𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟓
Remus ne pouvait en croire ses yeux. Après la mort de deux de ses plus proches amis, la trahison d'un troisième, venait la mort du dernier. Sirius venait à peine de passer au travers du voile que le châtain vit le filleul de son défunt meilleur ami courir vers ce qui lui avait pris Sirius.
- Harry, non! s'écria-t-il.
Mais le brun n'écoutait pas. Harry Potter, lui qui avait perdu ses parents, ne pouvait pas croire que son parrain, la dernière personne qui le reliait à ses parents, une figure paternelle des plus importantes dans sa vie, venait de mourir. Non, ce n'était pas possible. Sirius était certainement entrain de lui faire une blague. Il était passé derrière le voile comme on se cache derrière des rideaux, et allait en sortir en riant. Comme leurs parties de cache-cache à Noël. Comme toujours.
Mais Sirius ne revint pas. La partie de cache-cache était terminée à jamais.
Dévalant les marches, essoufflé, les côtes souffrantes, Harry courait. Il allait traverser ce rideau et tirer son parrain de là. Mais alors que ces doigts s'apprêtaient à rattraper Sirius, Harry sentit deux mains empoigner ses épaules. Il se fit brusquement tiré en arrière, se faisant éloigner de Sirius.
- Lâche-moi, hurla-t-il, lâche-moi! Je veux le voir, il ne peut pas mourir, il ne peut pas!
Le brun se débattit comme un diable, donnant coup de pied et de coude, mais rien n'y fit, Remus tenait bon.
Lorsqu'il comprit enfin, Harry se laissa tomber à genoux. Et il cria.
Il cria toute sa peine, d'avoir perdu un être si cher.
Il cria toute sa colère, qu'on lui ait repris en si peu de temps son parrain.
Il cria tout son amour aussi, pour celui qui l'avait élevé comme il pouvait et avec le temps qu'il avait.
Il cria toutes ses tripes, tout son coeur, dans l'espoir que la boule dans sa gorge et le feu qui brûlait son organe vital allaient enfin partir, s'éteindre, le laisser tranquille.
Mais le feu ne s'éteignait pas. La boule ne partait pas. Au contraire, ils semblaient grossir en lui, prendre de plus en plus de place. Alors pour oublier cette douleur, Harry décida qu'il allait faire souffrir quelqu'un d'autre. Celui qui venait de tout lui prendre. Ou plutôt celle.
Bellatrix Lestrange.
Harry poussa un nouveau cri, un cri de rage, un cri de guerrier allant se jeter dans la bataille.
Il vit la Mangemort s'enfuir par une porte, et il se précipita vers elle. Remus ne put le tenir; les sentiments si forts ne pouvaient être retenus, ils gagnaient toujours et prenaient le pas sur le reste.
Le bruit claquant des semelles de chaussures résonnait dans l'atrium presque vide.
La statue d'or, qui était élevée dans la fontaine de la fraternité, dégoûtait Harry plus qu'autre chose. Des sorciers vénérés par des créatures jugées inférieures par la communauté sorcière, à savoir des centaures ou encore des elfes de maison.
- Si pitoyable, murmura Lucie lorsqu'elle déboula dans le hall, à la suite de son frère.
Elle détourna la tête à la recherche de son frère, qu'elle ne tarda pas à trouver. La baguette pointée sur une Bellatrix au sol et légèrement tremblante, Harry Potter ne semblait plus être celui qu'il était habituellement, dévoré par la tristesse et la haine. Lucie le comprenait, elle était dans le même état.
Mais lorsque le Doloris fusa, la jeune fille eut réellement peur. Et si son frère changeait brusquement et complètement, le traumatisme trop important?
Bellatrix rit aux éclats, tandis que la rousse soupirait de soulagement. La femme était loin de se tordre de douleur; elle devait même à peine avoir ressenti une piqûre.
- Il faut le vouloir, Potter. Mais toi, tu es trop faible, même pour cela.
La voix froide de Voldemort résonna dans l'atrium.
Lucie se précipita aux côtés de Harry, allant même jusqu'à prendre sa main. Le cœur battant, elle guettait la réaction des autres personnes présentes. Harry serra sa main plus fort. Mais il n'avait pas peur.
- Peut-être suis-je tout simplement trop fort pour m'abaisser à faire cela?
Le sortilège de mort fila vers les jumeaux, mais un bouclier l'intercepta. Une seconde plus tard, Dumbledore apparaissait devant les jumeaux, animant au même moment les statues de la fontaine de la fraternité.
- Tom. Je ne m'attendais pas à ce que tu fasses une apparition de sitôt.
Un silence pesant, durant lequel deux puissants sorciers, peut-être les plus puissants de leur génération, se confrontaient du regard.
Albus tenta d'intimider son adversaire en laissant échapper par vagues sa magie, mais Tom ne bougea pas d'un cil. Il ne laissait rien paraître, et personne ne sut dire si cela l'avait seulement ébranlé.
- Je devais bien réapparaître aux yeux du monde un jour. Jouer dans l'ombre à duré bien trop longtemps, c'était presque devenu... ennuyeux.
Bellatrix se plaça aux côtés de son Maître, légèrement en arrière. Un sourire fier flottait sur ses lèvres charnues.
- Les Aurors arrivent, Tom. Et tu finiras à Azkaban.
