a favourable omission(corriger)
Fermant les yeux, je laisse la gravité m'emporter, laissant le vent glacial effleurer mes joues. Je laisse mon souffle se couper une dernière fois en rencontrant ce sol liquide.
J'ouvre les yeux constatant que ma main bouge encore, que ma vie ne défile pas devant moi, juste les lumières qui, à intervalle régulier, colorent de bleu et de rouge la surface, je sens des mains me ramener à la surface. Je regarde les gens autour de la plage, ces voyeurs qui espéraient encore voir un spectacle malsain, un suicidé. Déçus ils repartent, les médecins qui s'affairent autour de moi vérifiant si j'allais bien, s'en vont.
Je rentre paisiblement chez moi, observant ma famille tout sourire, mon père me reproche encore mon saut de l'ange, le pauvre a l'habitude.
Je regarde les orphelins qui m'entourent, je constate qu'il en manque un, j'espère qu'il a été adopté sinon cela voudrait dire qu'il y en a encore un sous-terre.
Une larme roule sur ma joue, les autres s'arrêtent de travailler, l'horloge lance un bruit strident, chacun enlèvent son chapeau, on met nos mains sur nos cœurs, le silence résonne. Seul ceux qui n'ont pas encore laissés échapper leurs larmes pleurent, les autres ont leurs lèvres qui tremblent. Le nouveau nous imite ne comprenant pas trop ce qu'il se passe. Mais il sent la tension, ça le rend triste. Soudain, tout repart.
La table mise, tous les enfants se mettent à table chacun demandant plus ou moins gentiment le sel, se chamaillant les uns les autres. Comme une famille.
Le nouveau me regarde et d'une petite voix me dit son nom, aimablement et toujours en souriant, je lui dit que ses parents lui ont donné un nom très beau. Un nom floral au doux parfum de l'oubli, comme s'il savait qu'il l'oublierait vite, quel triste nom Myosotis. Soudainement, ses yeux se voilent puis reviennent à la normale, il me regarde : «Pourquoi maman n'est pas venue me chercher à l'école ? Pourquoi je suis ici ?» Je lui ré-explique, mais lorsqu'il me redit son nom, je suis pris d'un doute.. Est-il possible qu'il soit atteint de trou de mémoire ? C'est peut-être pour cela que ça mère l'a laissé ici ?
Je lui souris, me lève de table et je vais voir notre père, je lui demande doucement pour ne pas me faire entendre des autres si Myosotis à des problèmes de mémoire et que c'est pour cela qu'il est ici. Un silence me répond, Nala me regarde, jamais notre père m'a regardé ainsi, il y avait comme de la tristesse, de la douleur... Pourquoi de la douleur ? Nala me répond piteusement.
Choqué, je le regarde sans comprendre, je regarde ensuite ce jeune petit garçon, comment cette âme si pure et innocente au premier abord peut-il devenir un instrument, je me suis juré à ce moment-là d'éviter que ce drame ne se reproduise, que plus jamais il ne doit tuer encore quelqu'un...
« Il a tué ses parents car ces derniers ne voulaient pas vivre en sachant qu'il les oublierait, alors ils l'ont forcé à le faire, il ne se souvient de rien, et n'a pas de cauchemar post-traumatique d'après les médecins, qui l'avait gardé quelques jours avant de nous le confier. » Comment des parents peuvent-ils faire cela à un enfant ? Pourquoi en arriver à ce cas extrême ? Parce qu'ils n'avaient pas le choix me murmura mon instinct et ma conscience.
Il est l'heure, tout le monde dans sa chambre, Myosotis les regarde se demandant où il va dormir. Tranquillement je lui prend la main et l'emmène vers un lit vide, le lit onze près du miens, je lui souris et lui explique que je suis sur le lit d'à coté et que s'il y a le moindre problème comme envie de manger ou d'aller aux toilettes et qu'il veut que je lui montre le chemin, qu'il n'hésite pas à me réveiller. Il me sourit timidement s'installe sur le lit et s'endort directement dans un pyjama qui appartenait, il y a deux jours, à l'ancien occupant du lit...
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