𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟏
Le poing fermé juste devant la porte de la chambre de Lucie, Harry hésitait. Devait-il toquer et faire part de ses soupçons à sa sœur - sa sœur, quel mot qui sonnait doux à ses oreilles - et risquer une nouvelle dispute, ou bien devait-il rebrousser chemin et ne jamais lui en parler?
- Harry?
La diversion que lui offrait Ginny était parfaite.
Le jeune homme se retourna vers la Gryffondor. Ses longs cheveux roux étaient attachés en un chignon rapidement fait, dont des mèches s'échappaient par endroit. Elles encadraient parfaitement son joli visage ovale, remarqua Harry.
- Tu as peur de ta sœur? se moqua gentiment Ginny.
- Hein? répondit, abasourdi, le brun.
- Ça fait au moins cinq minutes que tu regardes la porte comme si tu t'attendais à ce qu'elle s'ouvre toute seule.
Harry plissa les yeux en regardant la jeune fille.
- Tu m'espionnes, Ginerva ?
La rouquine lui adressa un coup de poing dans l'épaule, avant de râler qu'elle détestait ce prénom.
- Je devrais? rétorqua cependant Ginny, refusant qu'il ait le dernier mot.
- Peut-être...
Taquin, Harry s'amusait beaucoup avec la cadette. Jusqu'à en oublier pourquoi il était venu.
Mais Ginny le ramena à l'ordre, déposant sa main sur son épaule et la serrant affectueusement. Harry sentit une délicieuse odeur lui effleurer les narines.
- Allez va parler de cette chose qui t'inquiète tant avec ta sœur. Ça ne pourra que t'aider, le ramena à l'ordre Ginny.
Harry hocha la tête, lorsque la porte s'ouvrit subitement sur une Lucie assez perdue.
- Vous deux, supposa-t-elle en les pointant du doigt l'un après l'autre, vous...
- Non! s'exclamèrent les deux suspects, en s'éloignant vivement.
- Vous n'avez pas à vous cacher avec moi, ajouta Lucie en refermant doucement la porte, laissant sa tête dans l'entrebâillement, je vais rentrer dans ma chambre et...
Mais Harry ne la laissa pas faire, et plutôt que laisser son cerveau débordant imaginer des choses qui n'avaient pas lieu d'être, il préféra se dégager et attraper les bras de Lucie, l'emmenant dans sa chambre, le plus loin possible de tout soupçon infondé.
Le jeune garçon s'accouda à la porte, tandis que sa sœur l'analysait silencieusement.
- Je voulais te parler de quelque chose, rompit Harry le silence pesant qui s'était installé entre les deux.
- Avant ou après ce que je viens de voir? le taquina Lucie.
- Il ne s'est rien passé! s'exclama Harry.
- Je n'en doute pas. Tu sais, la p'tite Weasley est plutôt jolie et...
- Je voulais te parler de Malefoy.
Ces quelques mots calmèrent brusquement Lucie. Son visage se ferma, ne laissant plus transparaître ses émotions. Seuls ses yeux verts laissaient voir son inquiétude.
- Je pense qu'il est un Mangemort, annonça Harry de but en blanc.
Lucie s'étouffa avec sa salive.
- Et j'ai des preuves.
Lucie haussa un sourcil, se ressaisissant.
- Des preuves ou des suppositions possiblement détournées à cause de ta haine envers Dra- Malefoy? lui reprocha Lucie, se rattrapant inextremis.
Harry détourna le regard, avant d'exposer son argumentation.
- C'est un cheminement logique. Son père est un fervent partisan de Voldemort, mais il s'est retrouvé à Azkaban. Donc son fils prend la relève. Ensuite, il ne voulait pas que Mme Guipure lui touche son bras gauche, même pour refaire un ourlet. Et enfin, ça expliquerait ce qu'il faisait dans cette boutique sombre, dans l'Allée des Embrumes.
