Chapitre 28 : Catriona

Je sors presque en courant de son appartement. A peine ai - je franchi la porte que mes larmes roulent sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter. Je m'acharne sur le bouton de l'ascenseur comme si cela allait le faire venir plus vite. Je m'engouffre dans celui - ci quand les portes s'ouvrent et prie intérieurement. Mais même là, je ne sais même ce que je souhaite. Qu'il sorte de l'appartement et me retienne ou alors qu'il me laisse partir. 

Pourtant quand les portes se referment, je souffle. J'essaie de me calmer et je retrouve ma voiture dans son parking. A chaque pas qui me rapproche de mon véhicule, mon cœur se serre de la distance que je mets volontairement entre lui et moi. Enfin assise derrière le volant, je mène le pire des combats  intérieur pour ne pas remonter et me jeter dans ses bras. 

Je sais que je dois partir au plus vite mais pour aller où ? Je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Je me vois mal expliquer à mon père pourquoi je suis dans cet état. Et je le vois pas vraiment comprendre que sa fille soit tombée amoureuse de deux garçons qui travaillent pour lui. Donc chez moi non. Chez Andrew, hors de question, pas avec ce que je venais de faire. Comment avais - je pu lui faire cela ? Il avait toujours été là depuis le début. Andrew avec sa gentillesse et ses attentions avait réussi à me refaire sourire après le décès de ma mère. 

Et pourtant, même si je sais au fond de moi que j'ai de profonds sentiments pour Andrew. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que j'ai ressenti quand Declan m'a embrassée, caressée. D'ailleurs mon corps, ce traître,  frissonne rien qu'aux souvenirs de ses moments passés avec lui.

Je sursaute et pousse un léger cri de surprise quand on frappe contre ma vitre. Je tourne mon visage et reste stupéfaite quand je vois Declan en jean tee-shirt de l'autre côté de ma portière. Voyant que je ne bouge pas d'un millimètre, il ouvre la portière et s'accroupit pour être à ma hauteur.

_ Tu comptes aller où à cette heure - ci ? Me demande - t - il simplement.

Je ne lui réponds pas et continue de le fixer en me demandant pourquoi il est là. Et puis que lui répondre de toute façon me dis - je en moi - même. 

_ Tu veux pas me répondre ? Reprend - t - il avec une lueur que j'ai du mal à comprendre. 

Quand je le vois ainsi, je n'ai qu'une envie me jeter dans ses bras. Pourtant je ne le fais pas.

_ Pourquoi tu es là, Declan ? Soufflais - je.

_ Parce que j'ai pas le choix, me répond - t - il.

_ Parce que tu as pas le choix ? Tu te moques de moi là Declan. Franchement dégage! M'énervais - je en essayant de refermer la portière.

Mais je me demande ce que j'espérai car en seul mouvement Declan me tire de la voiture et me plaque contre cette dernière. Je me retrouve le dos plaqué contre mon propre véhicule et le corps de Declan collé contre le mien. Ses mains sont posées de part et d'autre de ma tête sur le toit de ma voiture. Et je peine à garder les miennes le long de mon corps. J'ai envie dans la même seconde de l'embrasser et de le gifler. Je me concentre sur ce qu'il m'a dit et lui repose ma question à laquelle je veux une autre réponse que j'ai pas le choix.

_ Tu n'as pas répondu à ma question. Pourquoi es - tu là ? Et j'ai pas le choix n'est pas une réponse. On a toujours le choix, essayais - je de dire le plus calmement possible.

Declan plonge son regard bleu acier dans le mien. Sans que je ne puisse rien faire ma respiration s'accélère. Je voudrais regarder ailleurs mais je n'y arrive pas. Je suis captive de son regard, de son corps qui emprisonne le mien. 

_ Je suis là parce que . . ., commence - t - il avant de s'arrêter.

_ Parce que, repris - je doucement presque d'une voix inaudible.

Mais il ne me répond pas. Pour toute réponse, il plaque ses lèvres sur les miennes et m'embrasse avec passion et fougue comme si c'était la dernière fois. Ma raison a complètement quitté mon corps. Ses mains emprisonnent mon visage, alors que les miennes agrippent son tee - shirt pour le coller encore plus à moi. Je n'ai plus de sang dans mes veines mais de la lave en fusion. Je me colle contre lui et lui grogne contre mes lèvres. Nous sommes à bout de souffle quand il détache ses lèvres des miennes. Je sais déjà que les mots qui vont suivre ne vont pas forcément me plaire.

