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Stella a continué de m'appeler "Love" toute la soirée, et je n'ai pas bien compris si c'était un jeu ou quel était le but, mais c'était assez plaisant. Je crois même que j'ai beaucoup aimé.

Chose beaucoup plus drôle : Zayn et Cassandre se sont mis à se donner des surnoms pour suivre le mouvement. Mais eux, c'était à celui qui trouverait le surnom le plus ridicule. Et là, on s'est vraiment marrés.

Mais quand ça a évolué en quelque chose de totalement différent... avec Stella, on a décidé de s'esquiver.

C'est que, on a bien compris que les "leçons" de Zayn ont cette "fâcheuse" tendance à s'envenimer à chaque fois. Ma théorie, c'est que c'est parce que c'est un jeu. La preuve : ce soir, les surnoms étaient un jeu, et le jeu s'est envenimé.

Et je ne sais pas comment ça va se terminer.

Ca avait très bien commencé. Cassandre glissait habilement des surnoms mignons qui allaient parfaitement à Zayn et il en rajoutait à la mignonnerie en surjouant, et ça faisait bien rire tout le monde. Et puis, leurs surnoms sont devenus un peu plus personnels. Comme s'ils ne jouaient plus. Ce qui n'est pas vraiment étonnant pour Cassandre, puisque, depuis le début, elle ne jouait pas. Mais quand on a eu l'impression que Zayn ne jouait plus non plus, on a décidé de décamper, et les laisser se dire des mots doux sous couverture pour le reste de la soirée, en espérant qu'ils réussissent à avancer d'une manière ou d'une autre avant que le patron les déloge du bar.

Et nous voilà donc, rentrés, chez moi. Depuis le temps que j'avais envie de quitter ce bar. Je passais une bonne soirée, mais j'avais juste envie de retrouver mon chez moi, et d'être un peu seul en charmante compagnie - même si ladite compagnie est platonique, elle n'en est pas moins charmante.

Enfin, nous y voilà, enfin chez moi.

On passe directement à la salle de bain. Moi pour me brosser les dents, Stella pour se démaquiller.

- Tu veux dormir tout de suite ? je lui demande

Elle acquiesce.

- Ca marche.

Je me brosse les dents en l'observant du coin de l'oeil. Elle se démaquille consciencieusement, puis rince, et termine par une crème. Et je pars, parce que je n'ai plus rien à faire là. Je m'assois sur mon lit et attends. Elle ne met pas longtemps à arriver, s'assoit, et commence à se mettre de la crème sur les mains.

- Ca sert à quoi tout ça ? je lui demande

- C'est pour la peau sèche... Ca tire et ça craque.

Je n'ajoute rien. Elle m'a fait deux phrases, on est en grand progrès. Elle attrape un mouchoir et essuie le surplus de crème, puis elle frotte ses mains l'une contre l'autre pour terminer, et se lève. Elle prend son pyjama et revient. Et c'est là que je comprends pourquoi elle ne l'a pas enfilé quand elle était seule dans la salle de bain.

- Tu veux que je t'aide avec la fermeture ?

Elle acquiesce et contourne le lit pour s'approcher de moi, se mettant dos à moi et tenant ses cheveux.

- Je ferme les yeux ? je demande

- Bah non.

- Je m'en doute, je dis en pouffant. C'était juste par politesse.

Elle pouffe elle aussi. Je n'ai jamais connu une fille moins pudique que Stella. Ca peut paraitre bizarre, mais pour moi ça ne l'est pas, j'adore.

C'est qu'elle est parfaitement à l'aise avec moi. Juste trop timide pour me parler, mais ça s'arrange petit à petit.

Je fais descendre doucement la fermeture, et l'atmosphère me semble devenir plus intime. Moins légère. Plus douce. Douce comme sa peau... Mais je n'ose pas la toucher.

Lorsque j'ai terminé, elle lâche ses cheveux et se retourne, elle me sourit puis elle contourne le lit et se rassoit à sa place en attrapant son pyjama. Et je reste comme un con à la regarder alors qu'elle retire sa combinaison et enfile une brassière puis son long débardeur de nuit qui ressemble plutôt à une mini-robe légèrement transparente. Elle retire ensuite son soutien-gorge en le faisant passer en-dessous de tout ça.

Puis, elle se lève, et part ranger sa combinaison. Moi, je la suis des yeux, jusqu'à ce qu'elle reprenne sa place. Elle me regarde alors, et me fait de gros yeux avant de rigoler.

- Quoi ?

Elle désigne mon pantalon et je comprends que j'ai juste complètement oublié de mettre mon pyjama. Un idiot, je vous dis, un idiot.

- J'ai pas le droit de dormir en jean ?

Elle rit et j'adore ça. Je retire mon jean et change de t-shirt, puis je saute sur le lit, et elle rit encore. J'adore ça, j'adore tellement ça.

- Câlin ? je dis

Elle acquiesce et je m'allonge en la prenant contre moi. J'éteins la lumière, et elle s'installe à son aise. C'est là que ça va commencer à être drôle.

Elle gesticule un moment et m'escalade à moitié, et je ne bouge pas, attendant qu'elle ait terminé, me demandant quelle position elle va choisir pour dormir ce soir. Je trouve ça tellement mignon et tellement drôle à la fois.

Finalement, elle se remet sur le dos et me tire d'un coup sur elle. Je suis surpris et elle rigole. Je rigole aussi.

- Tu veux dormir comme ça ? je lui demande alors

- Oui.

- Tu peux dormir comme ça ?

- Oui.

Je n'ajoute rien et me cale confortablement sur elle tandis qu'elle passe les bras autour de moi et me fait des caresses dans les cheveux et sur le dos. Sa main se fraie un passage naturellement sous mon t-shirt, et je me sens incroyablement bien, calme, et apaisé.

