Elle regarda autour d'elle. Alors le présentateur avait raison... Pas besoin d'appareil électronique pour pouvoir jouer. De l'autre côté de la porte se trouvaient des gratte-ciels, une forêt, un palais et une maison de poupée grandeur nature... C'est en voyant le parcours fait de lignes rouges brûlantes qui donnait sur un mur remplis de boutons qu'elle se rendit compte l'impossibilité et de la dangerosité du jeu. Mais peu importe ses doutes, elle ne pouvait s'empêcher d'être heureuse de pouvoir vivre une expérience spéciale avec ses amis. 

Ils étaient tous éparpillés en petits groupes, pas les groupes formés aléatoirement sur l'estrade par Mr. Mabelmaure mais des groupes de gens qui se connaissaient. Quelques uns se tenaient donc seuls à fixer les autres qui partageaient leurs émotions avec leurs amis. Bronwyn se dirigea donc avec Ayden vers Lola et Mohamed, et vit Lou-Andréa se rapprocher à son tour. Tout d'un coup le visage de Mohamed se décomposa et il pointait du doigt quelque chose dos à Bronwyn. Tout le monde regarda dans la direction pointée sauf elle, ils avaient tous l'air paniqués. Elle croyait que c'était elle qui leur faisait autant peur et s'offusqua.

 - Je suis si effrayante que ça ?! 

 - Retourne-toi... Parvint à articuler Ayden.

Elle tourna lentement la tête derrière elle et fit un bond quand elle vit une immense masse bleue de 45 mètres de haut, elle leur souriait de ses grandes dents pointues, elle n'avait même pas de lèvres ce qui rendait la chose encore plus horrifiante, elle n'avait que 3 doigts de chaque mains mais de longues griffes qui faisaient au moins le double de la taille de Lou-Andréa ( environ 3 mètres et demi ). Le monstre. Derrière lui se trouvait un compteur à rebours qui affichait 24:00. Bronwyn allait partir en courant, jusqu'à se retenir quand elle s'aperçut qu'il était figé sur place. Comme si le présentateur l'avait entendu, sa voix s'éleva au dessus d'eux : 

- "Re bonjour chers joueurs, je parie que vous regrettez déjà d'être ici !" Il s'esclaffa "Je sens que cela va être amusant..." il marqua une pause puis reprit "Bref, un seul joueur de votre équipe à une carte du jeu dans la poche, raison de plus pour rester en groupe. Bonne chance ! " 

- Ok, très bien, et que fait-on maintenant ?

- " Ah ! J'ai failli oublier ! " reprit le producteur, " Vous avez 5 minutes pour vous cacher avant que le monstre ne vous attrape. " Il coupa à nouveau son micro.

Tout le monde commença à paniquer et courir dans tous les sens, sans prévenir, Lola commença à courir vers la maison de poupée qui se trouvait être le bâtiment le plus proche. Pas besoin de réfléchir, Bronwyn et les autres courraient déjà à ses côtés. Ils n'étaient pas les seuls à avoir eu cette idée, le groupe 2 se dirigeait lui aussi vers la maison. Arrivés en face de la demeure, Bronwyn suivit Lou-Andréa à l'étage et changea de direction pour se cacher dans la chambre derrière un rideau entre la fenêtre et le côté d'un placard. Une fille à la teinture bleue qui portait des lunettes ouvrit ledit placard et entra dedans, elle referma les portes sur elle. Si sa mémoire ne lui jouait pas des tours, son nom était Crystal. Elle se retourna et à travers la fenêtre elle put apercevoir le monstre au loin, il était immense, comment survivre à ça ? Il souriait de toutes ses dents, une vision d'horreur. Puis là, Bronwyn aurait juré qu'il avait cligné des yeux. Était-ce la fin des 5 minutes ? Pour répondre à sa question la tête du monstre se tourna tout doucement vers... eux. Le monstre poussa des rugissements et il avançait vite, très vite. Du moins c'est ce que pensait Bronwyn parce qu'il était déjà très proche, il se dirigeait droit vers eux, elle sentait que son cœur allait se dégager de sa poitrine d'une minute à l'autre. Elle se plaça de nouveau face au placard et cacha ses yeux de ses mains, ce ne pouvait pas être réel. Elle sentit de l'humidité sur sa paume et enleva ses mains de son visage.

- Tu pleures ? demanda Crystal à travers les trous de l'armoire.

Bronwyn qui l'avait oublié sursauta en entendant sa voix.

