26. Courrier mortel
NOAH
Une alarme se mit à sonner de nulle part, interrompant nos échanges entre mon ancien meilleur ami et ma connasse d'ex. Je levai les yeux vers le plafond en même temps que les autres élèves. Je les regardais attentivement. Ils étaient concentrés, un peu comme s'il cherchait une échappatoire ou une distraction.
J'aurais tant aimé être cette alarme dans le passé, de sorte à ce que lorsque j'avais demandé de l'aide à tout le monde, on se tourne vers moi de la sorte. J'avais envie de détruire ce bruit agaçant.
Il me rappelait que je n'avais pas eu l'aide dont j'avais eu besoin, mais maintenant, c'était terminé. C'était de leur faute, à ces imbéciles.
J'inspirais alors et réfléchissais. J'étais là pour quelque chose de bien précis. Les détruire. Et cette alarme n'était que le souvenir d'un passé malheureux et je ne comptais pas me laisser distraire. J'acceptais alors cette alarme. Je ne savais pas d'où elle provenait, et en vérité, je m'en fichais.
- Je nous souhaite à tous de mourir dans ce putain de feu
Je riais à gorge déployée avant de regarder les objets de tous mes malheurs :
- On continuera jusqu'à ce que le feu nous brûle tous. J'irai jusqu'au bout !
Et je pensais encore plus ce que je disais en voyant le regard de ce meurtrier de Cooper. Il avait une mine dégoutée, comme si c'était lui qui subissait. Alors que tout ceci, toute ma souffrance était de sa faute. Je baissais les yeux sur mon arme avant de le regarder de nouveau sous la lumière de ces projecteurs. Je n'avais jamais ressenti la chaleur que ceux-ci produisaient, mais elle était agréable, elle me motivait à continuer, elle me motivait à le mettre à terre, à l'humilier.
- On se connaît Cooper, je ricanais. Je faisais quelques pas vers lui, ne prêtant pas attention à l'autiste à terre. Tu n'es qu'un froussard, une fillette.
Je l'attrapais par le col et le tirais à moi avec confiance. Je serrais son haut au point d'avoir les phalanges blanches. Je m'approchai de son oreille, sous les regards d'Avery.
- Je ne te tuerais pas Cooper
Je sentis son corps se tendre sous ma prise. Je le savais. Je jouissais intérieurement. C'était aussi bon qu'un orgasme obtenu dans la chatte d'Avery. Je le savais. Il n'avait pas les couilles de le faire. Il voulait qu'on le fasse pour lui.
- Enfoiré, lui crachais-je dans l'oreille
Il savait ce qu'il avait fait. Il le savait pertinemment et il ne l'avait pas oublié. Je l'avais surveillé des jours et des mois durant, il était encore plein de remords. Il n'était jamais venu me voir.
Je l'éloignais de moi et le regardais dans les yeux. Le bruit de l'alarme était presque devenu muet tant la tension était à son paroxysme. Je lui montrais toutes mes dents quand sa copine, l'héroïne de service, s'interposa entre nous deux. Tiens, tiens... Elle aurait pu tous les sauver. Elle aurait pu. Mais cette connasse avait laissé passer sa chance.
Je m'éloignais d'eux et regardais tous ces élèves qui me dégoûtaient. Je ne supportais pas de voir encore autant de têtes debout, alors je replaçais mon arme contre mon épaule. Mon œil lorgna l'arme de toute sa longueur, s'attardant légèrement sur son prénom, et puis... je me remis à tirer de plus belle. La sensation était excellente. Je me sentais bien de les entendre essayer de se retenir sans réellement y arriver. J'adorais entre les cris d'Avery qui m'ordonnait d'arrêter, j'adorais sentir Cooper ne pas oser dire quoi que ce soit car il savait... il savait tout. J'adorais encore plus voir tout ce sang. J'adorais entendre les supplications qui étaient réduites à un silence contraignant dû à cette alarme infernale. Je voyais les derniers regards, les yeux de ces personnes qui agonisaient. La plupart fixaient le plafond avec un regard vide, les yeux semblant contempler quelque chose au-delà de cette réalité. Leur regard s'éteignant lentement, comme si les lumières de leurs vies s'étaient graduellement évanouies, laissant derrière elles un traumatisme exaltant.
Mais mes préférés, ceux qui m'excitaient au plus haut point, étaient ceux dont les yeux étaient remplis d'horreur et d'incompréhension alors que la vie s'échappait lentement d'eux. Leurs regards, emplis de terreur, comme s'ils essayaient de réaliser ce qui leur arrivait. La douleur et la peur se reflétaient très clairement dans leurs yeux vitreux. J'aimais ça. Voir la souffrance. Après un dernier rire, je m'arrêtais.
- TU ES COMPLÈTEMENT MALADE ?!
Je souris en regardant mes spectateurs.
- Vous savez... s'il y a bien une personne à détester ici, c'est cette connasse.
Tous les yeux se tournèrent vers Ave'. Elle les regarda à son tour, mal à l'aise.
- Tu ne dois pas voir de quoi je parle n'est-ce pas ?
Elle ne dit rien.
- Tu veux lui dire, Coop' ?
