui, celle qui m'a élevée est morte, et je vis chez mon père, que je croyais mort. J'ai hérité ainsi d'une nouvelle famille, un peu spéciale . . . mais géniale et protectrice.
Je suis tirée de mes pensées par un Declan qui arrive avec un plateau petit déjeuner dans les mains. Je souris quand je le vois ainsi. Il est si surprenant, si différent de l'image qu'il renvoie quand il est au club. D'ailleurs le club est ce qui me fait le plus peur, que se soit pour lui, mon père, où les autres personnes qui me sont proches. Car elles ont toutes de près ou de loin un lien avec le club. Je ne suis pas idiote, il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que tout n'est pas légal là dedans. Mais je ferme les yeux et espère que tout se passe bien. Enfin je ferme les yeux, je voudrais savoir mais dès que j'aborde le sujet tout le monde botte en touche.
_ Tu m'écoutes ? Me demande Declan le plateau toujours dans les mains.
Plutôt que de lui faire part de mes doutes et inquiétudes, je choisis de plaisanter.
_ C'est juste que beaucoup seraient surpris de te voir comme ça, apportant le petit déjeuner au lit, dis - je en riant mais Declan n'est pas dupe.
_ Ah d'accord, souffle - t - il, tu le prends comme ça, termine - t - il en posant délicatement le plateau sur la commode avant de se jeter sur lit.
Rapidement, la bataille de coussins et les chatouilles se transforment en baisers torrides et caresses enivrantes. Mes mains passent sous le tee - shirt de Declan qui vole dans les airs quelques secondes plus tard. Alors que nous nous embrassons mes mains parcourent les nombreux contours des tatouages qui recouvrent son torse. Alors qu'il parsème mon cou de baisers et descend jusqu'à la naissance de mes seins, ma respiration s'accélèrent dangereusement. Mon cœur rate un battement quand les lèvres de Declan descendent autour de mon nombril.
Une multitude de frissons parcourent mon corps et je sens que Declan a envie de plus tout comme moi. Mais pour autant, je ne me sens pas encore prête. Il a connu beaucoup de femmes et même s'il tient à moi, j'ai peur, une peur que j'ai beaucoup de mal à contrôler. Doucement, Declan sent mon malaise et ralentit. Même si je sens que c'est compliqué pour lui. Il ne me brusque pas et cela le rend encore plus attirant.
_ Bon on mange et ensuite je te dépose chez Laura, me dit - il en enfilant son tee - shirt.
_ Oui, répondis - je un peu triste.
_ Qu'est - ce qu'il y a ? Me demande - t - il.
_ Rien, répondis - je distraitement.
_ Catriona, s'il te plaît, me rétorque - t - il avec un petit sourire en coin, sourire auquel j'ai du mal à résister.
_ Je sais que tu dois passer au club. Mais avec les affaires du club, je suis toujours un peu inquiète pour toi, voilà, lui répondis - je sans oser le regarder me sentant soudain un peu stupide car il évoluait dans ce monde depuis si longtemps.
Declan prend mon visage dans ses mains pour m'obliger à le regarder. Et comme à chaque fois, je me noie dans ses yeux.
_ Il ne m'arrivera rien. Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi, d'accord, termine - t - il en déposant un délicat baiser sur mes lèvres.
On termine tranquillement le petit déjeuner avant de prendre chacun notre douche. Comme convenu, Declan me dépose chez Laura qui est comment dire à son max. Je jette un œil à Charly qui est présent bien sûr, pour comprendre, mais ce dernier hausse les épaules et lève les yeux au ciel. Depuis mon agression, si Declan n'est pas à mes côtes Charly est présent. Je suis surveillée, couvée comme de l'huile sur le feu.
Je m'avance vers la salle de bain, d'où sortent les cris de mon amie.
_ Coucou, quel est le problème ? Demandé - je en ouvrant la porte de la salle de bain. Laura fait alors volte - face.
_ Ah d'accord, dis - je en voyant un énorme bouton en plein milieu de son front.
_ Non mais tu le crois, aujourd'hui. Ça ne m'est jamais arrivée, poursuit - elle en triturant le bouton aggravant la situation plus qu'autre chose.
_ Laura, arrête. Cela ne sert à rien ce que tu fais. Tu vas empirer le truc. Il suffit juste de trouver la bonne coiffure et un peu de maquillage. Et le tour est joué, la rassuré - je.
_ Oui tu as raison. C'est jusque j'aurais voulu que tout soit parfait. C'est la première fois que j'ai une telle responsabilité. Et je ne veux pas tout foirer, tu comprends, m'explique - t - elle.
_ Ne t'inquiète pas. Tout sera parfait. Je t'ai vue préparer ce pique - nique et crois - moi. tu es à la hauteur, la rassuré - je sincèrement.
_ Merci ma belle, me dit - elle en me serrant dans ses bras.
