𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟐
Pendant que Harry et Hermione se trouvaient dans la Forêt Interdite, menant comme ils pouvaient la sous-secrétaire d'État en bateau, Ron, Ginny, Neville, Luna et Lucie tentaient de s'enfuir de la Brigade Inquisitoriale.
- J'ai faim, murmura Ron quelques minutes après le départ de ses meilleurs amis.
- Qu'est-ce qu'on en a à faire? répliqua Goyle en lui balançant un coup de pied dans le tibia.
- J'ai des bonbons dans mes poches, si tu pouvais relâcher ta prise sur moi je pourrai...
Crabbe et Goyle ouvrirent de grands yeux à l'entente du mot bonbon, et se précipitèrent vers les poches de Ron. Crabbe, qui ne tenait plus personne depuis qu'Hermione s'en était allée, et Goyle, qui s'occupait du roux, sortirent de grosses poignées de friandises oranges.
- Pourquoi ils sont coupés en deux? grommela Crabbe.
- Parce que j'en ai déjà mangé une moitié, répondit Ron.
- Moi aussi j'en veux! s'exclama un Serpentard.
Et tous se servirent, sauf Drago, qui ne voulait lâcher Lucie - il avait dû la tenir une nouvelle fois, sous ordre d'Ombrage - pour rien au monde.
Les membres de la Brigade engloutirent les bonbons de Ron, sous ses râles, avant de tout d'un coup devenir tout blanc. Ils se regardèrent, ne comprenant pas ce qui se passait, puis Pansy Parkinson, qui s'occupait de Luna, se plia en deux au-dessus du tapis rose criard d'Ombrage. Elle se tint le ventre, puis ouvrit la bouche, et un jet vert en sorti. Ce fut comme un signal, et tous ceux qui venaient de manger les friandises oranges se mirent à vomir sur le sol.
Ginny récupéra les baguettes, s'extirpant de la prise de Blaise qui lui aussi rendait tout son déjeuner; Ron donna un coup de pied dans le derrière de Goyle, qui tomba dans le vomis; Luna et Neville s'aidèrent pour sortir sans se salir, et bientôt, ils purent s'enfuir de la scène de crime.
Ne restait plus que Lucie, qui avait dit à ses amis qu'elle devait encore récupérer quelque chose avant de les rejoindre dans la forêt.
- Merci pour tout, murmura-t-elle, avant de déposer un baiser sur la joue de Drago. Puis elle partit rejoindre ses amis.
- Je n'ai-
Mais Lucie était déjà hors de vue. Alors Drago hocha la tête, pantelant, avant de sortir de la pièce et de courir à la recherche de l'infirmière.
***
- Vous êtes au courant que c'est très étrange de voler sur un truc qu'on ne voit pas? informa Ron en s'accrochant à il ne savait quoi.
- Tais-toi et profite de la vue, dit Lucie en prenant une grande bouffé d'air.
C'était si agréable de voler, de voir le monde si petit, les plaines si vertes, le vent dans les cheveux, les humains semblables à des legos.
Personne ne dit rien. Tout le monde profitait du calme, avant la tempête.
***
- C'est là! s'exclama Harry en pointant du doigt une cabine téléphonique rouge scintillante.
Après avoir été déposés par les Sombrals dans une rue sombre de Londres, Harry et ses amis s'étaient dirigés vers l'entrée des visiteurs du Ministère de la Magie. Harry avait déjà dû s'y rendre à cause d'une affaire de Détraqueurs qui avaient pris de grosses proportions pour pas grand chose, et il savait où aller.
- Allez-y, allez, les pressa Harry.
Ils rentrèrent tous ensemble dans la petite cabine, et se trouvèrent bien vite à se marcher sur les pieds ou se donner des coups de coude.
- Aïe! couina Ron, alors que Lucie venait encore de lui donner un coup de coude dans le nez. Fais attention Lucie!
- Pardon, mais je n'arrive pas à atteindre le cadran, alors si tu pouvais te décaler encore un...
Et Paf, cette fois-ci c'était sur les pieds du rouquin que Lucie venait de marcher, en tentant désespérément de taper sur les chiffres du cadran.
- 6-2-4-4-2, murmura la rousse en appuyant sur les touches.
- Ça signifie M.A.G.I.C., s'empressa de dire Hermione, je l'ai lu dans...
- Hermione! dirent-ils tous en même temps.
Il y eut un petit ébranlement, avant qu'une voix féminine, froide et distante, ne résonne dans la cabine :
- Bienvenue au Ministère de la Magie. Veuillez indiquer votre nom et l'objet de votre visite.
- Lucie Boulois, Harry Potter, Hermione Granger, énuméra rapidement la rousse, Ron Weasley, Luna Lovegood, Neville Londubat et Ginny Weasley. Nous sommes venus pour...
- Sauver quelqu'un parce que vous n'êtes pas capable de le faire! s'exclama Harry qui voulait juste descendre et sauver Sirius.
