Après les cours, Sophie rentra chez elle sans attendre Fitz. Elle avait fait jurer à Elwin de garder le secret sur sa grossesse, même s'il faudrait bien le dire tôt ou tard. Heureusement pour elle, il ne lui avait pas posé trop de questions.

Arrivée à Havenfield, elle monta directement dans sa chambre, évitant de penser à l'absence d'Edaline. Elle ferma la porte et se jeta sur son lit. Elle ne savait plus quoi penser. Fitz avait dû la mettre enceinte une de leurs nuits ensemble, où il l'avait forcée à faire l'amour... Durant chacune de ces nuits, il l'attachait solidement, car elle se débattait énormément. Ils ne l'avaient fait que cinq fois, mais c'était toujours extrêmement désagréable et assez douloureux...

Sophie soupira. Ce qui était fait était fait et elle n'y pouvait plus rien. 

Soudain, la porte s'ouvrit brutalement et Sophie sursauta. Fitz entra l'air furieux. Il claqua la porte derrière lui et cria :

- Pourquoi tu ne m'as pas attendu ?! C'est ce qui était convenu ! 

Sophie commença à pleurer. Il s'avança vers elle et la gifla très fort. Puis il demanda :

- Pourquoi tu pleures ? 

- Non, non, c'est rien...

- Ah oui ?! 

Et il la frappa au bras.

- Alors ?

- Mais c'est rien, je te dis !

Il prit les feuilles de métal de son sac, les disposa par terre, et fit tomber Sophie dessus. Aussitôt, elles se transformèrent en liens qui attachaient solidement Sophie par terre.

- Dis-moi ! gronda le télépathe.

- N... Non ! haleta Sophie.

Si jamais Fitz découvrait qu'elle attendait un enfant de lui... Ça serait terrible. Autant pour elle que pour l'enfant.

Le télépathe grinça des dents et sortit un couteau et un flacon plein de liquide bleu vif de son sac. Il trempa la lame dans le liquide et dit :

- Avec ça, tu devrais parler...

Puis il remonta les manches de Sophie et lui enleva sa veste et sa cape, si bien qu'elle finit vêtue d'une chemise légère et d'un legging. Il fit miroiter la lame à la lumière et Sophie vit qu'elle avait un éclat malsain, un peu bleuté...

Puis il posa la pointe sur le bras de Sophie, qui eut un frisson. La lame était gelée ! Fitz hésita un instant, décalant la pointe du couteau, et finit par la poser sur la joue de Sophie. Il lui jeta un regard interrogateur, mais elle ne dit rien. Alors, il soupira et appuya tout doucement sur la lame, et le calvaire commença...

Le monde explosa et Sophie failli s'évanouir. La douleur était cuisante. Sa vue se troubla et elle fut prise de spasmes. La souffrance se répandit dans tout son corps, brûlante comme de l'acide. Sophie ne sentait plus sa joue, ni quoique ce soit d'autre que la douleur atroce qui l'habitait. Mais le liquide devait paralyser, car elle n'arrivait même pas à crier, juste à pleurer silencieusement, rongée par la souffrance. Puis la douleur devint insoutenable, et Sophie se tordit malgré les liens, endurant sans un cri cette nouvelle épreuve. De sa vie, elle n'avait jamais eu aussi mal. Elle sentait la douleur pulser au rythme de son cœur. Au bout d'un long et douloureux moment, la souffrance se retira peu à peu de Sophie, la laissant affaiblie et à peine consciente.

- Alors ? demanda Fitz.

Sophie cracha un peu de sang.

- Alors ?!

Elle ne fit rien, épuisée. Fitz fini par forcer son esprit et trouva l'information.

- Tu... Tu es enceinte de moi ! Alors... Alors tu es à moi ! Nous allons nous marier et vivre ensemble ! Mais d'abord, je peux tuer Keefe !

Il sortit un flacon de sa poche et versa le liquide clair sur ses mains. Sophie aurait voulu l'arrêter, mais elle était incapable de bouger. Juste de pleurer. C'était fini, Keefe était mort. Par sa faute... Lentement, comme au ralenti, Fitz jeta la fiole par terre et reprit le couteau.

- Maintenant, tu vas payer tes mensonges !

Il leva haut la lame, se préparant à frapper, mais quelqu'un s'interposa. Sophie cligna des yeux pour vérifier qu'elle ne rêvait pas, mais non ! C'était bien Edaline qui, armée de deux dagues, faisait rempart de son corps pour protéger sa fille.

