Chapitre 13
Je grogne légèrement quand la musique "Locked out of heaven" de Bruno Mars remplit la pièce. J'enfouis ma tête dans l'oreiller mais au moment du refrain, je ne peux pas m'empêcher de chanter et de sourire. Cette chanson m'a toujours donnée envie de bouger et elle a le don de me mettre de bonne humeur. Je me lève souriante et même le ciel gris de Portland n'aura pas raison de ma gaieté.
Je prends des vêtements propres et file dans la salle de bain. Je continue de chanter sous ma douche. Une fois habillée simplement, slim, tee-shirt, gilet long marine, je relève mes cheveux en un chignon flou, plus pour ne pas être embêtée que part effet de style. Je fais mon dernier tout d'élastique quand je sursaute au bruit de vaisselle qui tombe sur le sol, ainsi qu'une très suite de jurons tous plus fleuris les uns que les autres.
Je descends rapidement les escaliers pour voir si je peux aider car l'énervement de Jake ne semble pas baisser. Quand je passe le pas de la porte et regarde en direction de la cuisine, je ne peux m'empêcher de rire, non d'exploser de rire pour être honnête. Jake est littéralement couvert de farine avec deux saladiers pâtes répandus sur le sol. Une fois mon fou rire quelque peu maîtrisé, j'arrive à articuler.
_ Besoin d'aide ?
_ C'est pas de refus, finit - il par dire vaincu par la farine.
Je commence par lui demander un sac et du papier absorbant. Il m'indique où tout se trouve. Pendant que lui s'occupe de ramasser les bouts de verre éparpillés sur le sol. A deux, on nettoie les lieux du crime en moins de cinq minutes.
_ Je suis désolé, commence mon père.
_ De quoi ? Rétorquais - je surprise en ne le laissant pas finir.
_ J'aurais voulu te préparer un bon petit déj pour ton premier matin ici, commence - t - il en passant sa main dans sa tignasse brune avant de poursuivre. Mais apparemment je ne suis pas le roi des fourneaux.
Devant cette petite attention, je ne peux m'empêcher de sourire en le trouvant touchant.
_ Si tu veux, on échange. Je te prépare le petit déj pour mon premier matin. Je me débrouille plutôt pas mal en cuisine.
Je commence donc à préparer les pancakes tout en faisant griller le bacon. Je profite de ce moment pour le remercier de m'avoir monter dans ma chambre car j'avais du m'endormir sur le canapé après mon chocolat chaud. Je manque de faire tomber les assiettes que j'amène à table quand il me répond.
_ C'est gentil mais ce n'est pas moi qui t'ais montée. C'est Declan, il m'a dit que tu étais tombée de fatigue dans le canapé.
Oh mon dieu ! Me dis - je intérieurement en m'appliquant à poser les assiettes sur la table. Pendant un instant, je suis perdue dans mes émotions car j'avoue que quitte à être dans ses bras j'aurais voulu être consciente. Et en même je me maudis d'avoir cette pensée. Heureusement pour moi, Jake me tire de mon imbroglio de pensées.
_ Alors tu as prévu quoi aujourd'hui ? Me demande - t - il en dévorant en une seule bouchée un pancake aux myrtilles en entier.
_ Je vais aller à P.S.U. et voir si je peux encore faire transférer mon dossier pour poursuivre mon cursus universitaire, commençais - je.
_ C'est une bonne chose que tu veuilles poursuivre tes études. J'avais peur que les derniers événements t'empêche de te réinvestir. Tu as choisi quelle spécialité ? Poursuit - il.
_ Littérature anglaise, répondis - je.
Je le vois sourire car à en juger par sa bibliothèque, lui aussi aime lire. Ayant fini mon petit - déjeuner, je mets mon couvert dans le lave - vaisselle.
_ Tu pars quand ?
_ Maintenant, pourquoi ? Lui demandais - je, tu avais prévu quelque chose.
_ Non, mais comme tu ne connais pas encore bien la ville Je serais plus rassuré si un gars t'accompagnait. Je vais appeler Declan, termine - t - il en pianotant sur son téléphone.
_ Ce n'est pas la peine, je peux me débrouiller toute seule. Je ne suis pas une petite fille ni une adolescente, commençais - je. Je ne pense pas que Portland soit une ville plus dangereuse que Los Angeles. Et là - bas, je déplaçais seule, sans chaperon. Donc c'est bon merci. Je t'appellerai en cas de problème, terminais - je sans lui laisser le temps de me répondre.
Je gagne rapidement le garage et démarre ma voiture. Cela fait vingt bonnes minutes que je roule sans but. J'ai juste besoin de retrouver mon calme. Je ne comprends pas ce besoin de toujours me mettre un chaperon dans les pattes. Même ma mère, qui était très protectrice avait accepté de me laisser une certaine liberté. Je devais juste la tenir informer de mes déplacements. Je n'avais pas un adulte qui me suivait dans chacun de mes déplacements.
