𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟖
La tête appuyée contre la vitre, le vrombissement permanent qui émanait du train résonnait comme une berceuse en Lucie.
Ses amis et son frère discutaient activement à ses côtés, mais elle, elle n'écoutait pas. La jeune fille était perdue dans ses pensées, car entre Drago, Drago, et... Drago, ça faisait beaucoup de choses à penser.
- Lucie, tout va bien?
D'un hochement de tête, la rousse répondit à Hermione, qui ne cessa pourtant pas de s'inquiéter.
- Tu es bizarre, enchaîna Ginny. Pas comme d'habitude.
Ses pupilles émeraudes se posèrent sur la seconde fille aux cheveux de feu. Elle ne connaissait pas bien la dernière des Weasley, mais n'était pas stupide. Et cette jeune fille était accro à son frère.
- Je suis fatiguée, répondit simplement la rouquine en haussant les épaules.
Elle détourna le regard des autres étudiants pour se plonger dans le paysage flouté par la vitesse du train, mais Harry essaya une nouvelle fois:
- Tu en es sûre? hasarda-t-il en posant une main sur son épaule. Tu es plutôt pâle, et...
Lucie se releva subitement et sortit du compartiment en s'écriant par dessus son épaule:
- Vous avez raison, je vais sortir, cela va me faire le plus grand bien!
Et elle disparut, sous les regards étonnés et perdus de ses camarades.
***
Lucie marchait le long des wagons, sans but précis. Elle entendait les murmures dans son dos que provoquait son passage, mais n'y faisait plus attention. Depuis l'annonce dans la Gazette du Sorcier, on l'arrêtait sans cesse pour lui poser des questions et jamais elle ne pouvait aller quelque part sans qu'on chuchote en la regardant.
Encore et toujours dans ses pensées, Lucie en sortit lorsqu'on lui tira brusquement le bras, l'entraînant dans un compartiment. Elle tenta de crier au secours, mais une main recouvrit immédiatement sa bouche.
Les rideaux fermés, la porte verrouillée, l'assaillant murmura au creux de l'oreille de Lucie:
- Arrête de crier, je ne vais pas te faire de mal.
Sa voix rauque fit frissonner le corps de la rouquine, son dos plaqué contre un torse. Elle ne mît qu'une seconde avant de reconnaître la voix et le parfum.
- Drago, je peux savoir ce que tu fous?
Tout langage poli disparut, alors que la rousse s'inquiétait. Enfin, dès qu'elle se souvenait qu'elle était dans les bras de Drago, tout allait de nouveau comme sur des roulettes.
Le blond posa délicatement une main sur sa hanche, la retournant pour qu'elle soit en face de lui. Il plongea ses yeux mercure dans les pupilles émeraude qui l'hypnotisaient, et son pouce caressa délicatement une joue qui prit une teinte tomate.
La jeune fille se pinça le bras pour vérifier qu'elle ne rêvait pas.
- Je fais la seule chose que je rêve de faire depuis des mois, lui susurra-t-il au creux de l'oreille, car si je ne le fais pas maintenant, jamais je ne le ferai.
Et Drago déposa doucement ses lèvres sur celles de Lucie, leurs yeux se fermant automatiquement, tandis qu'une explosion d'étincelles se créait dans l'estomac de la rousse. Lucie n'avait jamais été embrassée comme cela, mais avait déjà ressenti ce sentiment. Une fois.
Leurs lèvres se mouvaient dans un rythme lent, parfait. La main de Drago se resserrait parfois sur sa hanche, mais il ne la bougeait pas. Son autre main se perdant dans les cheveux roux de Lucie, il n'avait pas besoin de plus.
Mais la Gryffondor, elle, trouvait que ses bras retombant le long de son corps la rendait imbécile. Alors elle plaça d'abord ses mains sur le torse qu'elle devinait musclé sous les vêtements, puis remonta jusqu'aux épaules, avant de frôler la nuque, provoquant un frisson au blond. Enfin, ses mains délicates allèrent se perdre dans la chevelure aussi blonde que douce du Serpentard.
La magie du moment n'était qu'accentuée par les fils d'or qui flottaient partout dans la petite pièce, leur couleur n'ayant jamais été aussi vive.
Drago savourait le moment. L'odeur de vanille qui lui emplissait les narines le faisait frissonner, la douce chaleur qui émanait de sa rouquine le rassurait. Il se sentait bien. Si bien.
Il l'avait fait. Il avait pris son courage à deux mains et l'avait embrassée de tout son coeur, de toute son âme, car il savait que c'était la première et la dernière fois qu'il pourrait le faire. Trop de responsabilités s'apprêtaient à s'abattre sur ses épaules. Trop de noirceur était en lui et risquait de l'engloutir. Le blond allait lui faire trop de mal s'il restait à ses côtés.
Alors doucement, après une dernière seconde, il s'éloigna. Le Serpentard empêcha Lucie, dont les yeux étaient toujours fermés, de s'avancer pour recommencer ce qu'ils venaient d'arrêter.
Sous le regard inquiet de la rouquine, Drago replaça une mèche rouge feu derrière son oreille avant de déposer un baiser sur le front de Lucie.
Puis, il s'écarta définitivement, retirant ses mains de l'objet constant de ses pensées, et ouvrit la porte du compartiment. Le blond sortit sans un regard en arrière, le coeur lourd, laissant la jeune Potter perplexe et les yeux emplis de larmes.
***
- Lucie? Qu'est-ce que tu fais ici toute seule? s'inquiéta Harry en trouvant sa soeur assise seule sur une banquette, toute pâle.
