Le lendemain en pleine journée, tout le monde était réuni autour des établissements scolaires, occupant une grande partie des jardins qui s'étendaient à perte de vue. Le soleil créait de la sueur au niveau des tempes de tout le monde. Le public criait sans relâche pour encourager chacun de leur côté leur équipe qui représentait leur établissement scolaire alors que le match n'avait même pas encore commencé.

Soudainement, au coup de sifflet, les joueurs s'alignèrent au centre du terrain de foot. L'une en face de l'autre, les équipes se regardaient avec des regards déterminés sous le soleil tapant et se serraient la main pour s'encourager et souhaiter un bon match. Ensuite, les joueurs se rabattirent sur leur propre camp et s'encourageait personnellement pour certains joueurs.

Sur le camp de Frosffal, il y avait un gardien, devant lui il y avait un libéro et devant le libéro il y avait trois défenseurs. Il y avait deux milieux de terrain et au centre, il y avait Minho, l'attaquant et le capitaine de l'équipe. De l'autre sens, il y avait Enzo en tant qu'attaquant et capitaine. Il se trouvait donc devant Minho. Derrière lui, il y avait deux milieux de terrain en diagonale, c'était Ben et Frédéric. En défense, ils avaient deux défenseurs, c'étaient les jumeaux Makoto et Juuya. Il y avait un gardien de but également.

Leur habit de foot était tenu d'un haut rouge avec en son centre un lion dorée montrant ses crocs et un short blanc à rayures noires. Pour l'autre camp, l'équipe de Val-De-Rosey, il y avait Enzo en position d'attaquant. Derrière lui, se tenait les deux amis de Guidever, Caspied et Lier. En milieu de terrain, il y avait Laurent et Prince. En gardien de but, ils avaient le gringalet à lunette, Caspian. Ils avaient un haut vert et un short blanc.

Ils n'étaient pas très nombreux comparé à l'équipe adverse. Mais vu que c'était un match amicale et non un match de compétition, le manager de l'équipe adverse avait accepté de faire un match malgré le manque de joueur flagrant de l'équipe des verts. Puisqu'il fallait normalement être à chiffre égale dans chaque camp pour pouvoir faire un match à l'amiable. De plus, l'équipe d'Enzo manque cruellement d'expérience et de temps pour bien faire leur entraînement. Comparé à l'équipe de Frosffal, eux, ils n'avaient pas de joueur de remplaçant. Ce qui était très mal parti pour eux s'ils venaient à se blesser au cours de la partie.

Celui qui emmena le ballon au centre alors que Minho s'apprête à se mettre en position, était le prof de sport Monsieur Valroy. Minho regarda avec mépris Enzo qui déglutit. Enzo ne se sentait pas bien. Ce n'était ni par rapport à Minho ni par rapport aux rayons du soleil qui lui faisait transpirer à grosse gouttes. Non, c'était par rapport à cette nuit. Il en était encore tout désorienté. Cette nuit qui était la plus gênante, la plus dérangeante et rien qu'en repensant à ce matin au petit déjeuner, il déglutit et ne vit pas Minho prendre le ballon et le feinter au coup de sifflet.

Il se retourna en clignotant des yeux, surprit à cette vitesse inquiétante. Minho avait déjà dépassé les défenseurs et regardait leur gardien qui tremblait de toutes ses feuilles. Devant Caspian, petit comme il est, se trouvait un monstre, une armoire à glace prêt à tirer et il marqua le premier but sous un autre coup de sifflet.

Se fut au gardien de remettre le ballon en jeu. Caspian tremblait comme une feuille. Il n'avait pas vu le ballon arriver et lorsqu'il avait voulu agir, il était déjà trop tard. Le ballon était du filet, roulant encore pour ralentir le coup et tomber avec nonchalance sur l'herbe humide. Hier, la pluie avait fait chantage au bon temps pour imposer sa prestance.

Caspian tenait le ballon entre ses mains gantées et regardait avec hésitation ses coéquipiers qui l'encourageaient avec ferveur, le stressant encore plus.

— Allez minus, lance le ballon, on n'a pas que ça à faire, t'attendre, fit Minho devant lui et Enzo pour le bloquer.

— Parle-lui autrement, veux-tu ? demanda Enzo.

— Je ne t'ai pas causé toi, microbe, répliqua Minho.

Enzo essaya de se dégager du blocage de Minho, mais peu importe le mouvement qu'il faisait de gauche à droite, faisant tanguer son corps, Minho le rattrapait pour lui mettre une barrière dans son jeu, le faisant rager de frustration.

— Caspian, ici !

Le dénommé Caspian regarda Prince qui lui faisait un signe avec ses deux bras et lui lança fébrilement le ballon qui ralentit avant d'atterrir à ses pieds.

