32. Corruption
COOPER
Flashback :
- Tu es devenu fou
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Je descendais les marches de l'étage de notre maison, les mains dans les poches et les cheveux en bataille. J'étais rentré hier soir d'une soirée très agité. Paige m'avait ramené chez elle et je n'avais pas regretté.
Je descendais les deux dernières marches et pénétrai le salon. Je plissais les yeux, en voyant ma sœur, les mains pleines de bagages, mon père ne disant rien.
- Il s'est passé quelque chose ?
Ma mère se dirigea vers moi, leva sa main au-dessus d'elle et la fit plonger sur ma joue.
- Mais ça va pas ?! Je criais, surpris, me demandant si j'étais sur une autre planète.
- Je te retourne la question Cooper ! COMMENT EST-CE QUE TU AS PU FAIRE ÇA ?!
Je regardais mon père, mais il ne disait toujours rien. Ma sœur était, elle aussi, en colère :
- Lizzie est morte
J'avais l'impression de faire une chute de plusieurs étages. Je ne savais pas ce qu'elle en faisait ! Elle était morte ?
- Et tu veux savoir de quoi elle est morte ?
- Je n'y suis pour rien !
Je me reculais. Lizzie, cette semeuse de trouble. Ce n'était pas possible qu'elle soit morte.
- Tu viens là Cooper !
Mon père se leva et m'offrît le même geste que ma mère, une claque qui me fit tourner la tête. Je regardais ma famille. Ils étaient fous... fous de colère. Même ma putain de demie-sœur n'en avait plus rien à faire.
- Je n'ai rien fait à cette fille
- Et comment tu expliques les ordonnances qui ont conduit à son overdose ?
- Qu'est-ce que tu avais en tête ?
Ma mère s'éloigna et se laissa tomber sur le canapé.
- J'ai tout fait pour vous deux.
- Ne me ramène pas à lui maman
Je regardais ma putain de soeur me renier. Elle tira ses valises.
- C'est l'heure que j'y aille, dit-elle alors que ma mère était en pleure. Ma mère qui l'avait élevé, ma mère qui l'avait vraiment aimé. Je ne compte pas vivre avec un meurtrier
- Addy
- Papa ! Il a tué quelqu'un, qui sait ce qu'il pourrait nous faire ?
- Je n'ai tué personne !
Elle fit rouler ses valises sur le carrelage marbré de notre somptueuse maison dont nous étions tous si fières. Elle ouvrit la porte. Personne ne disait rien, car ma sœur était aussi autonome que têtue. Personne ne pouvait la retenir.
- Je reviendrai quand vous aurez accepté de le mettre derrière les barreaux
Une crampe d'estomac me vint, je n'avais pas pensé à ça... La prison. La prison...
Ma sœur claqua la porte avec ses affaires.
- Son corps a été retrouvé Cooper
- Je n'ai rien fait
J'avançais comme un zombie vers ma mère en pleure. Je me revoyais signer des ordonnances à son nom. Plus ses larmes coulaient et plus je voyais la tonne d'argent que j'avais empoché et dont une grande partie était encore dans ma chambre.
Ma mère pleurait et je revoyais mes récents achats que j'avais pu m'offrir en ayant poussé Lizzie à me payer plus que raisonnable.
- Inutile de nier, maintenant on va devoir te trouver un bon avocat, c'est tout
Je n'avais pas de larmes qui coulaient. Non pas que je n'avais pas conscience de la mort que j'avais causée, mais j'étais tellement sous le choc... que c'était impossible que je pleure.
Je n'en revenais pas, j'en étais sidéré. Elle était morte ou s'était suicidée, je ne savais pas, mais en tout cas, je n'y croyais pas.
La porte s'ouvrît nouveau, je tournai ma tête au ralenti, les yeux douloureux. Je repensais à ma mère pleurant, mon père visiblement sous le choc. Il venait de perdre sa fille, et tout ça, c'était de ma faute.
La faute de cette connasse....
Une femme vêtue d'une robe près du corps mais professionnelle rentra. Ce n'était pas ma sœur même si j'avais espéré un instant.
Je me relevai et ma mère aussi. Elle se ressaisit avant de passer devant moi.
- Bonjour maître
Elle lui tendit la main et les deux se dirigèrent vers la salle à manger. Je restai bouche-bée. Je me tournais par réflexe vers mon père. Il avait disparu. Super.
- Cooper, tu viens ici
J'avais l'impression d'être en plein cauchemar, en plein mauvais rêve, où j'avais peut-être bouffé des champignons hier soir, qui me faisait halluciner. Je m'approchai de ma mère en passant à côté de la fenêtre de notre salon. Je regardai à travers, mon père ne tondait pas la pelouse aujourd'hui. Qui aurait fait ça le jour d'un décès ? Qui aurait vécu comme si de rien n'était, le jour de la mort d'une jeune-fille, par la faute de son propre fils ? Je m'installais alors en sueur sur le siège en face de ma mère.
