𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟕
Harry s'accrocha au bras de Lucie. Ses jambes menaçaient de le lâcher. Il n'avait qu'une envie, s'enfuir du bureau du directeur pour ne plus jamais y revenir. Car s'enfuir de là, c'était comme s'enfuir loin des problèmes qui n'allaient pas tarder à se rajouter au poids sur ses épaules.
- Je pense que vous avez compris ce que cela veut dire. Il faut le tuer, Harry, car sinon c'est toi qui mourras.
Lucie ne dit rien, soutenant physiquement et mentalement son frère. Mais les questions tournoyaient dans sa boîte crânienne à un rythme effervescent. Qu'allait-elle devoir faire dans tout cela?
***
- Tout va bien se passer Harry, ok?
Les mains fermement ancrées dans les épaules de son frère, Lucie tentait de le rassurer.
- Je serai là pour toi. Promis.
Elle lui sourit. Il aurait aimé en faire autant, mais il en était incapable. Était-ce égoïste de vouloir que tout ceci ne soit qu'un cauchemar? Était-ce égoïste de ne souhaiter qu'une chose, qu'on vienne le voir et qu'on lui dise que ce n'était pas lui l'Élu? Que ce n'était plus à lui de faire tout cela?
- J'ai peur Lucie... tellement peur...
Les larmes revinrent. Qu'il se trouvait faible à cet instant précis. Et Lucie, si belle, si forte, si présente pour lui.
- Moi aussi, j'ai peur. Tout le temps.
Ces paroles lui rappelaient ce moment dans la salle de classe. Mais il n'en avait encore jamais eu besoin qu'en cet instant.
De son pouce, elle essuya tendrement les larmes. De son sourire, elle réchauffa son coeur un instant. De ses bras, elle le réconforta comme une mère. Et de ses paroles, elle lui fit des promesses.
Pendant de longues minutes, les jumeaux restèrent ainsi, dans les bras de l'autre. Ils n'avaient besoin que de cela. De l'autre.
***
Ils passèrent la porte de l'infirmerie dans un bâillement.
- Harry! Lucie!
Hermione se précipita dans les bras de ses amis, ignorant ses blessures et les cris de Mme Pomfresh.
- Vous allez bien? Dites-moi que vous n'êtes pas blessés! Et où étiez-vous donc passés?!
- Calme-toi Hermione, tout va bien, dit Harry en prenant dans ses bras sa meilleure amie.
La soutenant, Harry ramena la brune dans son lit.
- On va bien, deux trois égratignures mais rien de grave, continua Harry une fois son amie bien installée.
- Vous êtes allés voir Dumbledore? Qu'est-ce qu'il vous a dit? Et la prophétie?
Harry jeta un regard oblique à Lucie, se mordillant la lèvre inférieure.
- Les prophéties, plutôt, cracha Ginny dans le lit en face de celui d'Hermione. Tu n'as pas une ou deux choses à nous expliquer, Lucie?
Les regards noirs et suspicieux de ses amis la firent hésiter. Un nouveau regard avec son frère, et c'est lui qui prit la parole.
- On en parlera plus tard, quand tout le monde sera reposé et ré-
- Non, Harry. Tu n'as pas le droit de nous laisser dans le secret comme ça, répliqua Ginny.
Il aurait voulu argumenter, dire que ce n'était pas le moment, mais il voyait bien qu'ils désiraient tous une réponse. Alors il se tourna vers Lucie. C'était elle. C'était sa décision.
- Je ne veux pas vous en parler maintenant, dit-elle d'une voix sans appel. Attendre quelques heures de plus ne vous tuera pas.
Mais alors que Ron s'apprêtait à répliquer, tout aussi remonté que sa soeur, les jambes de Lucie se dérobèrent sous elle et sa tête frappa brusquement le carrelage blanc de l'infirmerie, sous les cris de ses amis.
Les sortilèges de torture pleuvaient. Les cris de douleur s'échappaient des bouches démunies. Les corps habillés de capes noires se tortillaient sur la pierre froide.
Mais Voldemort ne s'arrêtait pas. Ses Mangemorts avaient failli. Ils ne lui avaient pas apporté la 𝓼𝓲𝓶𝓹𝓵𝒆 prophétie qu'il leur avait demandé. Pourquoi? À cause de ces stupides Potter, et de leurs abrutis d'amis.
Les souvenirs de l'échec en mémoire, la colère s'emplit en Tom, dont les sortilèges devinrent encore plus puissants et douloureux. La principale victime était Bellatrix Lestrange, un majeur élément dans la mission. Puisque Lucius, le stratège de la mission, était à Azkaban, Voldemort mettait deux fois plus de haine dans le sortilège pour Bellatrix. Mais il ne fallait pas qu'il s'inquiète; les représailles pleuvraient bientôt sur Lucius.
Un sourire machiavélique étira les fines lèvres du Mage Noir, alors que les sentiments négatifs emplissaient la pièce. Bientôt, il règnerait pleinement sur le monde sorcier, et exterminerait les Moldus et Sang-de-Bourbe. Bientôt, tous seront à ses pieds, le suppliant de les épargner. Bientôt, la terreur sera reine.
"Nous ne te laisserons pas faire, Tom."
La voix de Lucie résonna dans son esprit.
"Tu seras bientôt à moi, ma libellule. Rien qu'à moi."
Et il éclata de rire. Les tressautements parcourant son corps longiligne, Voldemort riait. Cette petite avec qui il était liait ne lui échapperait bientôt plus. Elle serait à lui, toute entière. Elle ne pourrait rien y faire.