— Aaah ! Pardon ! s'excusa-t-il.

Prince rouspéta et avant que Minho ne rattrape le ballon, Prince l'avait déjà à ses pieds et se dirigeait à la vitesse de l'éclaire vers le but adverse. Enzo sourit amuser de voir la frustration sur le visage mate de Minho.

— Nous aussi, nous avons un joueur qui sait courir vite. Prince fait parti du club d'athlétisme de notre université. Personne ne le rattrape à la cheville.

— Ha ! Tu crois cela ? Nous n'avons pas ouvert toutes nos cartes maîtresses, Enzo, riposta Minho.

Enzo grimaça et sursauta en le voyant courir pour rattraper leur coureur sportif, Prince. Alors qu'il allait tirer, Prince ne sentit pas son pied toucher la balle et il resta ébahie en voyant que la balle avait disparue. Il se retourna et vit Minho le ballon au pied. Il jura et se tourna pour courir à côté de Minho.

— Tu cours vite, petit écureuil, ça me plaît bien, fit Minho, compétitif.

— Ne me traite pas d'écureuil ! s'exclama Prince, légèrement offusqué.

Ses joues rebondies firent rire Minho qui tacla Lier qui venait lui prendre le ballon. Il le reprit avec une facilité déconcertante.

— Pourtant, ça te va bien, petit écureuil, fit Minho.

Prince ragea et se fit bloquer par Ben pour empêcher Prince de prendre possession du ballon. Il essaya de contourner Ben, mais ce dernier était dans son jeu d'excellence. Il ne laissa pas son adversaire le dépasser, le faisant frustrer encore plus.

— ENZO ! À TOI ! cria Prince, frustré de ne pas s'échapper de son emprise.

Enzo sursauta en entendant son prénom retentir dans le terrain de jeu. Pris au dépourvu, il laissa Minho le dépasser et il sursauta lorsqu'il entendit Dimitri lui hurler dessus pour le rattraper depuis le banc de touche. Enzo se remit à courir afin de rattraper Minho, mais un nouveau coup de sifflet le fit arrêter. Minho avait à nouveau marqué. Depuis le début du match, l'équipe de Frosffal était en avance de trois points sr zéro.

Enzo essayait de reprendre une respiration régulière. Il n'avait pas arrêté de courir de long en large depuis le début de la première manche qui était loin d'être finie et il était déjà épuisé. Il avait hâte à une pause. Ses pensées étaient débosselées. Plusieurs souvenirs désagréables revenaient en flash, superposées les unes après les autres dans son esprits, le perturbant et le rêve de cette nuit ne lui arrangeait en rien. Par ailleurs, il sentait ce regard brûlant sur sa personne et il se mettrait la main à coupé que le regard appartenait à son prof d'histoire.

— Hey ! Sale morveux ! Reprends-toi au lieu de rêvasser ! Sinon je te castre ! hurla Guidever à sa grande surprise.

Enzo regarda son ennemi depuis le début de la sixième année. Ses épaules bougeant au rythme de sa respiration, il se demandait pourquoi Guidever l'encourageait alors qu'il serait préférable de le détester. Mais bon, s'il avait une minime reconnaissance aujourd'hui à Guidever, il n'allait pas le délaisser. Il allait en profiter puisqu'il n'allait pas avoir de remontrance, enfin, sauf s'ils perdaient le match.

Repue, Enzo demanda à Caspian le ballon qui le lui donna avec maladresse, Enzo le réceptionna par son torse et il se dirigea en courant vers le but de Frosffal. Minho à sa poursuite, il tacla les autres joueurs, passant Makoto et Juuya. Il passa également le libéro qui occupait également le poste de défenseur, Daniel.*

Enzo se pencha vers l'avant, levant son pied en arrière et frappa le ballon qui marqua un but. Son équipe cria de joie et Dimitri se leva avant de grimacer et de se rassir. Monsieur Valroy le disputant de sa négligence. Enzo sourit et regarda avec détermination Minho qui le fusillait du regard, mécontent de ce but qu'il avait négligé.

— Ne t'en fais pas, on va gagner, Minho, cracha Ben.

— Ouais, j'y compte bien. Ce morveux ne fera pas long feu, il m'énerve, fit Minho.

Ben hocha la tête et ils se replacèrent au coup du sifflet. Enzo sourit et encouragé par le public, il reprit de sa force. Il marqua deux fois à la suite et il égalisa, énervant encore plus Minho.

— Nous n'allons pas nous laisser faire, cracha le capitaine de Frosffal.

