—Pourquoi as-tu arrêté ? demanda faiblement Enzo.
Gaspard cru qu'Enzo n'avait pas parlé au bas ton qu'il avait prit pour exprimer sa confusion. Il finit par se retourné, interpellé par son partenaire.
—Je me suis repris car je me suis souvenu qu'on ne pouvait pas être ensemble. Cette fois, c'est une erreur. La loi le prendra comme un acte de pédophilie. Je suis plus âgé que toi Enzo, comprends-le.
Enzo soupira d'agacement et se redressa.
—Arrête ! Arrête de te rejeter ! Tu as bien apprécié, n'est-ce pas ? Sinon, tu n'aurais pas continué ce...jeu. Alors pourquoi ?
—Et toi ? Et toi pourquoi tu insistes pour quelqu'un comme moi ? Qu'ai-je de si attirant qui te fait autant bloquer sur moi ?
Enzo se redressa, remettant son bras droit le long de son bras, secoué par la demande de Gaspard. Pourquoi était-il aussi insistant ? Parce qu'il l'aimait et personne d'autre. Pourquoi était-il autant obsédé par Gaspard ? Parce qu'il ne voyait que lui depuis que ce dernier lui avait redonné confiance en lui. Pourquoi voulait-il à tout prix être auprès de lui ? Parce qu'il ne pensait qu'à lui jour et nuit. Il avait envie de lui dire toute ces choses, mais il se retenait car il savait que Gaspard n'allait pas apprécié tellement il était têtu. Le moment qu'il venait de passer à s'embrasser en était un bon exemple. La fièvre romanesque enivrait tout son corps qui tremblait. Il n'arrivait pas à stopper toutes ces sensations qui l'avaient succombé dans une bulle charnelle.
Gaspard soupira face au silence du jeune garçon et se redressa. Il passa une main dans ses cheveux courts et regarda le ciel en mettant sa main droite en visière.
—Allons-y, il ne va pas tarder à pleuvoir.
—N'importe quoi, il fait super beau, le contredis Enzo en croisant ses bras sur son torse.
—Les apparences sont souvent trompeuses, Enzo.
Enzo leva les yeux au ciel tandis qu'il suivit à contrecœur l'adulte devant lui. Observant le dos de Gaspard, il se questionnait sur ce qu'il venait de se passer. Un poids énorme venait de se rajouter et en même temps de s'enlever sur ses épaules.
Ils reprirent les rues étroites de la ville Londonienne et reprirent le vélo laissé dans les trames de vélo. Enzo se réajusta et se cramponna au corps de Gaspard qui attendit qu'il s'installât. À son feu vert, Gaspard pédala rapidement sur les sentiers pédestre de la ville, laissant à Enzo le temps de regarder les néons publicitaires des magasins, des passants et de relever la tête pour regarder la hauteur des bâtiments qui le surplombaient. Il cligna des yeux lorsqu'il sentit une goutte d'eau tomber sur l'extrémité de son œil droit. Il l'essuya et sentit Gaspard accélérée. Enzo regarda son visage concentré droit devant lui, le cœur battant et le regard écarquillé. Gaspard avait raison. Il commençait à pleuvoir. Le soleil se cachait prudemment derrière les nuages qui se rassemblaient dans un amas sombre et gris, cachant par la même occasion le bleu clair du ciel.
Les gens autour d'eux commencèrent à courir pour s'abriter sous les toits des magasins ou à rentrer chez eux plus rapidement, ne prenant plus le temps de rester sous le soleil. Les oiseaux avaient arrêté de chanter et se cachaient eux aussi. Les chiens aboyaient pour amplifier la course de leur maître. Les voitures à côté d'eux passaient rapidement, Enzo doutait qu'ils respectaient les limites de vitesse. Quelques magasins fermaient en raison de la pluie avenante. Enzo resserra son emprise contre le dos de Gaspard, appuyant sa joue droite sur celui-ci.