- Ce n'est pas un cheminement logique, contra Lucie. Tout d'abord, ce n'est pas parce que son père est un Mangemort qu'il en est un lui aussi. Surtout qu'il a 16 ans. Et je doute que Voldemort ait besoin d'un gamin de 16 ans dans ses troupes. Pour Mme Guipure, c'est probablement qu'une coïncidence. Et si je me souviens bien, tu m'as dit que tu l'avais déjà vu dans cette boutique. Alors qu'il avait douze ans.
Harry ne trouva momentanément plus rien à y redire. Alors il usa de son côté Gryffondor qui souvent le mettait dans le pétrin:
- C'est mon instinct qui me le dit, affirma Harry avec conviction.
- Tu apprendras avec l'expérience que l'instinct ne fait pas tout.
- Parce que tu as assez d'expérience pour dire ça, toi?
Lucie ne répondit pas, mais son regard qui se planta lentement dans les yeux émeraudes de Harry était explicite. L'atmosphère sembla brusquement changer, devenant lourde et pesante, pleine de sous-entendus. Et le vert sapin se fit glacial.
- Pourquoi tu ne me parles jamais? s'énerva soudainement Harry, comme si la colère qui s'apprêtait à jaillir avait été retenue depuis bien trop longtemps.
- Je ne demande pardon? répondit Lucie d'un ton posé, qui ne fit qu'agacer encore plus le Gryffondor.
Lucie ne semblait plus être l'adolescente de quinze ans qui taquinait son frère, mais plutôt une enfant mature et sérieuse, ayant grandi trop vite.
- JE t'ai raconté des tas d'anecdotes sur mon enfance, des récits, des passages de ma vie parfois durs, d'autres drôles, J'AI fouillé de fond en comble mes souvenirs pour te raconter mon enfance le plus précisément, pour te partager des événements que nous aurions dû vivre ensemble, mais jamais, toi, tu ne m'as raconté quoi que ce soit sur toi et l'époque avant qu'on se rencontre. Je ne connais rien de ton enfante, des tes parents adoptifs, de ta vie. Si tu as eu des relations, si tu as des amis qui te manquent, je ne sais rien. Je ne sais même pas comment tu as rencontré Sirius et une partie de l'Ordre.
Lucie déglutit, mais ne laissa rien paraître, gardant ce masque froid et sans émotion qu'elle avait pris dès que l'échange était devenu épineux.
Il était vrai qu'elle n'avait jamais parlé de son enfance, ni de quoi que ce soit d'autre remontant à avant leur réelle rencontre. Elle avait voulu rester éloignée de ce sujet, et préférait ne pas en parler maintenant. Ni jamais.
- Il n'y a rien à savoir sur ma vie, trancha Lucie. C'est tout.
- Je voulais bien comprendre que tu ne voulais rien me dire tant qu'on ne se connaissait pas vraiment, mais on est des putains de jumeaux, alors je pense avoir le droit de savoir, fulmina Harry, tandis que Lucie se retournait pour plier et ranger un de ses T-Shirts dans une armoire en bois qui semblait s'effriter.
- Et bien tu devrais arrêter de penser, cracha Lucie. Maintenant si tu veux bien t'en aller, tu connais la sortie.
- Tu ne pourras pas toujours tout garder pour toi, Lucie.
- Je le fais depuis toujours... murmura la rouquine plus pour elle-même que pour lui, alors que la porte se refermait dans un claquement sourd.
***
- Ginny, on fait le trajet ensemble? demanda Harry plein d'espoir, tandis que Ron et Hermione partaient vers le wagon des préfets.
- Désolé Harry, répondit la rouquine, sa peine se lisant sur son visage, j'ai prévu de rejoindre Dean et des amis de mon année.
- Oh...
- Mais tu peux faire le trajet avec Lucie!
Et c'est ainsi que les jumeaux se retrouvèrent ensemble dans un compartiment du Poudlard Express, où régnait un silence pesant.