Sa bave se retrouva au sol humide et il fusilla d'un regard noir la corpulence d'Enzo qui sautillait sur place devant lui. Il serra les points et son côté compétitif remonta en lui comme une flèche. Le coup de sifflet sonna et il récupéra le ballon assez vite, taclant rapidement les autres joueurs et tira loin pour marquer un but de trois points. L'arbitre siffla et le score remonta pour l'équipe de Frosffal qui marquait 5 à trois. La mi-temps fut sonnée. Les joueurs se séparèrent et allèrent sur le banc qui leur était désigné pour souffler légèrement.

— Bien joué Enzo, continue comme ça et on va sûrement gagnés. Je savais bien que je pouvais compter sur toi ! Tu t'es vite repris de tes hésitations ! C'est digne d'un capitaine-remplaçant ! le félicita Dimitri en lui frappant l'épaule amicalement.

— Ce n'est rien, tu aurais fait pareil de toutes façons, Dimitri, fit Enzo gêné.

— Pas aussi bien. Tu as bien joué la dernière heure de la mi-temps, Enzo, soit en fier, le félicita Prince.

— C'est grâce à notre gardien, reprit Enzo intimidé par ces changements de comportement envers lui.

Il n'était pas habitué d'être autant entouré d'un seul coup et tout ces marques d'affection le mettaient mal à l'aise, surtout venant de leur part.

— Allez, dis-moi ce qui n'allait pas à la première heure ? Ça m'inquiétait et je ne veux pas que ça recommence, Enzo.

— Euh, je... bégaya Enzo surprit du changement de ton de Dimitri après que les autres membres de l'équipe se soient éloignés pour écouter les encouragements de leur prof.

— Allez, tu peux tout me dire, je suis le capitaine et ton ami, dis-moi tout. Je ne te rirais pas au nez.

Enzo se questionna. Est-ce qu'il fallait bien lui raconter ses pensées qui tournaient depuis quelques heures vers son prof d'histoire ? Il préféra s'asseoir sous le regard intrigué de Dimitri et Enzo but une gorgée d'eau dans sa gourde orange à l'effigie de Ryôta Kise, personnage phare de Kuroko No Basket.

Il siffla d'énervement et sentait toujours ce regard posé sur lui. Il regarda autour de lui et croisa le regard de Gaspard. Il sentit ses joues se colorer et détourna rapidement le regard avant qu'il ne fasse l'erreur de se plonger dans les yeux noisette de Gaspard Venderdrake. Il serra sa bouteille, tellement fort que des gouttes d'eau fuitèrent du bouchon et dégoulinant sa bouteille. Enzo regarda l'équipe adverse tandis qu'il avait complètement oublié la demande de Dimitri et croisa le regard furieux de Minho l'observer sauvagement. Il déglutit et reporta son attention sur Dimitri qui le secoua.

— Allez, dis-moi ! s'impatienta-t-il.

Enzo n'eut le temps de répondre à nouveau que le coup de sifflet reprit. Il rejoignit rapidement le prof de sport qui donna les dernières consignes et s'enfuit de l'emprise de Dimitri qui se renfrogna. Le match reprit dans une ambiance tendu pour la deuxième mi-temps. Mais tout le monde savait que c'était Frosffal qui allait gagner. Enzo n'était toujours pas dans son état normal. Son cœur bondit alors que les images de ce matin revenaient en rafale.

— Hey le mioche, je ne sais pas à quoi tu penses, mais tu ferais mieux de revenir sur Terre. Je ne veux pas avoir à faire à une armoire vide. Tu comprends ? Donne-moi toutes tes capacités pour que je puisse m'amuser.

— Ne m'appelle pas comme ça ! fusa Enzo, revenant sur Terre immédiatement après avoir entendu la voix du capitaine adverse.

— Reprends-toi alors, tu es misérable.

Enzo tiqua et poussa le capitaine avant que ce dernier ne tombe au sol et qu'un coup de sifflet indiqua une faute. Enzo soupira tandis que Minho se mit à rire en se relevant. Il appuya sur l'épaule d'Enzo et reprit le ballon pour se mettre direct devant le but. Le gardien flippait à mort face au sourire carnassier de Minho. Alors que Minho allait frapper fort, faisant bouger Caspian qui s'allongea au sol, chutant, Minho frappa légèrement la balle qui atterrît très doucement dans les buts. Caspian soupira de frustration, cognant son poing contre l'herbe.

— Peut-être la prochaine fois, évite de bouger trop vite, c'était facile comme feinte, répliqua Minho en même temps que le coup de sifflet. 

***

*Note : Daniel occupe deux postes dans l'équipe, il peut passer en défense comme en libéro. C'est lui, qui dépense par la même occasion le plus d'énergie.).