Chapitre 29 : Declan
Je saisis une bouteille de whisky alors qu'elle a à peine franchi le seuil de l'appart. Je porte le liquide ambré à mes lèvres mais ne le bois pas, pour deux raisons. La première, c'est que j'ai promis à Jake de veiller sur elle nuit et jour. Et je ne reviens jamais sur une promesse encore moins si c'est à mon boss. Et la deuxième est sans nulle doute celle qui me fait le plus chier. Je n'aime pas la savoir loin de moi même si je ne veux pas l'admettre ou l'accepter. Elle a réussi à s'insinuer en moi comme l'encre d'un tatouage s'insinue sous la peau . . . pour toujours. Elle m'attirait terriblement et en même temps je lui voulais inconsciemment de me faire ressentir quelque chose. Je m'étais promis de ne plus jamais tomber amoureux car la voir mourir sous mes yeux avait été la chose la plus douloureuse qu'il m'ait été donnée de vivre. Oublier cette douleur s'était avérée impossible alors j'ai juste verrouillé mon cœur et me suis interdit de ressentir quelque émotion que se soit.
Le seul exutoire qui me restait fut de me transformer en machine, enfin en machine à tuer pour être plus précis. Je suis devenu un monstre dénué de sentiments et elle avait tout bousculée. Et je dois me rendre à une évidence qui ne me plaît pas mais qui est réelle. Je ne supporterai pas qui lui arrive quelque chose. Je pose cette foutue bouteille sur la table basse et enfile un tee shirt, avant de sortir en courant pour la rattraper mon portable à la main.
Je souris quand je vois que sa voiture n'a pas quittée le parking. Mais plus j'approche plus je vois qu'elle semble perdue et cela me fait mal sans vraiment savoir pourquoi. Je sais que je ne peux pas la faire revenir dans mon appartement. La preuve en est qu'au bout de quelques phrases seulement je ne peux pas m'empêcher de la sortir de la voiture. Puis de la plaquer contre celle - ci et de l'embrasser langoureusement en caressant son visage. Mais je veux tellement plus, . . . elle est tellement plus.
Pourtant je dois garder la tête froide. Sa sécurité passe avant tout. Et je voudrais vérifier quelque chose alors autant l'emmener dans un endroit sûr. En descendant j'ai envoyé un message à Charly lui disant de me retrouver chez Laura. Et ce sans ne rien dire à personne. Il me doit un service, donc le renvoi d'ascenseur c'est maintenant. Personne ne doit être au courant. J'ai commencé à gratter le vernis et comme on dit c'est pas joli joli ce qu'il y a en dessous. Je ne fais pas confiance à beaucoup de monde et je ne veux pas que cela se sache. Donc Charly est le plan idéal, il m'en doit une et m'a déjà vu à l'oeuvre. Donc il sait très bien ce que je suis capable de faire.
Pendant le trajet, je garde la main de Cat dans la mienne. J'ai besoin de ce contact mais ne dit rien dans la voiture. Quand je me gare, je sais que Charly est là car le rideau du salon a bougé. Le temps que nous descendions de voiture ce dernier est déjà là. Charly se dirige vers moi alors que Cat va déjà vers la porte où l'attend Laura. Mais bizarrement je ne peux pas la laisser partir comme ça, peut importe si on me voit comme ça. Je la rattrape, la serre et dépose un baiser dans ses cheveux. Je sens le regard de Charly et Laura sur moi mais pour l'instant je m'en fous.
Une fois Cat rentrée, je me retourne vers Charly qui me regarde avec des yeux ronds mais il comprend à mon regard que c'est pas un sujet à aborder maintenant.
_ C'est quoi le plan ? Me demande - t - il.
_ Tu laisses personne l'approcher. Elle s'est fait agresser à la sortie de la fac. Elle reste pas seule et tu préviens personne, dis - je en le regardant dans les yeux et en appuyant bien sur le mot personne.
Charly semble un instant surpris mais acquiesce. Je sais que normalement au sein du club y a pas vraiment de secret enfin c'est ce que tout le monde pense. Mais dans la réalité, le club n'est qu'un tissu de secrets et de mensonges qui nous lient tous les uns aux autres.
_ Pas de souci, je gère et puis Laura va pas la quitter d'une semelle. T'es prêt à entendre tes oreilles sifflées mec, me dit - il en souriant.
J'aurai pu rire de sa blague mais pas là je suis trop inquiet pour elle. Y a un truc pas net la dedans et je compte bien tirer tout cela au clair. Rien qu'à voir ma tête, il comprend que cela n'est pas le moment de déconner.
_ Fais ce que je te demande, c'est tout, rétorquais - je. Je passe la prendre demain vers huit heures. Au moindre truc, tu m'appelles, c'est clair, terminais - je en lui tendant un portable prépayé. Mon numéro est en mémoire un.
Charly me regarde cette fois en comprenant qu'on est en solo, pas de soutien du club. Tout du moins, pas pour l'instant, on verra quand j'aurai avancé dans mes recherches.
_ Bien, me répond - t - il en mettant le portable dans la poche arrière de son jean, il me donne une accolade avant de regagner mon repère.
Je regagne la voiture de Catriona et conduis jusqu'à mon garage. Pas le garage du club, non, mon garage. Celui où j'ai tout mon matos. Personne ne sait où il est. Je dis mon garage mais c'est une petite maison dans un hameau isolé à la sortie de la ville.