- Merci, répondit la voix. Les visiteurs sont priés de prendre les badges et de les attacher bien en vue.
Sept badges glissèrent dans le réceptacle habituellement utilisé pour la monnaie, et tandis que Hermione les distribuait comme elle pouvait avec le peu d'espace qu'ils avaient, la cabine s'ébranla à nouveau et commença à descendre dans les souterrains de Londres.
Lucie accrocha son badge sur lequel on pouvait lire "Lucie Boulois, mission de secours". Une boule dans son ventre se noua. Elle allait devoir sauver Sirius des griffes de Voldemort, et elle craignait qu'ils n'en ressortent pas tous indemnes.
"Veuillez procéder à une fouille et à l'identification de votre-"
Mais ils étaient déjà tous partis vers le Département des Mystères.
- Il y a des ascenseurs là-bas! dit Harry à l'adresse des autres.
Alors qu'ils couraient en direction des boîtes de ferrailles, Lucie remarqua quelque chose : personne ne se trouvait au bureau d'identification et de fouille, il n'y avait pas de gardes, pas de visiteurs, rien. Il n'y avait personne alors qu'habituellement, à toute heure, le Ministère grouillait de monde. Ce n'était pas normal.
- Harry, haleta la rouquine lorsqu'ils furent dans l'ascenseur et qu'il descendait vers le département tant redouté, il n'y a personne.
- Elle a raison, acquiesça Ginny, papa nous dit toujours que le Ministère est toujours plein à craquer et que les files d'attentes pour les cheminées sont énormément longues.
- Ma grand-mère me le dit aussi, ajouta Neville. Elle déteste y aller parce qu'elle dit qu'elle perd du temps pour rien. Mais je comprends pas parce qu'elle ne travaille plus donc elle en a du temps.
La cabine s'ébranla avant de partir brusquement vers la gauche, dans un bruit de ferraille rouillée.
- Ça veut dire qu'on doit encore plus s'inquiéter, murmura Harry.
Lucie passa un bras dans son dos en signe de soutien, et Harry fit de même avec un sourire de remerciement. Il n'était pas le seul à risquer de perdre quelqu'un de très important pour lui, et parfois, il l'oubliait. Qu'il pouvait être égoïste, se sermonna-t-il.
Les portes s'ouvrirent dans un grincement, et Harry retint son souffle. La main de Lucie le poussa, et le brun se mit alors à courir.
À droite, de l'autre côté, un couloir, un autre, et enfin une porte. La porte.
- Venez, c'est par ici.
Harry marcha résolument vers la porte, suivi par ses amis, puis la main, sur la poignée, il la tourna. La porte s'ouvrit sur une pièce circulaire, plongée dans le noir.
- Entrez. Et fermez la porte derrière vous.
- Tu es sûr Harry? demanda une dernière fois Neville, la main sur la poignée, une fois que tout le monde fut entré.
- Oui.
Neville ferma doucement la lourde porte derrière lui, et soudain, des torches apparurent sur le mur, s'allumant d'une longue flamme orangée. La lumière permit de voir de multiples portes apparaître.
- Qu'est-ce que..?
Mais Lucie n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un léger tremblement de terre se produisit, avant que la pièce ne se mette tout à coup à tourner sur elle-même.
Le sol ne bougea pas, mais Lucie s'agrippa quand même au bras de Neville, qui la soutint par la taille. Lorsque la pièce s'arrêta de tourner, le brun la lâcha en rougissant, ce qui fit sourire Lucie.
- Par où allons-nous? s'inquiéta Hermione.
- C'était quoi ça? dit Ron en même temps.
- Je crois que c'est pour qu'on ne sache pas par où nous sommes entrés, répondit Ginny.
Ron ouvrit grand ses yeux, effrayé. Il tourna sur lui-même, mais force était de constater que sa soeur avait raison. Les portes étaient identiques, donc à moins que...
Le rouquin marcha lentement vers la porte derrière lui, sous les regards inquiets des autres. Il tourna la poignée, ouvrit doucement la porte, et :
- AHHHHHHHHHHHHH!
Ron recula et ferma la porte aussi vite que possible. Le dragon qui s'y trouvait eut juste le temps de lancer de grosses flammes et un rugissement effrayant, roussissant les cheveux de Ronald, avant de se faire claquer la porte au museau.
Le rouquin s'était précipité derrière Lucie, sous ses rires.
- Flambios! lança Hermione, la baguette pointée sur la porte qui venait d'offrir la peur de sa vie à Ronald.
Une croix faite de feu et de flammes fut dessinée par la baguette d'Hermione.
- Maintenant on sait quelle porte il ne faut pas ouvrir, au cas où la pièce se remettrait à tourner, expliqua la brune, satisfaite. À présent, où faut-il aller Harry?
Le brun regarda fixement toutes les portes, avant d'apporter sa réponse:
- Je ne sais pas. Dans mon rêve, c'était clair, rapide, je ne contrôlais rien...
- Essayons d'ouvrir des portes, alors, intervint pour la première fois Luna, avec son naturel air rêveur, ajouté à une pointe de sérieux.