Avant qu'ils ne bifurquent sur une autre route, Gaspard sourit et détourna le sens du guidon pour tourner vers la gauche. Enzo fronça les sourcils lorsqu'ils changèrent de direction et continuèrent leur promenade dans la ville sous la pluie. À la fin, ils s'arrêtèrent devant une boulangerie du coin très classique de la communauté et Gaspard se retira du vélo. Enzo dû prévoir le coup pour enlever ses bras du corps de Gaspard et reculer sur le bord de la selle. La pluie avenante trempait ses cheveux marrons et les allongeaient sur son front. Ses vêtements bleus et blancs se tâchèrent de pluie rapidement. Il attendit patiemment Gaspard qui revint avec deux brioches. Il en tendit une chauffante à Enzo qui la prit immédiatement. Il croqua dedans et il sursauta à la chaleur.
—Aish, je me suis brûlé, fit-il.
—Ça vient de sortir du four, c'est normal que ça soit chaud.
—Tu n'aurais pas pu me prévenir avant ?
—Non, ça n'aurait pas été si drôle.
Enzo leva les yeux au ciel pluvieux et Gaspard pouffa légèrement de rire. Il croqua rapidement dans la brioche et le goût sucrée chocolaté remplis rapidement sa bouche de goût exquis. Gaspard prononça des sons bien trop sensuel à Enzo qui détourna le regard pour continuer à croquer sa délicieuse brioche au goût caramélisé. Une fois fini, ils reprirent le vélo et vagabondèrent dans la ville. Au bout d'un moment, Gaspard s'arrêta de nouveau et ils descendirent du bicycle afin de faire la promenade à pied. Gaspard déposa son vélo contre un panneau publicitaire et l'attacha avant de prendre la main d'Enzo pour courir à travers les rues pavées.
Ils s'arrêtèrent sous un toit d'un magasin londonien qui était axé sur les objets antiques. La vieille odeur qui entourait le magasin parvint aux narines du jeune garçon qui se colla contre le torse de Gaspard. Il huma son odeur vanillé et il regarda du coin de l'œil la pluie s'intensifier à l'extérieur. Le froid le fit frissonner et il sentit rapidement les bras musclés de son acolyte l'entourer et raffermir sa prise contre lui.
—T'ais-je offensé tout à l'heure ? demanda Gaspard innocemment.
—Oui, souffla Enzo.
—Devrais-je me rattraper ?
—À toi d'en décider, mais je ne serais pas contre.
—Dis-moi pourquoi. Je pense qu'on ne devrait pas.
Enzo souffla et s'écarta. Il quitta le petit habitacle et courra sur la place publique afin d'échapper à l'emprise de Gaspard qui le poursuivait en l'appelant. La pluie s'abattit sur eux.
—Enzo ! Enzo ! le rappela-t-il sans cesse.
Enzo se dirigeait vers la grande roue ou il s'accrocha sur la balustrade du pont près d'un lac. Il croisa ses pieds l'un derrière l'autre et regarda les gouttelettes de pluie s'abattre sur l'eau dans des bruits incessants et énervant. Parfois, il voyait des poissons sauter hors de l'eau pour y replonger aussi vite que possible. À ce spectacle, Gaspard repensa à Valentine et à leur sortie en amoureux qu'ils avaient fait dans les premiers jours de leur relation éphémère.
Il soupira et se mit à côté du jeune garçon légèrement confus. Il regarda son visage qui était tourné vers le lac londonien et les gouttelettes polissaient son visage. D'un doux regard, il passa une main dans les cheveux d'Enzo et ramena une mèche derrière le lobe d'oreille de son vis-à-vis. Enzo sourit tristement et se dégagea de son emprise.
—Arrête, ne fais pas ce genre de geste avec moi. Tu le regretteras et je le regretterais. Tu ne me le permets pas. Alors, je ne vois pas pourquoi je te l'accorderai en retour.
Gaspard soupira face à cette logique qui le frappait de plein fouet. Enzo avait raison, mais il ne pouvait pas s'empêcher de faire des gestes doux comme celui-là lorsqu'il le voyait mal en point. Il voulait le réconforter et le voir sourire comme il le voyait faire avec Dimitri et Samuel durant les pauses de récréation. Oui, il ne quittait pas Enzo des yeux même quand le cours finissait. Il le voyait sans cesse, le regardait sans cesse et il ne pouvait pas s'en empêcher car sinon, son cœur se pinçait à en lui faire mal. Depuis leur premier baiser à la rivière dans la forêt, Gaspard ne pensait qu'à Enzo, à ses lèvres qui commençaient à le rendre fou.