Quelques minutes plus tard, Neville et Luna débarquèrent en trombe dans la petite pièce; un soulagement pour Harry et Lucie.
- On peut venir s'installer avec vous?
- Bien sûr! répondirent d'une même voix les jumeaux.
Cette fois, ils ne se lancèrent aucun regard noir. Ils ne se regardèrent tout simplement pas.
Neville posa ses affaires dans un support au-dessus de leurs têtes, puis fit de même avec celles de Luna en rougissant légèrement.
- Vous paraissez tendus, remarqua la blonde en s'asseyant à côté de Harry. Ça doit être les Joncheruines, elles sont particulièrement présentes en ce moment.
Luna se pencha vers doucement vers Harry, puis souffla dans son oreille :
- Je crois qu'ils sont en pleine période de reproduction.
Alors qu'Harry s'étranglait, Neville s'y intéressa de plus près:
- Les Joncheruines peuvent se reproduire ?
- Bien évidement! Ils ont différentes manières de se reproduire, comme les fleurs où ils...
Lucie n'écouta rien de la conversation qui suivit, la reproduction d'une espèce très certainement inventée ne l'intéressait pas le moins du monde. Elle serait d'ailleurs partie faire un tour, si ce n'était pas impoli.
"Ils n'en auraient certainement que faire, remarqua la rouquine en regardant les deux énergumènes parler avec entrain."
Et alors qu'elle se levait, s'excusant rapidement, on toqua à la porte close.
La porte à présent grande ouverte, une jeune fille de troisième année entra dans le compartiment, haletante et les joues rouges. Elle tendit en tremblotant trois parchemins enroulés soigneusement à Neville, Harry et Lucie, murmura un petit "de Slughorn", avant de se mettre à courir en sens inverse.
La rousse lut rapidement les lignes fines écrites à l'encre, avant de soupirer, ne manquant pas de lever haut les yeux au ciel. Le parchemin indiquait une invitation à rejoindre le dénommé Slughorn dans son compartiment pour faire plus ample connaissance; Lucie pouvait parier toute sa fortune qu'elle n'était invitée que pour son nom tout juste annoncé officiellement.
***
- Ah, Mr Potter! s'exclama Horace Slughorn en voyant Harry arrivé. Mlle Potter! Avec Mr Longdubat!
Le ventre arrondi de Slughorn, maintenu par une chemise dont les boutons menaçaient de s'échapper, rebondit lorsqu'il se leva pour les accueillir, ouvrant grand les bras.
- Asseyez-vous asseyez-vous, nous n'attendions plus que vous! dit-il en accompagnant le geste à la parole, se laissant retomber sur la banquette moelleuse.
Les trois arrivants s'assirent aux places restantes, gênés. Sauf Lucie, qui n'avait qu'une envie: partir loin d'ici et du regard brûlant de Blaise Zabini, assis juste en face d'elle.
- Vous devez connaître Blaise Zabini, il est justement dans votre année.
Zabini n'adressa qu'à Lucie un hochement de tête - ce qu'il étonna Harry - auquel elle répondit par politesse mais ne jeta même pas un regard aux deux autres, qui en firent de même. La rivalité entre Gryffondor et Serpentard était connue de tous, et n'allait pas brusquement s'arrêter grâce à une réunion avec Horace Slughorn.
- Voici Cormac McLaggen, peut-être avez vous eu l'occasion de le rencontrer, continua Slughorn en effaçant du revers de la main le silence précédent.
Les trois Gryffondors secouèrent la tête. Ils ne le connaissaient ni d'Adam ni d'Ève.
- Marcus Belby, que vous avez là, et enfin cette charmante jeune fille que j'ai rencontré par hasard et qui a affirmé vous connaître.
Ginny, recroquevillée dans un coin de la banquette, leur adressa une grimace une fois le regard de Slughorn détourné.
