Chapitre 2
Je n'est presque pas dormi cette nuit. Je me suis réveillée trois fois. J'ai imaginé dans ma tête une dizaine de scénarios différents quand j'irai parler à Anouk. Il y a celui où je lui crie dessus, celui où elle me crie dessus, celui où j'arrive en pleurant à genoux devant elle, celui où on finit par se battre et bien d'autres encore, mais je ne crois pas avoir trouvé le bon. J'espère seulement que je pourrais lui parler en tête à tête, sans avoir à écouter les ricanements de Nathalia et Salomé.
Il est maintenant 7h50, j'attrape mon sac à dos, je prends aussi mes clés sur la commode et mes écouteurs fidèlement reliés à mon téléphone portable. Je sors dehors, il fait plutôt froid pour un mois de juin et il y a même un peu de vent qui secoue les feuilles des arbres. Devant moi je vois un groupe de lycéens qui rigole et parle, en fait ils font tout ce qu'il y a de plus normal pour un groupe d'amis. Bien sûr cela me rappelle Anouk et moi et je ne peut retenir une larme de couler le long de ma joue. Je crois que cette dispute m'a plus affectée que je le pensais, j'ai essayé de me persuader que ce n'était pas grave car j'allais bientôt déménager, mais je n'y arrive pas. Anouk me manque et j'ai besoin d'elle même si ce n'est que pour trois semaines. J'arrive enfin devant le lycée un peu avant 8h. Je m'assois sur un banc en attendant la sonnerie, ce banc sur lequel d'habithude j'attendais Anouk. Mais elle ne viendra pas, j'en suis certaine. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et ferme les yeux. Je me fiche de ce que les autres vont penser de moi, je m'enferme dans une bulle, seule avec ma musique. Quand j'ouvre les yeux il n'y a plus personne autour de moi, un peu paniquée je regarde ma montre, elle indique 8h10. Je me lève du banc, range mon portable et cours vers les salles de physique chimie, je devrais être en cours depuis déjà 10 minutes.
À la récréation je cherche Anouk du regard, je vais à tout les endroits où nous allons d'habitude mais elle n'y est pas. Je n'ai pas le courage de la chercher plus longtemps alors je m'affale sur le premier banc que je vois qui n'est pas rempli de vieux chewing gum séchés. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais pouvoir m'expliquer avec elle.
En rentrant chez moi je découvre une pile de cartons dans le salon et au milieu mon père en train de ranger des bandes déssinées. Je l'interroge :
-Qu'est-ce que tu fais ?
-Eh bien comme tu peux le constater je fais des cartons.
-Des cartons ?
-Voyons Mila ne fais pas comme si tu ignorais qu'on allait déménager dans trois semaines ! me répond-il légèrement agacé.
-Oui je sais très bien qu'on va déménager, mais comme tu l'a dis, c'est dans trois semaines. Alors pourquoi tu commences à faire les cartons maintenant ! là j'ai presque crié, et je m'en veux un peu.
-Écoutes Mila trois semaines ça arrive vite et puis je range seulement les choses dont on n'a pas besoin, comme ces BD qu'on a déjà lu au moins dix fois. Tu sais je peux comprendre que ça te fasses peur ce déménagement et que tu n'ai pas envie de quitter tes amis, mais je suis certain que tu t'en feras plein d'autres à Toulouse, il m'a répondu tellement gentiment que je n'arrive pas à m'énerver contre lui.
-Ouais tu as sûrement raison. Est-ce que maman est rentrée ?
-Non pas encore elle a une réunion. Si tu as le temps après tes devoirs tu pourrais m'aider pour les cartons ?
-OK mais je suis pas sûr d'avoir le temps, je dois réviser pour un contrôle, lui dis-je en me dirigeant vers ma chambre.