Conduire finit par avoir l'effet voulu, je commence à me calmer. J'essaie aussi de rationaliser en me disant qu'il ne me connait pas et qu'il essaie peut être de me protéger à sa façon. Mais si cela continue, il va falloir que lui et moi ayons une sérieuse discussion à ce sujet. Car une chose est sûre, je ne supporterai pas longtemps cette sensation d'être constamment surveillée.
Je me gare sur le bas - côté, règle l'adresse de P.S.U. dans le GPS. Je souffle un grand coup et me réinserre dans la circulation. Il ne me faut que quinze minutes pour arriver à destination. Sans le savoir j'avais erré dans la bonne direction. Arrivée sur le campus, je trouve rapidement le bâtiment qui abrite l'administration. Une fois garée, je vérifie une dernière foi que j'ai tous les documents. Je me dirige d'un pas sûr et décidé vers le secrétariat général. Là, je me retrouve face à une femme charmante, qui au lieu de me donner rendez - vous pour un entretien, accepte de me recevoir tout de suite si je suis d'accord.
Après un entretien d'environ un heure et demi, et au vue de mon dossier, elle me dit avec un sourire chaleureux que mon transfert ne devrait pas poser de problème. Elle me propose même de prendre une matière supplémentaire. J'avoue que je n'y avais pas réfléchit. Elle me donne donc la plaquette de présentation des différentes options qui me sont offertes. Elle m'indique aussi que j'ai environ une bonne semaine pour la choisir car c'est le temps qu'il faudra pour que tous les papiers soient en ordre et que mon inscription définitive.
En sortant de cet entretien improvisé, je me sens bien et heureuse. Je redeviens enfin maîtresse de ma vie. Et j'allais enfin retrouver un semblant de normalité. Pendant un instant, je me dis que les choses vont peut - être s'arranger, quand . . . Quand je vois d'abord, ses boucles brunes et son blouson en cuir avec ces trois lettres.
_ Andrew, dis - je en croisant les bras clairement énervée de le trouver là. Mais aussi blessée que Jake ait aussi peu confiance en moi. Ne me dit pas que tu étudies à P.S.U. toi aussi ?
Andrew est clairement mal à l'aise. Il s'approche de moi pour me parler mais je fais demi tour ne voulant pas entendre ce qu'il a à me dire. J'active le pas mais au fond je sais très bien qu'il va finir par me rattraper. Bizarrement, il n'essaie pas de me rejoindre. En ayant assez de la stupidité de la situation de lui marchant cinq mètres derrière moi. Je fais volte face et il manque presque de me rentrer dedans.
_ Bon, je t'écoute, dis - je plus douce que tout à l'heure.
_ M'en veut Cat, soupire - t - il en passant encore une fois sa main dans ses cheveux. C'est ton père. Il veut que je te fasse visiter un peu la ville ce matin et ensuite il veut qu'on aille au bar, termine - t - il en plongeant ses yeux dans les miens.
Cette fois, c'est moi qui soupire. Je me doute bien qu'il n'a pas eu le choix. Je finis par sourire me disant qu'après tout je n'ai rien d'autre à faire.
_ OK, c'est parti fais moi visiter Portland ! Dis - je avec enthousiasme.
Finalement, nous passons une bonne matinée et la ville me semble assez agréable. Il faut dire qu'Andrew est aussi un super guide. Nous continuons de parler de la ville tout en nous dirigeant vers le Bar. Une fois sur place, je ne suis malheureusement pas au bout de mes surprises. A peine arrivée, Laura me saute dessus.
_ Bon cet aprem tu es à moi, me dit - elle
_ Pardon ? Comment ça ? Lui demandais - je car je ne comprenais rien à ce qu'il se passait.
_ Jake ne t'a rien dit, ni Andrew ? Me questionne - t - elle en coulant un regard vers Andrew qui lève les mains en signe d'innocence. Puis elle repose, ses yeux sur moi avant de reprendre.
_ Ce soir, grosse fête au Bar pour ton arrivée. Donc mission shopping, ma chérie, je compte bien te trouver une tenue pour ce soir qui les rendra tous dingue, puis au creux de mon oreille, et refaire ta garde - robe ma belle. Et en plus j'ai la carte du club donc no limite, termine - t - elle avec un sourire jusqu'aux oreilles.
Pour ma part, je me décompose. Mes pires cauchemars se réalisent, être le centre d'attention parmi des gens que pour la plupart je ne connais pas, avec en prime un après-midi shopping . . . avec Laura . . . J'ai envie de dire une chose, Mon dieu achevez moi . . . vite.
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