Chapitre 26 : Catriona

Je souffle et ouvre la porte. Mais à peine suis - je entrée dans la salle de bain, que je détourne les yeux de Declan. Celui - ci se tient devant moi torse nu, recouvert de tatouages tous plus captivant les uns que les autres. Et alors que je m'apprête à ressortir, ce dernier me rattrape par le poignet. Et comme à chaque fois qu'il me touche, des picotements parcourent la zone où il pose sa main.

_ Je vais avoir besoin de toi pour me recoudre, commence - t - il sans lâche mon poignet. 

_ Quoi ? ! Mais je n'ai jamais fait  ça et . . . et . . . il faut des anesthésiants, des . . .  des antiseptiques, . . . tu dois aller à l'hôpital, essayais - je de dire.

Mais Declan balaie tout ce que je dis et m'assoie sur le bord du lavabo. 

_ C'est pas la première fois que je me recouds tout seul. J'aurai juste besoin de toi pour faire deux ou trois points tout au plus et m'aider pour les bandages car la zone est pas facile à atteindre. 

Je lève la tête vers lui pour lui faire comprendre que je ne serai pas de taille et c'est là que je vois son visage. Il a l'arcade ouverte, et coupure sur la pommette, les jointures de ses mains sont écorchées. 

_ Declan, mon dieu, dis - je en levant la main vers son visage mais je me stoppe ne sachant pas comment il prendra mon geste.

_ Bouge pas, dis - je en sautant du bord du lavabo et en me faufilant hors de la salle de bain.

Je ne peux pas le laisser comme ça. Je vais devoir l'aider et si il est dans cet état c'est à cause de moi, c'est pour me défendre. Et je lui en serai reconnaissante à vie. Je trouve rapidement ce que je veux un tabouret que je ramène dans la salle de bain et je mets en route le mode infirmière.

_ Assieds toi, lui dis - je de façon assez directive pour qu'il le fasse sans trop rechigner. Bon je vais t'aider mais j'arriverai pas à te faire des points de suture direct alors on va y aller mais à mon rythme.

Je suis bizarrement surprise de le voir faire ce que je lui demande. Mais bon en même temps si il ne veut pas aller à l'hôpital, il n'a pas trop le choix. Je lui tends une serviette propre pour appuyer sur sa plaie. 

_ Ta pharmacie est où ? Lui demandais - je 

Il ne dit rien et sors un sac de sous le lavabo. Je le remercie d'un signe de tête et suis surprise de voir à l'intérieur des médicaments et des instruments que pour certains on ne peut trouver qu'en hôpital. Mais bon Declan est un homme plein de ressources. Je ne dis rien et prends des compresses et de l'antiseptique et m'attaque à son arcade. Une fois fait, je place des strips pour maintenir la plaie fermée. Une fois fait, je m'attaque à ses mains. Et même avec ses tatouages, je peux voir que ses jointures ont la désagréable habitude d'être écorchées ou blessées. De savoir qu'il se bat ou doit se battre à ce point me serre le cœur mais je ne dis rien. Quelque part le fait qu'il ne me parle pas m'aide à me concentrer plus facilement sur ma tâche, mais c'est trop beau pour durer. 

_ Tu es plutôt douée comme infirmière, c'est pas la première fois que tu soigne quelqu'un ? Me demande Declan en plongeant ses yeux dans les miens.

_ Ma mère était infirmière et elle m'a appris les bases. Elle pensait que je devais savoir soigner que cela pouvait être utile, commençais - je avant de reprendre, et apparemment aujourd'hui c'est la cas, terminais - je en haussant les épaules.

_ Bon on va passer aux choses sérieuses. Tu sens prête ? me demande - t - il avec douceur cette fois.

_ Oui et en même temps je ne pas vraiment d'autre choix, mais quand je vois un voile de tristesse passer dans son regard, je regrette aussitôt mes paroles. Bon je désinfecte et tu m'expliques, repris - je avec plus d'entrain ?

Declan m'explique la procédure avec calme et douceur. Il me montre les étapes calmement et reste stoïque quand je fais les premiers points. Il m'encourage même et grâce à cela je prends confiance et réussis à le recoudre. Ensuite je termine avec la pommade cicatrisante et le bandage pour maintenir la plaie propre. 

_ J'ai fini, dis - je avec un sourire assez satisfaite de moi. 

Je lève les yeux vers Declan et je lis comme de la fierté dans son regard avec une pointe d'autre chose. Mais je détourne vite les yeux car les battements de mon cœur s'accélèrent. Et je ne veux pas qu'il saisisse mon trouble.   

_ Je vais te monter où tu vas pouvoir dormir et tu pourras prendre une douche si tu veux avant, me dit - il.

Je le suis et à ma plus grande surprise, il m'amène dans sa chambre. Je dois être écarlate car il esquisse un sourire légèrement moqueur avant de reprendre.

_ Tu dors là et moi dans le salon, puis il plante ses yeux dans les miens et me dit simplement merci, avant de sortir de la pièce et de se diriger vers le salon. 

Je me retrouve seule dans la chambre de Declan. Pendant un bref instant, j'arrive à trouver la situation amusante. Dire que le soir de cette fameuse fête, j'aurai fait n'importe quoi pour qu'il me ramène ici. Je secoue la tête m'en voulant de penser à cela alors que je suis avec Andrew. J'en viens à me dire que la douche est effectivement une bonne idée.