Je ne faisais que le provoquer. Il n'était au courant de rien. C'était trop récent pour qu'il sache quoi que ce soit... je voulais simplement réveiller le mollusque qui était avec nous. Il était devenu sourd et muet et ça me plaisait, car je lui avais réservé une surprise digne de ce nom. Ça allait lui plaire.
- Laisse-le tranquille
- Oh, ferme-la, tu es d'un ennui, sérieusement, ton numéro de secouriste s'arrête ici !
Je me détournais d'elle et m'approchais de mes anciens camarades et pour certains, de mes anciens amis.
- Vous savez les gars... cette pute, là-derrière moi, je m'arrêtais un moment en baissant le regard sur mes pieds, cette pute était au courant de tout
Avery fondit sur moi :
- Tu joues à quoi Noah ?!
Sa voix était instable, elle regardait autour d'elle, les regards dégoûtés et choqués des gens autour d'elle.
- Eh oui... elle aurait pu vous éviter une mort certaine
Avery tira une fois de plus sur mon épaule. Mon sang ne fit qu'un tour et je me retournais violemment sur elle. J'étais tenté de lui tirer dessus, mais je m'arrêtais. J'avais besoin qu'elle entende la suite. Je serrais la mâchoire et alors que j'étais dos au public, je lui dis :
- Tu as de la chance que je n'ai pas encore fini, pour pouvoir trouer ton crâne comme une passoire
- Noah
- Dégage sale pute
Ses yeux se figèrent. Je ne sais pas ce à quoi elle s'attendait exactement, mais je la détestais du plus profond de ce que certains appelaient âme. Je voulais l'entendre agoniser. J'avais tout mon temps. J'avais leurs portables, donc personne ne pouvait contacter les secours, j'avais aussi coupé les communications dans tout l'établissement donc personne ne pouvait joindre personne. Son heure viendrait donc.
- Vous me direz ? " Comment se fait-il qu'elle ait été au courant de tout, mais qu'elle n'ait rien fait ". Laissez-moi vous dire un truc : cette salope est une égoïste de première. Elle m'a largué alors que j'étais en plein deuil... et pour qui ?! MON MEILLEUR AMI !
- Je ne t'ai pas largué pour lui !
Je l'ignorais. Alors que je reprenais ma respiration, ce bruit insupportable s'arrêta enfin. Ça faisait du bien, j'avais moins besoin de hurler dans ce micro de merde.
- Après notre séparation, j'ai essayé de la joindre. J'ai demandé de l'aide à tout le monde, à des médecins, à cette putain de directrice, y compris à mon ex qui m'avait jeté au pire moment. Mais rien. Personne. Alors, j'ai commencé à lui envoyer des lettres. J'étais devenu trop violent, je lui faisais peur, vous comprenez.
Je me remis à faire les cents pas.
- Avery dans chacune de mes lettres, je te parlais et tu n'as lu que la première
Elle ne dit rien. Son regard était noir. Si elle avait eu une arme dans les mains, je n'existerais certainement plus.
Dans chacune des lettres que je lui avais envoyées, je lui parlais de mon état, de mon besoin d'écoute. Je parlais de ma situation familiale catastrophique. Entre mes parents qui enchaînaient les désaccords et les disputes, le deuil qui passait difficilement, je devenais fou, et plus je perdais la tête, moins mes proches étaient là. Quelle vie merdique quand même.
- D'où l'importance de regarder son courrier... Je l'ai répété dans trois lettres différentes, dis-je en souriant, mais tout ça m'est devenu insupportable. Être garé là, tous les matins et vous voir, vous, les causes de tous mes problèmes. Riley, si tu n'es pas morte, sache que j'ai commencé pour ta grand-mère pour la simple et bonne raison que c'est elle qui a mis en place ce système qui règne dans ce lycée et qui fait croire aux élèves qu'ils ne sont jamais assez bons et que pour aller loin, on a besoin de son approbation ou de son aide ! Vous êtes tous impliqués de près ou de loin à votre mort.
Mon regard brûlant balaya l'assemblée. Chaque visage présent semblait incarner tout ce que je méprisais, et ma haine grandissait à chaque instant. Mes poings se serraient involontairement autour des poignées de mon arme, mes ongles s'enfonçant dans celle-ci, comme si je luttais pour contenir cette rage bouillonnante.
Mes lèvres se retroussèrent dans un sourire glacial, mes yeux fixant quelques regards avec un mépris palpable.
"Mauvais ou non, au moins je ne me complais pas dans un système éducatif toxique". Ceux-ci avaient été des mots que j'avais crachés à ma sœur pendant l'une de nos disputes.
Les sanglots autour de nous s'intensifièrent, et je savais que chacun s'imprégnait de mes paroles. Mon regard brûlait d'une haine intense, et même si les mots étaient autrefois restés non-dits, mon mépris et ma haine pour eux tous, s'affichait aujourd'hui devant tous. Je sentais mon cœur battre violemment dans ma poitrine, alimentant cette colère qui menaçait de déborder à chaque instant.
- Merci Ave', ton copain Adam serait encore en vie si tu avais daigné ouvrir les trois dernières lettres que je t'ai envoyées
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top