La blonde se dirigea vers une porte à leur droite, et l'ouvrit rapidement. Ils avaient assez perdu de temps.
- Il y a quoi là-dedans? demanda Hermione alors que Luna refermait déjà la porte derrière, et qu'après un signe négatif de la tête, Harry partait de l'autre côté.
- Des cerveaux, répondit-elle normalement.
- Hein? s'exclama Ron.
Harry se dirigeait précipitamment vers une porte au fond de la salle, cachée par la pénombre. Alors qu'il allait ouvrir la porte, Lucie s'écria, sortant d'une transe que personne n'avait remarqué :
- NON!
Elle tendit le bras vers son frère, comme si les mètres qui les séparaient allaient s'effacer et qu'elle pourrait l'empêcher de faire ce qu'il s'apprêtait à faire.
- Harry, non! Il y a quelque chose, c'est mauvais, c'est un piège!
Mais le Gryffondor n'écoutait pas. Il ouvrit grand la porte, ignorant Lucie, sous les regards inquiets de leurs amis.
- Venez, c'est là! s'écria-t-il.
La bande accourut, sous le regard de désespoir de Lucie. Il y avait quelque chose de mauvais, elle le sentait, tout son corps, son esprit, le lui disait.
Mais la rousse fut obligée de les suivre. Elle devait le protéger. Les protéger.
- 22...34...57... murmurait Harry au pas de course, longeant des étagères sur lesquelles étaient posées des boules de cristal. Dedans, de la brume blanche se tortillait sur elle-même, cognant parfois contre les parois de verre, comme si elle voulait en sortir.
- 69... 81...
Harry continuait à énumérer les allées, le pas de plus en plus pressant, la respiration de plus en plus haletante.
Lucie rejoignit le groupe au moment où Harry s'écriait :
- 97!
L'adolescent releva la tête, cherchant avec espoir le corps vivant de son parrain.
- Tu es sûr que c'est là Harry? demanda doucement Hermione, alors que Lucie se sentait défaillir.
C'est un piège, se répétait-elle, c'est un piège. Un piège.
Mais elle n'arrivait pas à le crier, pas à le dire, même pas à le murmurer. Comme si sa voix était bloquée dans sa gorge, que ses cordes vocales ne fonctionnaient plus.
- Je ne comprends pas, il devrait être là! s'exclama Harry au bord du désespoir. Et s'il était déjà mort?
Un piège. Un piège. C'est un piège.
Mais personne ne l'entendait.
- Regarde Harry! dit Neville, le doigt pointé sur une boule de cristal. Il y a une prophétie à ton nom!
Harry se tourna vers Neville.
- Une prophétie? Ce sont des prophéties? demanda Harry sans réellement porter beaucoup d'attention à son ami, trop concentré dans la recherche de Sirius.
- Évidement, répondit Hermione. Que crois-tu que c'est sinon?
- Je t'avoue que je ne fais pas trop attention à tout ça, je suis plutôt occupé à chercher SIRIUS! répliqua Harry en criant le nom de son parrain.
Hermione regarda attentivement le globe de verre que montrait Neville.
- S.P.T. à A.P.W.B.D., Seigneur des Ténèbres, et... Harry Potter, lut la brune. Harry, tu devrais vraiment...
- Je cherche Sirius, là! s'écria Harry. Et personne ne m'aide! Alors votre...
- Sirius n'est pas là, Harry! s'écria Lucie, réussissant enfin à parler. Il n'est pas là, c'est un piège, on est là à cause des prophéties, parce que Voldemort t'a attiré ici et que tu l'as cru!
Un silence emplit la pièce. Seules les respirations haletantes de Harry et Lucie se faisaient entendre, les deux se regardant en chien de faïence.
- Mais... je l'ai vu! Et j'ai vu Mr Weasley, et c'était vrai...
- Mais là c'est faux! Ça se voit!
- Mais et Kreattur..?
- On n'est pas ses maîtres, il a très bien pu nous avoir menti, et sans aucun remord.
Harry regarda Lucie, effaré. Elle avait raison. Il le savait.
- Alors...
Ginny eut un hoquet. Elle se trouvait devant un des globes de verre, les yeux exorbités, et semblait pétrifiée.
- Ginny? s'inquiéta Ron, se précipitant aux côtés de sa soeur.
- Qui es-tu, Lucie? murmura la cadette des Weasley, en se tournant doucement vers elle.
La jeune fille venait de lire une étiquette sur l'une des prophéties. Elle avait été attirée comme un aimant par cette étagère, puis par la boule de cristal, et maintenant, la rouquine commençait à le regretter.
Sur la petite étiquette de papier jaunie, on pouvait lire:
S.P.T. à S.R.
Lucie Potter
***
Hello! Désolé pour l'heure tardive, j'ai pas trouvé le temps aujourd'hui pour poster :/
J'espère que ça vous a plu!
À la semaine prochaine,
Lucilemim ;)
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