- J'ai jamais aimé les jeux vidéos... commença Crystal doucement, pourtant je ne faisais qu'y jouer, et tous les jours je mourais, je rageais parce que c'était trop compliqué d'avancer. Alors quand on m'a annoncé qu'un jeu sortait où nous n'avions besoin de rien sauf notre cerveau j'ai saisit l'opportunité me disant que ça allait être tout de suite plus facile. J'ai emmené mon jumeau avec moi, Julien, pour vivre ça avec une personne que j'aime. Et dire que si je meurs là, je n'aurais rien vécu de si spécial avec lui... Mais ce que je retiens c'est que dans un jeu on ne meurt pas vraiment, on réapparaît quelque part de différent, sûrement un territoire inconnu mais bien en vie. 

Tout se passa trop vite pour qu'elle eu le temps de la remercier, de lui dire un mot. Elle vit les griffes du monstre saisir le placard et verser le contenu et le conteneur dans sa gueule sans aucune expression faciale. Bronwyn recula saisit d'un tremblement incontrôlable, elle se cogna contre la fenêtre agrippant le bord de celle-ci et la poignée. Elle ne savait que faire, elle était terrifiée. Elle regardait le monstre qui balançait les choses, qui les mangeait, elle espérait juste que personne n'y était accroché. Elle avait beau revoir les dernières paroles de Crystal dans sa tête tout ça semblait tellement tiré par les cheveux mais bien trop réel. Elle ne se comprenait pas elle-même, elle n'avait absolument pas envie de venir mais avait sautillé de joie quand elle avait été choisie et maintenant elle hésitait entre le fait que Crystal n'était pas morte et qu'elle était tout simplement chez elle et le fait qu'elle venait de se faire dévorer devant ses yeux et qu'il fallait se casser d'ici le plus vite possible. Quand elle essaya de se redresser elle trébucha et s'appuya sur le rebord de la fenêtre pour se relever, en vain. Ce n'était qu'une question de temps avant que le monstre ne la remarque. Elle essaya de forcer sur la poignée de la fenêtre pour s'échapper par là mais se souvint qu'elle se trouvait tout de même dans une maison pour poupée et donc que les fenêtres ne s'ouvraient pas, au lieu de ça elle cassa la poignée et tomba en arrière en laissant tombé le bout de plastique de sa main sur le sol. Niveau discrétion c'était raté. Elle se retourna et pile quand elle vit les yeux du monstre fixés sur elle quelqu'un lui prit le poignet fermement, trop secouée pour riposter elle se laissa emporter. Ils descendirent les marches trois par trois et à plusieurs reprises elle faillit tomber à la renverse.

Elle décida enfin à regarder son "sauveur" si on pouvait vraiment l'appeler ainsi, c'était Julien.

- On est pas censés s'aider, dit-elle, bien qu'elle était contente qu'il l'ait fait.

- C'est par intérêt. Si tu étais morte je n'aurais pas pu te poser ma question. Mais d'abord allons nous cacher.

Bronwyn ne répondit pas mais dégagea tout de même son poignet de l'emprise de Julien. Ils entrèrent dans le salon et se cachèrent sous le canapé, Ils étaient très serrés mais Bronwyn avait l'esprit ailleurs pour s'en préoccuper. Elle pria plutôt pour que le monstre ne les retrouve pas,  qui plus est elle n'avait croisé personne sur leur chemin, soit ils s'étaient échappés ou très bien cachés soit ils étaient morts...

- Très bien, tu étais dans la même salle que Crystal n'est-ce pas ? Où est-elle ? fit le gars à ses côtés lui faisant sortir de ses pensées.

- Elle... Elle est... balbutia Bronwyn, je suis désolée...

Il tourna la tête de sorte à ne plus pouvoir la regarder. 

- Que lui est-il arrivé ? 

Elle baissa la tête.

- Elle me racontait pourquoi elle avait décidée de s'inscrire et qu'elle n'avait pas peur de mourir dans un jeu. Mais, ça semblait tellement réaliste quand le monstre l'a attrapée et puis... Je suis désolée, je n'ai rien pu faire. 

Mais quand elle releva la tête pour voir la réaction de son interlocuteur personne ne se trouvait auprès d'elle. Au lieu de ça elle le vit courir dehors droit vers le monstre. Elle se sentait mal, elle se sentait redevable envers lui alors elle ne prit pas le temps de réfléchir plus longtemps elle s'élança à sa poursuite et courait de toutes ses forces. Elle devait l'arrêter, deux morts en même pas 20 minutes ? Elle ne pouvait pas juste le regarder se faire tuer et se dire qu'elle aurait pu l'en empêcher. Mais seulement à la moitié du chemin elle fut plaquer au sol brutalement. Elle voyait flou, la poussière s'insinuait dans ses yeux, cependant elle vu ce qu'elle ne voulait pas voir, ce qu'elle voulait empêcher à tout prix : le pied du monstre qui écrasait Julien. Une trace de sang s'y trouvait à présent, une trace qui n'aurait jamais du être là. Elle aurait put le retenir pourtant. Mais à bout de souffle, à bout de force, elle perdit connaissance.

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