Laura regarde l'heure et m'indique que l'on doit faire vite. Dans une heure trente, nous devons être au parc pour récupérer le matériel qui sera monté. Le traiteur arrivera en même temps alors tout est minuté. Mais avec un chef d'orchestre comme Laura, je ne doute pas de la réussite. Mais quelque chose m'intrigue. Je connais Laura et elle n'est pas comme ça pour rien et bizarrement je pense à un homme.
_ Alors comment il s'appelle ? Demandé - je en souriant alors que Laura s'engage dans la circulation, direction le Washington Park.
_ Je ne vois pas de quoi tu parles ? Me répond - t - elle en souriant à son tout.
_ Allez dis - moi, dans vingt minutes il y aura trop de monde, et je veux savoir, lui dis - je.
_ Bon d'accord mais y a rien de sûr. J'ai invité le type de la mairie, Spencer Travis. Il ne connait personne et puis il est clairement canon. En plus comme il bosse à l'hôtel de ville, cela peut être pratique non ? m'explique - t - elle
_ Oui tu as raison. Et puis si on peut joindre l'utile à l'agréable autant ne pas se gêner, lui rétorqué - je.
Ce qui nous fit rire toutes les deux. D'ailleurs on en rit encore quand on sort de la voiture.
_ Qu'est - ce qu'il y a de si drôle ? Nous demande Charly.
_ Rien truc de fille, répondons - nous en chœur.
Mais pas le temps de plaisanter, la première livraison arrive. Je ne vois pas le temps passer. On réceptionne et on arrange tout selon les directives de Laura. Et le moins que l'on puisse dire c'est que lorsque que nous avons terminé, c'est juste magnifique. Les tables en bois sont joliment décorées, le buffet en plein air est des plus appétissants. Et à voir la tête des premiers arrivants tout le monde est unanime, c'est un pari réussi pour Laura.
Laura me présente à de nombreuses femmes des membres du club. Même si je suis là depuis presque un mois, je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer beaucoup de personnes. Je rencontre des mères de familles avec leurs enfants. Ça court partout et quand je vois ça je me dis que le club est vraiment une grande famille. Tout le monde se connait, tout le monde se serre dans la bras. C'est vraiment aux antipodes de ce qu'on pourrait s'imaginer d'un club de bikers.
_ Alors tu t'attendais pas à ça hein ? me dit une voix que je ne reconnais trop bien quand il m'enlace tendrement.
_ Pour être honnête non. A part les motos, on pourrait croire être à un rassemblement d'une grande famille, dis - je en me retournant pour me fondre dans son regard.
_ Je dois voir Alvaro, amuse - toi bien, me dit Declan avant de déposer un léger sur mon nez et de déjà me quitter.
Tout se passe bien, je suis attablée avec Charlène et ses petits. Je lui donne un coup de main car elle attend le quatrième et les trois premiers ne sont pas super coopératifs. Je m'amuse en fait, il y a de la musique et je suis fière de moi, j'ai réussi à faire manger le plus récalcitrant. Je me retourne vers la table centrale car mon père s'est levé pour parler, un petit discourt traditionnel.
Mais il n'a pas le temps de parler. Je ne sais pas ce que je perçois en premier. Lui qui se jette ou tombe au sol et le bruit déchirant des coups de feu, suivi de près par les cris des familles. Puis c'est le chaos. Tout le monde court, les hommes de mon père sortent eux aussi des armes. Ça tire dans tous les sens. Je me glisse sous la table avec les petits. J'essaie de les garder prêt de moi, de les rassurer. J'essaie de jeter un œil pour voir où se trouve mon père, Declan et toutes les personnes qui me sont chères mais cela va trop vite, beaucoup trop vite.
Puis au bout d'un moment, il n'y a plus les bruits de balles, . . . juste des cris et des pleurs. Je vérifie que les petits vont bien. Je rampe et sors de dessous la table. Je n'arrive pas à parler. Je n'arrive pas à respirer. Ce pique - nique vient de se transformer en véritable scène de guerre. Il y a des corps par terre, des hommes, des femmes, . . . .des enfants. Je suis tétanisée partout où mon regard se porte il y a du sang. Soudain une angoisse sourde étreint mon cœur et mes poumons.
Je cherche Declan et mon père mais je ne les vois. C'est Mason, le plus grand des enfants de Charlène qui sort de dessous la table.
_ Cat, elle est où maman ? Me demande - t - il.
Je lui ouvre les bras et le porte en le rassurant.
_ Elle ne doit pas être loin, le rassuré - je, mais ferme les yeux s'il te plait. D'accord Mason ?
_ Oui, me répond - t - il avec sa petite voix d'enfant avant de caler sa tête.
Je me retourne et c'est là que je la vois. Charlène est étendue sur le sol, les yeux ouverts et le corps criblés de balles. Je tombe à genoux, Mason dans mes bras, le serrant de toute mes forces, murmurant je suis désolée . . .
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