- En tout cas, me voilà ravi de vous avoir tous ici réunis!
S'en suivit une longue tirade qui ennuya plus qu'autre chose Lucie. Qu'en avait-elle à faire que le vieux connaisse l'oncle de Belby, ou encore la mère - somptueuse d'après les dires - de Zabini. Tout ce qu'elle voulait, c'était arriver à Poudlard et s'engouffrer sous les couvertures pour ne plus jamais en sortir.
- Et vous, Mr Potter! s'exclama Slughorn comme s'il n'attendait que ce moment depuis le début de l'entrevue. J'ai l'impression que nous nous sommes décrochés que quelques mots cet été.
Lucie jeta un regard étonné à son frère. Ils s'étaient déjà rencontrés? Pourquoi ne lui avait-il rien dit? La conversation prenait un tournant intéressant. Mais peut-être peu agréable.
- On vous surnomme "l'Élu" à présent, continua Slughorn. Il est vrai qu'après ce qui est arrivé à Halloween le soir du... enfin... on se doutait que vous étiez dotés de pouvoir... dépassant la moyenne.
Harry commença à se sentir mal à l'aise. Parler de ses parents ne l'enchantait guère. Et Lucie semblait être dans le même état; son tour allait bientôt arriver, le sujet Potter étant lancé.
- Sans oublier ce qu'il s'est passé au ministère l'été dernier. Oh bien sûr, il est arrivé que la Gazette imprime des faits... mal interprétés, mais les témoignages sont nombreux...
Le regard que le nouveau professeur lança à Harry était explicite: il attendait un récit dans les détails des événements s'étant déroulés au ministère.
Harry, quelque peu paniqué, lançait des regards à ses amis. Il n'avait aucune envie de raconter ce qu'il s'était réellement passé cette nuit-là.
- La prophétie n'a été entendue par personne, dit Neville en essayant de sauver son ami.
- Vous y étiez aussi? s'exclama Slughorn en rebondissant vers la banquette, s'intéressant brusquement à Neville.
- Donc ces histoires d'Élu, tout ça, c'est du flan raconté par la Gazette, continua Ginny en ignorant la remarque de Slughorn.
Le professeur se recroquevilla sur sa chaise, rembruni.
- Oui enfin, grommela-t-il, la Gazette doit quand même avoir un petit peu raison sur certains faits. Elle n'a tout de même pas tout inventé d'elle-même, c'est un journal très important qui respecte la vie d'autrui et qui dit majoritairement la vérité. Il est très rare que la Gazette se trompe...
Harry s'étrangla avec sa salive. Lucie décida de prendre la parole, pour la première fois.
- Vous venez pourtant de dire, professeur, que la Gazette s'était trompée dernièrement. Il vous arrive souvent que vous vous contredisiez ainsi? J'espère que ce ne sera pas la même chose qu'en cours...
Lucie se leva alors devant le silence du professeur qui ne savait plus quoi répondre, regardant un à un ses camarades. Ginny la regardait avec une pointe de fierté, Neville tapait dans le dos de Harry qui semblait décidé à mourir de sa salive, les deux autres septièmes années étaient presque inexistant pour elle, et enfin son regard se posa sur Blaise Zabini, qui la regardait avec un sourire en coin.
- Sur ce, je m'en vois désolée de devoir m'en aller professeur, mais je dois rejoindre quelqu'un.
Bien sûr, la jeune fille ne devait rejoindre personne, mais ce Slughorn, elle ne pouvait déjà plus se le voir.
- Eh bien, allez-y jeune fille, conclut Slughorn en essayant de garder la face. Allez-y tous, il se fait tard, nous nous reverrons en cours!
Tous les élèves sortirent, soulagés.
Et alors que Lucie retournait à son compartiment, elle vit son frère se glisser sous la cape d'invisibilité de leur père.
- C'est pas vrai, murmura-t-elle.
