7. fleurs / k.trapp
Le samedi matin suivant, ils étaient de retour à l'aéroport, prêt à embarquer.
-Il est où, le bouquet de fleurs ? Alphonse chuchota, complètement dépassé.
-C'est pour ça que je vous ai appelé hier, bande d'incapables ! Je ne savais pas quelles fleurs acheter.
-Tu es en train de nous dire que tu n'as pas acheté de fleurs du tout parce que tu crois que Julian et moi, on a la science infuse et on sait quelles fleurs aime cette fille ?!
-Bah, je me suis dit que tu pouvais me conseiller, tu achètes bien des fleurs à Marrion, non ? Kevin demanda, et Alphonse soupira lourdement.
-Bien sûr, écoute bien mon conseil : tu prends un bouquet qui te semble pas trop moche, et ça lui fera plaisir, parce que de toute façon même si elle le trouve moche, elle fera semblant de le trouver magnifique et d'être « trop touchée » par cette attention.
-Oui, c'est vrai, argumenta Julian. Même si elle aime pas les fleurs, elle dira qu'elle aime.
-Vous faites exprès de m'enfoncer, là, ou pas du tout ? Je veux qu'elle m'aime bien, pas qu'elle se sente obligée de faire comme si elle aimait les fleurs !
-Accepte ses remerciements sans broncher et tout ira bien, marmonna Alphonse avant de rire. Enfin, je viens de me rappeler que tu n'avais pas de fleurs. Cette entière conversation ne sert à rien.
-C'est bon, je ferais ça demain matin, Kevin dit tranquillement. Vous inquiétez pas, je gère.
-Parfait alors, si tu gères, je vais rejoindre Presnel, déclara Julian avant de filer sans attendre de réponse, et les deux gardiens de but froncèrent les sourcils.
-Il est super chelou, en ce moment, Alphonse remarqua, et Kevin hocha la tête.
C'était aussi pour lui parler de ça qu'il l'avait appelé. Mais bon, c'était Presnel qui avait répondu, et il n'avait pas pu mettre le sujet de sa bizarrerie sur le tapis.
-Allez, on embarque ! annonça Thiago Silva, et ils se mirent tous en route pour rejoindre leur avion.
-Désolé de m'être énervé, Alphonse lui lança alors qu'ils étaient dans la passerelle. Je sais que t'es dégoûté.
Kevin sourit.
-Un peu. Mais c'est ma faute.
-Quand on y réfléchit bien, c'est la faute de ton tatouage, le Français lui fit remarquer, et Kevin rit.
Mais il savait qu'Alphonse avait raison. Ils étaient obligés de passer par cette dispute, sinon, la phrase d'Ellie n'aurait pas pu être prononcée.
Ils montèrent rapidement dans l'avion avant de s'installer—comme d'habitude, en mettant environ trente minutes à décider qui voulait être à côté de qui, et qui pouvait prendre une photo, ils étaient pires que des primaires faisant une sortie scolaire—, et finalement, l'avion décolla, et les hôtesses de l'air commencèrent à leur distribuer leur petit-déjeuner.
-Bonjour ! s'exclama une voix que Kevin reconnut, et il fronça les sourcils avant de se souvenir : c'était Nina, la pauvre hôtesse qui s'était faite réprimander par Ellie pour lui avoir échangé son pain au chocolat. Je vous donne un croissant, monsieur Trapp ? elle s'enquit, et Kevin sourit.
-Oh, ne vous inquiétez pas pour moi, votre patronne risque de ne pas aimer si vous faites du favoritisme.
-C'est très gentil, ça ! Mais madame Grandbois n'est pas là aujourd'hui, alors elle ne le saura jamais.
-Ah oui ? Et pourquoi ? il demanda, tendant de paraître un maximum détaché.
-Il manquait du personnel dans un autre vol alors elle s'est proposée. Mais sachez que puisque vous tenez tant à la voir, elle sera là au retour.
-Je...pas du tout, je ne...il balbutia avant de fermer les yeux.
-Elle a dit votre tatouage, n'est-ce pas ? Nina demanda doucement, et Kevin hocha la tête. Nina sourit. Eh bien bonne chance. Vous n'êtes pas tirés d'affaire avec elle comme âme sœur.
-Très rassurant, ironisa Alphonse une fois qu'elle était partie. Kev ? il passa sa main devant le visage de l'Allemand, qui sortit de ses pensées. Ça va ?
-Tu crois qu'elle s'est plainte de moi à tout le personnel ? il demanda, inquiet, et Alphonse secoua la tête.
-Pas important. Ce qui est important, c'est qu'au retour, tu sois prêt à te faire pardonner comme jamais.
-T'en fais pas, une soirée sur le banc m'attend, j'ai tout le temps nécessaire pour m'y préparer, Kevin lâcha ironiquement avant d'éclater de rire, et Alphone le suivit.
-Content de voir que ta non-titularisation devient quelque chose dont on peut rire.
Évidemment, Kevin suivit le match avec attention depuis le banc—c'était contre Lyon, c'est-à-dire, pas n'importe qui non plus—, mais une partie de son esprit était aussi concentré sur Ellie. Il allait devoir composer avec une âme sœur qui ne l'aimait pas. Et même si elle finissait par s'accoutumer de lui, ils ne se connaissaient pas du tout, pour l'instant. Est-ce qu'ils allaient s'entendre ? Est-ce qu'ils se ressemblaient, au fond, ou est-ce qu'ils étaient deux opposés polaires ?
Il n'en avait aucune idée. Mais il espérait qu'il le saurait bientôt.
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