Je retourne dans la salle de bain et mets en route la douche. Je me déshabille rapidement et me glisse sous l'eau brûlante. La douche est salvatrice, elle me fait du bien et pour autant je ne peux empêcher les larmes de rouler sur mes joues. Tout me revient en mémoire, l'agression, l'annonce de celle de ma mère, sa mort, son enterrement et ensuite tous les changements qui ont bouleversé ma petite vie bien rangée.

J'arrive à sortir de la douche, à me sécher. J'enfile mes sous vêtements et uniquement le tee - shirt de Declan avant de retourner dans la chambre. Je me glisse sous la couette et à peine ma tête a - t - elle touché l'oreiller que je sens son parfum. Je pensais que cela aller me torturer mais bizarrement non. Je me sens en sécurité comme dans un cocon et je m'enroule dans la couette avant de sombrer dans le sommeil.

Mais malheureusement pour moi, ce n'est pas un sommeil réparateur. je suis assaillis de flashs, l'agression, ce qu'il se serait passé si Declan n'était pas arrivé à temps et enfin ce qui me déchire le cœur, je le vois mourir devant mes yeux en essayant de me sauver. Je tombe alors à genoux en criant de toutes mes forces. Je sens que l'on me tire, alors je me débat plus encore.

_ Cat, Cat c'est moi, réveilles toi, me dit cette voix, cette voix qui me rassure.

J'ouvre alors mes yeux baignés par les larmes que j'ai versé en dormant et découvre devant moi, un Declan inquiet vêtu uniquement d'un pantalon de jogging.

_ Declan t'es vivant, murmurais - je simplement avant de me jeter dans ses bras. 

Je le serre de toutes mes forces. J'ai besoin de sentir qu'il est vivant. J'avais eu si peur de le perdre. Quand je l'avais vu mourir devant mes yeux c'est comme si j'étais morte avec lui. Declan ne réagit pas de suite. Mais au bout de quelques instants il resserre ses bras autour de moi et me crée un cocon protecteur. Il me caresse doucement les cheveux en me disant que tout va bien, qu'il est là, que je suis en sécurité, qu'il ne me laissera rien m'arriver. J'arrive doucement à me calmer mais dés qu'il essaie de me relâcher, je resserre mon étreinte. 

_ Qu'est - ce que tu as vu pour être dans un état pareil ? Me questionne - t - il clairement inquiet.

Je secoue la tête de droite à gauche ne voulant pas formuler à voix haute ce que j'avais vu. Mais Declan n'est pas une personne à qui on dit non.

_ Cat, tu dois me le dire, reprend - t - il en emprisonnant mon visage dans ses mains pour plonger son regard transperçant dans le mien.

J'essaie de lutter mais je craque à la façon dont il me regarde, c'est comme si il souffrait de me voir souffrir.

_ Je  . . . Je t'ai vu mourir devant mes yeux, et . . . quand j'ai vu ça . . . J'ai eu le cœur brisé car . . . je  . . . je . . . peux . . . pas, balbutiais - je entre les sanglots. 

Cette fois, c'est moi qui cherche son regard et lui qui fuit le mien car je le vois lutter. Je voudrais qu'il dise quelque chose mais il s'éloigne et c'est tout aussi douloureux que de le voir mourir dans mon cauchemar.

_ Je vais y aller, dis - je simplement incapable de rester ici sachant que je m'étais dévoilée, que j'avais dit des choses que je n'aurais jamais pensé dire à voix haute un jour, tellement je les avais enfoui au fond de moi. 

Alors que je bouge pour sortir du lit, Declan attrape une fois de plus mon bras.

_ Je voulais les tuer. Je voulais les détruire d'avoir oser poser leurs mains sur toi. Je les aurai massacrer pour t'avoir fait peur, pour avoir oser lever la main sur toi. Mais tu étais là et . . . et je ne voulais pas que tu vois le monstre qui est en moi, dit - il doucement sans me regarder mais sans lâcher mon bras.

Je comprends alors ce que je représente pour lui. Je me rassois et pose ma main sur sa joue pour qu'il me regarde. Et sans plus attendre, Declan pose durement ses lèvres sur les miennes. La sensation qui m'envahit n'est que chaleur, passion. Il est comme mon oxygène. Je l'attire pour qu'il soit plus près de moi. Sa langue trouve la mienne et je ne peux retenir un gémissement. Puis sa bouche descend dans mon cou, mon corps ondule sous toutes les sensations qu'il éveille. Je ne suis plus que lave en fusion. Mes mains partent à la découverte des tatouages qui recouvrent son corps et je le sens frémir sous mes doigts. 

_ On devrait arrêter, me dit Declan à bout de souffle quand son portable se met à sonner.

Je le regarde complètement défaite et me rend compte de la situation. Je suis dans son lit, mon tee - shirt remonté sur mon ventre, lui torse au - dessus de moi alors que nous sommes tous les deux à bout de souffle. Je vois son visage changé quand il lit le prénom de l'appelant et moi je me décompose car je lis . . . Naomi . . . 

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