Chapitre 9.
J'avais ouvert les yeux, quelques semaines plus tard, dans une pièce que je ne connaissais pas. Aveuglée par la lumière très claire qui agressait mes pupilles sensibles, j'avais mis un temps fou a m'habituer a la luminosité. Probablement que mon séjour dans le néant de l'inconscience avait contribuer a la fragilisation de mes yeux qui s'habituaient, en temps normal, rapidement a la lumière du jour. Scrutant le plafond, je détaillait les néons en me demandant où diable je pouvais bien me trouver. Rapidement, les images de mes derniers agissements me revinrent en tête et il ne me fallut pas plus de temps pour coller un nom à la structure dans laquelle je devais séjourner. Je tentais de me redresser afin de confirmer mes pensées lorsque mes poignets furent subitement retenu au lit dans lequel j'étais confortablement installée. Réitérant mon action sans résultat, je basculais ma tête sur le côté afin de constater cette fois la conclusion que j'avais bel et bien imaginée. Voilà que j'étais retenue contre le lit, les poignets délicatement attachés a l'aide de lanières de cuir. Poussant un profond soupir, j'entrepris alors de détailler la pièce comme je le pouvais. Les murs étaient habillés de couleur sobres, un pent blanc et un autre bleu ciel. Dans un coin trônait une petite table dans le style d'un bureau sur lequel était déposé une sacoche, témoignant de la présence de quelqu'un dans la pièce. Le bruit significatif des machines auxquelles j'étais reliée mesuraient mon rythme cardiaque ainsi que d'autres signes vitaux que je ne connaissais, de premier abord, pas. Puis, recroquevillée sur un fauteuil près de la fenêtre, ma mère semblait dormir d'un sommeil assez lourd. J'avais perdu la notion du temps durant mon sommeil réparateur et, je n'avais donc aucune idée du jour que nous étions. Percevant un léger mouvement corporel de la part de ma génitrice, je me décidais finalement a la réveiller avec douceur, dans l'espoir qu'elle m'en apprenne plus sur ma condition et, surtout, qu'elle me libère des attaches me retenant prisonnière.
- Maman. appelais-je doucement, sans grand succès. Maman. Je suis reveillée. persistais-je cette fois avec plus d'insistance.
La joli femme qu'était ma mère avait, suite a mon appel plus sec que le précédent, soudainement glissé du fauteuil sur lequel elle etait installée de manière inconfortable. Retrouvant son équilibre peu avant de se ratatinée sur le sol, elle avait grandement ouvert les yeux. Alors qu'elle se demandait probablement si elle était en train de rêver, je lui adressait un léger sourire. Constatant qu'elle ne rêvait pas et que j'étais bel et bien réveillée, ma mère se précipita a mon chevet, les yeux brouillés par les larmes. C'était la première fois que je voyais ma mère pleurer.
- Dieu soit loué Camila, tu m'as fait si peur ! s'exclama-t-elle en me serrant dans ses bras avec force. Pourquoi as-tu fait une chose pareille ?! m'engueula-t-elle ensuite, la tristesse ayant rapidement laissé place a la colère qui résultait de sa peur a l'idée d'avoir pu me perdre.
- Je vais bien... murmurais-je sans une once de conviction. Comment j'ai atterrit ici ?
Cette question me brûlait les lèvres depuis mon réveil. J'avais eu l'espoir de mourir ce soir là et, je m'étais ratée. Alors, je voulais savoir qui avait été assez cruel pour me sauver la vie. Je veux dire, lorsque quelqu'un essaie de mettre fin a ses jours, c'est qu'il va mal et, qu'il aspire enfin au repos auquel il a le droit. C'est ce que je voulais. Mourir. Être enfin libérée de ma douleur émanant du rejet perpétuel de mes proches. Ainsi, je serais seule, mais je saurais pourquoi je serais seule. Le regard furibond de ma génitrice me ramena a la raison, au plus je parlais et au plus je l'énervais. Comme toujours. Je ne savais pas pourquoi a chaque fois que j'ouvrais la bouche, mes parents se mettaient en colère. Qu'avais-je bien pu faire pour mériter cela ? Étais-je si mauvaise ?