Lucie poussa un cri en se réveillant. Un cri de peur, venant de loin dans ses tripes. Un cri aiguë, qui fit sursauter tous ceux à son chevet. Un cri de désespoir, qui annonçait un profond malheur.
Mais la rouquine lui avait échappé toutes ces années, ce n'était pas pour qu'il joue d'elle et de son corps à cause d'un stupide sort dans les temps à venir.
***
Il posa délicatement sa main sur son bras, le serrant affectueusement. Elle allait bien, c'était le principal.
- Drago... murmura-t-elle du bout des lèvres.
Il s'approcha lentement, son souffle chaud lui chatouillant la nuque. Et il y déposa de légers baisers, semblables à des frôlements. Les baisers remontèrent le long de son cou, passant par un mordillement du lobe de son oreille.
Lucie grogna. Ses mains se perdant dans les cheveux blonds à présent décoiffés, la jeune fille tirait sur des mèches. Elle voulait plus. Sentir ses lèvres plaquées sur les siennes, son odeur l'enivrée, ses mains découvrir ses courbes. Beaucoup plus.
Et enfin, l'objet de ses désirs venait à elle. Ses lèvres roses s'approchaient des siennes, entrouvertes. Plus que quelques centimètres...
La respiration haletante, Lucie allait l'embrasser.
Mais la respiration toute aussi haletante, la rouquine se réveilla. Et si Drago n'était pas à ses côtés, les joues rouges de la jeune fille témoignaient de son rêve.
***
La jeune fille dévala les marches des escaliers qui menaient à son dortoir. Hier soir - enfin, c'était plutôt déjà le matin - elle s'était réveillée à l'infirmerie. Mais le lit inconfortable dans lequel elle se trouvait l'empêchait de dormir, si bien qu'il ne fallut que dix minutes pour qu'elle s'enfuit discrètement du repaire du dragon. Les représailles risquaient d'être peu agréables, mais rien ne valait une bonne nuit de sommeil!
Lucie entra dans la Grande Salle, le dos droit et le regard loin, comme à son arrivée. Un coup d'oeil aux fils d'or et par conséquent Drago, et son expression froide la quitta. Le jeune homme était pâle, plus qu'à l'ordinaire. Des cernes noirs entouraient ses yeux mercure, et si on regardait bien, on pouvait voir ses mains trembler.
Malefoy regardait fixement quelque chose entre ses doigts - peut-être les fils? -, et on pouvait voir qu'il était inquiet. Daphné lui envoya son coude dans les côtes, ce qui le fit sursauter. Son regard gris lunaire se fixa aux prunelles émeraudes, et un léger sourire, imperceptible, étira ses fines lèvres.
Les fines lèvres que Lucie avait rêvées d'embrasser.
La jeune fille rougit brusquement, se détournant des Serpentard pour aller s'assoir auprès de son frère.
- Où étais-tu passée, par Merlin! s'exclama Harry en tentant de chuchoter, peu désireux d'attirer l'attention. Tu t'endors à mes côtés dans ton lit, et lorsque je me réveille, tu es nulle part!
Un regard assassin plus tard, et Lucie entamait ses explications:
- Le lit de l'infirmerie était beaucoup trop inconfortable, je suis allée dormir dans le mien.
- Trop inconfortable! s'étrangla Hermione. Hier tu as frôlé la mort, et tu es partie de la salle de soins, alors que tu aurais pu avoir un problème, pour un lit inconfortable!
Lucie soupira, levant les yeux au ciel. Frôlé la mort! Ses amis étaient gentils, mais beaucoup trop protecteur. Et ce n'était pas une vision avec Voldemort qui allait la tuer; elle avait vécu bien pire!
Mais alors que Lucie s'apprêtait à répondre, les bruissements d'ailes emplirent la pièce, et les hululement furent les seules choses qu'on put entendre.
Des centaines de chouettes entrèrent dans la Grande Salle bondée, des journaux aux pattes. L'une atterrit dans le bol de porridge de Ron, qui grogna. Mais il y était habitué, à force.
Hermione plongea la main dans sa poche de robe, en sortant quelques Noises qu'elle glissa dans la sacoche de la chouette. En même temps, elle prit le journal et lut la première de couverture, manquant de s'étouffer. Deux titres couvraient la première page :
VOUS-SAVEZ-QUI, LE MAGE NOIR LE PLUS CRAINT, EST DE RETOUR!
La jeune fille parcourut rapidement des yeux l'article, levant les yeux au ciel lorsqu'elle vit la promesse du Ministre que "tout était sous contrôle".
Mais un deuxième titre, presque aussi grand, attira son attention :
LUCIE POTTER, JUMELLE DU CÉLÈBRE HARRY POTTER : LA GAZETTE VOUS RACONTE SES DÉCOUVERTES EN EXCLUSIVITÉ
Sous la mine déconfite et le regard inquiet de son amie, Lucie se saisit brusquement du journal. Déjà, les rumeurs et murmures grouillaient dans la Grande Salle. Ça y est, ils étaient tous au courant.
La rousse regarda en direction de Drago, espérant du soutien. Mais le jeune homme préféra détourner le regard. Avait-il tout dévoilé?
***
Nouveau chapitre (enfin) que je viens de finir!
Entre syndrome de la page blanche et cours, j'ai eu du mal à écrire...
Mais me voici me voilà, avec bien des surprises ;)
Bonnes vacances à tous, et joyeuses fêtes en avance !
D'ailleurs, est-ce que ça vous plairait un petit bonus sur le thème de Noël avec Drago et Lucie jeudi, pour vous fêter un joyeux Noël en bonne et due forme?
À bientôt,
Lucilemim UwU (on teste des emojis même si on sait pas ce que ça veut dire)
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