Les yeux dans les yeux quelques secondes, le jeune Potter comprit que ce n'était pas simple.
La rousse se précipita dans les bras de son frère, avant qu'une larme ne dévale sa joue.
Ses pupilles émeraude dans celles mercure, elle avait compris que ce n'était pas le hasard s'il l'avait attirée là aujourd'hui.
Leur histoire n'était pas pour tout de suite...
***
- Remus! s'écria Lucie en sautant du train.
La jeune fille se précipita dans les bras du loup-garou, qui l'étreignit avec force. Toutes les émotions provoquées par Drago avaient disparu de son esprit dès qu'elle avait vu cette figure paternelle.
- Lucie! Comment vas-tu?
- Ça va, ça va, répondit la jeune fille, évasive, et toi?
- Je suis content que tu ailles bien, esquiva-t-il. Tu sais où tu vas passer tes vacances?
- Je suppose que moi c'est direction Privet Drive, grommela Harry en arrivant, poussant ses valises et celles de sa soeur.
Le petit sourire désolé de Remus voulait tout dire.
- Harry! s'exclama Tonks en débarquant de nulle part, ses cheveux roses encadrant son visage jovial.
La jeune femme prit le Gryffondor dans ses bras, avant de faire de même avec Lucie.
- Mais... qu'est-ce que vous faites tous là? s'étonna Harry en remarquant Maugrey ainsi que plusieurs membres de l'Ordre du Phénix.
De son pas claudiquant, l'ancien Auror s'approcha du petit groupe.
- Nous sommes venus régler deux trois petites choses avec ta... famille , répondit Alastor, qui cracha plus que parla le dernier mot.
Harry pâlit brusquement.
- Vous... vous allez parler aux Dursley?
- Oui, allons-y maintenant comme ça ce sera fini et je leur aurai mis les points sur les i, grogna Alastor en partant vers le mur qui ramenait les sorciers dans le monde Moldu.
Le petit groupe, rejoint par Ron, Hermione et Ginny, suivit les autres. Mais Lucie resta en retrait, cherchant une dernière personne à qui elle n'avait pas réellement dit au revoir.
Ne regardant pas où elle allait, trop occupée à chercher, l'inévitable se produit. Et Lucie rentra dans quelqu'un.
Face à Lucius et Narcissa Malefoy, accompagnés par leur fils, la jeune fille ne sut quoi faire.
- Excusez-moi, je ne vous avais pas vu.
Si Narcissa n'était pas une femme respectable et bien élevée venant de la haute société, elle serait restée bloquée la bouche ouverte devant l'adolescente. Mais Narcissa n'était pas comme cela, c'est pourquoi elle s'empressa d'effacer une larme au coin de son oeil, la bouche parfaitement close.
- Allez-y, dit Malefoy Senior d'une voix rauque.
Et Lucie rejoignit ses amis, tête haute, après un hochement de tête et un regard appuyé destiné à Drago.
***
La rouquine prit une dernière fois Harry dans ses bras, le serrant contre elle. Elle n'aimait pas l'idée que son frère soit obligé de passer deux mois d'enfer avec ces horribles Moldus - qui étaient aussi son oncle, sa tante, et son cousin, mais jamais elle ne le dirait.
- À bientôt sœurette, murmura Harry. Et n'oublie pas de m'écrire, LLP.
Après un dernier clin d'œil, les jumeaux se retrouvèrent séparés. Mais pas pour longtemps.
***
- Installe-toi, tu connais le chemin.
Remus déposa les valises de Lucie dans le corridor du 12 Square Grimmaurd. Bien qu'il éprouve un profond respect et une loyauté sans faille pour Dumbledore, le loup-garou ne comprenait pas pourquoi il avait décidé de séparer les jumeaux. Ils avaient besoin l'un de l'autre pour surmonter cette épreuve difficile qu'était la mort de Sirius, et bien qu'ils le montrent le moins possible pour sembler fort aux yeux des autres, ils en étaient énormément touchés.
Lucie se laissa tomber sur son lit, sur le dos, les bras écartés. Un nuage de poussière se souleva lorsqu'elle atterrit dans le matelas, mais cela ne la dérangea pas; elle ferait le ménage plus tard puisque Kreattur refusait de faire quoi que ce soit.
Les yeux posés sur le plafond, un ciel étoilé, une larme coula le long de sa joue sans prévenir.
Sirius adressa un grand coup de peinture blanche sur la joue rouge de Lucie. Entrain de peindre le plafond comme elle le rêvait quand elle était enfant, les deux s'amusaient comme des fous.
Lucie se retourna, une moue faussement choquée sur le visage.
- Tu viens de faire quoi?
Un nouveau coup de peinture, et c'était parti pour une après-midi plus déchaînée que prévu. Ils finirent couverts de peinture, mais heureux. Et Lucie avait un magnifique plafond .
Lucie éclata alors en sanglots. Ses épaules tressautaient, ses yeux gonflaient, et les larmes coulaient, intarissables. Plus elle repensait à Sirius et oh combien il aurait détesté qu'elle pleure autant, plus ses pleurs augmentaient. Il lui manquait tant. Et jamais elle ne le reverrait.
Ça faisait du bien de pleurer. Cela ne voulait pas dire qu'elle était faible. Jusqu'elle avait été forte trop longtemps.
***
Je suis vraiment vraiment désolée pour le retard. Moi qui déteste ça, je me suis faite rattrapée par le temps... Avec les fêtes de Noël je n'ai pas du tout eu le temps d'écrire... J'espère en tout cas que vos fêtes se sont bien passées et que vous avez été gâtés!
À dimanche,
Lucilemim ;)
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