Je regarde la fenêtre, une odeur de chocolat flotte dans l'air, il me tend une tasse. «Je me suis souvenu que tu aimais le chocolat chaud, gamin » Je prends la tasse et la renifle. Pas d'odeur suspecte, je la bois a petite gorgée.

Ou est-ce que l'on va exactement lui demandais-je, il me répond que je suis en danger sur cette île, que je suis trop curieux et intelligent pour rester dans cet endroit. Je ris. Peut-être de nervosité peut-être parce que finalement ça a toujours été un jeu, de me trimbaler en disant, tu es en danger, tu es trop curieux... Je sais très bien à quoi il joue, il le sait aussi, il n'ose pas encore poser la question qui est sur le bout de sa langue, il se mord la lèvre et inspire un grand coup.

Les orphelins disparaissent, toujours le lit onze, je soupçonne Nala mais il n'a pas de mobile, cela vous va comme réponse ? Ou attendez-vous plus d'information ? Lui sifflais-je entre mes dents, mes doigts agrippant la hanse. Je sais que je réagis excessivement, peut être suis-je nerveux, peut-être n'ai-je pas aimé la première fois ou j'ai travaillé avec lui, je n'ai sans doute pas aimé qu'il me donne dans un orphelinat après... Oui je suis excessif, je dois me calmer je le sais, j'ai juste envie de comprendre où sont ces orphelins disparus.

Je m'excuse, il me sourit en me disant que c'est normal d'être à cran, il me transmet tout ce qu'il sait sur ces disparitions... Tous ces enfants que je pensais orphelin n'étaient que des espions, que le vrai problème c'est que des enfants dans le village disparait, et cela depuis que je suis revenus a l'orphelinat, je ne comprends pas tout de suite, en fait j'ai peur de comprendre, des enfants qui ont une famille disparaissent, seul les orphelins sont épargnés...

« Vois-tu gamin j'ai besoin de toi, tu es un limier de l'ombre et tu le sais bien », je sens un étau enserrer mon cœur, je ne lui sert qu'à enquêter c'est tout...

Il ne m'a pas adopté pour une famille, juste pour l'enquête, je le regarde froidement, plus de sourire, cette fois je ne fais plus semblant, je prends mon air le plus dure, je pose la tasse à peine fini de ce délicieux chocolat et sort de sa maison.

Je monte vers la forêt, je me dirige dans la colline, et comme toute les fois où je me sens triste... Je plonge. L'atterrissage me coupe l'air. L'eau entre dans mes poumons, tout deviens clair. Mes pensées ne s'entrechoquent plus, les visages se forment devant mes yeux qui brulent à cause du sel, je souris, des bras me repêche, mais maintenant je suis sûr.

Si je dois être abandonné, autant que je me donne une chance de voyager après. Il ne pourra pas refuser.

Je suis la plage, recrache l'eau, et regarde le détective, je souris. Une condition dis-je de ma voix rauque à cause de l'air qui rentre péniblement. Il me fait signe qu'il écoute. Je lance un sourire charmeur, et d'une voix assurée, j'établis la clause de notre contrat. Il semble d'abord réfléchir puis il sourit, tend la main et je la sert en retour.

Je retrouverais ces enfants, je m'en fais la promesse.