Chapitre 50: Accident

Deux corps étaient allongés sur le béton tandis que des sirènes de pompier et de police retentissaient à travers la ville de Londres, en Angleterre. Les pompiers sortirent rapidement de leur véhicule avec des brancards afin de prendre les deux blessés grièvement blessés. Quant aux policiers, ils séparaient la rue des passants par des bandes jaunes et noirs indiquant « keep out » pour protéger la scène de crime afin que les preuves ne disparaissent par le piétinement des passeurs. Parmi eux, certains s'afféraient à faire circuler les passants à vélo ou en voiture et le code de la route pour ne pas gêner les pompiers dans leur travail. 

Quelques aboiements de chien se firent entendre, faisant légèrement frissonner les policiers et les pompiers qui s'affairent à leur métier respectif. Malgré cet accident, la pluie de l'après-midi avait cessé de faire disparaître les traces de sang et de les agrandirent. Les vêtements que portaient les deux victimes avaient commencé à sécher en fin d'après-midi, se mélangeant à leur sang sèche.


Un élève de Val-De-Rosey portait un uniforme, soit un pantalon bleu, une chemise blanche et une veste rouge sans manches, gémissait tandis que sa respiration devenait presque inexistante. Son corps était recouvert d'égratignure. Il regardait fébrilement son partenaire se faire emmener par une équipe dans une ambulance.


—1. 2. 3, montez-le, entendit-il prononcer faiblement par un pompier.


Il geint. Son cœur était brisé en mille morceaux. Il ne se souvenait plus de ce qu'il s'était passé. Qui était le fautif ? Où allaient-ils ? Ses yeux papillonnèrent tandis qu'il essayait de se relever. Il n'y arrivait pas. Pourquoi n'arrivait-il pas à bouger un seul membre de son corps sauf ses yeux ? Ses jambes, ses bras, son torse étaient paralysés et sa tête lui faisait un mal de chien. Il sentait du sang couler le long de son échine et coller son uniforme au béton. Au loin, le jeune garçon à moitié réveillé et légèrement comateux, il pouvait entendre les aboiements des chiens tandis que leur propriétaire et la police essayaient de les stopper.


Enzo murmurait dans sa mémoire le prénom de son professeur qu'il n'arrivait pas à distinguer parmi tout ce brouhaha infernal. Alors que les pompiers accouraient autour de lui, l'appelant et l'emmenant, le jeune étudiant sombrait dans un sommeil profond, presque éternel. Alors qu'ils venaient à peine d'accepter leur relation et de franchir une étape, une plus lourde et grave bloquaient à nouveau le mur, le faisant monter jusqu'en haut ; empêchant Enzo de voir de l'autre côté comme dans un trou noir qui ne faisait que tournoyer bruyamment. La peur lui tenaillait l'estomac.


Enzo n'entendait que les alarmes des ambulanciers arrivant sur les lieux. Il ne sentait que les mains chaudes et rembourrés des pompiers touché son corps pour le maintenir en vie. Il ne les entendait pas parler, il ne les entendait pas l'appeler, il pouvait juste les sentir palper son corps et le soulever pour le mettre sur un lit à brancard comme dans les hôpitaux. Il dû geindre plus bruyamment lorsqu'il se sentit soulever du sol. Le choc ayant beaucoup d'effet sur son corps. Il finit par tourner la tête et au loin, il pouvait enfin voir un corps étendu dans le même cas que lui. L'individu avait la tête sous un masque à oxygène et les ambulanciers essayaient de le ramener à la réalité. Enzo essayait de tendre la main, mais elle retomba bien vite sur le matelas blanc et son esprit partit dans un flou profond.


