Chapitre 09: Intervention
Enzo s'assit promptement sur le lit blanc de l'infirmerie. L'infirmerie se trouvait dans un des petits couloirs de l'école. Proche de l'administration dans le couloir ouest. Tapis dans l'ombre comme une pièce invisible, n'attendant que l'arrivé des élèves blessés dans une ambiance sombre, presque inquiétante. Gaspard fouillait les meubles à la recherche de la trousse de soin. Il la trouva après qu'Enzo ai put entendre des jurons et des portes claqués. L'infirmière était absente pour aujourd'hui. Elle avait pris congé car sa fille avait été malade et reste auprès d'elle pour les jours à venir.
Gaspard revint avec une boite blanche et une croix rouge peinturé sur le dessus de la boite. Il l'ouvrit dans un tintement sonore avant de se mettre derrière lui.
— Enlevez votre chemise, Monsieur Levalier.
Une voix inquiétante et grave parvint aux oreilles d'Enzo. Il contracta ses muscles et déboutonna les boutons de sa chemise blanche, le dos de la chemise étant devenue légèrement rouge par sa blessure récente. Il s'arrêta à mi-chemin lorsqu'il se rappela ses cicatrices laissées par Guidever lors des nombreuses attaques surprises dont il avait été victime.
— Pourquoi arrêtiez-vous, Monsieur Levalier ? Je ne pourrais pas vous soigner, fit-il remarquer.
Enzo soupira et continua ce qu'il faisait. Il déboutonna le dernier bouton et dévoila son torse musclé par le peu de musculature qu'il avait fait. Il rougit et perturbé il regarda du coin de l'œil son nouveau prof, qui lui semblait tout d'un coup séduisant.
— Juste, ne me posez pas de question, professeur, supplia-t-il.
Intrigué et concis, Gaspard hocha la tête, tenant le coton-tige imbibé d'alcool entre les doigts de sa main droite. Il vit Enzo enlever avec grâce cette chemise et resta stoïque en voyant les nombreuses cicatrices qui longeaient la colonne vertébrale d'Enzo, ses omoplates et le bas du dos. Gaspard était perturbé par tant de violence que son élève endurait en secret. Il fronça les sourcils. C'étaient des vieilles cicatrices lorsqu'il regardait de plus près. Sous la pression silencieuse, Enzo se trémoussa sur sa chaise, montrant son malaise face à l'observation incessante de son professeur sur son dos nu.
— Hrumph, excusez mon imprudence, Monsieur Levalier, déclara Gaspard.
Il se pencha légèrement vers l'avant, le coton-tige touchant le corps laiteux d'Enzo qui gémit face au contact de l'alcool. Gaspard le rassura et commença à le soigner. Le professeur fut surpris de la peau douce et laiteuse du jeune homme. Il frôla les mèches de cheveux d'Enzo qui lui tombaient sur le bas de sa nuque.
— Comment vous vous êtes fait votre blessure au dos, Monsieur Levalier ? demanda Gaspard en mettant à présent une crème qui fit frissonner l'étudiant.
Ses mains étaient chaudes, la crème froide. Le contraste était fulgurant pour Enzo. Celui-ci se mordillât la lèvre inférieure et retient un autre gémissement dans sa gorge. Il se tritura les doigts. Il releva la tête et ferma les yeux. Bon sang, qu'est-ce que c'étaient ces sentiments étranges ? Il secoua la tête.
— Je faisais ma retenue de Madame Guerin et j'ai trébuché contre un lutrin que je nettoyais en me relevant. J'ai perdu l'équilibre et le tout, je me suis retrouvé contre la poignet d'un tiroir, expliqua à demi-mots Enzo.
Gaspard soupira de la maladresse de son étudiant. Il finit de le soigner et quémanda à son étudiant de remettre sa chemise. Celui-ci ne se fit pas prier de le faire immédiatement.
Enzo se redressa et regarda timidement son professeur d'histoire. Il l'observa plus longuement. Cheveux brun, court, ne dépassant même pas le lobe de ses oreilles rebondies. Un menton légèrement partant sur l'ovale. Une fine barbe naissante entourait sa mâchoire et une petite moustache ornait le centre de peau entre son nez et sa bouche pulpeuse. Il avait des petites cernes sous les yeux qui rendait ses pommettes plus voyantes.
Des épaules carrées et un torse qui semblait très musclé. De longue jambe amplifiait sa grandeur. Il avait des yeux en amande. Une chaîne dépassait de sa veste grise et à son poignet droit il portait une petite chaîne en argent. À son annulaire se trouvait une bague de mariage, signalant qu'il était marié. Cette information pinça le cœur de l'étudiant surprenant ce dernier qui détourna le regard. Une femme l'avait déjà conquis. Pourquoi cette information était détestable pour Enzo ?
— Monsieur Levalier ? Est-ce que vous allez bien ?
— O-Oui, professeur, bégaya-t-il en réponse.
