4. maillot / j.draxler
Quand Julian passa la porte de son appartement, il soupira.
Il était de retour dans son chez lui à Paris après un match à l'extérieur. Et comme à chaque fois, il était triste.
Triste de se retrouver seul entre quatre murs, alors qu'il venait de passer plus de 24 h avec l'équipe entière, toujours bruyante, en train de crier, de rire, de parler.
Et puis, triste de se retrouver loin de Presnel.
Dès son arrivée au Paris St-Germain, le Français lui avait proposé de partager sa chambre avec lui lorsqu'ils avaient un match à l'extérieur qui nécessitait qu'ils dorment sur place. Ils ne se connaissaient pas beaucoup à l'époque, mais Julian aimait déjà beaucoup Presnel parce qu'il le faisait rire, alors il avait accepté. Depuis, c'était la tradition, et même Emery ne leur demandait plus avec qui ils comptaient dormir.
Julian ne pouvait pas dire le contraire, ils se retrouvaient toujours dans des hôtels étoilés avec plus que ce dont ils avaient besoin pour seulement une nuit. Mais il était arrivé plusieurs fois où leur chambre était équipée d'un lit double plutôt que de deux lits simples. Ça n'avait jamais été un problème—ils avaient pris leurs petites habitudes, Julian dormait à gauche, Presnel à droite. Enfin, Presnel s'endormait à droite. Mais même quand il dormait, il avait la bougeotte, alors il se réveillait à peu près n'importe où dans le lit, et même parfois par terre. Ça faisait beaucoup rire Julian au début, mais maintenant, c'était devenu une habitude. Ils ne se réveillaient pas dans les bras l'un de l'autre non plus, mais c'était une certitude qu'ils se réveillaient plus proches qu'ils ne s'étaient endormis.
Et Julian aimait beaucoup ça. Se réveiller aux côtés de Presnel. Partager sa chambre avec Presnel, la personne la plus bruyante qu'il connaisse. Mais dès qu'il rentrait chez lui, ça lui manquait. Parce qu'ici, c'était vide et calme.
Il déposa sa valise dans sa chambre et décida de la vider maintenant—c'était pénible, mais au moins, c'était fait. Il n'y avait qu'un tee-shirt qui était propre, et il fit une boule du reste qu'il trimballa jusqu'à sa machine à laver. Jusqu'à ce qu'il aperçoive un « K » au dos du maillot qu'il était supposé avoir porté lors du match contre Troyes. Il balança tout dans la machine avant d'attraper le maillot. « Kimpembe ».
Il soupira avant de sortir son téléphone de sa poche et d'appeler Presnel en Facetime. Celui-ci répondit au bout de la deuxième sonnerie, un grand sourire aux lèvres.
-Salut babe, je te manque déjà ? il lança, et Julian sourit.
-J'ai retrouvé ton maillot dans ma valise, il dit, ignorant sa question—la réponse était oui, mais il refusait de le dire à voix haute—, et Presnel hocha la tête.
-Ouais, je voulais ton maillot, du coup je l'ai pris et je t'ai mis le mien en échange. Comme si on avait échangé nos maillots après le match, quoi.
-Tu voulais mon maillot ? il répéta, fronçant les sourcils.
-Bah, bien sûr que oui, t'es un de mes meilleurs amis, j'aime bien avoir tes maillots. Je les mets pour dormir.
Julian aurait probablement dû s'affoler en entendant que Presnel portait ses maillots—ses maillots à lui—pour dormir, et il l'aurait fait s'il ne s'était pas fait friendzoner juste avant.
« Un de mes meilleurs amis ». Ouch.
-Ju ? l'Allemand sortit de ses pensées, et Presnel rit. Ouah, tu t'es grave perdu dans tes pensées. Tu veux que je te rende ton maillot ?
-Non, non. Tu le gardes.
-Merci, Presnel sourit. On se voit demain ?
-À demain, Julian acquiesça, et Presnel raccrocha.
Il venait de gagner un maillot de son âme sœur. Et d'apprendre que ladite âme sœur portait ses maillots à lui pour dormir. Et puis, l'âme sœur l'avait frendzoné, mais ça n'avait rien de surprenant étant donné qu'il ne savait pas qu'ils étaient respectivement l'âme sœur l'un de l'autre.
C'était un bon appel, finalement. Du moins, c'est ce qu'il se répéta durant le reste de la journée.
- - -
L'entraînement du lendemain était à 9 h, et comme à chaque fois que l'entraînement était à cette heure-ci, Julian passait plus de temps dans le vestiaire à bâiller plutôt qu'à actuellement se préparer.
-Bonjour ! s'exclama Presnel en entrant, et tout le monde lui répondit avec beaucoup moins d'énergie. Il continua son chemin jusqu'à son casier, qu'il ouvrit avant de froncer les sourcils. Il se retourna et passa les personnes présentes dans la pièce en revue : Edinson et Angel étaient occupés à parler en espagnol, et il n'avait pas envie de les couper, Trapp était en train d'enfiler ses gants, signe qu'il allait sortir du vestiaire incessamment sous peu. Il y avait aussi Thiago Silva et Marquinhos, mais ils allaient probablement lui faire des reproches s'il leur demandait de l'aide. Il ne lui restait qu'une seule option : aller déranger un Draxler endormi.
Il s'approcha de l'Allemand et enlaça ses doigts aux siens avant de le tirer dans les douches.
-J'ai vraiment besoin d'ton aide, chuchota Presnel, et un regard d'incompréhension traversa les yeux de Julian, qui, depuis que le Français lui avait pris la main, était complètement réveillé.
-Oui ? il hésita.
-Dis-moi que tu as un jogging d'entraînement en trop, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, j'étais sûr d'en avoir un dans mon casier mais—
-Bien sûr, Julian répondit tranquillement, et Presnel soupira de soulagement.
-Merci babe, t'es vraiment vraiment le meilleur, il sourit avant de le prendre dans ses bras, et Julian ferma les yeux.
Je pourrais vraiment m'habituer à ça.
-Je le laverais et je te le rendrais demain. Ou je te ramènerais un des miens, comme ça j'aurais un de tes joggings et un de tes maillots, et je serais habillé en Julian Draxler de la tête au pied.
Julian éclata de rire, et Presnel sourit.
-Ah bah enfin, tu rigoles ! J'ai cru que tu faisais un peu la tête. Je te fais plus rire que ça d'habitude.
-Juste fatigué, il répondit, et ce n'était pas complètement un mensonge.
Presnel hocha la tête avant de rebondir sur autre chose, et Julian se mordit la lèvre.
Il ne savait pas combien de temps il allait encore pouvoir cacher la vérité au défenseur.
(Publié le 18.04.18)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top