_ Je vais t'emmener chez Laura, souffle - t - il le nez dans mon cou. 

_ D'accord, répondis - je  simplement sachant que sa décision est prise. 

_ Fais pas la tête, reprend - t - il en levant mon visage vers lui. J'ai des choses à régler. Et je veux que tu sois en sécurité. Je passerai te chercher demain matin pour t'emmener à la fac, termine - t - il en m'embrassant avec douceur cette fois.

Il me prend la main et m'amène de l'autre côté de la voiture et m'embrasse encore une fois avant de me faire monter dans l'habitacle. Declan prend le volant et direction la maison de mon amie. Sur le trajet, je pose une question qui me brûle les lèvres.

_ Il faudrait que je prévienne Laura non ? Demandais - je en sortant mon portable de mon sac.

_ Pas la peine, je l'ai déjà prévenue. Elle nous attend, enfin elle t'attend, reprend - t - il les yeux rivés sur la route. 

Pendant le trajet, Declan ne parle pas beaucoup. Enfin, il ne parle plus et une vague de culpabilité m'envahit. Il va falloir que je réfléchisse sérieusement à ce que je veux faire. Mais ce n'est pas le moment, Declan semble sentir que je suis préoccupée et il me prend la main. C'est idiot mais ce simple geste me fait du bien. Surtout que je me doute bien qu'il ne fait pas parti des mecs fleur bleue alors je profite de tout.

J'ai pincement au cœur quand il se gare dans l'allée de la maison de mon ami mais je suis encore plus surprise quand c'est Charly qui sort et vient à notre rencontre. Je sors de la voiture et me dirige vers la porte d'entrée quand Declan m'arrête. 

_ Cat, m'appelle - t - il alors que Charly est déjà à sa hauteur.

Je me fige et il fait les quelques pas qui nous sépare. Mais mon cœur s'emballe quand il me serre dans ses bras devant Charly avant de me dire de faire attention à moi et qu'il viendra me chercher pour aller à la fac demain. Puis il dépose un baiser sur le sommet de mon crâne avant de me pousser vers la maison.

A peine ai - je franchi le seuil de la porte que Laura me saute dessus et me serre dans ses bras.

_ Heureusement tu n'as rien. Bon demain après tes cours tu passes ici, je vais t'apprendre les bases pour faire mal à un connard qui veut poser ses sales pattes sur toi, oh et puis on verra si tu vas en cours ou pas, commence - t - elle avant de me serrer une nouvelle fois contre elle.

Elle me recule toujours en me tenant les épaules et ouvre de grands yeux. 

_ T'aurais pas un truc à me dire toi ? Commence - t - elle en regardant sur le côté tout en détaillant de haut en bas Declan.

Je baisse la tête clairement mal à l'aise par ce qui se passe. Mais après tout s'il y a bien quelqu'un qui peut me comprendre c'est bien elle. Je souffle me disant que je vais devoir passer par l'interrogatoire en règle. Remarque cela m'aidera peut être à y voir plus clair. 

_ Bon, allez viens. Je vais te montrer ta chambre, me dit - elle en se dirigeant vers les escaliers.

_ Je ne savais pas que Charly vivait avec toi, commençais - je.

_ Oh non ! Me dit - elle. Il est arrivée cinq minutes après le coup de fil de Declan.  

_ Hein ! Quoi ! Pourquoi ? Commençais - je surprise. 

Cette fois c'est Laura qui semble mal à l'aise. Il inspire et se lance. 

_ Declan m'a appelée pour savoir si tu pouvais dormir ici. Et je lui ai dit que bien sûr mais il ne veut pas te savoir seule. Donc Charly sera là pour gérer en cas de problème c'est comme ça avec le club, on est une grande famille qui se serre les coudes, me répond - t - elle avec un sourire comme si tout cela était d'une banalité sans nom. 

_ Mais c'est quoi ce club ? Finis - je par demander alors que beaucoup de questions se bousculent dans ma tête. 

Est - ce que Charly savait pour mon agression ? Est - ce qu'il avait remarqué ma proximité avec Declan ? Bref je suis à nouveau complètement perdue.

_ Ne t'inquiète pas, commence mon amie, Charly dira rien pour toi et Declan à Andrew. Il tient trop à la vie, termine - t - elle en riant. Donc pas de panique, il ne posera aucune question non plus. Ce qui est pas mon cas, poursuit - elle avec un sourire et un clin d'oeil avant de se jeter en travers sur le lit.

Je me laisse alors tomber sur le lit à côté de mon amie sachant que l'heure de tout déballer était venue.

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