- Non tu ne vas pas bien Karla Camila Cabello ! Tu as essayé d'attenter a ta vie ! cria-t-elle l'évidence. C'est Allyson qui t'as retrouvée allongée dans cette baignoire car le bruit de l'eau claquant contre le sol l'avait alertée ! Mais c'est une prof, Mademoiselle Jauregay un truc comme ça qui a appeler les secours car ton amie est allé la chercher en panique. C'est d'ailleurs aussi elle qui nous as alertés qu'un garçon avait essayé de te violer et que tu avais recommencé a te scarifier selon Allyson. m'expliqua-t-elle d'une traite en faisant de grands gestes avec ses mains. J'ai appelé Jade. Elle arrive d'Europe dans quelques jours. Ton père m'a convaincue de ne pas faire appel a un psychologue puisqu'ils ont déjà échoués auparavant. Mais écoute moi bien Camila, Jade est ta dernière chance. Si elle échoue cette fois-ci, tu seras envoyée dans un institut spécialement pour les gens comme toi. me menaça-t-elle.
Je baissais les yeux sur ses paroles, pas uniquement en signe de résignation, de toute manière je ne pouvais rien y faire, mais surtout car je ne voulais pas que ma génitrice voit les larmes qui menaçaient de couler de mes orbes, brouillant davantage ma vision. Alors, incapable de répondre, j'hochais simplement la tête pour lui signifier mon approbation. En réalité, ma mère ne se préoccupait pas réellement de savoir pourquoi j'avais tenter de me tuer, c'était juste une façade qu'elle cherchait a donner dans un lieu public afin que les infirmières et médecins puissent l'entendre me réprimander. Elle voulait juste qu'on apparaisse a leurs yeux comme une famille tout a fait normale. Mais elle s'en fichait pas mal au fond d'elle. Il y a quelques années de ça, j'avais commencé a me scarifiée, au tout début de mon mal-être, lorsque j'avais été assez mature pour comprendre que mes parents ne m'aimeraient jamais. Ils avaient longuement été conscients de mes agissements mais, ils n'avaient jamais réagis jusqu'à ce qu'une assistante scolaire débarque chez nous, un beau matin. Elle avait été envoyée par l'une de mes enseignantes qui avait remarqué mes plaies en cours. C'est là que mes parents avaient commencés a faire paraître l'illusion qu'ils se souciaient de moi. Suite a cette interruption inpromptue de cette assistante sociale, mes géniteurs n'avaient pas trouvés mieux que de m'envoyer dans un institut londonien spécialisé pour me soigner de mes pensées et actes anormaux. C'est là-bas que j'avais rencontré Jade. La jeune fille était âgée de quelques années de plus que moi et, elle passait son temps a l'institut où travaillait ses parents. On s'était vraiment rencontrées par hasard mais, on s'était aussi vite liées d'amitié et, on pouvait dire que c'était elle qui m'avait aidé a aller mieux. En effet, alors que je refusais de parler aux médecins ou a un quelconque membre du corps médical, j'avais trouvé une confidente en la personne de Jade. Alors, comprenant que je ne me confierai a personne d'autre, la mère de la jeune femme avait fait pression sur mes médecins afin qu'ils laissent Jade gérer ma thérapie et, elle avait obtenu gain de cause. J'avais fini par trouver là bas le bonheur que je ne trouvais pas auprès de ma famille, aux côtés de la jeune anglaise aux origines égyptiennes. Malheureusement, étant donné que mon état s'était considérablement améliorer, j'avais été contrainte de retourner en Amérique auprès de ceux qui me plombait le moral. Mais ça avait été pour une courte durée puisque mes parents m'avaient ensuite rapidement envoyée dans ce lycée avec pensionnat qui ne m'obligeait a rentrer que pendant les vacances.
- Bien. Je vois qu'on s'est comprises.