Terriblement fou et bipolaire. Encore là, il voulait passer du temps avec son étudiant. Aucun professeur aussi rationnellement, méticuleux et philosophiquement ne l'aurait fait ou même accordé du temps hors des cours avec un étudiant. Mais il l'avait fait, car en plus, il ne voulait pas retourner à l'école pour le moment. Mais la pluie qui avait débuté vient stopper leur moment. La pluie continuait à s'envenimer autour d'eux. Enzo finit par éternuer et Gaspard sourit amusé.
—Rentrons, tu vas attraper froid.
—Je crois que je l'ai déjà, déclara Enzo en touchant son nez pour faire disparaître le picotement qui le dérangeait après son éternuement.
Gaspard ria et passa une main derrière son épaule gauche afin de ramener Enzo contre son torse. Ils marchèrent jusqu'au vélo, mais au cours de route, Gaspard s'arrêta. Enzo le regarda en relevant la tête pour croiser son regard et fut surpris lorsque Gaspard se pencha sur le côté afin d'happer ses douces lèvres moelleuses et quémandeuses. Enzo rougissait et sentait son corps devenir un brasier sous l'averse. Il s'accrocha aux biceps de Gaspard et se mit correctement en s'appuyant contre le torse de son vis-à-vis.
Torse contre torse, tête l'une contre l'autre, pieds collés l'une à l'autre, bassin contre bassin, la main gauche d'Enzo tenant dans sa poigne la manche gauche de la veste grise de Gaspard, leur nez se touchant et leurs lèvres se mouvaient l'une contre l'autre, cherchant du contact. Tout de même, Gaspard surplombait Enzo et devait légèrement se penché pour pouvoir le toucher et se rapprocher. La pluie mouillait graduellement leur cheveux, dégoulinant leurs tempes, leurs joues, leurs mâchoires et se collant sur leurs vêtements déjà bien trempés l'un comme l'autre.
—Humphf, G—Gas—pard, appela Enzo dans un énième baiser et essayant de reprendre son souffle.
—Humphf...
Gaspard avait les yeux fermés et ne se préoccupait pas de l'appel de son partenaire. Il voulait continuer leur baiser, ne voulant pas rompre cette magie qui venait de les entourer. Cette bulle qui venait repousser tout contraste, toutes règles et rationalité. Il ne voulait pas s'en échapper, car il savait. Il savait que si cette bulle s'éclaterait, il allait le rejeter et sa rationalité allait revenir, le butant et le happer dans une dimension rempli et créer que par des règles strictes à ne pas briser, à ne pas dépasser au risque de connaître d'atroces conséquences. Alors, il continuait, mouvant ses lèvres sur celles d'Enzo comme si sa vie en dépendait tout comme celle d'Enzo qui commençait à manquer d'oxygène. Il finit par repousser Gaspard d'un geste dur et fermeté, mettant sa main devant sa bouche pour la camoufler et respira une grande goulée d'air.
Gaspard le regardait et fiévreux comme s'il avait reniflé de la drogue, se rapprocha d'Enzo en tanguant et en levant les bras pour happer les épaules d'Enzo afin de le rapprocher. Il dégagea la main d'Enzo de sa bouche, se pencha et reprit les lèvres d'Enzo contre les siennes, les mordillant, les léchant par moment et pénétrant la bouche avec sa langue pour amplifier le désir qui le rongeait de l'intérieur. Le cœur du jeune garçon faisait le grand saut à l'élastique et tournoyait comme un fou tellement que cette envergure prenait un tout autre sens. Il se laissa tout de même abandonné entre les bras de Gaspard et continua le baiser fougueux que lui donnait son professeur dans la rue sous la pluie.
Un cri d'un corbeau fit sursauter Gaspard qui s'était muet dans une bulle incassable et qui se fissura en de petites gouttelettes dans des bruits de verre cassé. Il recula et reprit son souffle en détournant le regard, honteux et gêné de s'être emporté. Il ne s'était jamais comporté comme cela, même avec Valentine. Encore. Il repensait et reliait tout et toujours tout à sa relation avec son ex-femme. C'était peut-être ça qui le bloquait ? Qui le heurtait à un mur ? Peut-être que oui, peut-être que non. Tout était question de blasphème.