- N'ôse même pas lever la main sur ma fille ! gronda t-elle.

Fitz, surpris, se retourna et se précipita vers la porte. Edaline s'agenouilla près de Sophie et sortit un cube métallique. Elle pressa un bouton et les attaches de la jeune fille explosèrent.

- Maman ? Mais tu étais prisonnière des invisibles !

- Ce n'est pas le sujet, il faut aller coincer Fitz !

- Il... Il a tué Keefe...

- Je sais, tu te sens de marcher ?

- Oui... Je crois...

- Alors, viens !

Les deux elfes se précipitèrent en bas, dans le salon, et virent Fitz face à Grady, Juline, Kesler, Della, Alden, Elwin, les 12 conseillers ( dont un qui avait été nommé après la mort d'Oralie), le comité du cygne noir et tous les amis de la jeune fille. Fitz était devant eux et ils n'avaient pas l'air contents. Quand Edaline et Sophie arrivèrent, il y eut beaucoup de réactions, et Grady se précipita vers elle. Elle l'arrêta néanmoins en disant, "on verra ça plus tard".

Soudain, Fitz sortit un couteau, celui empoisonné, il attira Sophie à lui et le plaqua contre sa gorge. Elle se raidit en sentant la morsure froide de la lame.

- Fitz, qu'est-ce que tu fais ?! demanda Alden.

- Comment t'es-tu échappée ? dit-il à Edaline.

- Pour commencer, j'ai commencé à me douter que quelque chose n'allait pas car Sophie avait un comportement bizarre. Puis, un jour, je suis montée dans sa chambre et je suis tombée sur Vertina, qui m'a raconté tout ce qu'elle avait vu. Et j'ai trouvé ton cahier, Fitz, qui contenait tout ton plan. Après ça, je suis allée te confronter, mais les invisibles me sont tombés dessus. Je me suis échappée en invoquant mon cristal de foyer, mais une fois rentrée dans les cités perdues, je me suis cachée chez ma sœur. Nous avons établi un plan. J'ai remplacé ton flacon d'eau contaminée par un flacon de sève de panacier contaminée, et maintenant, nous savons tous ce que tu as fait !

- Très bien, mais je suis toujours en position de force ! En plus, il n'y a pas une, mais deux vies qui sont en jeu !

- Qu'est-ce que tu racontes ? demanda une voix familière.

Keefe entra dans la pièce. Fitz sourit.

- Deux vies sont en jeu : Sophie, et le bébé !

Le silence se fit dans la pièce. Keefe demanda doucement à Sophie :

- Qui ?

- Fitz... articula t-elle.

Une ombre passa dans les yeux du jeune homme, et il sortit précipitamment. Une odeur de brûlé se fit bientôt sentir.

- Alors, vous allez gentiment reculer ou s'en est fini d'elle !

- Il ne me tuera pas ! affirma Sophie. Il me fera souffrir, mais ne me tuera pas !

Fitz raffermit sa prise sur elle et adressa un regard menaçant aux autres.

- Alors ?

Ils se regardèrent, mais ne firent rien.

- Très bien... Vous l'aurez voulu !

Il mit la main dans sa poche et Edaline claqua des doigts :

- C'est ça que tu cherches ? dit-elle, un cristal de foyer à la main.

Fitz grogna et il planta le couteau empoisonné dans le bras de Sophie, qui hurla en sentant la douleur, puis il se jeta sur le cristal que tenait Edaline et sauta.

Sophie se tenait le bras, dévorée par une douleur atroce. Elle avait vaguement conscience des autres autour d'elle et fut secouée de spasmes. C'était insoutenable, et elle commença à voir au travers d'un épais brouillard. La souffrance la rongeait, pulsant au rythme de son cœur. Elle cracha du sang et la douleur s'aggrava. Elle ne sentait plus son bras, dans lequel le couteau était toujours planté. Elle s'engourdit et n'émettait plus que des hoquets plaintifs. Puis Elwin lui arracha le couteau et elle cria. La douleur revint, lancinante, toujours plus forte, et sa joue blessée se mit à la brûler, en écho à son bras. Mais le poison la maintenait consciente. Si bien qu'elle ressentait chaque interminable seconde de son calvaire. Au bout d'un moment interminable, la douleur se réduit à de violents élancement. Sophie était prostrée par terre, trempée de sueur, agitée de spasmes. Épuisée d'avoir enduré ce supplice, elle sombra enfin dans l'inconscience.

NDA :

Et voilà !

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