La mimique de Voldemort ressembla à un haussement de sourcil, mais l'absence totale de sourcil rendait le jugement difficile.
« Qu'il est moche, se dit Lucie. »
- Les Aurors? Je serai parti, et toi mort, avant même qu'ils ne pointent le bout de leur baguette.
Trois mouvements de baguettes plus tard et Lucie et Harry se retrouvaient balancés contre un mur, le plus loin possible du duel qui venait de commencer. Heureusement que Dumbledore venait de placer en bouclier la statue de sorcier, car sinon ils seraient mort sous le sortilège de Bellatrix. Le vieil homme s'empressa d'emprisonner à l'aide de la statue de sorcière la Mangemort, tout en évitant le sort de mort lancé par son adversaire.
Les éclairs s'enchaînaient, le boucan augmentait. Les jumeaux, seulement spectateurs, virent Voldemort invoquer un serpent de feu. Le symbole de la maison Serpentard s'éleva lentement vers l'adversaire de son maître, les crocs dehors. Il plongea alors brusquement vers Dumbledore dans une gerbe d'étincelles.
Dumbledore détruit le serpent de plusieurs coups de baguettes et renvoya les flammes en direction de Voldemort, qui les fit disparaître. Mais le temps que Tom fut occupé avec son propre sort, Albus eut le temps de créer une prison d'eau en forme de sphère à l'aide de l'eau dans la fontaine.
Voldemort tenta de briser la prison, en vain. Mais Dumbledorr faiblit, et lorsque Lucie tenta de s'approcher, il fut obligé de lâcher le maintien du sort pour l'éloigner d'un mouvement de bras.
Le Mage Noir rassembla alors sa magie en un point précis, la rendant visible. Il fit exploser dans un grand cri la boule d'énergie, faisant voler en éclat les fenêtres du Ministère. Il dirige les éclats de verre en direction des jumeaux et du directeur, qui fit apparaître un bouclier invisible. Le verre traverse le bouclier semblable à une paroi, le transformant en poussière.
Voldemort disparut dans un mouvement de cape, entraînant du sable avec lui. Et alors que Lucie se tourna vers son frère, la respiration haletante, pensant que c'était terminé, elle poussa un cri.
Une fumée noire entoura Harry quelques instants avant de se diriger vers sa poitrine, la pénétrant brusquement. Le corps de Harry fut parcouru de spasmes, avant que ses yeux ne roulent dans ses orbites, à présent noirs.
- Harry! Par Merlin, Harry!
Tout n'était plus que colère et haine dans l'esprit du brun. Une petite voix résonnait dans sa tête, lui intimant de lâcher prise.
« Abandonne, Harry Potter. Abandonne. »
Pourquoi pas? La douleur d'avoir perdu quelqu'un de cher lui brûlait les entailles. Mais s'il abandonnait, peut-être ne ressentirait-il plus le vide présent en lui?
« Lâche prise... lâche prise... »
Lâcher prise... Il avait l'impression d'avoir oublié ce que ces deux mots signifiaient.
« Laisse-toi porter, écoute-moi... laisse toi à moi... »
Harry sentit doucement son esprit le quitter, laissant un autre prendre place.
- HARRY! NON!
Des mains chaudes. Une odeur rassurante. Une voix connue.
- HARRY NE ME LAISSE PAS! Je t'en supplie, ne me laisse pas toi aussi...
Lucie! Il ne pouvait laisser Lucie! Et sa voix cassée, qui témoignait de ses larmes...
Harry se mit alors à se débattre. D'abord un bras, puis une jambe. Des paroles, qui eurent beaucoup d'impact.
- Vas t'en, Tom. Tu ne gagneras pas maintenant, ni jamais.
- Harry, reviens...
Une larme atteignit les lèvres de Harry. Le goût salé s'infiltra dans sa bouche.
- Parce qu'on a quelque chose que tu n'as pas. Que tu n'auras jamais.
Une autre main vint se poser sur son épaule. Hermione, sans aucune hésitation.
- L'amour. Et l'amitié. La joie. Et le bonheur. Jamais tu ne connaîtras cela, Tom. Car tu es faible, trop faible. Tellement faible.
L'âme habitant en lui se mît à se tordre. Elle n'appréciait pas ce qu'on disait d'elle.
- C'est ce qui te conduira à ta perte. Comme la première fois. Et cette fois, personne ne sera là pour te faire revenir.
Et Voldemort surgit de la poitrine de Harry, le visage du brun se tordant de douleur.
- Je ne suis pas faible, Harry Potter. Et c'est toi qui perdras, susurra-t-il, penché un instant sur le corps de Harry qui retrouvait ses esprits.
Voldemort transplana aux côtés de Bellatrix, lui agrippant brusquement le bras, puis transplana une dernière fois, laissant planer un silence pesant. Bientôt coupé par une exclamation aiguë:
- Il est vivant!
Car en effet, le Ministère et ses Aurors avaient eu le temps de le voir. Voldemort était de retour, plus fort et déterminé que jamais.
***
Bonsoir! Comment ça va?
Moi j'ai décoré mon sapin et fait des bredalas... divin!
J'espère que ce chapitre vous a plu!
Petite question : est-ce que ça vous dérange des minis chapitres en milieu de semaine comme la dernière fois? J'hésite à en faire de plus en plus.
À la semaine pro'!
Lucilemim ;)
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