Je jette mon sac dans un coin et sors mon agenda. Je regarde mes devoirs pour demain, j'ai deux exercices en mathématiques mais pas de contrôle. On ne peut pas vraiment dire que j'ai menti à mon père, c'est juste que je n'avais pas envie de faire les cartons. C'est dingue mais j'ai l'impression qu'en ce moment mais parents font tout pour me rapeller qu'on va déménager. Le pire c'est que maintenant je ne sais même plus si j'ai envie ou pas de partir. D'un côté je n'ai plus vraiment d'ami ici mais d'un autre côté j'ai tout mes repères et puis franchement leur excuse était complètement bidon "gna gna gna Paris trop agité gna gna gna on sera mieux à Toulouse". Ce n'est pas que je n'aime pas Toulouse, au contraire, c'est la ville rose, mais quand on a grandi toute sa vie au même endroit il est difficile d'en partir, même si sa vie se résume à seulement une dizaines d'années. J'aimerais seulement que mes parents soit un peut moins pressés dans ce changement, de toute façon pour eux c'est la meilleure solution et ils ne changeront pas d'avis.
Je fais mes exercices de math en vitesse avant d'aller me jeter sur le canapé et d'allumer la télé. Rien. J'aurai dû m'en douter à cette heure il n'y a jamais rien à la télé, à part quelques jeux télévisé où ils te proposent toutes les dix minutes d'appeller au 06 94 27... pour tenter de gagner de l'argent. Du coup je l'éteins et met de la musique. Un vieux disque 33 tours de mon père, j'en profite car il ne va pas tarder à être rangé dans un carton lui aussi.
Ma mère rentre enfin et nous passons à table. Après le repas je monte dans ma chambre. Je reçois un SMS de Zoé, la délégué de classe, elle m'annonce que le professeur d'histoire lui a envoyé un e-mail qu'elle doit transmettre aux élèves de la classe. Elle m'envoie un deuxième SMS copié collé de l'e-mail du professeur :
" Aux élèves de la classe de Seconde 2, à Zoé Marchal,
Ne pouvant pas être présent le cours prochain (demain) pour des raisons personnelles, nous nous retrouverons dans trois jours avec une Interrogation écrite sur le chapitre six. Vous savez que nous n'avons pas finis le cours la dernière fois par manque de temps, je ferais donc distribuer les feuilles de cours par votre professeur principal M. Wagner. Si vous avez des questions sur la fin du cours, n'hésitez pas à me les poser par l'intermédiaire de votre délégué Zoé Marchal. En vous souhaitant à tous une agréable soirée, M. Lénard.
P.S. : Je vous prierai Mlle Marchal de bien vouloir faire suivre cet e-mail à l'ensemble de vos camarades de classe. "
Puis elle m'envoie un troisième SMS où il est seulement écrit "Pourquoi ?!?". Je lui répond avec des smileys qui pleurent, de rire mais aussi de tristesse. Moi qui voulais me coucher tôt pour une fois c'est raté, je vais être obligé de réviser ce soir si je ne veux pas me choper une note en dessous de la moyenne et être obligée d'écouter le professeur "Eh bien mademoiselle Décart qu'est-ce qu'il vous arrive ? Vous ne nous aviez pas habitué à de tels résultats ?" ; oui ça m'est déjà arrivé une fois. Ce qui m'énerve quand on a des résultats correct voir très bon, c'est qu'on ne peut pas faire une seule erreur sinon les professeurs vont tout de suite commencer à vous critiquer alors que tout le reste de l'année, vous aviez d'excellents résultats. Ils se jettent sur vos moindres petites failles. Mais bon je n'est tout de même pas à me plaindre pour ce qui est de mes notes, sauf peut-être en physique chimie où malgré tout mes efforts je survole à peine la moyenne. En tout cas ce qui est sûr c'est que ce soir je vais encore m'endormir sur mon cahier d'histoire, qui soit dit en passant ne fait pas un très bon oreiller.
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Voilà pour ce deuxième chapitre, j'espère qu'il vous a plu ! N'hésitez pas à laisser un commentaire !❤
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