Chapitre 14
_ Attends moi là deux secondes ma belle. Je vais chercher ma veste et mon sac, me dit Laura avant de se diriger vers la porte située dans le fond du bar?
A peine a - t - elle fait deux pas que je me laisse tomber sur la chaise derrière moi en soufflant.
_ M'en veut pas d'accord ? Me demande Andrew en venant s'asseoir à mes côtés.
_ Tu le savais et tu m'as rien dit, lui répondis - je encore abasourdie par la perspective de cette soirée dont j'allais sans nulle doute être le centre d'attention.
_ Écoutes, le club est une grande famille et tu en fais parti maintenant. Et quand ta famille te demande de faire quelque chose et bien tu le fais. Et puis c'est une surprise pour une soirée, y a pire non ? Termine - t - il en me donnant un léger coup d'épaule pour attirer mon attention.
Je coule un regard vers lui. Son sourire et sa bonne humeur sont ses armes secrètes. Et pour être honnête avec moi - même, il n'a pas tort. J'aurais probablement fait comme lui. Je finis par lui donner un léger coup d'épaule en souriant à mon tour pour lui montrer que tout va bien.
Andrew fait alors semblant d'être déséquilibré par mon geste. Je tends la main pour le rattraper et à force de chahuter, nous finissons par tomber par terre tous les deux, complètement hilares. C'est ce que j'apprécie chez Andrew, il arrive toujours à me faire rire. Et c'est dont j'ai le plus besoin en ce moment. Nous rions de bon cœur quand il arrête net comme si il avait vu un fantôme. Je me tourne légèrement pour voir ce qui a pu le stopper.
Mais je n'ai pas besoin d'être complètement retournée pour sentir la brûlure de son regard sur moi. Declan . . . Declan est là devant nous, le regard noir. Pourtant Andrew et moi n'avons rien de fait de mal et à cette heure, il y a très peu de clients. Et allez savoir pourquoi j'ai l'impression d'avoir commis un crime monumental. Son regard est froid, blessant et transperçant. Je me redresse doucement, les yeux rivés sur mes chaussures car je n'arrive pas à le soutenir ne serait - ce qu'une seconde. Il semble aspirer tout l'air de la pièce. Seul l'arrivée de Charly semble rendre l'air quelque peu respirable.
_ C'est moi ou le prospect a fait une connerie, dit - il en se marrant tout en mettant ses lunettes de soleil.
_ Allez le prospect, je sauve ton petit cul. Tu viens avec moi. Jake veut que tu apprennes pour la récoltes des assurances en direct, poursuit - il avant de conclure par, dis merci à tonton Charly, en posant son bras sur les épaules d'Andrew.
Andrew esquisse alors un léger signe de tête à l'attention de Charly. Mais quand il se retourne pour faire face à Declan, on aurait presque l'impression qu'il s'excuse. Quant à moi n'en parlons pas. Il semble clairement m'ignorer alors qu'on riait ensemble il y a peine quelques secondes. Je suis à la fois triste et déçue de sa réaction mais au fond de moi, je sais très bien que cette façon d'agir est dictée par la présence de Declan. Et cela m'angoisse encore plus, de savoir qu'il a une telle emprise sur lui. Normalement je n'aurais rien dit mais là bizarrement je n'ai qu'une envie lui mettre les points sur les i. Ce type a le don de me mettre les nerfs en pelote.
Sans comprendre vraiment ce que je fais car c'est une première. Je me redresse et lève les yeux vers lui.
_ C'est quoi ton problème ? Lui demandais - je agacée mais encore maîtresse de moi - même.
Pour une fois je n'en reviens pas d'avoir dit à voix haute ce que je pense tout bas. Je sourirais presque si j'étais pas morte de trouille à l'idée de ce qu'il pourrait faire. Et apparemment, cela n'a pas l'air de lui plaire. Son visage arrive à se faire plus dur si c'est encore possible. Il n'arrête pas d'ouvrir et fermer les points signe qu'il est clairement énervé voir à bout, son regard étant toujours rivé au mien.
Mais voyant que je ne baisse pas les yeux, sans doute une première dans ma vie, la respiration de Declan s'accélère. Son torse monte et descend à un rythme qui ne présage rien de bon.
_ Ou la, commence Laura, on dirait que j'arrive à tant moi, . . . ou trop tôt peut être, termine - t - elle avec un clin d'œil à Declan. Ces paroles semblent le faire redescendre aussi vite qu'il est monté.
_ Alvaro veut te voir, maintenant, reprend - t - elle sérieusement en enfilant sa veste.
Il lui fait un signe de tête et se dirige rapidement vers la porte d'où Laura venait de sortir.
Alors que Laura m'emmène, non me tire jusqu'à sa voiture, je ne peux pas m'empêcher de trouver par certains côtés leurs réactions à tous un peu bizarre.
_ Oh tu m'écoutes Cat ? Me demande Laura alors qu'elle s'inserre avec dextérité dans la circulation.
_ Euh oui . . . non . . . pardon, lui répondis - je penaude.