Il sentit brièvement le déplacement dans la voiture et des cliquetis retentirent contre les parois. Il sentit l'oxygène revenir peu à peu dans sa gorge et sentait son torse se soulever à peine comme s'il avait la flemme de lever le petit doigt pour montrer un signe de vie quelconque. Enzo entendait des « bip » incessant qui cachaient la voix qui essayait de lui parler depuis tout à l'heure, rendant ses oreilles sourds. Il sentit son corps se secouer lorsqu'il vit très faiblement la lumière d'un lampadaire l'éblouir.


Ils entrèrent dans l'hôpital le plus proche de la sortie de la grande ville et Enzo ouvrait par moment et faiblement ses yeux marrons. Il fut ébloui par les lumières du plafond et le blanc qui peinturait les murs rendait les lumières encore plus forte et tenaille, lui faisant mal à la rétine. Il eut juste le temps, avant de se rendormir, de voir qu'il était entouré de part et d'autre, d'infirmières et de médecin qui poussaient son lit d'hôpital vers la salle d'opération. Le bruit métallique des roulettes du lit brouillait son ouïe et camouflait comme avec les bip de la voiture, les paroles des médecins autour de lui.


oOo


Enzo ouvrit faiblement les yeux et sentit, dès son réveil, la brise fraîche de la nuit percuter sa peau. Il se tourna et vit qu'il était très proche de la fenêtre. De là où il était, il pouvait apercevoir la grande ville dans toute sa splendeur dans l'obscurité, les lumières des maisons illuminant les coins sombres les unes derrières les autres. Il soupira et regarda plus précisément où il pouvait se trouver exactement. Enzo regarda alors autour de lui. Il vit clairement que toute la pièce n'était faite que d'un blanc pure et seulement les rideaux étaient de couleur turquoise. Il vit un bouquet de fleur sur la table de nuit à sa gauche et un petit déjeuner, notamment fait de fruits avec un jus de pomme. Il vit qu'il était dans une grande chambre comportant trois lits incluant le sien. Une télévision agençait le vide entre les deux lits en face du sien de l'autre côté. La porte était de couleur moutarde avec une bande noire sur sa hauteur. Les portes devaient être coulissantes. D'ailleurs, celle-ci s'ouvrit et un homme en blouse blanche avec un calepin rentra dans sa chambre d'hôpital.


—Oh, vous êtes enfin réveillé !

—Enfin ?

—Oui, vous dormiez depuis quatre jours. Le choc a dû être un traumatisme crânien et les médecins avaient dû faire un coma artificiel vous concernant afin que vous puissiez vous rétablir sans problème. Cependant, à deux reprises, vous aviez fait une crise, déclara le médecin en rafale.


Enzo écoutait attentivement les informations que lui léguait le médecin, mais un mal de tête parvient à le faire grimacer par ce trop plein d'information dès son réveil depuis quatre jours. Un peu plus et il aurait pu dormir une semaine de plus.


—Vous savez ce qui m'est arrivé, Monsieur ? demanda Enzo craintivement et avec espoir.

—Vous n'en avez pas le souvenir ? Hum, sûrement à cause de votre état de coma artificiel, vous avez dû oublier l'événement tragique.

—Événement tragique ? répéta Enzo.

—Oui, vous aviez eu un accident avec un adulte. Était-ce votre père ?

—Non, mon prof d'histoire. D'ailleurs, comment va-t-il ? Ou est-ce qu'il est ? Dites-moi-s 'en un plus à son sujet ! C'est important !


Le médecin fut pris au dépourvu par cet aveu excessif du jeune garçon devant lui. Il semblait particulièrement attaché à ce professeur et à cet homme qu'ils ont soigné.


—Il se trouve en salle de repos tout comme vous.

—Pourquoi n'est-il pas dans ma chambre ?

—Vous n'êtes pas de la même famille, par crainte et par le règlement de l'hôpital, nous avons préféré de vous séparer.