Il regarda du coin de l'œil, Enzo qui avait les yeux hagards, brumeux, le souffle saccadé, les joues rouges et les lèvres rosées, même légèrement charnues par son baiser. Était-ce lui qui lui avait fait cet effet ? Sûrement, ils étaient que tout les deux. Ça ne pouvait être que lui et il n'en était très fier. Il se sentait happé dans un monde inconnu et passionné. Un monde qu'il n'avait jamais voulu explorer auparavant et qu'il aurait dû. Enzo lui avait ouvert la porte avec sa clé magique. Gaspard se sentait étrange. Il avait chaud bien que la pluie devrait faire le contraire. Il avait les joues chauffés, les yeux opaques comme s'il était sous les effets d'un alcool fort et le souffle hachée comme s'il avait couru un marathon de quinze kilomètres sans arrêt. Son corps était un braiser prêt à exploser. Il voulait encore sentir ce brasier qui commençait à diminuer d'ardeur.
—C'était quoi, ça ? Gaspard... demanda Enzo en soufflant, réussissant à parler malgré sa voix qui avait prit un ton rauque sans le vouloir.
—Un monde qui vient de s'ouvrir, un monde que tu m'as permis d'explorer, commença Gaspard.
Enzo haussa un sourcil face à cette réponse métaphorique. Il détourna le regard légèrement gêné et rougissant. Il amena ses doigts à sa bouche auquel il pouvait encore sentir celles de Gaspard se mouver contre les siennes et la toucha. Il repensa à chaque sensations qui l'avait fait battre des ailes. Il voulait recommencer. À tout prix.
Il se rapprocha contre Gaspard, empoigna la veste de Gaspard qui s'était légèrement retiré de ses épaules, pendouillant dans son dos et le vêtement légèrement rendu bouffant autour des bras.
—Enseigne-moi tout ce que tu sais, Gaspard.
Gaspard le regarda tandis qu'Enzo se redressa sur la pointe des pieds et colla ses lèvres, encore non remises du baiser fougueux, à celles de Gaspard qui mit ses bras au bas du dos d'Enzo. Après un chaste baiser, ils reprirent la route avec le vélo tout mouillé. Gaspard n'avait préféré rien dire à ce propos et réfléchissait depuis qu'ils étaient parti de la grande ville. Ils allèrent dans la petite route qui menait vers une terre plus campagnard et isolé. Il y avait des arbres de part et d'autre de la route et des terrains d'herbe à perte de vue rempli d'arbre. Alors, que Gaspard pédalait, perdu dans ses pensées et se remémorant les dernières paroles presque sensuelles d'Enzo à son grand étonnement, un klaxon parvint tardivement à leurs oreilles et Enzo dû plisser les yeux lorsqu'une lumière éblouissante le rencontra en plein cœur ; le rendant plus fébrile et vulnérable qu'il ne l'était déjà.
Enzo se fit propulser du vélo et atterrit à l'autre bout de la route tandis que la voiture qui les avait heurtés prie le fossé et le vélo restait sur la route, allongé et les roues tournant. Gaspard était non loin, entre le bicycle et Enzo qui avait la tête tourné vers Gaspard. Il faisait un effort monstre pour pouvoir gardé les yeux ouverts tandis qu'il ne sentait plus son corps. Il voyait sa main devant ses yeux, il pouvait être en position d'étoile qu'il ne le saurait pas encore. Une explosion se fit entendre tandis qu'une boucane commençait à s'éparpiller autour d'eux, le faisant toussé avec un goût amer et acre, douloureusement. La pluie faisait couler le sang qui était autour d'Enzo, amplifiant la flac qui s'était formé et collé contre son dos. Elle faisait la même chose avec le corps endolori de Gaspard qui avait les yeux fermés et amplifiait la fumée de l'explosion. Tout ce qu'Enzo savait était qu'ils n'allaient pas rentré de sitôt chez eux. Il avait mal. Il commença à fermer les yeux et un monde noir l'accueillit.
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