_ Non mais sérieux, j'ai bien cru qu'il allait te bouffer. Naomi a du souci à se faire. Elle est pas encore la régulière du ténébreux et sexy Declan O'Riordan, dit - elle en se marrant.
_ Je sais, j'ai bien cru qu'il allait exploser, répondis - je clairement mal à l'aise cette fois car c'était la première fois que je tenais ouvertement tête à quelqu'un.
Laura me jette un regard en coin, et elle explose de rire avant de reprendre.
_ Mais d'où tu débarques Cat ? Il avait pas l'intention de t'engueuler . . . Comment dire, . . . il avait plutôt l'intention de faire autre chose, de plus agréable, . . .si tu vois ce que je veux dire ? Termine - t - elle avec un clin d'œil.
Aussitôt sa remarque comprise par mon cerveau réfractaire à toute sorte ou forme de drague, je vire au rouge cramoisi. Je baisse les yeux sur mes doigts que je triture nerveusement.
_ Oh Putain ! J'en étais sûre, glousse - t - elle en tapant ses mains sur son volant. Oh ma chérie ! Je vais faire de toi une bombe ce soir. Et j'en connais un qui va être à l'étroit dans son boxer.
De la part de quelqu'un d'autre, j'aurais trouvé cela déplacé mais pas là. Bizarrement, je n'imagine pas parler Laura autrement.
Une fois garée sur le parking de centre commercial, j'ai à faire à une véritable tornade. J'ai à peine le temps de prendre mon sac sur la banquette arrière que Laura me tire déjà par la main vers les boutiques de fringues.
Alors que nous marchons vers les boutiques de vêtements préférés de Laura, je ne peux m'empêcher de voir que nous ne passons pas inaperçues. Enfin, Laura ne passe pas inaperçue. Les émotions que je lis sur les visages des passants sont pour le moins diverses et variées. Pour les hommes, c'est clairement de l'envie. Ils la dévorent littéralement du regard et cela l'amuse énormément. Elle en joue même. Pour ce qui concerne les femmes c'est plus subtiles car ils sont mélangés. L'envie d'être comme elle, la jalousie de ne pas l'être, et beaucoup d'autres encore.
Je prends une minute pour l'observer en détail. Et le moins qu'on lui puisse dire c'est qu'elle sait mettre en avant ce que la nature lui a donné. Son jean slim noir en cuir est comme une seconde peau. Son chemisier en voile et dentelle noire ne laisse que peut de place à l'imagination. Sur une autre femme, cette tenue serait des plus vulgaires mais pas sur elle. Sur elle, c'est juste superbe et sexy à la fois. Et ses boucles blondes qui voltigent autour de son visage ainsi que son smoky eyes mettent parfaitement ses yeux clairs en valeur. Une chose est sûre, elle n'arrivera jamais à un tel résultat avec moi.
_ Ça y est, on y est. Allons faire de toi une vraie petite bombe, me dit - elle en me tirant pour franchir l'entrée.
Dans un premier temps je suis surprise du style de vêtements de la boutique. Elle me semble relativement classique. J'avoue que je m'attendais à quelque chose de plus excentrique et pour ainsi dire je suis presque déçue. Laura me dit de faire un tour pendant qu'elle même fait une près sélection des tenues que j'aurai à essayer. Je flâne dans les rayons de la boutiques et trouve même certains vêtements qui me plaisent. Quand je regarde le prix d'un simple gilet marine, je manque de m'étouffer. Il vaut presque quatre cents dollars. Je le repose avec précaution puis je pars à la recherche de Laura.
Je la trouve rapidement car j'entends le ton monté entre une vendeuse et . . . Laura. Visiblement notre présence semble gêner mais en montrant la carte de crédit du club tout s'arrange comme par magie. La vendeuse en deviendrait même serviable. Elle commence à porter les articles de Laura et à la suivre comme un brave toutou. En moins de dix minutes je ne vois plus la tête de la vendeuse qui a disparu derrière la montagne de robes et autres articles.
_ C'est bon ma belle, on va essayer tout ça ! Me dit Laura en me dirigeant vers les cabines d'essayage.
_ Tu crois qu'on aura le temps ? Lui répondis - je un peu moqueuse.
Elle me tire plus fort vers les cabines et je finis par rire avec elle. Et les essayages se font relativement vite. En tout cas Laura a un goût très sûr. Tout qu'elle m'a choisi me va à ravir. Je suis tout bonnement incapable de choisir parmi toutes ses tenues. Une fois fini, Laura me dit de me rhabiller, pendant qu'elle va payer nos achats. Quand je lui demande quelle robe elle a choisi ? Elle me répond : "Suspens !"
Quand je sors de la cabine, Laura m'attend à côté des caisses les bras chargés de sacs.
_ Mon dieu Laura mais tu n'as pas tout acheté ! ? Il y en a . . ., commençais - je mais elle ne me laisse pas finir ma phrase.
_ Chut, à la voiture ma beauté. On a encore du boulot, et crois moi tu ne vas pas te reconnaître . . .
_ C'est ce qui me fait peur, murmurais - je tout bas.
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