- Nous allons faire vite, prononça avec fermeté l'avocate
Un moment d'absence m'égara de la conversation. Je voyais Noah qui adorait sa sœur, je voyais cette gamine avec qui j'avais été si proche, bientôt dans un cercueil. J'imaginais l'instant où son cœur s'était arrêté. Qui l'avait découverte ?
- Cooper ce n'est pas le moment
Ma mère ne pleurait plus, mais je pouvais clairement lire l'angoisse en elle. Elle allait me perdre, c'était évident. Tôt ou tard. Et même si je n'allais pas en prison, je ne pouvais pas vivre avec la culpabilité d'un meurtrier. J'avais pris la vie d'une gamine, d'une adolescente. Qu'est-ce que je pourrais bien dire à mes futurs gosses ?
" Papa a été un salaud qui a vendu des comprimés à la petite sœur de son ancien meilleur ami pour se faire de l'argent dont il n'avait même pas besoin étant donné que sa mère et son père en avaient déjà assez et finalement, il a conduit la fille à la mort, fin de l'histoire les enfants, vous en revoulez une autre ? "
- Ce n'est pas possible,
Je me levai brusquement avant de hurler.
- Elle n'est pas morte ! Ce n'est pas possible !
Je hurlai comme un fou. Ma chaise tomba derrière moi. Ma mère se leva avec moi, mais l'avocate posa sa main sur son bras avant d'elle-même croiser ses mains l'une dans l'autre. Ma mère se rassit :
- Cooper..., dit l'avocate avec calme, tu n'iras pas en prison. Tu n'as tué personne
- Mais... elle est morte
- Certes, mais tu ne l'as pas tué. Elle ne s'est pas non plus suicidée Cooper
Elle n'arrêtait pas de répéter mon prénom, comme si elle répétait un putain de mantra. Je levai les yeux vers elle.
- Cooper, Elle est morte d'une overdose après t'avoir menacé
- Elle ne m'a pas menacé ? Et pour l'argent ?
- Elle t'a menacé, dit l'avocate
- NON ! C'est faux !
J'abattais mes deux poings contre la table. Mes poumons s'ouvraient à une vitesse surprenante :
- Elle m'a à peine menacé, je l'ai fait par envie
- C'est ce que tu penses. Elle t'a menacé de te dénoncer à la commission sportive de triche pour tes examens, et comme tu avais peur d'arrêter, la seule chose qui rendait fier ton père avec qui les rapports étaient souvent compliqués, les traumatismes t'ont fait accepter. Quant à l'argent, elle repoussa ses dossiers vers le centre de la table ; c'était juste un moyen pour elle de te donner plus, vu les risques que tu prenais. Cette fille était intelligente, ça ne surprendra personne qu'elle ait dit ça
Je continuais de regarder ma mère. Je m'étais arrêté au moment où j'avais apparemment des problèmes familiaux. Voilà pourquoi mon père avait disparu, il ne supportait pas qu'on salisse notre relation comme ça.
- Maman, tu ne vas rien dire ?
Elle se rassit.
- Lizzie est morte, et moi, je vais devoir plaider le coup de la menace. Tu la connaissais, elle a été ta patiente à un moment, elle était haute comme trois pommes et vous voulez faire croire qu'ELLE m'a menacé ? Vous êtes malades
Ma mère ne dit rien. Elle ne fit que baisser les yeux. Elle qui avait pourtant un caractère bien trempé, était devenue muette.
L'avocate soupira bruyamment :
- Il reste des messages ?
- Très peu, comme je le dis, elle ne m'a jamais vraiment menacé, peut-être la première fois avec sa foutue lettre-
- Une lettre ?
- Rien d'important
Ma bouche était sèche, la femme aux fringues classe, se pencha sur moi :
- Quelle lettre ?
Elle faisait peur. Pas peur, mais elle avait ce truc, on redoutait ses réactions, pourtant elle n'avait pas l'air mauvaise :
- Un contrat
- Donc c'est bien son genre de te payer pour te convaincre. Il suffira de dire que le sport te rend fier, le sport rend aussi ton père fier, que cela vous a permis d'avoir un lien, et vu tes résultats scolaires, c'est la seule chose qu'il te restait pour qu'on accepte de te garder dans cet établissement et si tu étais accusé de triche, finis le sport, finis ton père et finit les cours
Elle avait dit ça en passant ses yeux sur mes C et mes D. Je laissais ma tête retomber, sous le poids de toutes ces nouvelles :
- Si je dis ça, je me ferais, virer, je refuse
- Votre rôle à vous, madame, sera de couvrir votre fils scolairement parlant si vous voyez ce que je veux dire
- Vous n'allez vraiment pas bien ! Ce lycée est incorruptible, criais-je en passant mes yeux sur l'avocate et ma mère en même temps
- Tout humain normalement constitué craquerait bien devant une grosse somme
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