Le ton sec de ma mère avait mis fin a la conversation avant qu'elle ne quitte la pièce. J'avais osé croire qu'elle s'était inquiété pour moi, durant les cinq petites minutes où elle avait pleuré en me voyant a nouveau éveillée. Mais j'étais maintenant d'autant plus sûre que ce n'était juste pas de l'inquiétude. Alors que mes larmes s'étaient mises a couler le long de mes joues, une nouvelle personne entra dans la pièce, ses talons claquant contre le sol de la chambre dans laquelle je me trouvais. Les effluves de l'odeur de cette femme me parvinrent alors qu'elle s'installait sur la chaise a mes côtés et mon coeur se serra encore plus lorsque je me rendais compte qu'il ne s'agissait pas de ma mère qui était revenue. Mes larmes redoublerent et pourtant, je faisais l'effort de relever la tête vers le visage de celle qui faisais s'emballer mon coeur dans ma poitrine. Lauren était assise là, devant moi, ses jambes croisées et ses orbes vertes plantées dans les miennes. Je souffrai de la voir si proche de moi. Je souffrai de la voir tout simplement. Pourquoi était-elle venue ? Avais-je réellement autant d'importance pour qu'elle se déplace jusqu'ici?
- Comment tu te sens ? me demanda-t-elle simplement avec un ton neutre qui ne me laissais rien entrevoir de ses pensées.
Je ne pris pas la peine de répondre. Mes larmes, mes yeux rouges et mon visage bouffis le faisait pour moi. Lauren gardait le silence durant un moment elle aussi, peut être attendait-elle réellement une réponse de ma part. Elle se pencha sur mon corps allongé et, dans un acte de bonté, elle me libera enfin de mes chaines. Grâce a ce geste, je m'empressais de me redresser sur mon lit en position assise, passant aussitôt mes mains sur mes avants bras pour y découvrir des pansements recouvrant mes blessures. J'adressais ensuite un léger sourire de reconnaissance à Lauren et elle me le rendit faiblement.
- Est-ce que tu as fait ça pour attirer mon attention ? me demanda-t-elle enfin.
C'était l'heure de la question qui fachait.
- Non. répondis-je simplement, la voix cassée par les sanglots.
- Alors pourquoi ?
Je la toisais un long moment, cherchant moi même les réponses que je pouvais fournir a sa question. Pourquoi ? C'était la question que tout le monde se posait. Mais, je ne pouvais pas réellement lui avouer pourquoi j'avais tenter de mettre fin a mes jours. Non pas que je ne le veuilles pas mais, simplement car elle ne me croirait jamais. A mon âge, tout les ados se rebellaient contre leurs parents et, c'est la seule chose que se dirait Lauren si je lui avouais que mes parents ne m'aimaient pas. Elle raisonnerait comme tout les autres en concluant que je refusais l'autorité parentale et que je cherchais a me trouver des excuses là où il n'y en avait pas.
- Je ne sais pas. répondis-je alors en haussant les épaules. C'est à cause d'un tout je suppose... fis-je traîner ma phrase.
- Camila, tu peux me parler tu sais... commença Lauren, mais elle ne pu jamais finir car je lui coupais subitement la parole en criant malgré les sanglots toujours présents dans ma voix.
- Non je ne peux pas ! Je ne peux pas car tu es comme tous les autres ! Tu m'as abandonnée pour un moment d'égarement et, tu recommenceras a prendre la fuite dès que ça n'ira pas a ta mode ! Donc non je NE peux PAS te parler Lauren !
Celle qui était mon enseignante resta longuement assise là, sur cette chaise, a me regarder avec un air ahuri. Je lui avait asséner ses mots a grand coups dans la figure et, ça ne me ressemblait pas. Ce n'était pas vraiment moi. La vraie Camila ne criait pas sur les gens et elle ne les agressaient pas ainsi. Mais je n'étais plus moi a cet instant. J'étais juste une adolescente brisée et fatiguée par la vie. Je continuais juste a respirer dans un corps qui ne me semblait pas être mien. Je me sentais juste prisonnière d'un monde qui se jouait inlassablement de moi. Je restais donc plantée là, les yeux rivés dans ceux de mon enseignante, qui se mettaient a leur tour a briller de manière anormale.
- Qui est Jade ? demanda-t-elle alors, désireuse de changer de sujet même si le ton qu'elle avait employé me laissais croire qu'elle ressentait un brin de jalousie envers l'anglaise qu'elle ne connaissait pas.
- Ma rédemption.
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Voilà ce chapitre 9 ! Qui, je crois, a été très attendu par quelques uns d'entre vous. ^^
Laissez moi vos avis s'il vous plaît! Que pensez-vous qu'il va se produire avec l'apparition de Jade ? 😏
Bisous bisous,
Chloé. 😘
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