Chapitre 38: Le début des résultats
Deux jours après, un troupeau d'élève était attroupé devant les tableaux près du hall d'entrée, attendant les résultats des examens déjà réalisé. La troupe se sépara lorsque Gaspard et Célestine firent leur entrée avec de nombreuses feuilles de résultat. Célestine prit dans sa jupette noire serrée, les clés qui ouvraient les vitrines du hall parmi les tableaux et les statues. Elle inséra la clé et son corps tremblait alors que les élèves l'observaient avec grande attention. Elle se retourna et les fusilla.
—Reculez bande d'inconscient! Vous allez vous prendre des coups ! Et aussi, vos regards m'insupportent ! cracha-t-elle d'un œil mauvais.
Les étudiants s'éloignèrent légèrement et détournèrent le regard en pouffant de rire. Célestine soupira et se ramena à sa tâche. Elle ouvrit la vitrine dans un tintement de verre et elle accrocha ardemment les feuilles, les unes à côtés des autres et une par une avec l'aide du prof d'histoire. Doucement, elle ferma la vitre et s'éloigna en rouspétant lorsque les étudiants se ruèrent vers les feuilles afin de connaître le début de leurs longs résultats du semestre.
Des soupirs de soulagement, d'excitation et de déception retentirent aux oreilles des étudiants et des professeurs qui observaient le spectacle non loin du troupeau. Enzo se rapprocha de la vitrine et regarda attentivement au côté de Dimitri la feuille, longeant le mur pour trouver son prénom parmi tout ces résultats. Il se fit tapoter l'épaule lorsque Samuel se retrouva près de lui et qu'il pointait les prénoms sur la quatrième feuilles de résultat. Enzo regarda les prénoms et trouva le sien. Il sourit en voyant son score. Il avait réussi avec un total majoritairement élevée à sa grande surprise.
Il sauta de joie et son ami le félicita. Samuel le regarda avec un grand sourire ayant lui aussi réussi, mais ne voulant pas extasier sa joie à un si grand public. Ils quittèrent tous les trois le troupeau d'élèves afin de s'isoler pour le reste de la journée qui était quartier libre sauf pour Enzo. Il devait rejoindre son prof pour une retenue. Mais avant cela, il voulait profiter de l'heure qu'il avait avec Dimitri et Samuel.
Ils s'installèrent dans l'herbe sous un arbre. Le vent faisant virevolter leur cheveux marrons et bouclés alors qu'un silence agréable les entouraient d'une douce chaleur reposante.
Une abeille fit le tour des trois garçons depuis tout à l'heure, énervant au plus haut point le jeune footballeur qui l'éloignait de lui en le frappant par sa main.
—Arrête avec cet abeille, elle va finir par te piquer si tu l'embêtes encore, prévient Samuel.
—Pfft, dis ça à l'abeille plutôt qu'à moi, Sam' ! Ce n'est pas moi qui suis venu me chercher, mais bien cette abeille de malheur ! râla Dimitri.
Samuel leva les yeux au ciel, exaspéré du comportement de son nouvel ami.
—Je te rappel que les abeilles ne parlent pas, lui fit remarquer Samuel.
Enzo rigola timidement de leur complicité ironique et ils continuèrent leur après-midi allongé dans l'herbe fraîche.
Quant à Gaspard, il se retrouvait devant son bureau à regarder les statues autour de lui, pensif. Les bras croisés derrière la tête, il réfléchissait. Pourquoi avoir fait une telle chose ? Il se rappelait sa correction d'hier sur la copie d'Enzo. Pourquoi avoir changé son résultat ? L'avait-il pris en pitié ? Avait-il peur que le père d'Enzo le punisse pour avoir une si mauvaise note que ça ? C'était son devoir de protéger ses étudiants peu importe le danger qui les entourait.
Où voulait-il simplement que ce soit Enzo qui gagne à ce stupide concours ? Pourquoi le prenait-il autant au sérieux ? Il soupira. Il était tellement perdu dans ses réflexions qu'il n'entendit pas la porte s'ouvrir et des pas gracieux claquer sur le plancher de son bureau qui puait le renfermé bien que quelques fenêtres soient ouvertes.
—Je vous dérange, Monsieur Venderdrake ? demanda la voix enchanteresse.
Cette voix le tira de ses pensées et il vit avec surprise Catherina qui se dressait devant lui, tenant son chapeau blanc, qui la protégeait du soleil, contre sa poitrine.
—Catherina ? Que faites-vous ici ? demanda Gaspard.
Catherina lâcha un sourire étant fière d'avoir l'attention de Gaspard sur sa personne et de l'avoir étonné de sa venue surprenante. Leur dernier échange lui étant resté au travers de la gorge, elle ne pouvait pas laisser un si bel homme. Elle devait s'en accaparer. Foie de Catherina, elle y parviendrait ! Pour ainsi dire, elle avait pris cette décision avec courage et en laissant apparaître son côté têtue et déterminée.
Elle passa une main dans ses cheveux marrons et mit une mèche derrière son lobe d'oreille. Gaspard croisa son regard et ne put s'empêcher d'y plonger afin d'essayer de voir son but dans ses iris.