Arrivé sur place, je rentre la mini rouge dans le garage pour ne pas attirer l'attention des rares voisins. En même temps à cette heure - ci, ils dorment tous. C'est pour cela que j'ai choisi cette maison. Elle est au nom d'une charmante vieille dame qui vit en Floride grâce au prix que j'ai payé cash en ayant comme unique close celle que tout reste à son nom. Les factures sont reliées à des comptes à son nom qui sont approvisionner par du liquide, bref totalement intraçable.
Une fois dans la pièce principale, j'allume la lumière. L'ameublement est spartiate, un bureau, un ordinateur surpuissant et une armoire dans laquelle se trouve diverses armes. Armes qui ont toutes servies de prêts ou de loin à des activités illicites du club.
_ Bon à nous deux connard, dis - je à voix haute en jetant sur le bureau le portefeuille que j'ai pris dans la bagarre avec les abrutis qui ont osé lever la main sur elle. Rien qu'au souvenir de la terreur dans son regard, je me crispe. Je passe ma main dans mes cheveux et commence à le vider méthodiquement. Mon dieu ce qu'il fallait être con pour avoir ses papiers d'identité sur soi quand on fait ce genre de chose.
Et ce con est vraiment con car il y a tout de la carte d'identité, au permis de conduire en passant par sa carte d'assuré social. Cela a être un vrai jeu d'enfant de retrouver ce débile. J'allume l'ordi et trouve rapidement son adresse. En plus ce con s'affiche sur tous les réseaux socio qui existent. Bon une chose est sûr, c'est pas lui le cerveau de cette attaque.
_ Bien allons rendre une petite visite à ce colton Davis, dis - je à voix en prenant ce dont j'ai besoin pour mon petit interrogatoire.
Il y a trop de choses louches, la mort de la mère de la Cat, son agression à la fac. Il y a forcément un lien. C'est pour cela que Jake veut que je veille sur elle et que lui aussi fait des recherches dans son coin. Une fois prêt, je passe prendre ma moto et file dans la club où cet idiot s'affiche en train de picoler dans le coin VIP. Cet imbécile est en train de claquer le peu de fric qu 'il a gagné. Apparemment j'ai pas du tapé assez fort tout à l'heure à la fac. Mais une chose est sûre là personne ne sera là pour m'arrêter.
Je me gare sur l'arrière de la boîte et entre par une porte dérobée. Tous les clubs ont ce genre de porte, il suffit juste de savoir où chercher. Une fois à l'intérieur, même si je suis l'arrière dans un dédale de couloir, j'entends le bruit des basses à fond qui me guide. La luminosité est faible mais plus je m'approche plus elle diminue pour laisser place à des flashs de lumière qui aveugleraient n'importe qui.
J'ouvre la dernière porte et me retrouve dans la salle principale du club. Des corps se déchaînent sur la piste. Mon regard balaie la salle et trouve rapidement le fameux carré VIP. Mon type est là, une balafre sur le visage. Mais elle n'écœure visiblement pas la bimbo blonde qui reste collée à lui tant qu'il aura les moyens de l'entretenir. Je peux pas l'attaquer en frontal, y a beaucoup trop de monde. Alors je vais utiliser la bonne vieille méthode, le laisser picoler et le choper quand il ira pisser.
Par chance, il picole beaucoup et moins de trente minutes après mon arrivée, ce connard doit pisser. Je le suis à bonne distance et pénètre dans les toilettes juste derrière lui. Il y a déjà un mec mais en voyant ma tête, il ne demande pas son reste et sort plus vite que son ombre sans même se laver les mains ce porc. Je verrouille la porte et m'adosse à celle - ci sans quitter des yeux mon connard.
_ Qu'est - ce qui à le tatoué, t'as jamais vu un étalon se la secouer, lâche - t- il en me regardant par dessus son épaule.
Je ne dis rien et me contente juste de le fixer ce qui a l'effet escompté. Mon connard s'énerve et cherche à m'impressionner. C'est alors qu'il tente un premier crochet que j'esquive et en lui donnant un dans l'estomac. Tellement bien placé qu'il vomit dans un bruit sourd à quatre pattes comme un chien.
Je le relève sans ménagement en le tenant par son tee - shirt.
_ Tu me remets . . . ou tu veux que je te rafraîchisse encore un peu la mémoire, lui dis - je en le regardant droit dans les yeux.
Et c'est là en croisant mon regard qu'il comprend. Alors il tente le tout pour le tout, ce que je peux comprendre. Il me donne un coup de genoux dans l'abdomen mais je suis tellement tendu que je ne ressens rien.
_ Mauvais choix, répondis - je en lui décrochant un coup de poing qui l'envoie au tapis.
_ Tu peux cogner, j'dirais rien, articule - t - il en essayant de reprendre son souffle.
_ Pas de souci, j'ai besoin de me défouler, repris - je en ponctuant chaque mot d'un coup de pieds dans son dos ou son abdomen.
Puis je m'accroupis en le prenant par les cheveux et lui murmure à l'oreille.
_ La fille à qui tu t'es attaqué c'est ma copine, mauvais choix. Alors dis moi ce que je veux savoir et tu sortiras vivant, murmurais - je à son oreille en sortant mon couteau histoire qu'il comprenne que je ne plaisante pas.
Je vois dans son regard de la peur. Il commence à flipper et dis les conneries habituelles. Il voulait pas, il avait besoin de fric, bref. Il parle trop alors je lui broie la main avec mon pieds. Il commence à chialer et rend les armes en me disant ce qu'il sait.
_ Merci, lui dis - je simplement avant de le planter mon couteau dans le cœur.
Je me redresse, laisse tomber quelques sachets de coke pour faire penser à un deal qui a mal tourné. Puis je sors d'un pas assuré par le même chemin me disant que c'est encore pire que ce que je pensais . . .
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