La rouquine avança à grands pas jusqu'à arriver à la normalement hauteur de son frère.
- Qu'est-ce que tu fabriques! souffla-t-elle entre ses dents. La cape au milieu du couloir du Poudlard Express? Tu veux que tout le monde sache que tu as en ta possession un objet très rare pour qui des centaines de personnes tueraient pour l'avoir?
- Laisse-moi tranquille Lucie, j'ai pas besoin de toi ni de tes remontrances.
Et le brun ajouta:
- Je me suis débrouillé sans toi pendant quatorze ans, je peux continuer à le faire sans problème.
Un bruissement de cape indiqua à Lucie qu'il avait accéléré le pas, la laissant là, seule, derrière, une larme roulant sur sa joue tandis que les paroles de son jumeau résonnaient dans sa tête et dans son cœur. C'était un nouveau coup de poignard pour Lucie Potter. Et ce n'était pas fini.
***
- Mais où est-il donc passé? murmura Lucie en cherchant des yeux son frère sur le quai.
Elle avait un mauvais pressentiment, depuis qu'elle l'avait vu partir sous la cape d'invisibilité. Malgré ce qu'il lui avait dit plutôt, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui. C'était son frère jumeau.
Elle attrapa une Hermione pressée par le bras, qui semblait à la recherche de quelque chose - ou quelqu'un.
- Tu ne saurais pas où est passé mon frère? lui demanda Lucie rapidement.
- Je me posais la même question, soupira Hermione.
Après un dernier regard aux alentours, les filles devaient se rendre à l'évidence: Harry Potter n'était pas là.
Alors que le quai se vidait petit à petit, l'inquiétude des deux sorcières grandissait.
- On ferait mieux d'y aller, peut-être qu'il est déjà dans une diligence et qu'on l'a tout simplement raté.
Si aucune n'y croyait réellement, Lucie acquiesça et les deux jeune filles montèrent rapidement dans une diligence tirée par deux Sombrals.
- C'est... wow, murmura Hermione en passant devant les chevaux ailés qu'elle pouvait à présent voir.
Un petit sourire triste en réponse, et Lucie monta à sa suite, adressant tout de même une légère caresse au Sombral le plus proche.
Hélas, dans leur élan de monter dans la dernière diligence et leur angoisse pour Harry, les deux Gryffondors ne firent pas immédiatement attention aux personnes déjà présentes dans la carriole.
- Ça alors, mais quel plaisir, Boulois! Ou Potter, on ne sait plus trop.
La voix moqueuse, le rire exagéré et les grognements qui semblaient être des rires aussi, ne laissaient peu de place aux doutes. Les deux jeune filles venaient de franchir la porte des enfers; ou plutôt celle d'une diligence pleine de Serpents venimeux. Quelle différence?
- Malefoy! Comment se porte ton père, dis-moi? rétorqua Lucie sur un ton acerbe.
- Mieux que Black en tout cas.
Les regards noirs et les piques venimeuses en public ne laissaient aucun doute sur la nature de leur relation: ils se haïssaient.
Mais Lucie n'était pas dupe, et Drago non plus. Il y avait quelque chose en plus, leur baiser de l'an dernier le prouvait.
***
- C'est pas vrai, mais où étais-tu donc passé par Godric! s'exclama Lucie en voyant enfin son jumeau arriver, oubliant momentanément les rancœurs.
La rouquine prit son frère dans ses bras, se moquant de salir ses vêtements avec le sang qui recouvrait Harry. Elle s'était encore plus inquiétée lorsqu'elle ne l'avait pas vu dans la Grande Salle, d'autant plus que le long voyage rempli de piques et de remarques avec les Serpentards avait mis ses nerfs à rude épreuve.
Harry se laissa aller contre sa sœur quelques secondes, avant de se séparer d'elle et de s'assoir plus confortablement à ses côtés.