Je crois que c'est rare de ressentir ça. En tout cas, pour moi, ça l'est.

Avec la vie que je mène depuis des années, à être toujours sur les routes, sur des scènes ou dans des studios, le calme est plutôt rare et le stress souvent présent. Je ne m'étais pas senti aussi apaisé depuis... Je crois que ça doit remonter à l'enfance.

Je pense que je l'avais senti. La première fois que j'ai parlé à Stella, j'ai senti qu'elle avait quelque chose de spécial. Et je ne m'étais pas trompé. Je ne savais pas à quel point j'avais raison...

- Je me sens bien avec toi... je souffle

- Moi aussi...

- Mais je dois faire pipi.

- Moi aussi ! dit-elle subitement d'un air horrifié. J'ai oublié !

- A toi l'honneur, je dis alors en me remettant à ma place

Elle se redresse et reste un moment immobile, puis, elle me fait un bisou sur la joue, et part en courant presque. Je reste là à sourire comme un con, puis je me lève, et sors de la chambre. J'attends qu'elle sorte des toilettes, puis j'y vais, et quand je sors, elle est toujours là.

- Je suis plus fatiguée... me dit-elle avec une petite moue enfantine

- Moi non plus...

Elle me regarde avec cette petite moue trop craquante, et moi, je réfléchis. Je dois trouver quelque chose à faire avant de dormir. Et là, je n'ai aucune idée.

- On regarde la télé ? je finis par proposer

Je suis déçu d'avoir eu si peu d'inspiration, je trouve ça pathétique, mais tant pis, faute de mieux... Elle me prend la main et me conduit dans mon salon. Je m'allonge sur le canapé, et me prépare à lui faire une place, mais elle s'allonge sur moi. Je fais tomber le plaid sur nous et allume la télé.

Je change les chaines et cherche quelque chose d'intéressant, et Stella, au lieu de s'y intéresser, enfouit la tête dans mon cou et y dépose des petits bisous. C'est loin de me déranger, je la laisse faire et continue de faire défiler les chaines. Elle descend petit à petit ses bisous jusqu'au col de mon t-shirt, elle tire un peu dessus et embrasse le haut de mon torse. Et je suis trèèèèèèèès loin d'avoir envie de protester. Je la laisse faire et finis par trouver un programme convenable, alors je lâche la télécommande, et peux désormais lui caresser les cheveux et le dos. Elle finit par se poser contre moi et regarder la télé en glissant sa main sous mon t-shirt.

Je crois qu'elle n'aime pas le programme que j'ai choisi, parce qu'au bout d'à peine quelques minutes, elle ne fait même plus mine de s'y intéresser, elle revient me déposer des bisous et me monte carrément dessus. Je rirais si je n'étais pas trop occupé à aimer ça.

Elle soulève légèrement mon t-shirt en me regardant timidement, puis, d'une petite voix, me demande si elle peut. Je lui dis oui, et elle disparait dessous. Je trouve ça tellement drôle, et tellement mignon, mais j'apprécie beaucoup trop pour dire quoi que ce soit et risquer qu'elle s'arrête. Elle me dépose des baisers en haut du torse, en descendant un peu, et la télé change de programme. Elle sort aussi vite de sous mon t-shirt pour regarder à nouveau la télé, et je crois que je n'ai jamais été aussi frustré de toute ma vie.

Elle finit par sentir mon regard sur elle, et tourner la tête vers moi. Je crois qu'elle voit le désespoir sur mon visage, elle semble se rendre compte de ce qu'elle a fait. Elle met les mains sur la bouche et échappe un rire gêné. Moi, je suis toujours aussi frustré ! Mais je finis par rire avec elle. Je n'avais encore jamais vu ça, quelqu'un qui s'ennuie tellement qu'il se met à faire des bisous sans s'en rendre compte. Mais il y a un début à tout.

Elle revient sur moi, s'asseyant sur moi, et me regarde. Et me dit la plus longue phrase qu'elle m'ait dite depuis notre rencontre.

- Tu as cinq secondes pour changer la chaine, sinon je regarde ça toute la nuit.

Je la regarde quelques secondes, puis, je ne réfléchis même pas, je change la chaine. Elle se penche sur moi, et recommence ses bisous. Je rigole doucement en passant les bras autour d'elle. Elle se serre aussi contre moi. Je me sens tellement bien avec elle...

- J'aime trop être avec toi...

Elle se redresse et me regarde.

- Je... Je crois qu'on devrait retourner se coucher...

Je crois que je viens de me prendre un vent. Ou alors c'est parce qu'elle a toujours du mal à me parler... Je ne sais pas.

Elle se lève et me prend la main, puis me reconduit à la chambre après que j'aie éteint la télé. Je suis perturbé par sa réponse, mais je crois qu'elle n'était pas négative. Je crois que je comprends.

Elle s'arrête et me regarde. Elle ose me regarder. Je m'approche d'elle. Elle baisse les yeux timidement. Je pose la main sur sa joue. Elle relève les yeux vers moi. Elle me regarde.

- Je veux plus attendre... je souffle

Elle me regarde toujours.

Je pose les lèvres sur les siennes.

- Je n'ai plus besoin d'attendre...

Je les pose une nouvelle fois.

- C'est toi.

Je l'embrasse. Ses lèvres, immobiles, se mettent à suivre les miennes, douces. Je termine le baiser en la serrant contre moi, et elle s'y blottit sans rien dire, échappant une respiration de bohneur, presque un gémissement. Je crois que je lui ai dit ce qu'elle attendait depuis longtemps. Je l'écarte de moi et la regarde.

- C'est toi... répète-t-elle

Je lui souris en posant les mains sur ses joues et l'embrasse à nouveau.

C'est elle. 

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