Il se courba légèrement et quitta la pièce. Gaspard haussa un sourcil. Enzo regarda l'environnement extérieur lorsqu'il passe près des vitres et vit que la nuit approchait à grand pas. Dès qu'il sortit du corps centrale de l'école, l'air frais vient lui fouetter le visage. Ses cheveux bruns virevoltant légèrement comme des brindilles au grès du vent. Il se dirigea promptement vers les dortoirs bien qu'il geint à quelques reprises. Sa douleur au dos encore récente et à peine soigné. Il ouvrit la porte lui menant au hall et souffla de soulagement en n'entendant aucun bruit. Il se dirigea vers sa chambre et sursauta en ne voyant pas son camarade de chambré habituel. Dimitri se trouvait sur son lit, un manga en main et contre ses cuisses, sa tête penchée vers l'avant montrant sa concentration et son muscle rose humidifiant ses lèvres. Enzo fronça les sourcils face à ce geste. Était-ce seulement un manga soft ou plus corsé ?
Dimitri releva subitement la tête lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule et une tête se pencher légèrement vers son nez pour regarder par-dessus son épaule ce qu'il lisait. Il resta scotché face à la peau laiteuse et douce d'Enzo contre sa joue. Il n'avait jamais eu une aussi grande proximité avec un garçon encore moins avec une fille et ce détail le bouleversa lorsqu'il rougit en se rappelant ce qu'il lisait. Il ferma brusquement le livre faisant sursauter Enzo qui le regarda intriguer et moqueur.
— Tu sais que ce genre de livre, que ce soit un magazine ou un manga est interdit dans l'établissement ? Tu sais que tu risques l'expulsion si on te surprend avec ? En plus, dans MON lit !
— Ne dis RIEN ! Je t'en passerais si tu veux ! J'en ai des tonnes !
— Eh bien, ça ne chôme pas ici, fit une voix tonitruante dans l'encadrement de la porte faisant sursauter les deux jeunes hommes.
Il se tournèrent et virent leur professeur de Latin, les bras croisés, épaule appuyé contre le battement de la porte. Il fronça les sourcils en voyant le manga dans les mains de Dimitri. Celui-ci paniqua. Trop voyant. Le prof se rapprocha et prit violemment le manga des mains du garçon qui baissa la tête, honteusement.
— C'est interdit ce genre de livre. Vous devriez avoir honte, Monsieur Ernest. Je vous le confisque pour la soirée et le week-end. Vous le retrouverez à mon bureau Lundi Midi, dit-il en faisant bouger le manga en même temps.
Dimitri hocha la tête, n'osant répondre de rien. Courtney-Hash sourit et regarda l'heure indiquer sur sa montre en or.
— Bien, il est bientôt l'heure du couvre-feu. Préparez-vous, messieurs. Oh Monsieur Levalier, j'ai à vous parler. Sortez un instant.
Enzo déglutit et regarda son nouvel ami qui s'allongea de tout son long sur SON lit. Il amena sa main droite à son visage empourprer pour cacher sa gêne d'avoir été surpris par un enseignant et un ami en une seule soirée et en à peine quelques secondes.
Enzo sortit de la chambre, accompagnant le professeur de Latin. Il le nargua du regard, attendant que son prof lui déballe ses informations.
— Monsieur Venderdrake, votre prof d'histoire, ma bien fait comprendre que je vous donnais trop de travail. Que cela vous surcharge, Monsieur Levalier. Mais à ma grande surprise, seul vous ne m'as pas rendu vos copies depuis quelques semaines comparé aux autres étudiants, surtout contre ce trio, Ramtaigne, Draigne, Duschêne. À ma grande surprise, je ne connais encore pas bien votre écriture et ça me surprend qu'un élève, surtout du fils d'un sénateur, agis de tel sorte. Y'aurait-il un problème qui vous dérange dans mon cours auquel vous n'auriez pas le temps de faire vos devoirs ?
Enzo écoutait cette tirade lancé par son professeur avec peur et bégaya sur ces derniers mots qui sonnaient comme important et capitale de la suite des événements. La tirade du professeur actuel de Latin avait été donné avec inquiétude et insistance, puisque Courtney-Hash maintenait l'épaule droite d'Enzo avec force comme pour l'inciter à tout lui avouer.
— Non, il n'y a aucun problème, Monsieur. Venderdrake ne fait que des spéculations sans queue ni tête et j'ai essayé de l'en empêcher de vous déranger, mais vous le connaissez, avec son tempérament il est très difficile de le dissuader de faire tel ou telle chose sans notre accord. Je suis désolé professeur si cela vous a inquiéter. Je fais mes devoirs, c'est juste que j'oublie de vous les rendre. Je vous les rendrais d'ici la fin de la semaine prochaine, mentit Enzo le rouge aux joues.
— Bien, votre comportement m'a fort remonter dans mon estime, Monsieur Levalier. Je me sens rassuré. Vous pouvez continuer à faire vos devoirs, mais à 8h00 au lit.
Enzo hocha la tête et avant que le prof ne change d'avis, il se précipita à l'intérieur de sa chambre, accompagnant son nouvel ami improvisé. Ne se préoccupant même pas d'où son camarade de chambré initial était passé. Il s'en préoccupait peu. Il n'y avait que des salutations qui s'échangeaient entre eux, froids, simple et concis. Une relation amicale à court terme.
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