—À vrai dire, je suis venue m'excuser pour notre dernier échange. J'étais mal après que mon mari, enfin plutôt, mon ex-mari m'a lâchement abandonné. Ça m'est resté en travers de la gorge voyez-vous. Et il semblerait par toutes les circonstances, que vous lui ressemblez beaucoup. Je vous ai mal jugé et mal prit en considération. Pardonnez-moi, Monsieur Venderdrake, déclara-t-elle.
—Ce n'est rien, Catherina, je peux comprendre. Je crois que j'aurais réagit de la même façon si j'étais à votre place, répondit Gaspard d'une voix empathique.
Catherina sourit timidement, les joues légèrement rosées et s'humidifia ses lèvres teintés d'un rouge-à-lèvre rouge pâle.
—Eh bien, je voudrais aussi m'excuser pour le mauvais comportement de Benjamin, votre meilleur ami...Pour vous avoir suggérer de trahir l'amour que vous avez pour votre femme afin de me consoler. Je trouvais ça vraiment lâche de sa part et compatissant. J'aimais bien l'idée au début et je me suis laissé emportée dans mon mal-être. Je me suis reprise après notre dernière rencontre. Vous m'avez ouvert les yeux.
—Si mes mots vous à aider, j'en suis extrêmement heureux. Je ne voulais pas vous laissez dans l'embarras et dans un malentendu. Je souhaite que vous continuiez dans cette lancée qui me semble la bonne et j'espère que vous retrouverez ce bonheur d'être en couple, déclara Gaspard en se levant.
Gaspard détourna le bureau afin de sortir du bureau. Catherina l'observant, elle le suivie sans gêne. Ils parcoururent les couloirs remplies d'étudiant bien que les cours soient suspendus pour l'après-midi. Les étudiants laissaient passer les deux adultes et le brouhaha parvenait à leurs oreilles assez vite. Certains étudiants regardaient Catherina avec admiration et intriguassions, se demandant qui cela pouvait-elle être.
Instinctivement, Gaspard fit visiter l'école à la jeune femme qui écoutait attentivement les propos de Gaspard. Rendu à l'extérieur, le soleil fit ramener sa main rugueuse à son front, Gaspard plissa les yeux afin d'échapper aux rayons solaires. Ils empruntèrent les graviers afin de parcourir les plaines du terrain scolaire, Catherina ayant remis son chapeau sur sa tête. Le pan de sa robe bleue virevoltait au grès du vent et laissait quelques fois à l'air libre ses jambes. Des papillons virevoltaient autour d'eux avant de s'éloigner.
—Oh ! Une barque ! s'exclama-t-elle.
Gaspard l'observa se diriger en courant vers l'étang à l'abri des regards et elle s'excita en voyant la barque.
—Faisons un tour, Gaspard, demanda-t-elle, ses yeux pétillants.
Gaspard écarquilla les yeux face à ce comportement enfantin qu'il n'avait pas vu venir de la part de Catherina.
—J'ai toujours aimé les promenades en bateau. C'est tellement magnifique et romantique ! Même si l'espace est restreint, cela reste beau et amusant. Vous ne trouvez pas ?
—Ehm, oui.
—Allons-y.
Imprudent, elle empoigna la main rugueuse de Gaspard dans la sienne et elle s'installa dans la barque la faisant tanguer légèrement de son poids svelte.
—Attention, prévint Gaspard malgré tout.
Ils s'installèrent rapidement dans celle-ci et Gaspard finit par l'éloigner du petit pont ancré dans l'eau de l'étang. Il pouvait entendre à nouveau les grenouilles croasser et voyait avec grâce les libellules se poser sur les nénuphars et les plantes diverses de l'étang. Certains, préférant tournoyer autour d'eux.
—Vous voyez ? J'avais raison. C'est tellement magnifique et plus agréable quand on est deux, vous ne trouvez pas ?
—Oui, tout à fait. Et l'homme est fait pour être entouré, confirma Gaspard.
Catherina sourit, faisant remonter ses pommettes et plisser ses yeux en croissant. Le vent faisait bouger la barque et des ondes se formaient sur la surface de l'eau tout en suivant les libellules. Ils discutèrent et se trouvèrent vite des points communs. Le rire doux et enfantin de Catherina parvenait aux oreilles de Gaspard.
Au loin, Enzo sentit son cœur se comprimer en voyant ce spectacle presque tendre et amoureux. Il avait reconnu cette femme dès qu'ils étaient sortit de l'établissement, amplifiant sa curiosité et avait préféré abandonner ses amis pour pouvoir les suivre jusqu'à l'arrière-cours du terrain. Cette femme empiétait sur son terrain. Il n'aimait pas ça et la jalousie empoissonnait ses pensées de pleins de scénario en tout genre tout autant plus fictif les uns que les autres. Il humidifia ses lèvres et sa gorge s'asséchait. Il avait soif.
Blessé, il se retourna et entra dans le dortoir afin de boire un coup au robinet, le cœur en miette. Il savait qu'il avait des sentiments amoureux pour son prof d'histoire, qu'il s'était promit de les contenir, mais il ne savait pas que c'était autant difficile et blessant que l'autre ne savait rien. Le blessant, le frustrant sans le savoir. Le voir en compagnie de femmes était plus dur que ce qu'il avait pensé au premier abord la vieille.
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