- Et pourquoi tu es couvert de sang? rajouta Hermione.
Harry essaya de regarder son reflet dans le dos d'une cuillère propre, mais laissa tomber en voyant la silhouette déformée que le couvert lui renvoyait.
- Je vous raconterai tout ça plus tard, répondit-il en tendant la main vers un plat de poulet.
Et alors qu'il s'apprêtait à se servir, la nourriture disparut, à son grand damn. Le pauvre était affamé.
- Tu n'avais qu'à arriver à l'heure, grommela Lucie en voyant son frère regarder avec déception l'endroit où se trouvait quelque secondes plus tôt un magnifique gratin de pommes de terre.
Harry baragouina une réponse dans sa barbe inexistante, mais se tut lorsqu'il vit Dumbledore s'avancer, ouvrant grand les bras comme s'il voulait câliner tous ses élèves.
- Mes chers élèves, je souhaite la bienvenue aux nouveaux, et je suis heureux de revoir les anciens!
- Qu'est-ce qui est arrivé à sa main? s'inquiéta Hermione.
La jeune fille n'était pas la seule à avoir remarqué la main noircie, semblant morte, du directeur, qui la cacha derrière son dos en affirmant que tout allait bien.
- Sa main était déjà comme ça quand je l'ai vu cet été... murmura Harry à ses amis.
Lucie avait brusquement pâli. Elle ne savait pas ce que c'était exactement, mais des hypothèses des plus noires s'infiltraient dans son esprit. Et la rouquine en aurait mis sa main à couper, que c'était de la magie noire. Très noire.
- ... et Mr Rusard, notre concierge, m'a chargé de vous informer que tous les objets provenant du magasin des frères Weasley, Farces pour sorciers facétieux, sont rigoureusement interdits, sans aucune exception. Comme d'habitude, ceux qui voudraient jouer dans leur équipe de Quidditch devront donner leur nom au directeur ou à la directrice de leurs maisons respectives. Nous cherchons également de nouveaux commentateurs pour les matches. Les candidats devront se signaler de la même manière. Nous sommes heureux d'accueillir cette année un nouvel enseignant dans notre équipe, le professeur Slughorn.
Le nouveau professeur se leva en saluant la foule d'un signe de la main et d'un sourire, avant de se rassoir en faisant rebondir son ventre grassouillet, tandis que Dumbledore continuait :
- C'est un de mes vieux collègues qui a accepté de reprendre son ancien poste de professeur de potions.
Immédiatement, tous les élèves réagirent de la même manière:
- De potions?
- De potions?
- Mais...
- Non! s'écria Harry, si fort qu'il fit tourner plusieurs têtes dans sa direction.
Car le Gyffondor venait de comprendre une chose. Si Slughorn était leur nouveau professeur de potions, alors...
- Et le professeur Rogue a gentiment accepté de s'occuper du poste de Défense Contre les Forces du Mal, conclut le directeur.
Les visages désespérés des élèves étaient explicites, et tandis que les Serpentards applaudissaient avec joie, félicitant leur directeur de maison, Lucie s'étala de tout son long sur la table.
- Ça va être horrible... murmura-t-elle tandis que Dumbledore annonçait que les élèves pouvaient rejoindre leurs dortoirs.
Lucie et Harry se levèrent, tandis que Ron et Hermione les saluaient et partaient faire leurs devoirs de préfets.
- Bonne nuit, dit Lucie à son frère, une fois les jumeaux arrivés dans la somptueuse Salle Commune.
- Bonne nuit, répondit-il tout aussi dépité qu'elle.
Et après un dernier sourire, les jumeaux allèrent dormir. Cette nouvelle année s'annonçait mal pour les Potter.
***
Je suis désolée pour ce retard, je n'arrive vraiment pas à gérer...
J'espère que ce chapitre vous a tout de même plu; plus long que d'habitude haha!
À bientôt,
Lucilemim
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