9. bouquet / k.trapp
-Eh, Alphonse, t'as de la batterie ? Kevin l'interrogea en s'asseyant à côté de lui dans le bus, et le Français hocha la tête.
Il avait voulu s'asseoir à côté de Julian, mais ce dernier lui avait assuré qu'il allait bien malgré la scène qui venait de se dérouler dans le vestiaire, et il avait laissé Adrien s'occuper de lui.
-Ouaip, pourquoi ?
-J'en ai plus, et j'ai besoin de regarder où est le fleuriste le plus près.
-Ne me dis pas que tu vas acheter les fleurs maintenant.
-Bien sûr que si. On part super tôt demain, et il est même pas dix-neuf heures trente.
-Elles seront pas fraîches !
Kevin leva les yeux au ciel.
-C'est pas comme si elles allaient faner pendant que je dors, non plus.
Alphonse soupira avant de lui tendre son téléphone. Kevin fit rapidement sa recherche, et découvrit qu'il y avait un fleuriste à même pas trois kilomètres de leur hôtel.
-Parfait, merci, il rendit son bien à Alphonse avant de s'attacher.
-Tu veux que je vienne avec toi ?
-Nope, Kevin secoua la tête. Je dois le faire par moi-même. C'est mon âme sœur, après tout.
Alphonse sourit.
-J'ai hâte de pouvoir raconter cette histoire à vos gosses.
-Ils seront admiratifs de leur père qui n'a rien lâché, Kevin haussa les épaules, et Alphonse haussa un sourcil.
-Et qui a oublié d'acheter les fleurs la première fois, il souffla.
-Elle était pas là. J'aurais gâché un bouquet de fleurs pour aucune raison.
-Ouais, ouais. T'as de la chance, c'est tout.
Ils arrivèrent à l'hôtel quelques minutes plus tard, et Kevin ne prit même pas la peine de remonter : il attendit que tout le personnel au-dessus de lui entre avant de partir en direction du fleuriste qu'il avait repéré plus tôt.
Heureusement pour lui, il avait le sens de l'orientation, et il ne mit pas trop de temps à y arriver. C'était encore ouvert, alors il ne perdit pas trop de temps et entra.
-Bonjour, sourit la jeune femme derrière le comptoir.
-Mmh, bonjour. Je voudrais des fleurs, il dit tout naturellement, et un sourire narquois apparut sur les lèvres de la jeune femme.
-Vous êtes donc au bon endroit. Quelque chose en particulier ?
-Pas vraiment, non. C'est pour mon âme sœur, mais je ne la connais pas.
-L'amour entre deux étrangers, elle acquiesça. Si j'étais vous, je prendrais des pivoines.
Kevin hocha la tête.
-C'est ce que je vais prendre, alors. Merci.
Une fois le bouquet payé et en main, c'est un Kevin tout content qui quitta le fleuriste. Il avait enfin le bouquet. Il n'avait plus qu'à se faire pardonner. Et même si c'était en fait l'étape la plus compliquée qui lui restait à faire, pour le moment, il était satisfait.
C'est donc presque en sifflotant qu'il arriva devant l'hôtel, ne pensant même plus au fait qu'il était en quelque sorte sortit en cachette. Aucun de ses coéquipiers, ni aucun membre du staff ne semblaient être là, seul une fois de femme se faisait entendre. Il s'approcha tranquillement de l'entrée avant de relever les yeux vers la femme qui était en train de pester en regardant son téléphone.
-Ellie ? il balbutia, pris de court, et celle-ci releva la tête à l'entente de son prénom.
Elle portait des vêtements « normaux », contrairement aux précédentes fois où il l'avait vu vêtue de son uniforme. Elle n'avait pas de chignon parfait sur la tête non plus, ses cheveux blonds tombant en cascade dans son dos.
-Monsieur Trapp, bonjour.
-Vous êtes dans cet hôtel aussi ? il demanda, peu sûr de ce qu'il avançait, et Ellie hocha la tête.
-Mmh. Les hôtesses de l'air dorment aussi, la nuit, vous savez, elle rétorqua d'un air ironique, et il sourit.
-Je suis simplement surpris de vous voir.
-Pour qui sont vos fleurs ? elle demanda, un sourcil haussé, et Kevin baissa les yeux, se souvenant soudainement ce qu'il faisait ici.
Elle avait vu le bouquet. Il n'y avait plus aucune raison d'attendre demain matin pour le lui offrir. Et tout à coup, il paniquait.
-Vous, il répondit honnêtement, se rapprochant pour être devant elle, et lui tendit le bouquet. Je voulais m'excuser pour...la scène que j'ai causée dans l'avion. C'était juste de la confiture et je vous ai empêché de faire votre travail correctement. Donc je m'en excuse. J'ai décidé de vous acheter des fleurs pour que vous compreniez que je suis vraiment sincère, et je ne savais pas trop prendre, du coup j'ai acheté des pivoines. J'espère que vous n'êtes pas allergique et que vous—
-Oh merde, lâcha Ellie, le coupant dans son discours, et Kevin se mordit la lèvre.
-Pardon, je parle trop.
-Non, c'est juste que vous avez dit mon tatouage, elle lui annonça de but en blanc.
-Quoi ?! Déjà ?!
-« Déjà » ? Comment, ça, déjà ?! elle croisa les bras. J'ai déjà dit le vôtre ?
-Oui, lorsque vous...vous êtes légèrement énervée contre moi à cause de la confiture, il fit la moue, et à sa grande surprise, Ellie éclata de rire.
-Vous voulez dire que votre tatouage, c'était un truc qui parlait de confiture ?
-Ne vous moquez pas ! Ça parlait de cueillir quelque chose. Des fraises, en l'occurrence.
-Wow, c'est vraiment bizarre, elle arrêta de rire, l'air pensif. Pas votre tatouage, je veux dire...les tatouages en général. On était destiné à se disputer dans cet avion. Et vous étiez destinés à m'acheter ces pivoines pour que je vous pardonne. Vous ne voulez pas qu'on arrête de se vouvoyer ?
Kevin hocha la tête avec un sourire. Elle avait raison, c'était bizarre. Mais c'est bizarre dans le bon sens. Presque...magique. Comme Paris.
Il avait peur qu'elle s'énerve ou qu'elle l'envoie bouler, mais sa réaction était bien mieux. Finalement, ils pouvaient s'entendre. Ils allaient passer le reste de leur vie ensemble, alors il valait mieux.
-Tu dois rentrer ? elle l'interrogea en montrant l'hôtel. Où est-ce qu'on peut aller faire un tour ?
-Allons faire un tour, il accepta, et ils commencèrent à marcher.
(Publié le 06.05.18)
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