Enzo se mordillât la lèvre inférieure devant le médecin, anxieux dans l'état que pouvait se trouver Gaspard en ce moment. Était-il dans un état plus grave que lui ? Il n'arrivait tout de même pas à bouger un seul petit doigt sauf son bassin et sa colonne vertébrale qui semblaient refonctionner. Ainsi, il pouvait se redresser. Marcher serait une autre histoire. Il devait attendre encore au moins deux jours avant de pouvoir rejoindre Gaspard. Il laissa le médecin faire son travail, remettre une nouvelle perfusion et noter quelques modifications dû à son rétablissement dans son calepin noir.


oOo


À son septième jour de convalescence, Enzo pouvait sortir de son lit et marcher plus librement dans l'hôpital. Aujourd'hui, il allait enfin voir Gaspard. Il se dirigea rapidement dans les couloirs et les parcourra jusqu'à ce qu'il arrive au deuxième étage à la chambre 230. Celle de Gaspard. Il déglutit et se posait toutes sortes de questions qui lui semblaient importantes. Allait-il bien ? Était-il réveillé ou allait-il le réveiller ? S'inquiétait-il aussi pour lui ? Avait-il hâte de le voir comme lui ? Il souffla pour s'encourager et tira la porte à sa droite dans un faible bruit. Assez pour que Gaspard se tourne vers lui. Un livre à la main et mangeant un quart de pomme, il fixa Enzo entrer timidement dans la chambre. Ça ne le changeait pas de d'habitude. Enzo en fut soulagé et content. Pour lui, Gaspard semblait se comporter...normalement.


Il le regardait. Une barbe naissante était la preuve de sa convalescence d'une semaine et demie. Il baissa le regard vers le sol, triturant ses doigts entre eux et avançant lentement vers le lit. Alors qu'il avait hâte de le voir, il se sentait tout autre lorsque le moment était venu. Cela faisait longtemps pour lui, même si c'était sept jours qu'ils ne se sont pas vu, toucher, regarder ou encore même parlé. Il sentit Gaspard déposer le livre sur la table de chevet et terminer son morceau de pomme avant de relever sa tête en mettant son pouce et son index contre son menton. Leurs regards se croisèrent et à sa grande surprise, Enzo fut pris dans les bras musclés et légèrement blessé de Gaspard.


Gaspard nicha sa têtecontre le cou du jeune étudiant et soupira de soulagement. Il avait eu tellement peur ! Ne pas le voir était d'une atroce souffrance qu'il ne voulait pas revivre ça. Il s'écarta et déposa ses lèvres charnues contre celles gercés d'Enzo dans un tendre baiser. Sentir les croûtes de sang de l'accident sur leurs lèvres était désagréable, mais était revigorant car grâce à cela, ils pouvaient se sentir vivant. Ils se sourirent lèvres contre lèvres et Enzo sentit son cœur gonfler de bonheur. Il sentit l'odeur vanillé de Gaspard picoté ses narines et il nicha sa tête entre le cou et l'épaule droite de Gaspard afin d'amplifier cette sensation qui le satisfaisait amplement.


—Je ne regrette pas, Enzo.


Enzo sourit à l'entente de cette phrase soufflé contre son oreille gauche et donna un nouveau baiser, mais plus chaste que le précédent. Il souffla un « moi non plus » et l'un comme l'autre, se serrèrent dans les bras de l'autre pour amplifier leur odeur commune à se mélanger et à s'habituer à sentir l'autre odeur effervescent, car à partir de maintenant, ils n'allaient plus jamais se lâcher. 



oOo


Et voilà, c'est ce qui conclut l'aventure de Gaspard Venderdrake et Enzo Levalier ! J'espère que la fin ne vous déçoit pas et que vous avez eu du plaisir à la lire comme moi j'ai eu du plaisir à l'écrire.  

Merci énormément d'avoir lu cette fiction en tout cas et d'avoir suivi sa production d'écriture jusqu'au dernier chapitre. N'hésitez pas à allez lire mes autres histoires si cela vous tente ! 

 À bientôt pour de nouvelles aventures !

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